Coltrane (1962)
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Coltrane (1962)
Coltrane (1962)
Face 1
1. Out Of This World (Arlen-Mercer) - 14:02
2. Soul Eyes (Waldron) - 5:23
Face 2
1. The Inch Worm (Loesser) - 6:14
2. Tunji (Coltrane) - 6:31
3. Miles' Mode (Coltrane) - 7:30
Personnel :
John Coltrane - saxophone ténor et saxophone soprano (sur "The Inch Worm" uniquement)
McCoy Tyner - piano
Jimmy Garrison - contrebasse
Elvin Jones - batterie
Enregistré au studio de Rudy Van Gelder les dates suivantes :
- 11 avril 1962 ("The Inch Worm") ;
- 19 juin 1962 ("Out Of This World" et "Soul Eyes") ;
- 20 juin 1962 ("Miles' Mode") ;
- 29 juin 1962 ("Tunji").
Cinq années séparent "Coltrane" du premier album de Coltrane en tant que leader (qui porte le même nom). Coltrane est entre-temps devenu la voix majeure d'un jazz moderne en pleine mutation. Bien qu'étant l'objet d'attaques très violentes de la part de la critique, le succès de Coltrane se confirme album après album sous le regard étonné mais ravi de Bob Thiele, son producteur.
Le succès a ses avantages : c'est désormais Coltrane qui est le maître de son calendrier, pouvant même se permettre de ne retenir qu'une part du matériel enregistré lors des différentes sessions.
Musicalement, "Coltrane" est un disque moins radical que le "Live At The Village Vanguard", mais qui ressemble plus au Coltrane en concert que la trilogie "catalogue équilibré" constituée par "Duke Ellington & John Coltrane", "Ballads" et "John Coltrane & Johnny Hartman".
Jimmy Garrison étant maintenant membre à plein temps du groupe de scène de Coltrane, "Coltrane" est donc le premier album du classic quartet, et le premier album en quartet pour Impulse!, les précédents ayant présenté des formations plus élargies.
"Coltrane" est un disque mesuré, l'un des plus accessibles de la période Impulse!, constituant une excellente introduction à l'œuvre du saxophoniste. Pour autant, ce n'est pas l'un de ses albums majeurs. Peut-être qu'il manque à cet album une certaine urgence, qu'il est justement un peu trop préparé ? A partir de l'album suivant, enregistré avec Duke Ellington, Coltrane reviendra à des séances d'enregistrement plus spontanées, évitant de multiplier les prises - suivant en cela les conseils du Duke.
L'album s'ouvre sur "Out Of This World", le titre le plus fort du disque - un grand classique. Ce standard figure depuis au moins 1960 dans le répertoire du groupe de scène de Coltrane, mais c'est la première fois que John s'y attaque en studio (une prise ultérieure sera rejetée). Musicalement, "Out Of This World" se situe dans une veine assez proche de celle d'"Africa/Brass" - les cuivres en moins. La complexité du rythme évite tout sentiment de lassitude, malgré la répétition du motif de base. Le jeu de John se fait peut-être un peu moins incandescent, plus lyrique.
"Soul Eyes" est la seule ballade de l'album. John avait déjà enregistré cette composition de Mal Waldron sur l'album "Interplay For 2 Trumpets And 2 Tenors" du Prestige All Stars en 1957. Sa version de "Soul Eyes" est nettement plus courte, dans un style qui préfigure "Ballads".
La seconde face s'ouvre sur "The Inch Worm", un remake de "My Favorite Things" qui figurait dans le répertoire du groupe depuis déjà quelques mois. Les ingrédients sont tous là : harmonies simplifiées, 3/4, saxophone soprano... mais la sauce prend moyennement. Le thème n'a pas la sombre beauté des arrangements de "My Favorite Things". Quant au chorus, on a le sentiment étrange d'entendre un "My Favorite Things" où John ne se livrerait pas complètement. Dans un style similaire, "Greensleeves" était nettement plus réussi.
Il faut attendre "Tunji" pour entendre une nouvelle composition de John. Son titre fait référence au batteur nigérian Michael Badatunde Olatunji. Le second CD de la version Deluxe de "Coltrane" nous permet d'entendre quatre prises différentes de la composition, qui n'est pas des plus originales. La première partie du titre fait en effet penser à une version sur un seul accord (en Si mineur) d'"Equinox", qui était encore dans les coffres d'Atlantic lors de cette session. La structure bascule sur un blues en Si lorsque McCoy Tyner prend son solo, suivi d'une intervention de Jimmy Garrison, qui sert de transition au retour du thème. Sans atteindre les sommets d'"Equinox", "Tunji" est un beau moment de recueillement.
"Miles' Mode" fait ici sa première apparition discographique, même si Coltrane avait déjà enregistré cette composition auparavant - elle est aussi connue sous le titre de "Red Planet" et de "B Minor". Le thème de "Miles' Mode" est tout à fait saisissant : c'est une suite dodécaphonique... qui déménage autrement plus que les travaux d'Arnold Schönberg !
L'improvisation modale est remarquablement servie par Jimmy Garrison, qui prouve à Coltrane qu'il ne s'est pas trompé dans son casting.
Face 1
1. Out Of This World (Arlen-Mercer) - 14:02
2. Soul Eyes (Waldron) - 5:23
Face 2
1. The Inch Worm (Loesser) - 6:14
2. Tunji (Coltrane) - 6:31
3. Miles' Mode (Coltrane) - 7:30
Personnel :
John Coltrane - saxophone ténor et saxophone soprano (sur "The Inch Worm" uniquement)
McCoy Tyner - piano
Jimmy Garrison - contrebasse
Elvin Jones - batterie
Enregistré au studio de Rudy Van Gelder les dates suivantes :
- 11 avril 1962 ("The Inch Worm") ;
- 19 juin 1962 ("Out Of This World" et "Soul Eyes") ;
- 20 juin 1962 ("Miles' Mode") ;
- 29 juin 1962 ("Tunji").
Cinq années séparent "Coltrane" du premier album de Coltrane en tant que leader (qui porte le même nom). Coltrane est entre-temps devenu la voix majeure d'un jazz moderne en pleine mutation. Bien qu'étant l'objet d'attaques très violentes de la part de la critique, le succès de Coltrane se confirme album après album sous le regard étonné mais ravi de Bob Thiele, son producteur.
Le succès a ses avantages : c'est désormais Coltrane qui est le maître de son calendrier, pouvant même se permettre de ne retenir qu'une part du matériel enregistré lors des différentes sessions.
Musicalement, "Coltrane" est un disque moins radical que le "Live At The Village Vanguard", mais qui ressemble plus au Coltrane en concert que la trilogie "catalogue équilibré" constituée par "Duke Ellington & John Coltrane", "Ballads" et "John Coltrane & Johnny Hartman".
Jimmy Garrison étant maintenant membre à plein temps du groupe de scène de Coltrane, "Coltrane" est donc le premier album du classic quartet, et le premier album en quartet pour Impulse!, les précédents ayant présenté des formations plus élargies.
"Coltrane" est un disque mesuré, l'un des plus accessibles de la période Impulse!, constituant une excellente introduction à l'œuvre du saxophoniste. Pour autant, ce n'est pas l'un de ses albums majeurs. Peut-être qu'il manque à cet album une certaine urgence, qu'il est justement un peu trop préparé ? A partir de l'album suivant, enregistré avec Duke Ellington, Coltrane reviendra à des séances d'enregistrement plus spontanées, évitant de multiplier les prises - suivant en cela les conseils du Duke.
L'album s'ouvre sur "Out Of This World", le titre le plus fort du disque - un grand classique. Ce standard figure depuis au moins 1960 dans le répertoire du groupe de scène de Coltrane, mais c'est la première fois que John s'y attaque en studio (une prise ultérieure sera rejetée). Musicalement, "Out Of This World" se situe dans une veine assez proche de celle d'"Africa/Brass" - les cuivres en moins. La complexité du rythme évite tout sentiment de lassitude, malgré la répétition du motif de base. Le jeu de John se fait peut-être un peu moins incandescent, plus lyrique.
"Soul Eyes" est la seule ballade de l'album. John avait déjà enregistré cette composition de Mal Waldron sur l'album "Interplay For 2 Trumpets And 2 Tenors" du Prestige All Stars en 1957. Sa version de "Soul Eyes" est nettement plus courte, dans un style qui préfigure "Ballads".
La seconde face s'ouvre sur "The Inch Worm", un remake de "My Favorite Things" qui figurait dans le répertoire du groupe depuis déjà quelques mois. Les ingrédients sont tous là : harmonies simplifiées, 3/4, saxophone soprano... mais la sauce prend moyennement. Le thème n'a pas la sombre beauté des arrangements de "My Favorite Things". Quant au chorus, on a le sentiment étrange d'entendre un "My Favorite Things" où John ne se livrerait pas complètement. Dans un style similaire, "Greensleeves" était nettement plus réussi.
Il faut attendre "Tunji" pour entendre une nouvelle composition de John. Son titre fait référence au batteur nigérian Michael Badatunde Olatunji. Le second CD de la version Deluxe de "Coltrane" nous permet d'entendre quatre prises différentes de la composition, qui n'est pas des plus originales. La première partie du titre fait en effet penser à une version sur un seul accord (en Si mineur) d'"Equinox", qui était encore dans les coffres d'Atlantic lors de cette session. La structure bascule sur un blues en Si lorsque McCoy Tyner prend son solo, suivi d'une intervention de Jimmy Garrison, qui sert de transition au retour du thème. Sans atteindre les sommets d'"Equinox", "Tunji" est un beau moment de recueillement.
"Miles' Mode" fait ici sa première apparition discographique, même si Coltrane avait déjà enregistré cette composition auparavant - elle est aussi connue sous le titre de "Red Planet" et de "B Minor". Le thème de "Miles' Mode" est tout à fait saisissant : c'est une suite dodécaphonique... qui déménage autrement plus que les travaux d'Arnold Schönberg !
L'improvisation modale est remarquablement servie par Jimmy Garrison, qui prouve à Coltrane qu'il ne s'est pas trompé dans son casting.
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Ayler's Music
Re: Coltrane (1962)
Un très bel album, avec une très belle pochette et 2 titres vraiment forts: Out Of This World et Tunji (dont la version Deluxe de l'albulm présente 4 prises alternatives, au tempo de plus en plus lent, pour mon plus grand plaisir).
Re: Coltrane (1962)
Miles Mode est pour moi une des plus fortes compositions de Coltrane, qui lui a permis de donner quelques-uns de ses plus beaux chorus. Le morceau lui-même changeait beaucoup d'une fois sur l'autre, c'est ce que j'ai pu constater sur les différents vinyles que j'ai. Dont une version radicale en quintet avec Eric Dolphy. Peut-être dans ces versions live l'urgence du morceau apparaissait davantage que sur la version studio.
J'ai beaucoup écouté Tunji , effectivement en même temps que j'écoutais Equinox. La simplicité du morceau permet à Elvin de ponctuer les phrases de manière formidable.
J'ai beaucoup écouté Tunji , effectivement en même temps que j'écoutais Equinox. La simplicité du morceau permet à Elvin de ponctuer les phrases de manière formidable.
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