Om (1967)
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Om (1967)
Om (1967)
1. Om (John Coltrane)
Personnel :
John Coltrane - Saxophone ténor
Pharoah Sanders - Saxophone ténor, Percussion
Donald Garrett - Clarinette basse, Basse, Percussion (Sanzas)
Joe Brazil - Flûte, Percussion
McCoy Tyner - Piano
Jimmy Garrison - Basse
Elvin Jones - Batterie
Enregistré le 1er octobre 1965 par Jan Kurtis aux studios Camelot, Lynwood (Etat de Washington), "Om" ne sera publié que fin 1967, après le décès de John.
Rites that the Vedas ordain, and the rituals taught by the scriptures,
All these am I, and the offering made to the ghosts of the fathers,
Herbs of healing and food, the mantram, the clarified butter:
I the oblation and I the flame into which it is offered.
I am the sire of the world, and this world's mother and grandsire,
I am He who awards to each the fruit of his action:
I make all things clean
I am Om - OM - OM - OM !
(Voir traduction partielle en fin de chronique)
Les quelques notes égrenées par la sanza de Donald Garrett précèdent l'introduction la plus saisissante de l'histoire du jazz. Il s'agit d'une récitation d'un poème classique de l'hindouisme tiré du Bhadavad-Gita, ponctuée d'une partie de flûte d'un autre monde de Joe Brazil. Elle est totalement fascinante : l'auditeur est plongé dans un décors cyclopéen où se déroule une cérémonie sacrée d'un autre âge.
Dans ses notes de pochettes, Nat Hentoff cite l'explication que Coltrane donne à ce cérémonial :
"Om" signifie la vibration originelle - ce son, cet esprit qui donnent la vie à tout le reste. C'est le Mot dont tous les hommes et tout ce qui les entoure proviennent, y compris la totalité des sons que l'homme peut produire par sa voix. C'est la syllabe première, le nom primitif, le mot qui désigne la puissance.
La suite est peut-être plus impressionnante encore : les musiciens concourent à créer un véritable déluge sonore confinant au chaos le plus total. De cette peinture du big bang originel s'élève en début de quatrième minute la danse effrénée du saxophone de John, qui livre un solo titanesque où chaque note bouscule la suivante avec une violence tellurique.
Les notes tenues succèdent aux petits motifs d'un solo d'une intensité inouïe.
Rejoint par Pharoah Sanders au bout de sept minute trente, il laisse rapidement place à ce dernier dont la performance va au-delà de l'harmonie, au-delà de la notion même de note. Pharoah se fait son, et son saxophone n'est plus qu'un immense cri.
En début de douzième minute, McCoy Tyner revient à des rivages plus stables, même si la conjonction des deux basses, des percussions et autres sons presque irréels colorent son solo d’un surréalisme bien loin du quartette tel qu’on le connaissait il y a peu…
Lors de la seconde partie du morceau (à l’origine réparti sur deux faces), la flûte hante des esprits éthérés tandis que la basse jouée à l’archet nous fait littéralement perdre pied. Même Elvin Jones ne tente plus tout à fait d’imposer la pulsation abandonnée par Jimmy Garrison.
Jusqu’à la seconde récitation qui clôture cette demi-heure d’expérience mystique, les individualités sont délaissées au profit d’un jeu collectif où flûte, clarinette basse, saxophones et semblants de chant fusionnent dans un magma totalement onirique.
Dans son ouvrage consacré à Coltrane (John Coltrane - Sa vie, sa musique), Lewis Porter précise que, selon quatre sources fiables et officieuses :
"Il se peut que Coltrane ait été sous l'emprise du LSD lorsqu'il enregistra "Om". Il est certain, en tout cas, que c'est vers cette période qu'il commença à en prendre."
Légende ou non concernant cet enregistrement, il est indéniable que la musique de John connaît alors des bouleversements sans précédent (amorcés sur "Ascension") dont les conséquences seront multiples : non seulement John se livrera dès lors corps et âme dans le free jazz et la musique d’avant-garde, mais il fera exploser son quartette mythique, considéré à juste titre comme l’un des plus créatifs de la musique moderne.
Peut-être John pensait-il ainsi aller au-delà de sa propre conscience ? Son admiration pour Albert Ayler et Pharoah Sanders n'était-elle pas liée à l'incroyable liberté dont les deux hommes faisaient preuve vis-à-vis de l'harmonie ?
Moi, divine offrande et moi, flamme où elle s'incarne, je suis le père du monde, la mère et l'aïeul. Je suis celui qui récompense chacun du fruit de ses actes. Par moi toute chose est purifiée. Je suis Om - OM - OM - OM !
(Traduction : Michel Bitot)
"Om" aussi disponible sur le recueil suivant :
Ame sensible s'abstenir !
1. Om (John Coltrane)
Personnel :
John Coltrane - Saxophone ténor
Pharoah Sanders - Saxophone ténor, Percussion
Donald Garrett - Clarinette basse, Basse, Percussion (Sanzas)
Joe Brazil - Flûte, Percussion
McCoy Tyner - Piano
Jimmy Garrison - Basse
Elvin Jones - Batterie
Enregistré le 1er octobre 1965 par Jan Kurtis aux studios Camelot, Lynwood (Etat de Washington), "Om" ne sera publié que fin 1967, après le décès de John.
Rites that the Vedas ordain, and the rituals taught by the scriptures,
All these am I, and the offering made to the ghosts of the fathers,
Herbs of healing and food, the mantram, the clarified butter:
I the oblation and I the flame into which it is offered.
I am the sire of the world, and this world's mother and grandsire,
I am He who awards to each the fruit of his action:
I make all things clean
I am Om - OM - OM - OM !
(Voir traduction partielle en fin de chronique)
Les quelques notes égrenées par la sanza de Donald Garrett précèdent l'introduction la plus saisissante de l'histoire du jazz. Il s'agit d'une récitation d'un poème classique de l'hindouisme tiré du Bhadavad-Gita, ponctuée d'une partie de flûte d'un autre monde de Joe Brazil. Elle est totalement fascinante : l'auditeur est plongé dans un décors cyclopéen où se déroule une cérémonie sacrée d'un autre âge.
Dans ses notes de pochettes, Nat Hentoff cite l'explication que Coltrane donne à ce cérémonial :
"Om" signifie la vibration originelle - ce son, cet esprit qui donnent la vie à tout le reste. C'est le Mot dont tous les hommes et tout ce qui les entoure proviennent, y compris la totalité des sons que l'homme peut produire par sa voix. C'est la syllabe première, le nom primitif, le mot qui désigne la puissance.
La suite est peut-être plus impressionnante encore : les musiciens concourent à créer un véritable déluge sonore confinant au chaos le plus total. De cette peinture du big bang originel s'élève en début de quatrième minute la danse effrénée du saxophone de John, qui livre un solo titanesque où chaque note bouscule la suivante avec une violence tellurique.
Les notes tenues succèdent aux petits motifs d'un solo d'une intensité inouïe.
Rejoint par Pharoah Sanders au bout de sept minute trente, il laisse rapidement place à ce dernier dont la performance va au-delà de l'harmonie, au-delà de la notion même de note. Pharoah se fait son, et son saxophone n'est plus qu'un immense cri.
En début de douzième minute, McCoy Tyner revient à des rivages plus stables, même si la conjonction des deux basses, des percussions et autres sons presque irréels colorent son solo d’un surréalisme bien loin du quartette tel qu’on le connaissait il y a peu…
Lors de la seconde partie du morceau (à l’origine réparti sur deux faces), la flûte hante des esprits éthérés tandis que la basse jouée à l’archet nous fait littéralement perdre pied. Même Elvin Jones ne tente plus tout à fait d’imposer la pulsation abandonnée par Jimmy Garrison.
Jusqu’à la seconde récitation qui clôture cette demi-heure d’expérience mystique, les individualités sont délaissées au profit d’un jeu collectif où flûte, clarinette basse, saxophones et semblants de chant fusionnent dans un magma totalement onirique.
Dans son ouvrage consacré à Coltrane (John Coltrane - Sa vie, sa musique), Lewis Porter précise que, selon quatre sources fiables et officieuses :
"Il se peut que Coltrane ait été sous l'emprise du LSD lorsqu'il enregistra "Om". Il est certain, en tout cas, que c'est vers cette période qu'il commença à en prendre."
Légende ou non concernant cet enregistrement, il est indéniable que la musique de John connaît alors des bouleversements sans précédent (amorcés sur "Ascension") dont les conséquences seront multiples : non seulement John se livrera dès lors corps et âme dans le free jazz et la musique d’avant-garde, mais il fera exploser son quartette mythique, considéré à juste titre comme l’un des plus créatifs de la musique moderne.
Peut-être John pensait-il ainsi aller au-delà de sa propre conscience ? Son admiration pour Albert Ayler et Pharoah Sanders n'était-elle pas liée à l'incroyable liberté dont les deux hommes faisaient preuve vis-à-vis de l'harmonie ?
Moi, divine offrande et moi, flamme où elle s'incarne, je suis le père du monde, la mère et l'aïeul. Je suis celui qui récompense chacun du fruit de ses actes. Par moi toute chose est purifiée. Je suis Om - OM - OM - OM !
(Traduction : Michel Bitot)
"Om" aussi disponible sur le recueil suivant :
Ame sensible s'abstenir !
Re: Om (1967)
La critique ci-dessus peut paraître radicale et excessive, mais elle est toute la vérité. Il s'agit de l'album de jaz qui m'a le plus bousculé. Il fait oublier tout le reste, tout ce que l'on a pu écouter avant. Il se différencie d' Interstellar Space en étant extrême sur l'ambiance : on écoute cet album en faisant vraiment corps avec lui, les instruments deviennent vivants et viennent nous attraper, se lier avec notre corps et notre âme. La seule chose que j'ai à redire sur la critique ci-dessus est la conclusion : "Ame sensible s'abstenir". Justement non, si vous êtes sensible, foncez sur cet album ! Vous connaîtrez l'expérience avec plus de force encore tellement que cet musique est physique. L'auditeur lassé de tout pourrait passer à côté. Le néophyte vierge de tout cela connaîtra l'expérience de sa vie.
WillieBrown- Messages : 24
Date d'inscription : 10/01/2010
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