Live At The Village Vanguard Again! (1967)
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Live At The Village Vanguard Again! (1967)
Live At The Village Vanguard Again! (1967)
Face 1
1. Naima - 15:08
2. Introduction to My Favorite Things - 6:07
Face 2
1. My Favorite Things - 20:21
Enregistré Live au Village Vanguard par Rudy Van Gelder, le 28 mai 1966.
Personnel :
John Coltrane - saxophone ténor, saxophone soprano, flûte, clarinette basse, cloche
Pharoah Sanders - saxophone ténor, cloche, flûte
Alice Coltrane - piano
Jimmy Garrison - contrebasse
Rashied Ali - batterie
Emanuel Rahim - percussion
Frank Kofsky : Quel est votre sentiment sur le fait d'avoir un autre saxophone dans le groupe? Est ce que ça vous concurrence ou vous stimule?
John Coltrane : Cela m'aide. Cela m'aide à rester vivant par moments parce que physiquement, tu sais, le rythme auquel je vis est si dur et j'ai pris du poids, c'est parfois devenu un peu dur physiquement. J'aime bien avoir quelqu'un à côté de moi quand je ne peux plus obtenir cette force. J'aime avoir cette force dans le groupe, de toute façon. Et Pharoah est très fort dans son esprit et le sera encore. C'est le genre de choses que j'aime.
Frank Kofsky : La présence d'un musicien aussi puissant que Pharoah vous stimule?
John Coltrane : Oui, tout le temps. Il faut toujours quelqu'un avec beaucoup de puissance. Dans l'ancien groupe, c'était Elvin. J'ai toujours eu besoin de cela. Rashied a cette puissance mais elle ne s'est pas encore complètement épanouie. Il a simplement besoin de jouer.
L'entretien de Kofsky avec Coltrane est contemporain de ce concert et il résume bien l'évolution du groupe de Coltrane. Diminué par le cancer qui le ronge (mais a priori encore non diagnostiqué), Coltrane ne veut pourtant pas lever le pied. Pharoah Sanders, le fils spirituel qu'il a reconnu il y a quelques mois, est devenu son double. Son double et non un clone. Mais Pharoah Sanders est en concert dans une position particulièrement inconfortable : soir après soir, il doit donner la réplique au plus grand improvisateur de son siècle, leader sans partage du nouveau jazz, alors qu’il n’est lui-même pas encore arrivé à maturité en tant que musicien.
Ce 28 mai 1966, sans démériter, Pharoah Sanders n'est tout simplement pas à la hauteur de Coltrane, et c'est sans doute ce qui plombe un peu ce "Live At The Village Vanguard Again!".
Rétrospectivement, on peut regretter que cet enregistrement ait été le premier du nouveau groupe de Coltrane : il a contribué à l'idée selon laquelle son dernier groupe était très en dessous du son quartet mythique. D'autres enregistrements contemporains du groupe rendent pourtant justice à ce groupe dont la prise de risque plus élevée explique des performances plus inégales.
Après l'exposé du thème de "Naima", où John prend beaucoup de liberté vis-à-vis de sa composition, Pharoah se lance dans un long solo de ténor où la structure du titre éclate en morceaux. Rashied Ali ne marque pas le temps, Jimmy Garrison ne joue pas la pédale de la ligne de basse originale, alors qu'Alice s'écarte le plus souvent des accords suspendus de "Naima".
Exceptés quelques éléments thématiques repris de façon fragmentaire, le solo de Pharoah est complètement free.
Un extrait du thème sert de courte transition au solo de ténor de John : plus lyrique, plus construit... il est tout simplement meilleur, plus brillant que celui de Pharoah. Free ou non, sa progression est parfaitement articulée - la logique harmonique sous-jacente ne disparaît jamais.
On pourrait penser que les libertés prises par les accompagnateurs de John perturbent son discours : il n'en est rien. Cela contribue à la poésie de son jeu, qui transcende les règles musicales.
Après un solo de basse typique du travail de Jimmy Garrison alors, le groupe se lance dans une version de "My Favorite Things" que plus d'un amateur de jazz trouvera méconnaissable - voire défigurée. Le soprano de John n'annonce pas tout de suite le thème, se frayant un chemin dans le foisonnement des percussions. En l'absence de pulsation, le chaos n'est jamais loin, l'énergie primant sur tout autre considération.
Après l'exposé du thème par John, Pharoah exécute un long solo de ténor, rejoint par moments par John successivement à la flûte, à la clarinette basse et à la cloche. Je ne retrouve pas la magie des versions avec Elvin et McCoy : Pharoah joue ici comme il pourrait jouer sur n'importe quelle composition de John - d'autant que la rythmique est méconnaissable.
John reprend au soprano pour un dernier solo intéressant, mais où "My Favorite Things" n’est plus qu’un prétexte à une improvisation totalement débridée.
Face 1
1. Naima - 15:08
2. Introduction to My Favorite Things - 6:07
Face 2
1. My Favorite Things - 20:21
Enregistré Live au Village Vanguard par Rudy Van Gelder, le 28 mai 1966.
Personnel :
John Coltrane - saxophone ténor, saxophone soprano, flûte, clarinette basse, cloche
Pharoah Sanders - saxophone ténor, cloche, flûte
Alice Coltrane - piano
Jimmy Garrison - contrebasse
Rashied Ali - batterie
Emanuel Rahim - percussion
Frank Kofsky : Quel est votre sentiment sur le fait d'avoir un autre saxophone dans le groupe? Est ce que ça vous concurrence ou vous stimule?
John Coltrane : Cela m'aide. Cela m'aide à rester vivant par moments parce que physiquement, tu sais, le rythme auquel je vis est si dur et j'ai pris du poids, c'est parfois devenu un peu dur physiquement. J'aime bien avoir quelqu'un à côté de moi quand je ne peux plus obtenir cette force. J'aime avoir cette force dans le groupe, de toute façon. Et Pharoah est très fort dans son esprit et le sera encore. C'est le genre de choses que j'aime.
Frank Kofsky : La présence d'un musicien aussi puissant que Pharoah vous stimule?
John Coltrane : Oui, tout le temps. Il faut toujours quelqu'un avec beaucoup de puissance. Dans l'ancien groupe, c'était Elvin. J'ai toujours eu besoin de cela. Rashied a cette puissance mais elle ne s'est pas encore complètement épanouie. Il a simplement besoin de jouer.
L'entretien de Kofsky avec Coltrane est contemporain de ce concert et il résume bien l'évolution du groupe de Coltrane. Diminué par le cancer qui le ronge (mais a priori encore non diagnostiqué), Coltrane ne veut pourtant pas lever le pied. Pharoah Sanders, le fils spirituel qu'il a reconnu il y a quelques mois, est devenu son double. Son double et non un clone. Mais Pharoah Sanders est en concert dans une position particulièrement inconfortable : soir après soir, il doit donner la réplique au plus grand improvisateur de son siècle, leader sans partage du nouveau jazz, alors qu’il n’est lui-même pas encore arrivé à maturité en tant que musicien.
Ce 28 mai 1966, sans démériter, Pharoah Sanders n'est tout simplement pas à la hauteur de Coltrane, et c'est sans doute ce qui plombe un peu ce "Live At The Village Vanguard Again!".
Rétrospectivement, on peut regretter que cet enregistrement ait été le premier du nouveau groupe de Coltrane : il a contribué à l'idée selon laquelle son dernier groupe était très en dessous du son quartet mythique. D'autres enregistrements contemporains du groupe rendent pourtant justice à ce groupe dont la prise de risque plus élevée explique des performances plus inégales.
Après l'exposé du thème de "Naima", où John prend beaucoup de liberté vis-à-vis de sa composition, Pharoah se lance dans un long solo de ténor où la structure du titre éclate en morceaux. Rashied Ali ne marque pas le temps, Jimmy Garrison ne joue pas la pédale de la ligne de basse originale, alors qu'Alice s'écarte le plus souvent des accords suspendus de "Naima".
Exceptés quelques éléments thématiques repris de façon fragmentaire, le solo de Pharoah est complètement free.
Un extrait du thème sert de courte transition au solo de ténor de John : plus lyrique, plus construit... il est tout simplement meilleur, plus brillant que celui de Pharoah. Free ou non, sa progression est parfaitement articulée - la logique harmonique sous-jacente ne disparaît jamais.
On pourrait penser que les libertés prises par les accompagnateurs de John perturbent son discours : il n'en est rien. Cela contribue à la poésie de son jeu, qui transcende les règles musicales.
Après un solo de basse typique du travail de Jimmy Garrison alors, le groupe se lance dans une version de "My Favorite Things" que plus d'un amateur de jazz trouvera méconnaissable - voire défigurée. Le soprano de John n'annonce pas tout de suite le thème, se frayant un chemin dans le foisonnement des percussions. En l'absence de pulsation, le chaos n'est jamais loin, l'énergie primant sur tout autre considération.
Après l'exposé du thème par John, Pharoah exécute un long solo de ténor, rejoint par moments par John successivement à la flûte, à la clarinette basse et à la cloche. Je ne retrouve pas la magie des versions avec Elvin et McCoy : Pharoah joue ici comme il pourrait jouer sur n'importe quelle composition de John - d'autant que la rythmique est méconnaissable.
John reprend au soprano pour un dernier solo intéressant, mais où "My Favorite Things" n’est plus qu’un prétexte à une improvisation totalement débridée.
Re: Live At The Village Vanguard Again! (1967)
Je connais mal la période Impulse de Coltrane (j'ai love supreme et Impression, 2 chef d'oeuvre).
Pour l'instant je me suis concentré sur "Naima" (un de mes standars Jazz préféré). Donc le premier solo c'est Coltrane et ensuite c'est Pharoah. Le solo de Coltrane est parfait et très bien décrit par Ayler, ce que j'aime bien dans celui de Pharoah c'est à 4'57 (ou 7'35) on entend le theme totalement déformé, j'adore. J'aime beaucoup quand le rythme n'est pas marqué, ça laisse une liberté énorme, tout est suspendu, d'ailleurs Alice plane, j'adore ce qu'elle fait. A 10'18 Pharoah revient sur le thème et passe la main à Coltrane, la transition se fait naturellement (j'adore le passage de témoin) et là il s'en donne à coeur joie. Peut être une de mes versions préférés.
Du (free) Jazz comme je l'aime. Je pourrais l'écoute 1O fois de suite sans problème.
Bon je repasse pour "My Favorite Things" (un autre de mes standars de prédilection).
Parisino
Pour l'instant je me suis concentré sur "Naima" (un de mes standars Jazz préféré). Donc le premier solo c'est Coltrane et ensuite c'est Pharoah. Le solo de Coltrane est parfait et très bien décrit par Ayler, ce que j'aime bien dans celui de Pharoah c'est à 4'57 (ou 7'35) on entend le theme totalement déformé, j'adore. J'aime beaucoup quand le rythme n'est pas marqué, ça laisse une liberté énorme, tout est suspendu, d'ailleurs Alice plane, j'adore ce qu'elle fait. A 10'18 Pharoah revient sur le thème et passe la main à Coltrane, la transition se fait naturellement (j'adore le passage de témoin) et là il s'en donne à coeur joie. Peut être une de mes versions préférés.
Du (free) Jazz comme je l'aime. Je pourrais l'écoute 1O fois de suite sans problème.
Bon je repasse pour "My Favorite Things" (un autre de mes standars de prédilection).
Parisino
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