Albert Ayler: Music is the Healing Force of the Universe (1969)
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Albert Ayler: Music is the Healing Force of the Universe (1969)
Music is the Healing Force of the Universe
Cornemuse, Tenor Saxophone, Vocals – Albert Ayler
Bass – Bill Folwell, Stafford James
Drums – Muhammad Ali
Guitar – Henry Vestine
Piano – Bobby Few
Vocals – Mary Maria
A1 Music Is The Healing Force Of The Universe 8:40
A2 Masonic Inborn (Part 1) 12:08
B1 A Man Is Like A Tree 4:34
B2 Oh! Love Of Life 3:48
B3 Island Harvest 4:55
B4 Drudgery 8:08
Impulse! – AS-9191 / Recorded at Plaza Sound Studios, New York City,26, 27, 28 et 29août 1969.
Cornemuse, Tenor Saxophone, Vocals – Albert Ayler
Bass – Bill Folwell, Stafford James
Drums – Muhammad Ali
Guitar – Henry Vestine
Piano – Bobby Few
Vocals – Mary Maria
A1 Music Is The Healing Force Of The Universe 8:40
A2 Masonic Inborn (Part 1) 12:08
B1 A Man Is Like A Tree 4:34
B2 Oh! Love Of Life 3:48
B3 Island Harvest 4:55
B4 Drudgery 8:08
Impulse! – AS-9191 / Recorded at Plaza Sound Studios, New York City,26, 27, 28 et 29août 1969.
Avec ces enregistrements du mois d’août 1969 nous touchons parmi les derniers documents sonores gravés en studio de la part d'Albert Ayler. Le dernier virage artistique important s’est déroulé avec New Grass et son cortège de polémiques. Albert persiste et signe avec cet album, celui-ci ne démontre pourtant pas une uniformité dans le style, il hésite entre un certain retour à la dimension du rhythm ‘n blues avec les chants de Mary Maria, une exploration free très décapante sur Masonic Inborn et des envolées teintées de rock sur Drudgery. Un album à plusieurs facettes, donc, sans doute assez inégal, mais avec son lot de bonnes surprises. On remarque la présence de deux bassistes, Bill Folwell (basse électrique) sur le canal gauche et Stafford James sur le canal droit. Tous les morceaux sont écrits par la compagne d’Albert, Mary Maria Parks.
Music Is The Healing Force Of The Universe ouvre l’album, le chant de Mary Maria se projette au-dessus des abysses creusés par le piano de Bobby Few, c’est un blues gorgé de vibrato, chanté avec force et puissance, mais à la recherche de son âme. La plainte vibre sans soutien tandis que le saxophone d’Albert se fait Coltranien, prolongeant la quête, Muhammad Ali porte le témoignage de l’héritage. Le morceau évoque aussi parmi les premiers efforts enregistrés de Pharoah Sanders dont les épaules croulent déjà sous le poids du père spirituel. C’est donc un morceau très intéressant, entre free et tradition, le mélange représentant à lui seul une prise de risque qui s’avère réussie, Albert Ayler est bouleversant au saxophone et, dans le duo qui l’unit à Mary Maria justifie à lui seul le choix artistique.
Le second morceau qui occupe la première face, Masonic Inborn (Part 1), est le principal morceau de bravoure de l’album. L’utilisation de la cornemuse par Albert Ayler suscite déjà la curiosité et l’intérêt, de la cornemuse free, voilà qui n’est pas très banal ! D’autant que plusieurs pistes enregistrées ont été superposées, créant un effet de masse sonore aux sonorités inhabituelles. Bobby Few improvise de longs solos accompagnés par la basse et la batterie de Mohammad Ali qui explore les rythmes les plus complexes. Ce mélange détonant développe une puissante énergie assez unique dans le petit monde du free.
A Man Is Like A Tree et Island Harvest n’ont hélas que peu d’intérêt, les paroles sont assez banales et la voix de Mary Maria est loin d’être transcendante sur ces compositions tout de même sauvées par les accompagnateurs. Oh! Love Of Life est un gospel chanté par Albert Ayler, on retrouve les traces de la technique vocale de Mary Maria dans le phrasé, mais avec un supplément d’âme qui fait la différence.
La véritable surprise c’est Drudgery, un blues électrique avec un excellent solo de guitare, très rock, de la part de Henry Vestine du groupe Canned Heat. Certains puristes y verront peut-être une accroche commerciale et feront la fine bouche, je pense plutôt qu’il ne faut pas bouder son plaisir et y voir une manifestation de joie festive, Albert Ayler a toujours été sincère dans sa musique, depuis ses premières compos où il intégrait des thèmes simples et même parfois naïfs, jusqu’à ce blues-rock décapant joué à l'automne de sa vie…
Un album inégal mais qui n’est pas sans intérêt.
Music Is The Healing Force Of The Universe ouvre l’album, le chant de Mary Maria se projette au-dessus des abysses creusés par le piano de Bobby Few, c’est un blues gorgé de vibrato, chanté avec force et puissance, mais à la recherche de son âme. La plainte vibre sans soutien tandis que le saxophone d’Albert se fait Coltranien, prolongeant la quête, Muhammad Ali porte le témoignage de l’héritage. Le morceau évoque aussi parmi les premiers efforts enregistrés de Pharoah Sanders dont les épaules croulent déjà sous le poids du père spirituel. C’est donc un morceau très intéressant, entre free et tradition, le mélange représentant à lui seul une prise de risque qui s’avère réussie, Albert Ayler est bouleversant au saxophone et, dans le duo qui l’unit à Mary Maria justifie à lui seul le choix artistique.
Le second morceau qui occupe la première face, Masonic Inborn (Part 1), est le principal morceau de bravoure de l’album. L’utilisation de la cornemuse par Albert Ayler suscite déjà la curiosité et l’intérêt, de la cornemuse free, voilà qui n’est pas très banal ! D’autant que plusieurs pistes enregistrées ont été superposées, créant un effet de masse sonore aux sonorités inhabituelles. Bobby Few improvise de longs solos accompagnés par la basse et la batterie de Mohammad Ali qui explore les rythmes les plus complexes. Ce mélange détonant développe une puissante énergie assez unique dans le petit monde du free.
A Man Is Like A Tree et Island Harvest n’ont hélas que peu d’intérêt, les paroles sont assez banales et la voix de Mary Maria est loin d’être transcendante sur ces compositions tout de même sauvées par les accompagnateurs. Oh! Love Of Life est un gospel chanté par Albert Ayler, on retrouve les traces de la technique vocale de Mary Maria dans le phrasé, mais avec un supplément d’âme qui fait la différence.
La véritable surprise c’est Drudgery, un blues électrique avec un excellent solo de guitare, très rock, de la part de Henry Vestine du groupe Canned Heat. Certains puristes y verront peut-être une accroche commerciale et feront la fine bouche, je pense plutôt qu’il ne faut pas bouder son plaisir et y voir une manifestation de joie festive, Albert Ayler a toujours été sincère dans sa musique, depuis ses premières compos où il intégrait des thèmes simples et même parfois naïfs, jusqu’à ce blues-rock décapant joué à l'automne de sa vie…
Un album inégal mais qui n’est pas sans intérêt.
Dernière édition par Sony'r le 22.05.13 8:41, édité 1 fois
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
Re: Albert Ayler: Music is the Healing Force of the Universe (1969)
Mon premier albert Ayler, et pas réécouté depuis un bon moment: sincère mais inégal et naïf, je suis d'accord avec toi. Je ne suis pas convaincu par le blues-rock, et encore moins par la cornemuse, qui est jouée de façon enthousiaste mais pour un résultat assez anecdotique, voire pénible (Rufus harley avait poussé le jeu à la cornemuse écossaise plus loin, mais c'était pas terrible non plus: c'est un instrument au doigté très différent d'une flûte)
Re: Albert Ayler: Music is the Healing Force of the Universe (1969)
J'aime beaucoup Music Is The Healing Force Of The Universe. Il est certes inégal, mais l'album a ses fulgurances. L'influence de Coltrane est très forte, et parfaitement intégrée. La musique est moins rugueuse, mais elle est vraiment spirituelle. Il y a ici les germes des Nuits De La Fondation Maeght.
Dernière édition par Ayler le 22.05.13 13:37, édité 1 fois
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Re: Albert Ayler: Music is the Healing Force of the Universe (1969)
Cette première plage est absolument sublime. L'ancestral et le moderne se fondent dans une synthèse inouïe. Ne serait-ce que pour ce titre, Music Is The Healing Force Of The Universe est incontournable dans l’œuvre d'Ayler. Quel maelström émotionnel !Sony'r a écrit:Music Is The Healing Force Of The Universe ouvre l’album, le chant de Mary Maria se projette au-dessus des abysses creusés par le piano de Bobby Few, c’est un blues gorgé de vibrato, chanté avec force et puissance, mais à la recherche de son âme. La plainte vibre sans soutien tandis que le saxophone d’Albert se fait Coltranien, prolongeant la quête, Muhammad Ali porte le témoignage de l’héritage. Le morceau évoque aussi parmi les premiers efforts enregistrés de Pharoah Sanders dont les épaules croulent déjà sous le poids du père spirituel. C’est donc un morceau très intéressant, entre free et tradition, le mélange représentant à lui seul une prise de risque qui s’avère réussie, Albert Ayler est bouleversant au saxophone et, dans le duo qui l’unit à Mary Maria justifie à lui seul le choix artistique.
A la réécoute, l'ambiance générale m'évoque un peu la première plage des Meditations de Coltrane. L'utilisation de la cornemuse défrise ! Elle se situe au-delà de tout critère esthétique de l'instrument dans son aspect traditionnel. Le morceau n'a pas la charge émotionnelle du titre précédent mais n'est pas sans intérêt.Sony'r a écrit:Le second morceau qui occupe la première face, Masonic Inborn (Part 1), est le principal morceau de bravoure de l’album. L’utilisation de la cornemuse par Albert Ayler suscite déjà la curiosité et l’intérêt, de la cornemuse free, voilà qui n’est pas très banal ! D’autant que plusieurs pistes enregistrées ont été superposées, créant un effet de masse sonore aux sonorités inhabituelles. Bobby Few improvise de longs solos accompagnés par la basse et la batterie de Mohammad Ali qui explore les rythmes les plus complexes. Ce mélange détonant développe une puissante énergie assez unique dans le petit monde du free.
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