Albert Ayler : New Grass (1969)

par Ayler 19.03.12 18:40

Face 1

1. Message From Albert - New Grass
2. New Generation
3. Sun Watcher

Face 2

1. New Ghosts
2. Heart Love
3. Everybody's Moving
4. Free At Last

Chronique publiée dans le R&F n°29 de juin 1969

Albert Ayler : New Grass (1969) Rf_29_11

Albert Ayler : New Grass (1969) Rf_29_11

par Ornette 20.03.12 15:36

Un disque unique en son genre.

par Ayler 20.03.12 15:44

Et qui risque de le rester !

par thefrenchowl 23.03.12 0:49

Bon, Salut les gars,

Je suis loin d'être un posteur éfreiné, mais pour Albert, je peut faire une exception!!!

6 CD dans la bagnole, Band of Gypsies et 5 Ayler dont New Grass depuis quelques semaines, bonne balance!!!

Il joue sur quoi à la fin de Sun Watcher???

Je l'avais acheté vers 70/71, ce disque ne m'a jamais choqué... Mon apprenti au boulot m'a fait un CD des nuits de la fondation Maeght, ça m'emballe pas autant, j'attends toujours son frère... J'ai l'impression qu'il lui manquait beaucoup...

Patrick

par Sony'r 15.04.13 9:50

Albert Ayler : New Grass (1969) 120419065404812379

(Pochette côté verso)

• Albert Ayler (tenor sax & vocal)
• Call Cobbs (piano,organ)
• Bill Folwell (contrebasse électrique)
• Pretty Purdie (batterie)
• Burt Collins (trompette)
• Joe Newman (trompette)
• Seldon Powell (Tenor, flûte)
• Buddy Lucas (sax baryton)
• Garnett Brown (trombone)
• Soul Singers (vocal)

1. Message from Albert - New grass(Albert Ayler, Bert DeCoteaux)
2. New generation (Albert Ayler, Rose Mary McCoy, Mary Parks)
3. Sun watcher (Albert Ayler)
4. New ghosts (Albert Ayler, Mary Parks)
5. Heart love (Albert Ayler, Mary Parks)
6. Everybody's movin' (Albert Ayler, Rose Mary McCoy, Mary Parks)
7. Free at last (Albert Ayler, Rose Mary McCoy, Mary Parks)

New Grass est enregistré les 5 et 6 septembre 1968 sur le label Impulse.

"Albert Ayler incarne le rêve que je n’ai jamais pu réaliser". John Coltrane

Le voici l’objet du scandale, l’album qui sera reproché à Albert Ayler… Il a flirté avec la pop ! Ce disque est un disque commercial ! Albert a vendu son âme contre quelques dollars ! Lui, le chantre du Free, lui qui a repoussé les limites, le voilà pris en flagrant délit de prostitution de son art ! Shame, oui honte à lui ! Freejazzator nous te honnissons ! Ainsi crient à l’unisson les puristes du jazz, ceux qui l’ont tant aimé, ceux qui, il y a peu, l’ont reconnu et encensé. Alors, New Grass, une concession ?

La querelle est maintenant (un peu) oubliée, les années sont passées et on peut observer l’objet du délit (délire) avec un œil neuf et une oreille apaisée. Pour comprendre cet album consacré au rhythm and blues il faut replonger dans le passé, pendant son adolescence Albert Ayler s’est consacré essentiellement à ce style de musique et l’a joué avec divers groupes, il l’aime sincèrement, elle le forge et le façonne, il l’aime et ne la reniera point. Ce n’est pas l’artiste d’un genre musical, mais de tous les genres…

Il a toujours voulu émouvoir son auditoire, son énorme vibrato, son investissement physique, sa générosité poignante, tout cela c’est avant tout pour toucher son public. Il faut plutôt voir en New Grass un pont entre sa musique et les autres, une tentative pour mieux faire comprendre son art, un effort en direction d’autrui… Cet album porte en lui une tentative pour gommer les aspérités et la rugosité de sa musique qui peut représenter un obstacle pour l’auditeur… Albert Ayler a en effet beaucoup souffert de cette incompréhension qui parfois se transforme en hostilité et même en en agressivité à son égard.
Pourtant l’album s’ouvre dans une atmosphère très free, en parfaite continuité avec ses autres albums. « New Grass» commence par un solo de saxophone strident, un long cri qui se prolonge jusque dans le suraigu, puis Bill Folwell gratte les cordes de sa basse pour lui faire écho, le duo fait place ensuite à Message From Albert, un poème/présentation dit par qui vous savez…

Ensuite tout bascule vers une série de rhythm and blues effrénés, on y entend un chœur Gospel, une basse électrique, une section de cuivres, des rythmes binaires et la musique devient dansante, joyeuse et festive, toute la tradition gospel y est rassemblée, la foi, l’église et la soul… C’est bien sans se renier et porté par un élan d’ouverture qu’il bascule à nouveau les barrières et recule les limites!

Ce message d’amour universel représente donc une porte d’entrée rêvée pour aborder Albert Ayler.

par parisino 15.04.13 20:51

C'est mon préféré. J'ai un énorme problème avec Ayler, j'aime bien son travail de destruction/réappropriation/explosion qu'il fait mais je n'aime pas son répertoire. Son travail est intéressant mais ces morceaux style marche et autres j'accroche pas.

Mais cet album est différent car on retrouve son son de sax mais dans un contexte plus agréable en ce qui me concerne.

Merci Sony'r pour cette chronique.

Parisino

par Sony'r 15.04.13 22:19

Concernant son répertoire, il est vrai qu'il est fait de marches, d'hymnes, de comptines, mais il n'y a pas de malice chez Ayler et il aimait vraiment ces airs là. Par contre lors de ses interprétations le refrain semblait nettement dissocié du solo, comme juxtaposé.
Je pense comme toi que cet album marque un tournant, d'où l'accueil mitigé à l'époque.

par Ayler 15.04.13 22:48

Sony'r a écrit:Je pense comme toi que cet album marque un tournant

Spéculer sur ce qu'aurait fait Ayler a ses limites, mais je constate tout de même que Music Is the Healing Force of the Universe et les concerts des Nuits de la Fondation Maeght ne se situent pas dans le prolongement de New Grass. Ceux-ci marquent un retour à la New Thing et se situent plus dans la lignée de Love Cry.

par Sony'r 15.04.13 23:15

Ayler a écrit:
Sony'r a écrit:Je pense comme toi que cet album marque un tournant
Spéculer sur ce qu'aurait fait Ayler a ses limites, mais je constate tout de même que Music Is the Healing Force of the Universe et les concerts des Nuits de la Fondation Maeght ne se situent pas dans le prolongement de New Grass. Ceux-ci marquent un retour à la New Thing et se situent plus dans la lignée de Love Cry.

Rien de définitif en effet, le côté unique de cet album a en effet été souligné plus haut. Toutefois on retrouve des traces de rhythm' n blues sur Music is the healing force of the universe et The last Album, plus particulièrement sur les morceaux avec Mary Maria.
S'il faut trouver un tournant, dans le sens de rupture, on pensera plutôt à l'arrivée chez Impulse.
Les albums live de la fondation Maeght sont de toute façon (pour moi) à part.

par thefrenchowl 28.07.13 2:42

"Le voici l’objet du scandale, l’album qui sera reproché à Albert Ayler…"

Heu, vous regardez ca avec 40 ans de recul...

De ce que je me rappelle, rien de ce que Ayler a publie de son vivant n'a eu de succes, alors, parler d'echec pour cet album, non, c'est toujours la meme indifference... Impulse ne l'a accepte qu'a cause de Coltrane.

Patrick

par thefrenchowl 28.07.13 2:53

"je n'aime pas son répertoire"

Albert nous dit tout juste qu'il n'y a pas de mauvaise musique, juste de mauvais interpretes...

Qui c'est qui a dit que tout les joueurs de sax veulent copier Coltrane, mais n'ont rien compris et se contentent de faire des montees et descentes de gamme sans fin?...

Par opposition, Albert n'a aucun diciple... Ca rapporte peu d'etre un enfant eternel sans prejuges et sans a priori.

Albert, Dolphy, meme combat...

Patrick

par Ayler 28.07.13 20:08

Aucun disciple ? David Murray ? David S. Ware ?

par thefrenchowl 29.07.13 0:54

Connais pas...

Patrick

par thefrenchowl 30.08.20 13:51

Bonjour a tous...

Une critique d'epoque publiee dans"" The Cricket, Black Music in Evolution!!!!" un fanzine de New York publie par Jihad Productions en 1969, tout un programme.