T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
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T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59-Atlantic)
1. Papa Ain't Salty (2:47)
2. Why Not (2:43)
3. T-Bone Shuffle (2:50)
4. Play On Little Girl (2:33)
5. T-Bone Blues Special (2:39)
6. Mean Old World (4:07)
7. T-Bone Blues (3:48)
8. Call It Stormy Monday (3:02)
9. Blues For Marili (4:20)
10. Shufflin' The Blues (3:22)
11. Evenin' (2:39)
12. Two Bones And a Pick (2:52)
13. You Don't Know What You're Doing (1:53)
14. How Long Blues (5:19)
15. Blues Rock (2:50)
Special Guest :
Junior Wells : Harmonica
Jimmy Rogers : Guitar
un de mes albums blues préférés, certainement le meilleur de T-Bone, il dépoussière ici tout ses classiques.
Les versions sont très "dépouillés" comparé à ses premiers enregistrements qui font parfois penser à du jazz tellement les cuivres sont omniprésent...
c'est pour cela que j'apprécie tout spécialement ce disque, la guitare de T-Bone n'a jamais été plus en avant...
à écouter en priorité : "Stormy monday", "Evenin'", "Play On Little Girl", "Mean Old World" et surtout "How Long"
ce qu'il fait est hallucinant de modernité, après une seule écoute de cette fabuleuse galette on a l'impression que la guitare dans le blues n'a plus tellement évolué par la suite.
1. Papa Ain't Salty (2:47)
2. Why Not (2:43)
3. T-Bone Shuffle (2:50)
4. Play On Little Girl (2:33)
5. T-Bone Blues Special (2:39)
6. Mean Old World (4:07)
7. T-Bone Blues (3:48)
8. Call It Stormy Monday (3:02)
9. Blues For Marili (4:20)
10. Shufflin' The Blues (3:22)
11. Evenin' (2:39)
12. Two Bones And a Pick (2:52)
13. You Don't Know What You're Doing (1:53)
14. How Long Blues (5:19)
15. Blues Rock (2:50)
Special Guest :
Junior Wells : Harmonica
Jimmy Rogers : Guitar
un de mes albums blues préférés, certainement le meilleur de T-Bone, il dépoussière ici tout ses classiques.
Les versions sont très "dépouillés" comparé à ses premiers enregistrements qui font parfois penser à du jazz tellement les cuivres sont omniprésent...
c'est pour cela que j'apprécie tout spécialement ce disque, la guitare de T-Bone n'a jamais été plus en avant...
à écouter en priorité : "Stormy monday", "Evenin'", "Play On Little Girl", "Mean Old World" et surtout "How Long"
ce qu'il fait est hallucinant de modernité, après une seule écoute de cette fabuleuse galette on a l'impression que la guitare dans le blues n'a plus tellement évolué par la suite.
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Réécouté ce matin. "T-Bone Blues" aligne effectivement un certain nombre de classiques, avec des interprétations qui dépassent le seul cadre du blues : on lorgne souvent vers le jazz, et même vers le rock'n'roll.
Musicalement, "T-Bone Blues" présente un blues sophistiqué, très urbain : il n'y a ici ni guitare désaccordée, ni fausse note. Son chant est lui aussi très technique, parfois à mi-chemin entre le chanteur de blues et le crooner : notre homme est dans la maîtrise, ce qui donne un aspect un peu détaché à son interprétation.
T-Bone Walker est certes un excellent guitariste, mais son jeu ne présente pas les caractéristiques de la guitare blues électrique moderne. Les tirés, qui constituent le premier levier de l'expressivité du soliste moderne, sont présents, mais loin d'être au coeur du discours de T-Bone Walker, tant qualitativement (sa palette en la matière est réduite comparée aux guitaristes des années 60) que quantitativement (il ne s'en sert que comme transition). Son vibrato de la main gauche est pour le moins discret, et enfin, il a un débit très régulier dans ses phrases, ce qui n'est pas le cas chez B.B. King.
Musicalement, "T-Bone Blues" présente un blues sophistiqué, très urbain : il n'y a ici ni guitare désaccordée, ni fausse note. Son chant est lui aussi très technique, parfois à mi-chemin entre le chanteur de blues et le crooner : notre homme est dans la maîtrise, ce qui donne un aspect un peu détaché à son interprétation.
Absolument pas d'accord. Et pour le coup, ce n'est pas qu'une histoire de sensibilité. Dès la fin des années 60, plus personne ne jouait comme ça.Bloomers a écrit:
ce qu'il fait est hallucinant de modernité, après une seule écoute de cette fabuleuse galette on a l'impression que la guitare dans le blues n'a plus tellement évolué par la suite.
T-Bone Walker est certes un excellent guitariste, mais son jeu ne présente pas les caractéristiques de la guitare blues électrique moderne. Les tirés, qui constituent le premier levier de l'expressivité du soliste moderne, sont présents, mais loin d'être au coeur du discours de T-Bone Walker, tant qualitativement (sa palette en la matière est réduite comparée aux guitaristes des années 60) que quantitativement (il ne s'en sert que comme transition). Son vibrato de la main gauche est pour le moins discret, et enfin, il a un débit très régulier dans ses phrases, ce qui n'est pas le cas chez B.B. King.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
le blues est tout de même le courant majeure ici !Ayler a écrit:Réécouté ce matin. "T-Bone Blues" aligne effectivement un certain nombre de classiques, avec des interprétations qui dépassent le seul cadre du blues : on lorgne souvent vers le jazz, et même vers le rock'n'roll.
Ayler a écrit:
Musicalement, "T-Bone Blues" présente un blues sophistiqué, très urbain : il n'y a ici ni guitare désaccordée, ni fausse note. Son chant est lui aussi très technique, parfois à mi-chemin entre le chanteur de blues et le crooner : notre homme est dans la maîtrise, ce qui donne un aspect un peu détaché à son interprétation.
on pourait dire exactement la même chose des premiers albums de BB King...
Bloomers a écrit:
Absolument pas d'accord. Et pour le coup, ce n'est pas qu'une histoire de sensibilité. Dès la fin des années 60, plus personne ne jouait comme ça.
je confirme, pour 1957 c'est hallucinant de modernité...peu de guitaristes solistes atteignaient ce niveau là...en fait pratiquement tout les titres sur T-Bone Blues sont des relectures des classiques de son répertoire, il les jouaient déjà dans les années 40 !!! si tu veux de la modernité...
Bloomers a écrit:
T-Bone Walker est certes un excellent guitariste, mais son jeu ne présente pas les caractéristiques de la guitare blues électrique moderne.
T-Bone est le père de la guitare électrique moderne...je ne vois personne d'autre...
Bloomers a écrit:
Les tirés, qui constituent le premier levier de l'expressivité du soliste moderne, sont présents, mais loin d'être au coeur du discours de T-Bone Walker, tant qualitativement (sa palette en la matière est réduite comparée aux guitaristes des années 60) que quantitativement (il ne s'en sert que comme transition). Son vibrato de la main gauche est pour le moins discret, et enfin, il a un débit très régulier dans ses phrases, ce qui n'est pas le cas chez B.B. King.
la technique est secondaire dans le blues, peu de guitaristes étaient considéré comme des virtuoses...je veux bien croire que la guitare a évolué dans les années 60 avec bb, albert etc...mais tout cela ne s'est pas fait tout seul...
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Libre à toi de penser que l'on jouait le blues de la même manière 10 ans plus tard... Je répondais à ton impression selon laquelle "la guitare dans le blues n'a plus tellement évolué par la suite". Concernant ce point précis, je suis en total désaccord ce que tu racontes.
La technique secondaire dans le blues... c'est tout de même plus subtil que ça : la technique n'est pas une fin en soi dans le blues, mais ce n'est pas du punk non plus. La technique est au service du guitariste - et non l'inverse. Mais si on ne rentre pas un minimum dans le détail dans l'analyse musicale, soit on reste à un niveau de discussion superficiel ("la technique est secondaire dans le blues"...), soit on se contente de reprendre à son compte les analyses des auteurs de référence.
La technique secondaire dans le blues... c'est tout de même plus subtil que ça : la technique n'est pas une fin en soi dans le blues, mais ce n'est pas du punk non plus. La technique est au service du guitariste - et non l'inverse. Mais si on ne rentre pas un minimum dans le détail dans l'analyse musicale, soit on reste à un niveau de discussion superficiel ("la technique est secondaire dans le blues"...), soit on se contente de reprendre à son compte les analyses des auteurs de référence.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ayler a écrit:Libre à toi de penser que l'on jouait le blues de la même manière 10 ans plus tard... Je répondais à ton impression selon laquelle "la guitare dans le blues n'a plus tellement évolué par la suite". Concernant ce point précis, je suis en total désaccord ce que tu racontes..
oui mon impression n'est pas très sérieuse... c'est plutot un sentiment pour insister sur le fait que son jeu était très moderne pour l' époque...si tu n'est pas d'accord, donne moi un disque plus moderne !
Ayler a écrit:
La technique secondaire dans le blues... c'est tout de même plus subtil que ça : la technique n'est pas une fin en soi dans le blues, mais ce n'est pas du punk non plus. La technique est au service du guitariste - et non l'inverse. Mais si on ne rentre pas un minimum dans le détail dans l'analyse musicale, soit on reste à un niveau de discussion superficiel ("la technique est secondaire dans le blues"...), soit on se contente de reprendre à son compte les analyses des auteurs de référence.
je suis d'accord avec toi, seulement il ne faut pas perdre de vue que la technique n'est pas une fin en soi dans le blues...le principal c'est le ressentit de l'auditeur.
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Oui.Bloomers a écrit:on jeu était très moderne pour l' époque
Ce n'est pas limité au blues : les disques ne répondant pas à ce critère sont en général des disques de merde.Bloomers a écrit:je suis d'accord avec toi, seulement il ne faut pas perdre de vue que la technique n'est pas une fin en soi dans le blues...le principal c'est le ressenti de l'auditeur.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Cette discussion est fort intéressante ! Au fond, je ne suis pas certain que le désaccord soit réel entre vous. Il semble plutôt qu'il s'agisse d'une mécompréhension car les deux points de vue sont pour l'essentiel compatibles : on peut estimer que le disque en question paraît très moderne pour son époque tout en concèdant que le jeu de guitare blues a notablement évolué par la suite...
Par ailleurs, je suis un peu dubitatif s'agissant de vos propos concernant la "technique". Vous dites ensemble que "la technique n'est pas une fin en soi dans le blues". Je dirais pour ma part qu'il n'existe guère de genre musicaux où la technique est une fin en soi... Les seules exceptions correspondent à des aberrations d'accrobates à la Malmsteem ! Ni dans le rock, ni dans le jazz, ni dans la musique idienne, ni dans le flamenco, ni dans la musique classique la technique n'est une fin en soi.
Ceci dit, je pense au contraire de vous que jouer le blues requiert beaucoup de technique (au chant comme à la guitare au demeurant, mais pas seulement si l'on pense à l'harmonica ou au piano par exemple). Simplement, il s'agit généralement de techniques propre au blues (tirés de diverses amplitudes, de diverses rapidités, vibrato, torsion des cordes, variations de l'attaque,...). Pour en prendre conscience, il suffit d'entendre un virtuose d'un autre genre musical tenter de jouer du blues. Le plus souvent, cela ne fonctionne pas, notamment parce qu'il ne maîtrise pas ces techniques spécifiques du blues. En fait, il est quasiment impossible de comparer les niveaux techniques de musiciens appartenant à des genres très différents parce qu'ils ne recourent tout simplement pas aux mêmes procédés. Il y a de nombreux bluesmen dont le niveau technique est assurément élevé.
J'irai personnellement jusqu'à dire que je suis impressionné par la technique d'un musicien comme John Lee Hooker, pourtant réputé piètre technicien. En fait, c'est que l'on ne perçoit pas toute la technique - très personnelle il est vrai - mise en oeuvre dans son jeu de guitare (sans parler de son chant...). Faire sonner une guitare comme il le fait, notamment en rythmique, est tout un art. Il y a des milliers d'heures de pratique derrière.
Je défie par conséquent quiconque de parvenir à sonner véritablement blues sans maîtriser nombre des techniques particulières employées dans ce genre musical.
Une fois reconnue la spécificité très marquée des techniques propres au blues, il me semble erroné de minimiser l'importance des techniques guitaristiques dans ce style musical.
Par ailleurs, je suis un peu dubitatif s'agissant de vos propos concernant la "technique". Vous dites ensemble que "la technique n'est pas une fin en soi dans le blues". Je dirais pour ma part qu'il n'existe guère de genre musicaux où la technique est une fin en soi... Les seules exceptions correspondent à des aberrations d'accrobates à la Malmsteem ! Ni dans le rock, ni dans le jazz, ni dans la musique idienne, ni dans le flamenco, ni dans la musique classique la technique n'est une fin en soi.
Ceci dit, je pense au contraire de vous que jouer le blues requiert beaucoup de technique (au chant comme à la guitare au demeurant, mais pas seulement si l'on pense à l'harmonica ou au piano par exemple). Simplement, il s'agit généralement de techniques propre au blues (tirés de diverses amplitudes, de diverses rapidités, vibrato, torsion des cordes, variations de l'attaque,...). Pour en prendre conscience, il suffit d'entendre un virtuose d'un autre genre musical tenter de jouer du blues. Le plus souvent, cela ne fonctionne pas, notamment parce qu'il ne maîtrise pas ces techniques spécifiques du blues. En fait, il est quasiment impossible de comparer les niveaux techniques de musiciens appartenant à des genres très différents parce qu'ils ne recourent tout simplement pas aux mêmes procédés. Il y a de nombreux bluesmen dont le niveau technique est assurément élevé.
J'irai personnellement jusqu'à dire que je suis impressionné par la technique d'un musicien comme John Lee Hooker, pourtant réputé piètre technicien. En fait, c'est que l'on ne perçoit pas toute la technique - très personnelle il est vrai - mise en oeuvre dans son jeu de guitare (sans parler de son chant...). Faire sonner une guitare comme il le fait, notamment en rythmique, est tout un art. Il y a des milliers d'heures de pratique derrière.
Je défie par conséquent quiconque de parvenir à sonner véritablement blues sans maîtriser nombre des techniques particulières employées dans ce genre musical.
Une fois reconnue la spécificité très marquée des techniques propres au blues, il me semble erroné de minimiser l'importance des techniques guitaristiques dans ce style musical.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ornette, pour John Lee Hooker...quels sont les titres où sa technique t'a impressioné ?
Il est quand même plus difficile de copier la rythmique de John Lee Hooker que de maitrisé le phrasé de BB King (qui d'après Ayler est insurpassable)...
le contaire est egalement valable...se limiter aux guitaristes de blues les plus sophistiqués...
Il est quand même plus difficile de copier la rythmique de John Lee Hooker que de maitrisé le phrasé de BB King (qui d'après Ayler est insurpassable)...
Ornette a écrit:
Une fois reconnue la spécificité très marquée des techniques propres au blues, il me semble erroné de minimiser l'importance des techniques guitaristiques dans ce style musical.
le contaire est egalement valable...se limiter aux guitaristes de blues les plus sophistiqués...
Bloomers- Messages : 2749
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Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Je ne peux pas m'avancer pour Bloomers, mais c'est effectivement ce que je pense.Ornette a écrit:Cette discussion est fort intéressante ! Au fond, je ne suis pas certain que le désaccord soit réel entre vous. Il semble plutôt qu'il s'agisse d'une mécompréhension car les deux points de vue sont pour l'essentiel compatibles : on peut estimer que le disque en question paraît très moderne pour son époque tout en concèdant que le jeu de guitare blues a notablement évolué par la suite...
Je ne dis pas autre chose : tu as dû zapper ma dernière phrase.Ornette a écrit:Par ailleurs, je suis un peu dubitatif s'agissant de vos propos concernant la "technique". Vous dites ensemble que "la technique n'est pas une fin en soi dans le blues".
Entièrement d'accord. Il suffit d'écouter B.B. King chanter pour s'en rendre compte : c'est un véritable virtuose.Ornette a écrit:
Ceci dit, je pense au contraire de vous que jouer le blues requiert beaucoup de technique (au chant comme à la guitare au demeurant, mais pas seulement si l'on pense à l'harmonica ou au piano par exemple).
Inversement, McLaughlin est souvent ridicule lorsqu'il joue blues. Et ce n'est pas parce qu'il ne comprend pas le blues harmoniquement...
C'est un cliché d'opposer technique et feeling. J'ai lu il y a peu une interview de John Lee Hooker où il expliquait justement l'importance du travail, de la technique pour réussir à s'exprimer. Sans technique, on ne peut guère jouer que du punk...
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Bloomers a écrit:Ornette, pour John Lee Hooker...quels sont les titres où sa technique t'a impressioné ?
Il est quand même plus difficile de copier la rythmique de John Lee Hooker que de maitrisé le phrasé de BB King (qui d'après Ayler est insurpassable)...le contaire est egalement valable...se limiter aux guitaristes de blues les plus sophistiqués...Ornette a écrit:
Une fois reconnue la spécificité très marquée des techniques propres au blues, il me semble erroné de minimiser l'importance des techniques guitaristiques dans ce style musical.
Encore une fois Bloomers, je crains de ne pas parvenir à me faire comprendre (comme d'habitude, tu me diras) ! Je ne parle pas ici en termes de sophistication ou de complexité (le jeu de John Lee Hooker n'est pas "sophistiqué"). Il y a des techniques moins spohistiquées ou moins compliquées que d'autres. Elles n'en demeurent pas moins des techniques. Tous les grands bluesmen, sans exception, possèdent un large éventail de techniques très particulières qui leurs sont propres (le jeu en slide en est un bon exemple). Je ne dis pas de mettre de côté des musiciens non "sophistiqués" mais tout simplement de savoir déceler la technique (c'est-à-dire tout l'art dans un certain sens de ce mot, lié à l'artisan) qu'il y a derrière le jeu de musiciens qui en sont apparemment dépourvus. Faire une musique qui sonne simple - je dirais volontier sublimement simple - requiert souvent beaucoup plus de technique qu'il n'y paraît. C'est précisement ce que j'essaye de dire : jouer le blues suppose l'utilisation de techniques qui ne payent pas de mine a priori, mais qui dont l'acquisition suppose pourtant énormément de travail.
Tu comprendras alors (peut-être) que je parle ici de l'ensemble de l'oeuvre de John Lee Hooker, ce qui inclut des titres aussi divers que Tupelo, Boom Boom ou Money.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Cette phrase n'est apparue qu'après la rédaction de mon propre message...Ayler a écrit:Je ne dis pas autre chose : tu as dû zapper ma dernière phrase.Ornette a écrit:Par ailleurs, je suis un peu dubitatif s'agissant de vos propos concernant la "technique". Vous dites ensemble que "la technique n'est pas une fin en soi dans le blues".
Je suis parfaitement d'accord avec ce point de vue. En musique, la technique est un outil au service de l'émotion. On peut certes dénaturer cet outil, comme le font les acrobates évoqués précédemment pour épater la galerie (de même que l'on peut pervertir une pelle en l'utilisant pour tuer quelqu'un). Pour autant, on ne parviendra guère à faire de la musique sans recourir à certaines techniques, qu'il faut un minimum maîtriser pour en faire bon usage. Personne ne contesterait sérieusement cela pour la peinture, la sculpture, le théatre, la danse, l'architecture... Pourquoi devrait-il en aller différemment pour la musique ?Ayler a écrit: C'est un cliché d'opposer technique et feeling. J'ai lu il y a peu une interview de John Lee Hooker où il expliquait justement l'importance du travail, de la technique pour réussir à s'exprimer.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ornette a écrit:
Je suis parfaitement d'accord avec ce point de vue. En musique, la technique est un outil au service de l'émotion. On peut certes dénaturer cet outil, comme le font les acrobates évoqués précédemment pour épater la galerie (de même que l'on peut pervertir une pelle en l'utilisant pour tuer quelqu'un).
c'est subjectif car pour un gars comme Son House, pas besoin d'aller chercher très loin : Johnny Winter, Buddy Guy, Albert Collins, Roy Buchanan, Rory Gallagher, SRV, Clapton, Bloomfield sont tous des acrobates de haut vol.
Ornette a écrit:
Pour autant, on ne parviendra guère à faire de la musique sans recourir à certaines techniques, qu'il faut un minimum maîtriser pour en faire bon usage. Personne ne contesterait sérieusement cela pour la peinture, la sculpture, le théatre, la danse, l'architecture... Pourquoi devrait-il en aller différemment pour la musique ?
John Lee n'a jamais fait évolué sa technique, quand je compare ses disques dans les années 50-60-70-80-90 a part les musiciens qui l'accompagne qui se succèdent...son style arrive vite à maturité déjà à la fin des 50..
C'est de la technique non evolutive ?
Bloomers- Messages : 2749
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Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Excuse-moi de sortir un argument d'autorité... mais ça se voit que tu n'es pas musicien ! Son House fait partie des musiciens dont le style est nettement plus compliqué qu'il n'y parait : tente donc de jouer "Death Letter" en chantant en même temps et tu comprendras ! Il est possible que seule une minorité des musiciens que tu cites serait capable d'en faire une version correcte.Bloomers a écrit:c'est subjectif car pour un gars comme Son House, pas besoin d'aller chercher très loin : Johnny Winter, Buddy Guy, Albert Collins, Roy Buchanan, Rory Gallagher, SRV, Clapton, Bloomfield sont tous des acrobates de haut vol.
Inversement, on trouve des clones de SRV à tous les coins de rue.
Tu confonds technique et dextérité. Crois-moi ou non, il est sans doute plus facile de jouer du Alvin Lee que du Son House...
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ayler a écrit:Excuse-moi de sortir un argument d'autorité... mais ça se voit que tu n'es pas musicien ! Son House fait partie des musiciens dont le style est nettement plus compliqué qu'il n'y parait : tente donc de jouer "Death Letter" en chantant en même temps et tu comprendras ! Il est possible que seule une minorité des musiciens que tu cites serait capable d'en faire une version correcte.
Inversement, on trouve des clones de SRV à tous les coins de rue.
tu me comprend mal...je ne doute pas de la technique de Son House... je dis juste qu'un puriste comme lui ne supportait pas les guitaristes electriques, ce n'est plus du blues pour lui...
Ayler a écrit:Tu confonds technique et dextérité. Crois-moi ou non, il est sans doute plus facile de jouer du Alvin Lee que du Son House...
cela dit, il ne faut pas se concentrer sur les clones de SRV, le blues à été maltraité par certains bluesmen noirs, parfois tout simplement pour faire du fric ou coller à l'air du temps...je ne vois personnelement pas beaucoup de différence entre les disques de SVR et ceux de Alligator dans les 80'...plus poussif et demonstratif que ça tu meurs !!!
je comprend la différence entre technique et dextérité seulement je fais la différence entre Buddy Guy dans les 60 et celui dans les 90'...ce n'est plus du tout la même "technique".
Dernière édition par Bloomers le 29.04.08 10:37, édité 1 fois
Bloomers- Messages : 2749
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Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
C'est une certitude !Ayler a écrit:Crois-moi ou non, il est sans doute plus facile de jouer du Alvin Lee que du Son House...
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Tu écoutes beaucoup de musique actuelle, toi ?Bloomers a écrit:tu me comprend mal...je ne doute pas de la technique de Son House... je dis juste qu'un puriste comme lui ne supportait pas les guitaristes electriques, ce n'est plus du blues pour lui...
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Nous sommes donc d'accord ! Toutefois, la question du refus du blues électrique est à mon sens un tout autre problème.Bloomers a écrit:je ne doute pas de la technique de Son House... je dis juste qu'un puriste comme lui ne supportait pas les guitaristes electriques, ce n'est plus du blues pour lui...
S'agissant du caractère évolutif de la technique, je suis là encore dubitatif : il y a des musiciens qui dès leurs débuts possède toute la technique dont ils ont besoin et dont l'évolution technique n'est pas notable au cours de leur carrière documentée alors même qu'ils possèdent une immense maîtrise. Ainsi, je ne note pas d'évolution
technique significative dans le jeu d'Elvin Jones des années 60 à sa mort, alors qu'il s'agit à l'évidence d'un grand technicien de la batterie... Que la musique de John Lee Hooker n'ait pas été marquée par de fortes évolutions (remarque à nuancer au demeurant, notamment au chant) ne retire rien au fait qu'il faille une certaine technique pour l'exécuter correctement. Là encore la meilleure démonstration réside dans le fait d'essayer de sonner comme il le fait : pour y parvenir, il faudrait beaucoup de boulot !
Dernière édition par Ornette le 29.04.08 12:06, édité 1 fois
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
je suis très interresser par vos avis de musciens sur mes impressions d'auditeur...
quand un guitariste electrique execute un solo sur une reprise de blues, il pourrait parfois limiter son intervention avec juste les notes qu'il faut (exemple Peter Green au début avec Fleetwood Mac)...je ne dis pas que la technique pour arriver à placer ces notes est facile mais c'est tout de même différent de l'approche d'un Hendrix ou Clapton qui improvisait, mélangeait, triturait l'idiome.
quand un guitariste electrique execute un solo sur une reprise de blues, il pourrait parfois limiter son intervention avec juste les notes qu'il faut (exemple Peter Green au début avec Fleetwood Mac)...je ne dis pas que la technique pour arriver à placer ces notes est facile mais c'est tout de même différent de l'approche d'un Hendrix ou Clapton qui improvisait, mélangeait, triturait l'idiome.
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ornette a écrit:
Nous sommes donc d'accord ! Toutefois, la question du refus du blues électrique est à mon sens un tout autre problème.
S'agissant du caractère évolutif de la technique, je suis là encore dubitatif : il y a des musiciens qui dès leurs débuts possède toute la technique dont ils ont besoin et dont l'évolution technique n'est pas notable au cours de leur carrière documentée alors même qu'ils possèdent une immense maîtrise. Ainsi, je ne note pas d'évolution
technique significative dans le jeu d'Elvin Jones des années 60 à sa mort, alors qu'il s'agit à l'évidence d'un grand technicien de la batterie... Que la musique de John Lee Hooker n'est pas été marquée par de fortes évolutions (remarque à nuancer au demeurant, notamment au chant) ne retire rien au fait qu'il faille une certaine technique pour l'exécuter correctement. Là encore la meilleure démonstration réside dans le fait d'essayer de sonner comme il le fait : pour y parvenir, il faudrait beaucoup de boulot !
A ton avis...y a t'il une différence de "technique" entre un bluesmen qui joue pratiquement toujours les mêmes accord toute sa vie...et des guitaristes comme Bloomfield ou Clapton qui n'ont jamais cessé d'absorbé toutes sortes d'influence ?
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Bloomers a écrit:je suis très interresser par vos avis de musciens sur mes impressions d'auditeur...
quand un guitariste electrique execute un solo sur une reprise de blues, il pourrait parfois limiter son intervention avec juste les notes qu'il faut (exemple Peter Green au début avec Fleetwood Mac)...je ne dis pas que la technique pour arriver à placer ces notes est facile mais c'est tout de même différent de l'approche d'un Hendrix ou Clapton qui improvisait, mélangeait, triturait l'idiome.
C'est effectivement différent.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Bloomers a écrit:A ton avis...y a t'il une différence de "technique" entre un bluesmen qui joue pratiquement toujours les mêmes accord toute sa vie...et des guitaristes comme Bloomfield ou Clapton qui n'ont jamais cessé d'absorbé toutes sortes d'influence ?
Il y a effectivement une différence.
N'ayant jamais nié ce type de différences, j'ai peur (comme toujours) de ne pas parvenir à me faire comprendre. Ne voyant guère comment être plus clair, je ne suis pas sûr de l'intérêt de poursuivre plus avant.
Tout ce que je me suis contenté de dire, c'est qu'il y a une illusion dans le fait de croire que le blues n'a rien à faire avec la technique musicale. Un batiment ne doit pas laisser apparaitre l'échaffaudage qui a servi à l'édifier. De même, la musique n'expose pas nécessairement de manière ostensible toute la technique nécessaire pour l'exécuter.
Il y a évidemment des bluesmen maitrisant plus de techniques que d'autres. Jamais je n'ai dit que tous les musiciens avaient le même niveau technique, ce qui serait idiot. Ce que je veux souligner, ce sont les difficultés techniques qui se cachent souvent derrière les musiques apparamment les plus simples. Il y a des choses qui semblent très faciles à exécuter mais qui ne le sont nullement. Le jeu blues à la guitare en fait partie. Il est beaucoup plus difficile de faire un tiré comme ceux d'Albert King ou de faire un vibrato à la BB King (vibrato rapide ou lent, d'ailleurs) que d'exécuter des moulinets à toute vitesse ou des cascades de notes... Cela exige finalement beaucoup plus d'heure de pratique (certain n'y parviennent d'ailleurs jamais). Il y a de nombreux exemples où les non-musiciens peinent à hiérarchiser le niveau de difficulté. Ainsi, il est extrèmement facile de jouer derrière de la guitare derrière le dos. A l'inverse, bien que les non-musiciens en aient rarement conscience, il est fort difficile de jouer sur des tempos très lents, comme c'est le cas de nombre de blues en mineurs.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Mais il est très dur de jouer avec les dents !Ornette a écrit:Ainsi, il est extrèmement facile de jouer derrière de la guitare derrière le dos.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ornette a écrit:Bloomers a écrit:A ton avis...y a t'il une différence de "technique" entre un bluesmen qui joue pratiquement toujours les mêmes accord toute sa vie...et des guitaristes comme Bloomfield ou Clapton qui n'ont jamais cessé d'absorbé toutes sortes d'influence ?
Il y a effectivement une différence.
N'ayant jamais nié ce type de différences, j'ai peur (comme toujours) de ne pas parvenir à me faire comprendre. Ne voyant guère comment être plus clair, je ne suis pas sûr de l'intérêt de poursuivre plus avant.
Tout ce que je me suis contenté de dire, c'est qu'il y a une illusion dans le fait de croire que le blues n'a rien à faire avec la technique musicale. Un batiment ne doit pas laisser apparaitre l'échaffaudage qui a servi à l'édifier. De même, la musique n'expose pas nécessairement de manière ostensible toute la technique nécessaire pour l'exécuter.
Il y a évidemment des bluesmen maitrisant plus de techniques que d'autres. Jamais je n'ai dit que tous les musiciens avaient le même niveau technique, ce qui serait idiot. Ce que je veux souligner, ce sont les difficultés techniques qui se cachent souvent derrière les musiques apparamment les plus simples. Il y a des choses qui semblent très faciles à exécuter mais qui ne le sont nullement. Le jeu blues à la guitare en fait partie. Il est beaucoup plus difficile de faire un tiré comme ceux d'Albert King ou de faire un vibrato à la BB King (vibrato rapide ou lent, d'ailleurs) que d'exécuter des moulinets à toute vitesse ou des cascades de notes... Cela exige finalement beaucoup plus d'heure de pratique (certain n'y parviennent d'ailleurs jamais). Il y a de nombreux exemples où les non-musiciens peinent à hiérarchiser le niveau de difficulté. Ainsi, il est extrèmement facile de jouer derrière de la guitare derrière le dos. A l'inverse, bien que les non-musiciens en aient rarement conscience, il est fort difficile de jouer sur des tempos très lents, comme c'est le cas de nombre de blues en mineurs.
j'ai bien compris seulement j'aimerai bien préciser qu' il faut également tenir compte que la technique chez les grands bluesmen est plus une expression naturelle (un style personnel) qu' un amoncellement d'influences diverses qu'on retrouve chez les guitaristes moderne (déjà dans les sixties)...
Bloomers- Messages : 2749
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Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Si l'idée de "style personnel" est assez exacte, j'hésite pour ma part à employer le mot "naturel" dans ce contexte. Je dirais plutôt que la part de la tradition (parfois locale) était plus grande chez les bluesmens les plus anciens. Toutefois, le blues, qui a constamment évolué, n'a jamais été une tradition figée.
Re: T-Bone Walker : T-Bone Blues (1957-59)
Ornette a écrit:Si l'idée de "style personnel" est assez exacte, j'hésite pour ma part à employer le mot "naturel" dans ce contexte. Je dirais plutôt que la part de la tradition (parfois locale) était plus grande chez les bluesmens les plus anciens. Toutefois, le blues, qui a constamment évolué, n'a jamais été une tradition figée.
c'est vrai, "naturel" n'est peut être pas le bon mot puisqu'il y a déjà des influences...remarque ce sont des influences locales 100% blues à la différence des blancs...
Bloomers- Messages : 2749
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