Beggars Banquet (1968)
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Beggars Banquet (1968)
Beggars Banquet (1968)
Face 1
1. Sympathy For The Devil
2. No Expectations
3. Dear Doctor
4. Parachute Woman
5. Jigsaw Puzzle
Face 2
1. Street Fighting Man
2. Prodigal Son
3. Stray Cat Blues
4. Factory Girl
5. Salt Of The Earth
1967 est une année de transition. Les Stones se cherchent et c'est pour ça que 1968 reste, pour moi, l'année charnière de leur carrière.
Avec "Jumpin' Jack Flash", puis "Beggars Banquet", les Stones définissent le rock en tant que style.
Pour reprendre Keith Richards, à leurs débuts, "les Stones étaient un groupe de petits blancs reprenant les classiques des grands noirs". (ce qui ne retire rien au plaisir qu'on peut avoir à écouter leurs premiers albums, riches d'un enthousiasme qu'on est loin de retrouver partout)
1968, c'est l'année de la maturité artistique. Les Stones font leur musique, deviennent une référence.
"Beggars Banquet" est pour moi le premier chef d'oeuvre des Rolling Stones. Leur première oeuvre adulte. Le groupe original étant virtuellement réduit à 4 (Brian Jones est déjà un fantome), Nicky Hopkins donne au groupe un son nouveau. La nouvelle approche guitaristique de Keith n'a pas encore porté tous ses fruits (il faudra attendre "Sticky Fingers" pour que son style soit stabilisé), mais il s'en rapproche grandement.
L'album démarre avec un des meilleurs titres de l'histoire du rock : "Sympathy For The Devil". Keith Richards plombe le meilleur solo de sa carrière, balance une ligne de basse de folie (la tête de Bill W., dans 1+1, quand il fait l'overdud !) et Jagger est génial. On le voit se mettre en transe, et nous emporter dans son trip.
Le bluesy "No Expectations" montre les Stones adultes, avec ce texte poétique, sur une musique simple (les trois accords de "Sympathy", dans le désordre), mais authentique. La partie de slide de Brian Jones est son dernier grand témoignage. Les argèges de Nicky Hopkins se marrient à merveille avec la guitare acoustique de Keith. Méditatif.
A l'image des Beatles, les Stones d'alors aimaient bien les titres blagues. "Dear Doctor", et son histoire de futur marié névrosé vaut plus pour son humour que pour ses qualités musicales, mais cette valse s'avale tout de même sans souci.
"Parachute Woman", c'est les Stones sur le chemin de l'"Exile", mais pas encore arrivés à bon port, de l'autre coté de l'Atlantique. Bon blues donc, mais encore plus GB qu'US.
La face 1 se clôt sur une B.O. de western. Le piano de Nicky Hopkins vous ouvre les portes du saloon ! "Jig-Saw Puzzle" est un excellent titre des Stones, qui laisseront rapidement ce genre d'escapades de coté. Jagger est parfait dans son récit de groupe se barrant en couilles
"Street Fighting Man" est un titre de révolte. 1968 ? Il y a de ça... Même Richards se rebelle contre sa guitare, et la désaccorde pour oublier Chuck Berry et renaître Keith Riff Hard, l'homme faisant le mieux sonner ses trois notes de la terre.
Mais quand Jagger chante "Prodigal Son", il s'imprègne des Evangiles avec la force d'un pasteur ! Et que dire de la superbe partie de guitare acoustique de Keith...
On a souvent parlé du "Helter Skelter" des Beatles, mais le "Stray Cat Blues" des Stones rivalise sans problème en violence. Jagger est parfait dans son rôle de Humbert Humbert défleurant les petites salopes qui en rafolent.
La conscience sociale est incontournable chez les Stones... Leur coté Emile Zola. Et dans ce country avec l'arpège qui tue, Jagger nous décris le pathétique de la vie d'une "Factory Girl", avec un cynisme d'une puissance rare.
Et, grands princes, ils chantent "Salt Of The Earth", titre original terminant en beauté cette première pierre... la suite n'allait pas nous décevoir !
La pochette de la version CD (autocensurée par Decca à l'origine) :
Face 1
1. Sympathy For The Devil
2. No Expectations
3. Dear Doctor
4. Parachute Woman
5. Jigsaw Puzzle
Face 2
1. Street Fighting Man
2. Prodigal Son
3. Stray Cat Blues
4. Factory Girl
5. Salt Of The Earth
1967 est une année de transition. Les Stones se cherchent et c'est pour ça que 1968 reste, pour moi, l'année charnière de leur carrière.
Avec "Jumpin' Jack Flash", puis "Beggars Banquet", les Stones définissent le rock en tant que style.
Pour reprendre Keith Richards, à leurs débuts, "les Stones étaient un groupe de petits blancs reprenant les classiques des grands noirs". (ce qui ne retire rien au plaisir qu'on peut avoir à écouter leurs premiers albums, riches d'un enthousiasme qu'on est loin de retrouver partout)
1968, c'est l'année de la maturité artistique. Les Stones font leur musique, deviennent une référence.
"Beggars Banquet" est pour moi le premier chef d'oeuvre des Rolling Stones. Leur première oeuvre adulte. Le groupe original étant virtuellement réduit à 4 (Brian Jones est déjà un fantome), Nicky Hopkins donne au groupe un son nouveau. La nouvelle approche guitaristique de Keith n'a pas encore porté tous ses fruits (il faudra attendre "Sticky Fingers" pour que son style soit stabilisé), mais il s'en rapproche grandement.
L'album démarre avec un des meilleurs titres de l'histoire du rock : "Sympathy For The Devil". Keith Richards plombe le meilleur solo de sa carrière, balance une ligne de basse de folie (la tête de Bill W., dans 1+1, quand il fait l'overdud !) et Jagger est génial. On le voit se mettre en transe, et nous emporter dans son trip.
Le bluesy "No Expectations" montre les Stones adultes, avec ce texte poétique, sur une musique simple (les trois accords de "Sympathy", dans le désordre), mais authentique. La partie de slide de Brian Jones est son dernier grand témoignage. Les argèges de Nicky Hopkins se marrient à merveille avec la guitare acoustique de Keith. Méditatif.
A l'image des Beatles, les Stones d'alors aimaient bien les titres blagues. "Dear Doctor", et son histoire de futur marié névrosé vaut plus pour son humour que pour ses qualités musicales, mais cette valse s'avale tout de même sans souci.
"Parachute Woman", c'est les Stones sur le chemin de l'"Exile", mais pas encore arrivés à bon port, de l'autre coté de l'Atlantique. Bon blues donc, mais encore plus GB qu'US.
La face 1 se clôt sur une B.O. de western. Le piano de Nicky Hopkins vous ouvre les portes du saloon ! "Jig-Saw Puzzle" est un excellent titre des Stones, qui laisseront rapidement ce genre d'escapades de coté. Jagger est parfait dans son récit de groupe se barrant en couilles
"Street Fighting Man" est un titre de révolte. 1968 ? Il y a de ça... Même Richards se rebelle contre sa guitare, et la désaccorde pour oublier Chuck Berry et renaître Keith Riff Hard, l'homme faisant le mieux sonner ses trois notes de la terre.
Mais quand Jagger chante "Prodigal Son", il s'imprègne des Evangiles avec la force d'un pasteur ! Et que dire de la superbe partie de guitare acoustique de Keith...
On a souvent parlé du "Helter Skelter" des Beatles, mais le "Stray Cat Blues" des Stones rivalise sans problème en violence. Jagger est parfait dans son rôle de Humbert Humbert défleurant les petites salopes qui en rafolent.
La conscience sociale est incontournable chez les Stones... Leur coté Emile Zola. Et dans ce country avec l'arpège qui tue, Jagger nous décris le pathétique de la vie d'une "Factory Girl", avec un cynisme d'une puissance rare.
Et, grands princes, ils chantent "Salt Of The Earth", titre original terminant en beauté cette première pierre... la suite n'allait pas nous décevoir !
La pochette de la version CD (autocensurée par Decca à l'origine) :
Dernière édition par Ayler le 06.07.08 15:39, édité 1 fois
Re: Beggars Banquet (1968)
Leur premier chef d'oeuvre c'est indiscutable.
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Beggars Banquet (1968)
+1
Après des années passé à poursuivre The Beatles dans la voie pop anglais ("Britpop" si on veut) le groupe revient au blues et rock 'n' roll avec tant d'aisance et classe.
Après des années passé à poursuivre The Beatles dans la voie pop anglais ("Britpop" si on veut) le groupe revient au blues et rock 'n' roll avec tant d'aisance et classe.
Re: Beggars Banquet (1968)
Le PREMIER GRAND ALBUM des Rolling Stones, des titres comme Sympathy for the devil et Street fighting man désormais considérés comme des classiques. Je crois meme que mon morceau préféré sur ce disque est Stray Cat Blues à l'intro décapante et à l'ambiance malsaine. Morceau carrément torride joué à l'Olympia le 11 juillet 2003 qui figure sur l'INDISPENSABLE coffret Forty Licks Tour 2002-2003 (allez un peu de pub au passage )
Prodigal son (Stones)
Si j'osais,
Prodigal son c'est du réverend Robert Wilkins et pas du révérend Gary Davis !
Prodigal son c'est du réverend Robert Wilkins et pas du révérend Gary Davis !
Leon- Messages : 7
Date d'inscription : 04/07/2008
Re: Beggars Banquet (1968)
Et tu oses bien, c'est une erreur de ma part :
https://www.youtube.com/watch?v=MdUckaGiXf4
C'est bien le "That's No Way To Get Along" de Robert Wilkins que les Stones reprennent ici.
J'édite mon texte en conséquence...
https://www.youtube.com/watch?v=MdUckaGiXf4
C'est bien le "That's No Way To Get Along" de Robert Wilkins que les Stones reprennent ici.
J'édite mon texte en conséquence...
Re: Beggars Banquet (1968)
keith49 a écrit: Je crois meme que mon morceau préféré sur ce disque est Stray Cat Blues à l'intro décapante et à l'ambiance malsaine. Morceau carrément torride joué à l'Olympia le 11 juillet 2003
Et voilà d'ailleurs la vidéo de STRAY CAT BLUES jouée à l'Olympia de Paris le 11 juillet 2003 :
Re: Beggars Banquet (1968)
Beggar's est un de mes disque de chevet, le début de l'age d'or !
l'album s'ouvre avec le légendaire "Sympathy" mais la consonnance tout le long est terriblement bluesy...parfois je me dis qu' ils n'auraient jamais pu faire un disque pareille sans leurs racine rythm & blues du début.
l'album s'ouvre avec le légendaire "Sympathy" mais la consonnance tout le long est terriblement bluesy...parfois je me dis qu' ils n'auraient jamais pu faire un disque pareille sans leurs racine rythm & blues du début.
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Beggars Banquet (1968)
C'est sûr.Bloomers a écrit:parfois je me dis qu' ils n'auraient jamais pu faire un disque pareille sans leurs racine rythm & blues du début.
Re: Beggars Banquet (1968)
Wouah superbe !
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Beggars Banquet (1968)
.Bloomers a écrit:parfois je me dis qu' ils n'auraient jamais pu faire un disque pareille sans leurs racine rythm & blues du début.
C'est clair et certain meme !
Re: Beggars Banquet (1968)
Conférence de presse pour la sortie de "Beggars Banquet"
Trouvé sur cette superbe page :
http://www.iorr.org/talk/read.php?1,877716
Trouvé sur cette superbe page :
http://www.iorr.org/talk/read.php?1,877716
Re: Beggars Banquet (1968)
Je crois, ex aequo avec Let It Bleed, mon album préféré des Stones. Et je les ai BEAUCOUP écoutés...
Brian Taylor- Messages : 290
Date d'inscription : 03/08/2008
Age : 32
Blueleader- Messages : 7793
Date d'inscription : 24/02/2010
Age : 61
Localisation : entre mulhouse et belfort
Re: Beggars Banquet (1968)
Chronique (de François Jouffa, s'il-vous-plaît!) dans R&F 23 de décembre 68:
Re: Beggars Banquet (1968)
Ayler a écrit:
play back avec Brian Jones au piano
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Beggars Banquet (1968)
Pas très convaincante : Jouffa est passé complètement à côté de la révolution stonienne.upfromtheskies a écrit:Chronique (de François Jouffa, s'il-vous-plaît!) dans R&F 23 de décembre 68
Re: Beggars Banquet (1968)
Ayler a écrit:Pas très convaincante : Jouffa est passé complètement à côté de la révolution stonienne.
C'est clair! Pour moi, Jouffa est plutôt un spécialiste de la Variété française, où il a écrit des bouquins intéressants.
D'ailleurs sa rubrique dans R&F s'intitulait "Rock potins", c'est une indication sur le projet journalistique...
Parce que s'il y avait un disque des Stones à ne pas louper, c'est celui-là!
Re: Beggars Banquet (1968)
Ses commentaires sur Jagger s'inscrivent malencontreusement dans cette lignée...upfromtheskies a écrit:D'ailleurs sa rubrique dans R&F s'intitulait "Rock potins", c'est une indication sur le projet journalistique...
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