John Zorn
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Re: John Zorn
John Zorn le 05 Septembre à La Villette :
http://www.cite-musique.fr/minisites/0909_jazz_villette/concert.aspx?id=10558
http://www.cite-musique.fr/minisites/0909_jazz_villette/concert.aspx?id=10558
kjp- Messages : 1334
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 50
Re: John Zorn
Je découvre doucement suite aux super extraits postés par Ornette.
Je trouve celui-ci particulièrement beau:
The Circle Maker (1997)
Le premier disque nous fait entendre le Masada String Trio composé par Mark Feldman, Erik Friedlander et Greg Cohen (que je connaissais par Tom Waits)
Le deuxième augmente le trio de Marc Ribot, Cyro Baptista et Joey Baron.
Cette deuxième partie est absolument magnifique.
Je ne connais rien en musique Klezmer mais ça donne envie de s'y pencher même si d'après ce que j'ai compris Zorn y livre vraiment une vision qui lui est propre (si l'un de vous a plus de renseignement là-dessus, je suis preneur.)
Un grand merci Ornette de m'avoir fait me pencher sur Zorn, je sens que j'ai pas fini d'en faire le tour et d'être étonné.
Je trouve celui-ci particulièrement beau:
The Circle Maker (1997)
Le premier disque nous fait entendre le Masada String Trio composé par Mark Feldman, Erik Friedlander et Greg Cohen (que je connaissais par Tom Waits)
Le deuxième augmente le trio de Marc Ribot, Cyro Baptista et Joey Baron.
Cette deuxième partie est absolument magnifique.
Je ne connais rien en musique Klezmer mais ça donne envie de s'y pencher même si d'après ce que j'ai compris Zorn y livre vraiment une vision qui lui est propre (si l'un de vous a plus de renseignement là-dessus, je suis preneur.)
Un grand merci Ornette de m'avoir fait me pencher sur Zorn, je sens que j'ai pas fini d'en faire le tour et d'être étonné.
clement- Messages : 501
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: John Zorn
Dans un style proche, j'adore ce disque là de Zorn :
S'agissant de la musique Klezmer hors Zorn, je conseille vivement le génial Giora Feidman et spécialement ce disque :
Feidman y joue avec une intensité digne de John Coltrane dans un autre genre.
S'agissant de la musique Klezmer hors Zorn, je conseille vivement le génial Giora Feidman et spécialement ce disque :
Feidman y joue avec une intensité digne de John Coltrane dans un autre genre.
Re: John Zorn
J'ai fini par écouter ce fameux "Yiddish Soul".
Impressionnante cette intensité effectivement. Peut-être renforcée par le minimalisme de l'accompagnement?
Impressionnante cette intensité effectivement. Peut-être renforcée par le minimalisme de l'accompagnement?
clement- Messages : 501
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: John Zorn
Fabuleux concert filmé du Bar Kokhba sextet en 6 parties.
La première:
La première:
clement- Messages : 501
Date d'inscription : 16/04/2008
Re: John Zorn
A noter que le clarinettiste David Krakauer joue aussi la musique de John Zorn. A ne pas manquer!
Re: John Zorn
Des infos ici.Chino a écrit:A noter que le clarinettiste David Krakauer joue aussi la musique de John Zorn. A ne pas manquer!
Re: John Zorn
Zorn ou la musique vivante suivant la défénition de Nietzsche: Voici ma petite analyze du sujet que j'avais déjà posté sur un autre forum, mais bon, visiblement le message de Nietzsche, 130 ans apres sa mort, heurte toujours les âmes sensibles. Mes sources sont wikipedia et xsilence.
Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous judeo-chretiens. Les valeurs judeo-chretiennes sont inherentes a nos societes.
L'incoscient collectif baigne dans cette culture, il essaye de nous obliger a conserver ses valeurs, ses idees de la vie.
Ainsi, nous sommes tous, a des degres diverses, des soldats au service d'une philosophie dogmatique.
Dogmatique car inherente, on ne la voit pas ou plutot on ne la voit plus, on la considere comme vraie sans remise en cause.
Une simple remise en question, un doute, declencherait les reactions les plus violentes de nos contemporains. Remettre en cause ce qui est considéré comme l'évidence est pêché.
Et si les valeurs catholiques etaient inversees? C'est a dire des valeurs de mort plutot que des valeurs de vie.
Des valeurs qui abaissent plutot que des valeurs qui elevent.
Le christianisme, en posant l'egalite absolue entre les hommes, interdit tout desir de distinction, et, partant, abaisse l'homme et empeche le processus de sublimation des pulsions condamnees par la morale : il tend alors à maintenir l'homme dans la barbarie. Au lieu de stimuler l'activite de l'homme, au lieu de chercher a accroitre son sentiment de puissance qui pourrait trouver a se satisfaire dans l'art et la pensee, et la morale moderne (incarnee par Schopenhauer), le christianisme, en se fondant sur la pitie, met en valeur un sentiment qui entretient la misere humaine et rend l'existence humaine plus malheureuse que ce qu'elle pourrait etre. C'est pourquoi Nietzsche condamne avec virulence la pitie des faibles et les valeurs fondees sur elle, parce qu'il estime que la pitie est un instrument de combat contre l'affirmation de la vie, le bonheur terrestre, et la joie d'etre soi : de ce fait, la pitie est une negation de la vie.
Pire que ca, le christianisme refuse la vie puisque la vie n'est qu'un passage vers la vraie vie, la vie eternelle, un paradis ouvert par la mort. La mort devient donc la vie et la vie (la notre) est niee, ce n'est qu'un chemin de croix.
Le mensonge est ainsi une conviction qui refuse de s'affronter au réel. La religion et la morale sont fondées sur ce refus, et remplacent la causalité naturelle par une causalité spirituelle, i.e. téléologique et théologique qui rend la vie dépendante d'une sphère de valeurs transcendant le monde.[6]
Le mensonge est pour Nietzsche non seulement le fondement de la religion chrétienne, mais il est devenu inconscient, instinctif, il est devenu un instinct theologique qui pousse à interpreter l'existence d'apres des causes, des effets et des etres imaginaires :
« Dans le christianisme, ni la morale, ni la religion ne touche à un point quelconque de la réalité. Rien que des causes imaginaires (« Dieu », « l'âme », « moi », « esprit », « libre arbitre » — ou même l'arbitre qui n'est « pas libre ») ; rien que des effets imaginaires (« le péché », « le salut », « la grâce », « l'expiation », « le pardon des péchés »). Une relation imaginaire entre les êtres (« Dieu », « les Esprits », « l'âme ») ; une imaginaire science naturelle (anthropocentrique ; un manque absolu du concept des causes naturelles); une psychologie imaginaire (rien que des malentendus), des interprétations de sentiments généraux agréables ou désagréables, tel que les états du grand sympathique, à l'aide du langage des signes d'idiosyncrasies religieuses et morales, — (« le repentir », « la voix de la conscience », « la tentation du diable », « la présence de Dieu ») ; une téléologie imaginaire (« le règne de Dieu », « le jugement dernier », « la vie éternelle »). »[7]
Cet instinct de falsification ne s'est pas seulement le fait des pretres ; l'instinct de theologien est egalement caracteristique de la plupart des philosophes occidentaux et des idealistes, ce qui revient a dire que c'est la quasi-totalite de la civilisation européenne qui est mensongere.
Qu'est ce donc une musique vivante? une musique qui se base sur des valeurs de vie et non des valeurs de mort, une musique avec une volonte de puissance, apres le suhomme de Nietzsche voici la surmusique.
Une musique basee sur l'inegalite des musiciens, des instruments. Une musique basee sur la volonte de puissance des
musiciens qui, par leur competivite, leurs egos, leurs rivalites, va permettre a la musique de naitre.
La guerre que ces musiciens acceptent de se livrer va permettre la naissance de la puissance de l'energie musicale.
On est donc loin de ces mievreries consensuelles, ici on attaque, on se bat, pour s'elever, pour grandir.
Voici donc ce que j'ai choisi pour illustrer la musique vivante: John ZORN Six Litanies For Heliogabalus.
L'analyse fort brillante est du site xsilence: http://www.xsilence.net/disque-6174.htm
Zorn s'empare presque toujours d'un sujet pour produire. Ses références sont diverses : les films de Godard ("Godard"), les arts plastiques ("BeuysBlock", "Duchamp"), les romans de Mickey Spillane ("Spillane") ou de Duras ("Duras"), l'actrice Maya Deren ("In The Very Eye Of Nights") ou l'empereur romain Héliogabale.
Zorn se documente sur le sujet sans hiérarchie de média (photos, enregistrements, films, textes...), étudie l'ensemble et en retire des idées, des images. Il inscrit ces dernières une à une sur des fiches puis les présente aux musiciens qui doivent y réagir selon des directives d'interprétations déterminées à l'avance. Zorn développa cette méthode avec ses "game pieces" intitulées "Cobra", largement inspirées des compositions expérimentales Fluxus comme du travail de Cardew, Morton Feldmann et du Yi-King Cagien. Des règles de jeu complexes étaient imposées. Zorn présentait les cartes aux musiciens et ceux-ci soit passaient leur tour, soit se battaient pour jouer en duo, en trio, tout ceci afin de faire d'un orchestre non plus un corps cohérent rassemblé autour d'une Idée musicale mais un véritable champ de bataille d'égos, de caractères, de volontés. Zorn a une façon bien particulière de manipuler les énergies. Au lieu d'harmoniser, il cultive un art de la rupture, de l'insurrection. Sa musique est aussi surchargée que frénétique, elle se mange elle-même.
Zorn est très inspiré par Carl Stalling, le compositeur attitré du Tex Avery des années quarante, dont la musique se caractérise par des enchainements de moments musicaux hétéroclites calqués sur les scénarios complexes des dessins animés. Ceux-ci ont imprégné l'imaginaire de Zorn, lui-même étant à la recherche d'un effet de zapping rapide pour auditeurs impatients. Le lien entre les images (celles par exemple de Tex Avery qui dictent les évènements musicaux de Stalling) est préservé chez Zorn. D'où la nécessité de recourir à un sujet pour s'en inspirer, créer un dialogue. Car la référence à tel travail ou tel artiste n'est pas du simple domaine de l'anecdote ou encore de l'hommage. Par une compréhension intime du sujet, John Zorn tente d'en traduire un axe par des données musicales. C'est, par exemple, toute la magie de "Godard" où l'on n'entend pas une succession de références à certains de ses films, mais bien une réactivation dynamique de l'atmosphère de son cinéma par la musique. Les fiches se succèdent pour finalement former des scènes, un montage, à la manière d'un cinématographe.
Pour l'album qui nous intéresse, John Zorn s'est emparé du sujet d'Héliogabale. Etant donné les références littéraires récurrentes dans son œuvre, on est en droit de supposer que l'ouvrage d'Artaud : "Héliogabale ou l'anarchiste couronné" ait stimulé en premier lieu le saxophoniste. Héliogabale fût celui qui acheva l'empire romain déjà sur le déclin, par sa décadence et son gout pour l'anarchie totale. En 217, il s'emparait du trône par un coup d'Etat. S'en suivra une période de quatre ans où le but du nouveau empereur, agé alors de 14 ans, était d'annihiler les repères de la pensée latine par des rituels délirants. L'anarchie se devait de délivrer des forces poétiques que l'empire tenait bridé et créer un théâtre de la cruauté à l'échelle du monde, des astres.
L'on sait que Zorn est intéressé par tout ce qui traite du corps et surtout de son dépassement, de son excès. Zorn cite Bataille, Sade, Artaud, tous partisans d'une reconnaissance du corps en tant que matière érotique au delà des limitations éthiques et religieuses. Dans leurs œuvres respectives il s'agit de mettre à jour, à partir de rituels érotiques et théâtralisés, des forces endormies, d'explorer de nouveaux territoires, de nouvelles sensations et d'élargir les possibilités de l'humain afin d'approcher une forme d'absolu qui, par exemple chez Bataille, se retrouve être l'anonymat absolu de la mort. Mais les limites ne peuvent éliminées. Les rituels ont pour but de les dépasser temporairement. L'être humain, ne pouvant faire qu'un avec l'objet de sa quête, est condamné à se surpasser afin d'approcher la mort d'un peu plus près. Cette quête éternelle et perdue d'avance est sans cesse relancée par un sentiment de désir, de jouissance absolue, mêlé de souffrance, l'extase restant toujours inassouvie.
Les musiques ultra-violentes de "Naked City" et "Pain Killer" illustrent cette recherche d'une catharsis que les styles death, grind ou black metal approchent sans vraiment de finesse ni même une véritable perversité. John Zorn provoque chez l'auditeur cette sensation d'être envahi par un sentiment de peur et d'excitation mêlée. On est remué, mis sans dessus dessous. Les images aussi vivifiantes que terrifiantes d'Artaud, devenues fiches à musique, seront les meilleures descriptions de la musique de l'album en hommage à Héliogabale.
Sur la route pour Rome, Héliogabale, nu, entièrement recouvert de safran, le sexe doré, une araignée d'argent faisant saigner son pubis à chaque pas, marche devant un phallus en marbre de dix tonnes "trainé par trois cents taureaux que l'on enrage en les harcelant avec des meutes de hyènes hurlantes" (Artaud). Arrivé à Rome après un long périple qui terrorisa toutes les populations, "Héliogabale empereur, se conduit en voyou et en libertaire irrévérencieux (...) demande brutalement aux grands de l'Etat, aux nobles, aux sénateurs , aux législateurs de tout ordres (...) s'ils ont pratiqué la sodomie, le vampirisme, le succubat, la fornication avec des bêtes.", "(...) il simule en public, et avec des gestes, l'acte de fornication", châtre ses ennemis au lieu de les tuer. "Des sacs de sexes sont jetés du haut des tours avec la plus belle abondance" (Artaud). Les rituels d'Héliogabale avait pour but de repousser les limites du monde, que l'homme aille au delà de sa condition, dans une mise en péril constante. Car comme l'écrit Durançon au sujet de l'œuvre de Bataille : "(...) l'impossible est la vérité profonde de l'homme : l'homme est l'être qui veut l'impossible.". L'homme doit se mettre en jeu, dépasser les limites qui assurent sa préservation afin de transgresser sa condition. Et pour se faire, les limites morales, sociales, religieuses doivent être bafouées.
La musique de John Zorn se prête bien à cette vision de l'humain. Son saxo va même jusqu'à la personnifier, jouant toujours au maximum, ne développant souvent qu'un cri dont on retrouvera la même tonalité tout au long de sa discographie. Ce cri, limite acoustique de l'instrument, ne peut monter plus haut, ne peut jouer plus fort mais tente toujours de s'outrepasser dans une plainte sans pareille, éternelle. La musique de Zorn est une musique de la dépense, elle ne cultive pas l'économie. Bien au contraire, elle est sans cesse traversée par des poussées désordonnées, pulsionnelles. Comment ne pas être stupéfait par la dépense du chant de Mike Patton qui hurle et murmure des imprécations non-stop pendant huit minutes ("Litany IV") comme sous l'emprise d'une hystérie qui le laissera sur le carreau ? Le contrôle chez Zorn est à double tranchant : il est dosé de façon à ce que la musique aille le plus vite possible tout en conservant le maximum d'énergie, mais aussi qu'elle soit sans cesse en péril, comme liquéfiée par sa propre urgence. A peine une note est-elle énoncée qu'elle appelle une autre, plus forte, plus folle encore. Sa musique est proche du rythme d'Artaud, pressé de dire, de désigner, pour ensuite recouvrir ce qui vient d'être émis par une image encore plus forte. Comme l'écrit Sylvére Lotringer: "Artaud n'a jamais pardonné au monde de ne plus croire à ses propres mythes, comme Héliogabale". Zorn réactive ses forces endormies, cri, éructe pour désigner à la vitesse d'une flèche, quelque chose de beaucoup plus fort encore que sa musique.
Ce départageront alors les amoureux transits de son travail qui jubilent à s'exposer à tant d'excitation, et les autres qui considèrent cette musique comme une pale voire caricaturale illustration des références très élevées qui constituent le centre de ses compositions.
Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous judeo-chretiens. Les valeurs judeo-chretiennes sont inherentes a nos societes.
L'incoscient collectif baigne dans cette culture, il essaye de nous obliger a conserver ses valeurs, ses idees de la vie.
Ainsi, nous sommes tous, a des degres diverses, des soldats au service d'une philosophie dogmatique.
Dogmatique car inherente, on ne la voit pas ou plutot on ne la voit plus, on la considere comme vraie sans remise en cause.
Une simple remise en question, un doute, declencherait les reactions les plus violentes de nos contemporains. Remettre en cause ce qui est considéré comme l'évidence est pêché.
Et si les valeurs catholiques etaient inversees? C'est a dire des valeurs de mort plutot que des valeurs de vie.
Des valeurs qui abaissent plutot que des valeurs qui elevent.
Le christianisme, en posant l'egalite absolue entre les hommes, interdit tout desir de distinction, et, partant, abaisse l'homme et empeche le processus de sublimation des pulsions condamnees par la morale : il tend alors à maintenir l'homme dans la barbarie. Au lieu de stimuler l'activite de l'homme, au lieu de chercher a accroitre son sentiment de puissance qui pourrait trouver a se satisfaire dans l'art et la pensee, et la morale moderne (incarnee par Schopenhauer), le christianisme, en se fondant sur la pitie, met en valeur un sentiment qui entretient la misere humaine et rend l'existence humaine plus malheureuse que ce qu'elle pourrait etre. C'est pourquoi Nietzsche condamne avec virulence la pitie des faibles et les valeurs fondees sur elle, parce qu'il estime que la pitie est un instrument de combat contre l'affirmation de la vie, le bonheur terrestre, et la joie d'etre soi : de ce fait, la pitie est une negation de la vie.
Pire que ca, le christianisme refuse la vie puisque la vie n'est qu'un passage vers la vraie vie, la vie eternelle, un paradis ouvert par la mort. La mort devient donc la vie et la vie (la notre) est niee, ce n'est qu'un chemin de croix.
Le mensonge est ainsi une conviction qui refuse de s'affronter au réel. La religion et la morale sont fondées sur ce refus, et remplacent la causalité naturelle par une causalité spirituelle, i.e. téléologique et théologique qui rend la vie dépendante d'une sphère de valeurs transcendant le monde.[6]
Le mensonge est pour Nietzsche non seulement le fondement de la religion chrétienne, mais il est devenu inconscient, instinctif, il est devenu un instinct theologique qui pousse à interpreter l'existence d'apres des causes, des effets et des etres imaginaires :
« Dans le christianisme, ni la morale, ni la religion ne touche à un point quelconque de la réalité. Rien que des causes imaginaires (« Dieu », « l'âme », « moi », « esprit », « libre arbitre » — ou même l'arbitre qui n'est « pas libre ») ; rien que des effets imaginaires (« le péché », « le salut », « la grâce », « l'expiation », « le pardon des péchés »). Une relation imaginaire entre les êtres (« Dieu », « les Esprits », « l'âme ») ; une imaginaire science naturelle (anthropocentrique ; un manque absolu du concept des causes naturelles); une psychologie imaginaire (rien que des malentendus), des interprétations de sentiments généraux agréables ou désagréables, tel que les états du grand sympathique, à l'aide du langage des signes d'idiosyncrasies religieuses et morales, — (« le repentir », « la voix de la conscience », « la tentation du diable », « la présence de Dieu ») ; une téléologie imaginaire (« le règne de Dieu », « le jugement dernier », « la vie éternelle »). »[7]
Cet instinct de falsification ne s'est pas seulement le fait des pretres ; l'instinct de theologien est egalement caracteristique de la plupart des philosophes occidentaux et des idealistes, ce qui revient a dire que c'est la quasi-totalite de la civilisation européenne qui est mensongere.
Qu'est ce donc une musique vivante? une musique qui se base sur des valeurs de vie et non des valeurs de mort, une musique avec une volonte de puissance, apres le suhomme de Nietzsche voici la surmusique.
Une musique basee sur l'inegalite des musiciens, des instruments. Une musique basee sur la volonte de puissance des
musiciens qui, par leur competivite, leurs egos, leurs rivalites, va permettre a la musique de naitre.
La guerre que ces musiciens acceptent de se livrer va permettre la naissance de la puissance de l'energie musicale.
On est donc loin de ces mievreries consensuelles, ici on attaque, on se bat, pour s'elever, pour grandir.
Voici donc ce que j'ai choisi pour illustrer la musique vivante: John ZORN Six Litanies For Heliogabalus.
L'analyse fort brillante est du site xsilence: http://www.xsilence.net/disque-6174.htm
Zorn s'empare presque toujours d'un sujet pour produire. Ses références sont diverses : les films de Godard ("Godard"), les arts plastiques ("BeuysBlock", "Duchamp"), les romans de Mickey Spillane ("Spillane") ou de Duras ("Duras"), l'actrice Maya Deren ("In The Very Eye Of Nights") ou l'empereur romain Héliogabale.
Zorn se documente sur le sujet sans hiérarchie de média (photos, enregistrements, films, textes...), étudie l'ensemble et en retire des idées, des images. Il inscrit ces dernières une à une sur des fiches puis les présente aux musiciens qui doivent y réagir selon des directives d'interprétations déterminées à l'avance. Zorn développa cette méthode avec ses "game pieces" intitulées "Cobra", largement inspirées des compositions expérimentales Fluxus comme du travail de Cardew, Morton Feldmann et du Yi-King Cagien. Des règles de jeu complexes étaient imposées. Zorn présentait les cartes aux musiciens et ceux-ci soit passaient leur tour, soit se battaient pour jouer en duo, en trio, tout ceci afin de faire d'un orchestre non plus un corps cohérent rassemblé autour d'une Idée musicale mais un véritable champ de bataille d'égos, de caractères, de volontés. Zorn a une façon bien particulière de manipuler les énergies. Au lieu d'harmoniser, il cultive un art de la rupture, de l'insurrection. Sa musique est aussi surchargée que frénétique, elle se mange elle-même.
Zorn est très inspiré par Carl Stalling, le compositeur attitré du Tex Avery des années quarante, dont la musique se caractérise par des enchainements de moments musicaux hétéroclites calqués sur les scénarios complexes des dessins animés. Ceux-ci ont imprégné l'imaginaire de Zorn, lui-même étant à la recherche d'un effet de zapping rapide pour auditeurs impatients. Le lien entre les images (celles par exemple de Tex Avery qui dictent les évènements musicaux de Stalling) est préservé chez Zorn. D'où la nécessité de recourir à un sujet pour s'en inspirer, créer un dialogue. Car la référence à tel travail ou tel artiste n'est pas du simple domaine de l'anecdote ou encore de l'hommage. Par une compréhension intime du sujet, John Zorn tente d'en traduire un axe par des données musicales. C'est, par exemple, toute la magie de "Godard" où l'on n'entend pas une succession de références à certains de ses films, mais bien une réactivation dynamique de l'atmosphère de son cinéma par la musique. Les fiches se succèdent pour finalement former des scènes, un montage, à la manière d'un cinématographe.
Pour l'album qui nous intéresse, John Zorn s'est emparé du sujet d'Héliogabale. Etant donné les références littéraires récurrentes dans son œuvre, on est en droit de supposer que l'ouvrage d'Artaud : "Héliogabale ou l'anarchiste couronné" ait stimulé en premier lieu le saxophoniste. Héliogabale fût celui qui acheva l'empire romain déjà sur le déclin, par sa décadence et son gout pour l'anarchie totale. En 217, il s'emparait du trône par un coup d'Etat. S'en suivra une période de quatre ans où le but du nouveau empereur, agé alors de 14 ans, était d'annihiler les repères de la pensée latine par des rituels délirants. L'anarchie se devait de délivrer des forces poétiques que l'empire tenait bridé et créer un théâtre de la cruauté à l'échelle du monde, des astres.
L'on sait que Zorn est intéressé par tout ce qui traite du corps et surtout de son dépassement, de son excès. Zorn cite Bataille, Sade, Artaud, tous partisans d'une reconnaissance du corps en tant que matière érotique au delà des limitations éthiques et religieuses. Dans leurs œuvres respectives il s'agit de mettre à jour, à partir de rituels érotiques et théâtralisés, des forces endormies, d'explorer de nouveaux territoires, de nouvelles sensations et d'élargir les possibilités de l'humain afin d'approcher une forme d'absolu qui, par exemple chez Bataille, se retrouve être l'anonymat absolu de la mort. Mais les limites ne peuvent éliminées. Les rituels ont pour but de les dépasser temporairement. L'être humain, ne pouvant faire qu'un avec l'objet de sa quête, est condamné à se surpasser afin d'approcher la mort d'un peu plus près. Cette quête éternelle et perdue d'avance est sans cesse relancée par un sentiment de désir, de jouissance absolue, mêlé de souffrance, l'extase restant toujours inassouvie.
Les musiques ultra-violentes de "Naked City" et "Pain Killer" illustrent cette recherche d'une catharsis que les styles death, grind ou black metal approchent sans vraiment de finesse ni même une véritable perversité. John Zorn provoque chez l'auditeur cette sensation d'être envahi par un sentiment de peur et d'excitation mêlée. On est remué, mis sans dessus dessous. Les images aussi vivifiantes que terrifiantes d'Artaud, devenues fiches à musique, seront les meilleures descriptions de la musique de l'album en hommage à Héliogabale.
Sur la route pour Rome, Héliogabale, nu, entièrement recouvert de safran, le sexe doré, une araignée d'argent faisant saigner son pubis à chaque pas, marche devant un phallus en marbre de dix tonnes "trainé par trois cents taureaux que l'on enrage en les harcelant avec des meutes de hyènes hurlantes" (Artaud). Arrivé à Rome après un long périple qui terrorisa toutes les populations, "Héliogabale empereur, se conduit en voyou et en libertaire irrévérencieux (...) demande brutalement aux grands de l'Etat, aux nobles, aux sénateurs , aux législateurs de tout ordres (...) s'ils ont pratiqué la sodomie, le vampirisme, le succubat, la fornication avec des bêtes.", "(...) il simule en public, et avec des gestes, l'acte de fornication", châtre ses ennemis au lieu de les tuer. "Des sacs de sexes sont jetés du haut des tours avec la plus belle abondance" (Artaud). Les rituels d'Héliogabale avait pour but de repousser les limites du monde, que l'homme aille au delà de sa condition, dans une mise en péril constante. Car comme l'écrit Durançon au sujet de l'œuvre de Bataille : "(...) l'impossible est la vérité profonde de l'homme : l'homme est l'être qui veut l'impossible.". L'homme doit se mettre en jeu, dépasser les limites qui assurent sa préservation afin de transgresser sa condition. Et pour se faire, les limites morales, sociales, religieuses doivent être bafouées.
La musique de John Zorn se prête bien à cette vision de l'humain. Son saxo va même jusqu'à la personnifier, jouant toujours au maximum, ne développant souvent qu'un cri dont on retrouvera la même tonalité tout au long de sa discographie. Ce cri, limite acoustique de l'instrument, ne peut monter plus haut, ne peut jouer plus fort mais tente toujours de s'outrepasser dans une plainte sans pareille, éternelle. La musique de Zorn est une musique de la dépense, elle ne cultive pas l'économie. Bien au contraire, elle est sans cesse traversée par des poussées désordonnées, pulsionnelles. Comment ne pas être stupéfait par la dépense du chant de Mike Patton qui hurle et murmure des imprécations non-stop pendant huit minutes ("Litany IV") comme sous l'emprise d'une hystérie qui le laissera sur le carreau ? Le contrôle chez Zorn est à double tranchant : il est dosé de façon à ce que la musique aille le plus vite possible tout en conservant le maximum d'énergie, mais aussi qu'elle soit sans cesse en péril, comme liquéfiée par sa propre urgence. A peine une note est-elle énoncée qu'elle appelle une autre, plus forte, plus folle encore. Sa musique est proche du rythme d'Artaud, pressé de dire, de désigner, pour ensuite recouvrir ce qui vient d'être émis par une image encore plus forte. Comme l'écrit Sylvére Lotringer: "Artaud n'a jamais pardonné au monde de ne plus croire à ses propres mythes, comme Héliogabale". Zorn réactive ses forces endormies, cri, éructe pour désigner à la vitesse d'une flèche, quelque chose de beaucoup plus fort encore que sa musique.
Ce départageront alors les amoureux transits de son travail qui jubilent à s'exposer à tant d'excitation, et les autres qui considèrent cette musique comme une pale voire caricaturale illustration des références très élevées qui constituent le centre de ses compositions.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
l'analyse "fort brillante" et super capilotractée et réductrice au possible (déjà rien que faire mention de Schopenhauer de cette manière c'est "mouarf) et surtout très orienté... c'est donc une justification a posteriori des émotions d'un gars qui cherche à les rendre universels...
j'avoue ne pas beaucoup connaître Zorn, mais plus les références du textes et là bon bref.
le deuxième texte est plus sympa et me semble plus "juste" car s'attache à une approche musicale... en revanche ça manque peut être d'extraits (et de coupure ou d'un aspect plus didactique) parce que les citations ça fait bien, mais également un peu "j'ai l'air d'un con" si on connait pas et un peu "et alors en musique ça donne quoi?" si on connait
sinon c'est original comme approche
et ça donne envie d'écouter Zorn, enfin d'approfondir
j'avoue ne pas beaucoup connaître Zorn, mais plus les références du textes et là bon bref.
le deuxième texte est plus sympa et me semble plus "juste" car s'attache à une approche musicale... en revanche ça manque peut être d'extraits (et de coupure ou d'un aspect plus didactique) parce que les citations ça fait bien, mais également un peu "j'ai l'air d'un con" si on connait pas et un peu "et alors en musique ça donne quoi?" si on connait
sinon c'est original comme approche
et ça donne envie d'écouter Zorn, enfin d'approfondir
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: John Zorn
Salut Fando,
si la démarche t'intéresse voici quelques une de ses oeuvres les plus abouties:
Une des clefs de la comprehension de l'histoire de l'humanite est la suivante: Religion et politique sont synonymes.
Plus que ca, art, economie, politique et religion n'etaient pas dissociables. C'est pour cette raison que l'art et la religion ne faisait qu'un. Des qu'une oeuvre d'art allait a l'encontre des mouvements religieux elle etait purement et simplement eliminee.
Interessons nous donc a la mere nourriciere de notre culture musicale: la musique juive mere de la musique chretienne.
Cette selection sera dedie a John Zorn, un maitre qui ose, qui defie, qui va a l'encontre de la beaute traditionnelle pour nous faire decouvrir non pas une beaute, mais des beautes aussi nombreuses que differentes.
Circle maker:
Zorn nous fait decouvrir une remise a neuf de la musique kelzmer. Le premier CD est tres classique, musique de chambre, l'interpretation du masada string trio est parfaite. Les couleurs musicales sont toutefois tres traditionnelles, et peuvent etre un peu rasoire. Le deuxieme CD est plus "contemporain", une musique tres interessante qui voit l'entree de petits effets electroniques tres discrets. Ce double album est une reference dans le style. Il reprend la base culturelle juive comme point de depart pour aller loin tres loin.
Masada: je conseille les live (tonic, middleheim, seville, Jerusalem)
Zorn prend son premier virage. Ce jazz tres colore est probablement le meilleur jazz contemporain. A ecouter l'intensite de leur jeu, l'intensite des echanges, l'energie qu'ils developpent on est certainement devant un groupe qui deviendra legendaire. Les couleurs restent juives, il n' y a aucun doute, mais contrairement a circle maker une notion fait son apparition: la liberte. La liberte d'aller et venir, de crier et de chuchotter, de meler et de demeler les tempos improbables. Certes, on revient toujours aux sources, mais les petites escapades laissent planer un vent de liberte.
Film worksVol. 14: Hiding and Seeking (je conseil egalement invitation to a suicide, the rain horse)
Quoi de plus libre que le cinema. Faire de la musique pour le cinema c'est peut etre s'ouvrir un fenetre, celle du grand ecran qui peut permetre de voyager dans plusieurs pays.
Dans son jardin d'eden Zorn s'ennuyait, il decida donc de prendre une femme au chant. Un loi juive empechant aux femmes de chanter en public tous les morceaux "vocals" n'accompagneront pas le fim. Qu'importe, on peut les ecouter sans se sentir juge. Zorn change completement de registre, c'est une musique calme, jazzy, la coloration juive disparait, la guitare rappel des couleurs mediteranenes. Ce disque est magnifique du debut jusqu'a la fin, jamais demonstratif, plein de serenite, on rentre dans le monde libre de la creation avec maturite.
Painkiller : Execution ground.
Du delire complet, saxo John Zorn, bassiste Bill Laswell, et batterie Mick Harris. C'est du lourd du tres lourd. Free, improvisation de la mort, jazz, dub, et death metal. Ca hurle mais ca reste musical.
Avant gardiste!
At the Mountains of Madness.
On change de registre pour passer dans un rock progressif qui meriterait sa place dans n'importe quelle selection. Fini les bornes traditionelles, les limitations culturelles, tout peut arriver et tout arrive. Une musique qui vie, qui respire et ca s'entend. En Live!
Naked City.
Enorme, avec ses potes Bill Frisell, Wayne Horvitz, Fred Frith, Joey Baron, Zorn nous fait decouvrir des collages pour nous faire decoller. Tout y passe, hard core, ennio moricone, ornette coleman, tout est revu par un esprit libre, pensant et s'exprimant sans contrainte.
Pour finir: the gift.
Prend a contre pied tout ce qui precede. Pour derouter, pour varier les plaisirs, pour se perdre, pour mieux se retrouver. Cool.
si la démarche t'intéresse voici quelques une de ses oeuvres les plus abouties:
Une des clefs de la comprehension de l'histoire de l'humanite est la suivante: Religion et politique sont synonymes.
Plus que ca, art, economie, politique et religion n'etaient pas dissociables. C'est pour cette raison que l'art et la religion ne faisait qu'un. Des qu'une oeuvre d'art allait a l'encontre des mouvements religieux elle etait purement et simplement eliminee.
Interessons nous donc a la mere nourriciere de notre culture musicale: la musique juive mere de la musique chretienne.
Cette selection sera dedie a John Zorn, un maitre qui ose, qui defie, qui va a l'encontre de la beaute traditionnelle pour nous faire decouvrir non pas une beaute, mais des beautes aussi nombreuses que differentes.
Circle maker:
Zorn nous fait decouvrir une remise a neuf de la musique kelzmer. Le premier CD est tres classique, musique de chambre, l'interpretation du masada string trio est parfaite. Les couleurs musicales sont toutefois tres traditionnelles, et peuvent etre un peu rasoire. Le deuxieme CD est plus "contemporain", une musique tres interessante qui voit l'entree de petits effets electroniques tres discrets. Ce double album est une reference dans le style. Il reprend la base culturelle juive comme point de depart pour aller loin tres loin.
Masada: je conseille les live (tonic, middleheim, seville, Jerusalem)
Zorn prend son premier virage. Ce jazz tres colore est probablement le meilleur jazz contemporain. A ecouter l'intensite de leur jeu, l'intensite des echanges, l'energie qu'ils developpent on est certainement devant un groupe qui deviendra legendaire. Les couleurs restent juives, il n' y a aucun doute, mais contrairement a circle maker une notion fait son apparition: la liberte. La liberte d'aller et venir, de crier et de chuchotter, de meler et de demeler les tempos improbables. Certes, on revient toujours aux sources, mais les petites escapades laissent planer un vent de liberte.
Film worksVol. 14: Hiding and Seeking (je conseil egalement invitation to a suicide, the rain horse)
Quoi de plus libre que le cinema. Faire de la musique pour le cinema c'est peut etre s'ouvrir un fenetre, celle du grand ecran qui peut permetre de voyager dans plusieurs pays.
Dans son jardin d'eden Zorn s'ennuyait, il decida donc de prendre une femme au chant. Un loi juive empechant aux femmes de chanter en public tous les morceaux "vocals" n'accompagneront pas le fim. Qu'importe, on peut les ecouter sans se sentir juge. Zorn change completement de registre, c'est une musique calme, jazzy, la coloration juive disparait, la guitare rappel des couleurs mediteranenes. Ce disque est magnifique du debut jusqu'a la fin, jamais demonstratif, plein de serenite, on rentre dans le monde libre de la creation avec maturite.
Painkiller : Execution ground.
Du delire complet, saxo John Zorn, bassiste Bill Laswell, et batterie Mick Harris. C'est du lourd du tres lourd. Free, improvisation de la mort, jazz, dub, et death metal. Ca hurle mais ca reste musical.
Avant gardiste!
At the Mountains of Madness.
On change de registre pour passer dans un rock progressif qui meriterait sa place dans n'importe quelle selection. Fini les bornes traditionelles, les limitations culturelles, tout peut arriver et tout arrive. Une musique qui vie, qui respire et ca s'entend. En Live!
Naked City.
Enorme, avec ses potes Bill Frisell, Wayne Horvitz, Fred Frith, Joey Baron, Zorn nous fait decouvrir des collages pour nous faire decoller. Tout y passe, hard core, ennio moricone, ornette coleman, tout est revu par un esprit libre, pensant et s'exprimant sans contrainte.
Pour finir: the gift.
Prend a contre pied tout ce qui precede. Pour derouter, pour varier les plaisirs, pour se perdre, pour mieux se retrouver. Cool.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
merci pour la sélection commentée, là déjà on peut y "voir" plus clair... j'vais donc suivre ces conseils et m'y plonger en suivant (peu ou prou) les balises.
concernant ton introduction sur la musique, l'économie etc etc... j'ai comme formation philosophie et ethnologie (oui je sais ça pique) je suis donc un peu allergique à ce type de constats "définitifs"... mais cela n'enlève rien du tout aux avis musicaux postés ci-après.
@bientôt pour un retour d'écoute
concernant ton introduction sur la musique, l'économie etc etc... j'ai comme formation philosophie et ethnologie (oui je sais ça pique) je suis donc un peu allergique à ce type de constats "définitifs"... mais cela n'enlève rien du tout aux avis musicaux postés ci-après.
@bientôt pour un retour d'écoute
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: John Zorn
LeGarsReg a écrit:
Une des clefs de la comprehension de l'histoire de l'humanite est la suivante: Religion et politique sont synonymes.
ça tombe bien, c'est pile ce qui nous conduit dans le mur régulièrement...
Pour le reste, merci pour les pistes, comme ça je sais par où commencer.
Blueleader- Messages : 7793
Date d'inscription : 24/02/2010
Age : 61
Localisation : entre mulhouse et belfort
Re: John Zorn
Pour continuer a surfer sur la vague de l'ocean zorn.
Ambince cool:
- the gift
- the dreamers
- Femina
Avec mike patton aux hurlements,surbrutol. Patton utilise sa voix comme instrument afin de donner des couleurs innovantes. Du pet, aux crachats, saturant ses cordes vocales on replonge dans l'ambiance de tex-avery version hardcore. J'aime particulièrement les formations zorn-tervor dunn- mike patton - Barron car je trouve que la saxo saturé se marie très bien avec l'organe pattonique.
Déferlement, fusion, saturation, excentricite, du lourd du tres lourd.
- Ipsissimus (un peu moins brutol)
- the crucible
- Six Litanies For Heliogabalus (crachats inclus)
- moonchild (j'adore)
- Astronome
Je rajoute un petit CD par gourmandise, en memoire a Ornette Coleman "spy vs spy". Enorme hommage au jazzman. A la zorn evidemment.
Ambince cool:
- the gift
- the dreamers
- Femina
Avec mike patton aux hurlements,surbrutol. Patton utilise sa voix comme instrument afin de donner des couleurs innovantes. Du pet, aux crachats, saturant ses cordes vocales on replonge dans l'ambiance de tex-avery version hardcore. J'aime particulièrement les formations zorn-tervor dunn- mike patton - Barron car je trouve que la saxo saturé se marie très bien avec l'organe pattonique.
Déferlement, fusion, saturation, excentricite, du lourd du tres lourd.
- Ipsissimus (un peu moins brutol)
- the crucible
- Six Litanies For Heliogabalus (crachats inclus)
- moonchild (j'adore)
- Astronome
Je rajoute un petit CD par gourmandise, en memoire a Ornette Coleman "spy vs spy". Enorme hommage au jazzman. A la zorn evidemment.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
LeGarsReg a écrit:Masada: je conseille les live (tonic, middleheim, seville, Jerusalem)
Zorn prend son premier virage. Ce jazz tres colore est probablement le meilleur jazz contemporain. A ecouter l'intensite de leur jeu, l'intensite des echanges, l'energie qu'ils developpent on est certainement devant un groupe qui deviendra legendaire. Les couleurs restent juives, il n' y a aucun doute, mais contrairement a circle maker une notion fait son apparition: la liberte. La liberte d'aller et venir, de crier et de chuchotter, de meler et de demeler les tempos improbables. Certes, on revient toujours aux sources, mais les petites escapades laissent planer un vent de liberte.
D'accord sur le fait qu'il s'agit de l'une des formations les plus intéressantes des 20 dernières années. L'influence du quartet d'Ornette Coleman y est énorme (celle d'Anthony Braxton n'est pas niable non plus, pour ce qui est du jeu de Zorn). Le matériel thématique est très riche et les interactions improvisées extraodinaires.
Par contre, je ne conseille pas spécialement les enregistrements live du groupe, en raison de la qualité sonore insuffisante de certains d'entre-eux. Les albums studios chez DIW sont incontournables.
Pour décrire Zorn, le dictionnaire du jazz avait une formule très juste en disant qu'il pratique pour le meilleur "le mélange des genres et des gens".
La série de concerts pour ses 50 ans permet une découverte de son oeuvre, puisqu'on y entend des versions très réussies de nombre de ses plus importants projets.
Le trio de News for Lulu mérite aussi d'être écouté, ainsi que l'hommage à Sonny Clarke ou sa participation chez John Patton, qui révèle une approche fraiche, libre et fulgurante du saxophone dans la continuation d'un be-bop bluesy.
Re: John Zorn
Pour avoir du son:
http://emptysounds.blogspot.com/2009/10/john-zorns-50th-birthday-celebration.html
le Vol. 11: Bar Kokhba Sextet est sublime.
de toute façon tout est a ecouter.
http://emptysounds.blogspot.com/2009/10/john-zorns-50th-birthday-celebration.html
le Vol. 11: Bar Kokhba Sextet est sublime.
de toute façon tout est a ecouter.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
zornography:
http://zornography.blogspot.com/2010/08/will-and-testament.html
franchement y a beaucoup de choses.
http://zornography.blogspot.com/2010/08/will-and-testament.html
franchement y a beaucoup de choses.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
Pour les fans de bill Frisell, il est excellent dans News for Lulu.
L'absence de batterie et de contre basse donne un son très ouvert, sans vraiment de relief. Tous les musiciens semblent au même niveau, comme dans le "air" de giovanni mirabassi. La mélodie étant clairement à la charge des instruments a vent. Bill Frisell se place discrètement tout au long de l'album.
Il colore la scène. Par des petites touches, pouvant souligner la mélodie mais pas forcément.
Franchement intéressant.
L'absence de batterie et de contre basse donne un son très ouvert, sans vraiment de relief. Tous les musiciens semblent au même niveau, comme dans le "air" de giovanni mirabassi. La mélodie étant clairement à la charge des instruments a vent. Bill Frisell se place discrètement tout au long de l'album.
Il colore la scène. Par des petites touches, pouvant souligner la mélodie mais pas forcément.
Franchement intéressant.
LeGarsReg- Messages : 39
Date d'inscription : 25/10/2011
Re: John Zorn
http://blogs.rue89.com/les-plans-culture-de-la-redac/2013/09/11/jazz-au-concert-de-john-zorn-je-me-suis-tortille-dans-tous-les-sens-231092
Re: John Zorn
J'ai eu la chance d'assister au marathon complet (16h-minuit) le 14 juillet au Gent Jazz Festival. C'était fabuleux.
clement- Messages : 501
Date d'inscription : 16/04/2008
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