Modern Times (2006)
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Modern Times (2006)
Modern Times (2006)
Thunder on the Mountain
Spirit on the Water
Rollin' and Tumblin'
When the Deal Goes Down
Someday Baby
Workingman's Blues #2
Beyond the Horizon
Nettie Moore
The Levee's Gonna Break
Ain't Talkin'
Après TIME OUT OF MIND en 1997 et LOVE AND THEFT en 2001, MODERN TIMES est le troisième chef-d'œuvre consécutif de Bob Dylan.
Globalement, en termes de production, il se situe d'ailleurs un peu à mi-chemin entre ses prédécesseurs. Le son est plus travaillé que sur LOVE AND THEFT.
Le groupe qui l'accompagne désormais depuis nombre d'années fonctionne à merveille, comme en atteste la musicalité exceptionnelle de cet album. La voix de Dylan atteint les profondeurs de l'âme, arrachée qu'elle est désormais.
Les compositions sont là, le niveau ne descend jamais. Comme il l'avait dit lors de l'album précédent, il déconstruit des structures traditionnelles pour explorer des espaces toujours renouvelés. L'introspection est plus à l'ordre du jour que les protest-songs... Que ce soit dans les boogie-blues tels "Thunder On The Mountain" ou encore "The Levee's Gonna Break" comme dans les morceaux plus jazzy, les ballades "Spirit On The Water", "Workingman's Blues #2" ou "When The Deal Goes Down", la recette musicale prend à chaque fois, chaque instrument est parfaitement à sa place pour que la chanson donne le meilleur, une qualité qui n'était pas poussé à ce point alors même qu'il était à son sommet dans les années 60.
Le feeling ne se dément jamais non plus,ainsi sur "Nettie Moore" et son rythme obsédant jusqu'à la libération poignante des refrains. L'album se clôt sur "Ain't Talkin'", une de ces superbes complaintes crépusculaires dont il a le secret. Un monument.
Un disque majeur de plus... A 65 ans, Dylan poursuit une route désormais désertée mais toujours longue et sinueuse.
JE NE PARLE PAS (AIN'T TALKIN')
Alors que je marchais cette nuit dans le jardin mystique
Les fleurs courbées par le vent se balançaient au-dessus de la vigne
Je passais près de cette fraîche fontaine de cristal
Quelqu'un me heurta par derrière
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
A travers ce monde fatigué à force de malheurs
Le cœur brûlant, toujours languissant
Personne sur terre ne s'en douterait
Ils disent que la prière a le pouvoir de guérir, alors prie pour moi, ma mère
Dans le cœur humain, un esprit malfaisant demeurera
J'essaie d'aimer mon prochain et d'agir pour le bien d'autrui
Mais, oh ma mère, les choses prennent un mauvais tour
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Je brûlerai ce pont avant que tu puisses le traverser
Le cœur brûlant, toujours languissant
Il n'y aura pas de pitié pour toi lorsque tu te seras égaré
Maintenant je suis las à force de pleurer
Mes yeux sont pleins de larmes, mes lèvres sont sèches
Si je surprends mes rivaux à dormir
Je les massacrerai et les laisserai étendus là
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
A travers ce monde mystérieux et vague
Le cœur brûlant, toujours languissant
Traversant les cités du fléau
Le monde entier est empli de spéculation
Le monde tout entier dont on dit qu'il est rond
Ils arracheront ton esprit à la contemplation
Ils sauteront sur ton infortune lorsque tu seras mal
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Mangeant de la graisse aux yeux de porc dans une ville aux yeux de porc
Le cœur brûlant, toujours languissant
Un jour tu seras heureux(se) de m'avoir près de toi
Ils t'écraseront avec la richesse et la puissance
A chaque instant de veille tu pourras craquer
J'utiliserai au mieux chaque heure nouvelle qui me sera accordée
Je vengerai la mort de mon père quand je reviendrai sur mes pas
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Passe-moi donc ma canne
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je dois t'évacuer de mon cerveau si triste
Tous mes compagnons loyaux et tant aimés
Ils m'approuvent et partagent mon code de conduite
Je pratique une foi abandonnée depuis longtemps
Il n'y a pas d'autel sur cette longue route solitaire
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Ma mule est malade, mon cheval est aveugle
Le cœur brûlant, toujours languissant
A penser à cette fille que j'ai laissée derrière moi
Les cieux sont dégagés, le parcours céleste est à son zénith
La célébrité et les honneurs semblent ne jamais devoir se tarir
Le feu est éteint mais la lumière ne meurt jamais
Elle me dit que je ne dois pas attendre d'assistance divine
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Portant le cercueil d'un homme mort
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je marche avec une rage de dents qui me taraude
La souffrance est sans fin
Le moindre recoin porte son lot de larmes
Je ne joue pas de rôle ni ne fais semblant
Je n'apporte aucun remède à quelque crainte superflue
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Toujours marcher depuis l'autre nuit
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je marche jusqu'à être définitivement hors de vue
Alors que je marchais dans le jardin mystique
Par une chaude journée d'été, sur une chaude herbe d'été
Excusez-moi, madame, je vous demande pardon
Il n'y a personne ici, le jardinier est parti
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
J'atteins cette route et disparais derrière le virage
Le cœur brûlant, toujours languissant
Dans le plus lointain des arrière-pays du bout du monde
Thunder on the Mountain
Spirit on the Water
Rollin' and Tumblin'
When the Deal Goes Down
Someday Baby
Workingman's Blues #2
Beyond the Horizon
Nettie Moore
The Levee's Gonna Break
Ain't Talkin'
Après TIME OUT OF MIND en 1997 et LOVE AND THEFT en 2001, MODERN TIMES est le troisième chef-d'œuvre consécutif de Bob Dylan.
Globalement, en termes de production, il se situe d'ailleurs un peu à mi-chemin entre ses prédécesseurs. Le son est plus travaillé que sur LOVE AND THEFT.
Le groupe qui l'accompagne désormais depuis nombre d'années fonctionne à merveille, comme en atteste la musicalité exceptionnelle de cet album. La voix de Dylan atteint les profondeurs de l'âme, arrachée qu'elle est désormais.
Les compositions sont là, le niveau ne descend jamais. Comme il l'avait dit lors de l'album précédent, il déconstruit des structures traditionnelles pour explorer des espaces toujours renouvelés. L'introspection est plus à l'ordre du jour que les protest-songs... Que ce soit dans les boogie-blues tels "Thunder On The Mountain" ou encore "The Levee's Gonna Break" comme dans les morceaux plus jazzy, les ballades "Spirit On The Water", "Workingman's Blues #2" ou "When The Deal Goes Down", la recette musicale prend à chaque fois, chaque instrument est parfaitement à sa place pour que la chanson donne le meilleur, une qualité qui n'était pas poussé à ce point alors même qu'il était à son sommet dans les années 60.
Le feeling ne se dément jamais non plus,ainsi sur "Nettie Moore" et son rythme obsédant jusqu'à la libération poignante des refrains. L'album se clôt sur "Ain't Talkin'", une de ces superbes complaintes crépusculaires dont il a le secret. Un monument.
Un disque majeur de plus... A 65 ans, Dylan poursuit une route désormais désertée mais toujours longue et sinueuse.
JE NE PARLE PAS (AIN'T TALKIN')
Alors que je marchais cette nuit dans le jardin mystique
Les fleurs courbées par le vent se balançaient au-dessus de la vigne
Je passais près de cette fraîche fontaine de cristal
Quelqu'un me heurta par derrière
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
A travers ce monde fatigué à force de malheurs
Le cœur brûlant, toujours languissant
Personne sur terre ne s'en douterait
Ils disent que la prière a le pouvoir de guérir, alors prie pour moi, ma mère
Dans le cœur humain, un esprit malfaisant demeurera
J'essaie d'aimer mon prochain et d'agir pour le bien d'autrui
Mais, oh ma mère, les choses prennent un mauvais tour
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Je brûlerai ce pont avant que tu puisses le traverser
Le cœur brûlant, toujours languissant
Il n'y aura pas de pitié pour toi lorsque tu te seras égaré
Maintenant je suis las à force de pleurer
Mes yeux sont pleins de larmes, mes lèvres sont sèches
Si je surprends mes rivaux à dormir
Je les massacrerai et les laisserai étendus là
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
A travers ce monde mystérieux et vague
Le cœur brûlant, toujours languissant
Traversant les cités du fléau
Le monde entier est empli de spéculation
Le monde tout entier dont on dit qu'il est rond
Ils arracheront ton esprit à la contemplation
Ils sauteront sur ton infortune lorsque tu seras mal
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Mangeant de la graisse aux yeux de porc dans une ville aux yeux de porc
Le cœur brûlant, toujours languissant
Un jour tu seras heureux(se) de m'avoir près de toi
Ils t'écraseront avec la richesse et la puissance
A chaque instant de veille tu pourras craquer
J'utiliserai au mieux chaque heure nouvelle qui me sera accordée
Je vengerai la mort de mon père quand je reviendrai sur mes pas
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Passe-moi donc ma canne
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je dois t'évacuer de mon cerveau si triste
Tous mes compagnons loyaux et tant aimés
Ils m'approuvent et partagent mon code de conduite
Je pratique une foi abandonnée depuis longtemps
Il n'y a pas d'autel sur cette longue route solitaire
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Ma mule est malade, mon cheval est aveugle
Le cœur brûlant, toujours languissant
A penser à cette fille que j'ai laissée derrière moi
Les cieux sont dégagés, le parcours céleste est à son zénith
La célébrité et les honneurs semblent ne jamais devoir se tarir
Le feu est éteint mais la lumière ne meurt jamais
Elle me dit que je ne dois pas attendre d'assistance divine
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Portant le cercueil d'un homme mort
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je marche avec une rage de dents qui me taraude
La souffrance est sans fin
Le moindre recoin porte son lot de larmes
Je ne joue pas de rôle ni ne fais semblant
Je n'apporte aucun remède à quelque crainte superflue
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
Toujours marcher depuis l'autre nuit
Le cœur brûlant, toujours languissant
Je marche jusqu'à être définitivement hors de vue
Alors que je marchais dans le jardin mystique
Par une chaude journée d'été, sur une chaude herbe d'été
Excusez-moi, madame, je vous demande pardon
Il n'y a personne ici, le jardinier est parti
Je ne parle pas, je ne fais que marcher
J'atteins cette route et disparais derrière le virage
Le cœur brûlant, toujours languissant
Dans le plus lointain des arrière-pays du bout du monde
Dernière édition par Rising Sun le 14.07.08 2:56, édité 1 fois
Re: Modern Times (2006)
Le dernier volet d'une trilogie exceptionnelle !
"Thunder on the Mountain" : Un titre à la J.J Cale avec la voix superbe et détachée de Dylan. Une petite merveille. J'adore !
"Spirit on the Water" : Sublime aussi avec son petit plan mélodique tout en contre temps... C'est léger, délicat, somptueux. Et la voix... Un plaisir.
Se laisser bercer par ce tempo magique... Grande classe !
"Rollin' and Tumblin'" : Une version terriblement envoûtante avec un Dylan qui mène la danse et qui en impose ! Le grand manitou c'est lui !
"When the Deal Goes Down" : Un titre qui me fait chier.
"Someday Baby" : Encore un titre terriblement bandant dans un style que j'affectionne beaucoup (celui du laid back à la J.J). Superbe ! Suffit d'écouter... C'est le pied ! Les guitares bavent de partout, l'harmonica bafouille, Dylan vous embrouille, et je me retrouve à sauter sur mon canapé en souhaitant que ça ne s'arrête jamais...
"Workingman's Blues" : ... Mais ça s'arrête !!! Deuxième merde ! Musicalement je veux dire... Le texte est peut-être super profond !
Je me fais chier.
"Beyond the Horizon" : Encore une superbe réussite. Tout en relâché, bercé par le "tcha tcha" (aux pinceaux !) de la batterie, avec des petites parties de guitare somptueuses, et le chant de Dylan... c'est comme sur un nuage !
"Nettie Moore" : On change encore d'ambiance. Dans un style très dylannien. Très dépouillé, avec juste la voix ponctuée de coups sourds et de quelques clochettes.
Faut aimer le Dylan narrateur.
"The Levee's Gonna Break" : Encore un petit morceau sautillant !
Encore dans un style laid back !
Encore un bon moment !
"Ain't Talkin'" : Héhéhé nous voilà devant le morceau...
Un titre somptueux, c'est clair. Dylan y est impérial. Et musicalement c'est une petite perle.
Titre incontournable de l'album cela va sans dire.
Par contre je le trouve un petit peu long.
"Thunder on the Mountain" : Un titre à la J.J Cale avec la voix superbe et détachée de Dylan. Une petite merveille. J'adore !
"Spirit on the Water" : Sublime aussi avec son petit plan mélodique tout en contre temps... C'est léger, délicat, somptueux. Et la voix... Un plaisir.
Se laisser bercer par ce tempo magique... Grande classe !
"Rollin' and Tumblin'" : Une version terriblement envoûtante avec un Dylan qui mène la danse et qui en impose ! Le grand manitou c'est lui !
"When the Deal Goes Down" : Un titre qui me fait chier.
"Someday Baby" : Encore un titre terriblement bandant dans un style que j'affectionne beaucoup (celui du laid back à la J.J). Superbe ! Suffit d'écouter... C'est le pied ! Les guitares bavent de partout, l'harmonica bafouille, Dylan vous embrouille, et je me retrouve à sauter sur mon canapé en souhaitant que ça ne s'arrête jamais...
"Workingman's Blues" : ... Mais ça s'arrête !!! Deuxième merde ! Musicalement je veux dire... Le texte est peut-être super profond !
Je me fais chier.
"Beyond the Horizon" : Encore une superbe réussite. Tout en relâché, bercé par le "tcha tcha" (aux pinceaux !) de la batterie, avec des petites parties de guitare somptueuses, et le chant de Dylan... c'est comme sur un nuage !
"Nettie Moore" : On change encore d'ambiance. Dans un style très dylannien. Très dépouillé, avec juste la voix ponctuée de coups sourds et de quelques clochettes.
Faut aimer le Dylan narrateur.
"The Levee's Gonna Break" : Encore un petit morceau sautillant !
Encore dans un style laid back !
Encore un bon moment !
"Ain't Talkin'" : Héhéhé nous voilà devant le morceau...
Un titre somptueux, c'est clair. Dylan y est impérial. Et musicalement c'est une petite perle.
Titre incontournable de l'album cela va sans dire.
Par contre je le trouve un petit peu long.
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Modern Times (2006)
J'ai ajouté en fin de chronique la traduction de "Ain't Talkin'" signée Rising Sun. Bonne lecture !
Re: Modern Times (2006)
Ecouté en magasin récemment. Je n'aime pas du tout le son du disque avec cette sorte de "shuffle" paresseux. La voix de Bob est assez insupportable à mes oreilles en plus. Il y peut-être des bonnes chansons là dedans mais je n'ai pas le courage pour celui-ci.
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