Pharoah plays Toulouse (vendredi 10 octobre 2008)

[Ayler]

Vendredi 10 octobre 2008, 21h00, T.N.T.

Personnel :
Pharoah Sanders - saxophone ténor
William Henderson - piano
Nat Reeves - contrebasse
Joe Farnsworth - batterie

Pharoah Sanders s’illustre aux côtés de Sun Ra et Don Cherry, l’avant-garde des années 1960. Il enregistre une page de l’histoire du jazz sur le révolutionnaire Ascension de John Coltrane, un disque intemporel qui bouleverse encore les repères classiques. Il construit sa propre démarche avec un jazz free ouvert aux musiques africaines et à la spiritualité. Ses partenaires de l’époque sont Billy Hart, Cecil McBee, Stanley Clarke, Roy Haynes… Aujourd’hui, Pharoah Sanders interprète en concert des standards, des incontournables de John Coltrane et fait surgir le free jazz comme un clin d’œil. Figure fondamentale du jazz, Pharoah Sanders est un musicien libéré des formes et des styles, un saxophoniste pionnier que tout spectateur devrait rencontrer un jour.

www.pharoahsanders.net
www.myspace.com/pharoahjazz

Source : http://www.jazz31.com/concerts.asp?id=96&sX_Menu_selectedID=haut_194189B1&s=1

[Bluesboy]

Ce n'est pas que ,je refuserai d'aller voir Pharoah, mais franchement après le concert du New Morning j'ai un peu peur d'être décu.
Qu'est ce que tu ferai à ma place ?

[Ayler]

Tout dépend du nombre de km que tu dois faire !
Et/ou de tes finances...

[Bluesboy]

Et en faisant abstraction de cela ?

[Electric Thing]

En faisant abstraction de tout ça... moi j'y suis déjà !

[Ayler]

Ce n'est pas que ,je refuserai d'aller voir Pharoah, mais franchement après le concert du New Morning j'ai un peu peur d'être décu.

Tu as évoqué ce concert sur l'autre forum :

De retour parmi vous après cet inoubliable concert de Pharoah Sanders.

Le concert a débuté par deux chansons non identifiés, suivies de My favourite Things, dans laquelle Pharoah commence vraiment à décoller, très belle version avec des passages absolument sublimes, dont les chorus de Joe Farnsworth, qui contrairement a d'autres ne sont pas ennuyants une seconde. Le premier set se termine par cette chanson :

http://fr.youtube.com/watch?v=IYVK0OHCD3Q&feature=related

Entracte de 20 minutes, Nat Reeves et Joe Farnsworth sont au comptoir tandis que Pharoah et William Henderson sont rentrés dans leurs loges.

Retour sur scène des musiciens, Pharoah en pull over a rayures, William Henderson (dont j'était à quelques centimètres tout le concert durant) en tunique africaine, Joe et Nat en costume. Intro du pianiste, début d'une version MONSTRUEUSE de Olé, Pharoah prend beaucoup plus de risques que pendant le premier set, le résultat est a la hauteur. Début du deuxième morceau annoncé par un cri (au saxophone) de Sanders, toujours aussi intense, plus tard, piano et basse arrêtent de jouer pour laisser Pharoah seul face au batteur (comme Coltrane sur Vigil ou sur Interstellar Space), ENORME. Vient ensuite The Creator has a Master Plan, Pharoah décolle, le public avec lui, version belle à en pleurer. STANDING OVATION. Puis ils enchaînent avec une version démoniaque de Giant Steps comme j’en ai rêvé. Pharoah visiblement très heureux remercie le public et présente les musiciens (en tout au moins 4 fois sur tout le concert), puis quitte la scène.

Un rappel semblable à la chanson qui mit fin au premier set termine le concert.

A te lire, le déplacement semble valoir potentiellement le coup non ?

[Bluesboy]

Oui effectivement, mais j'ai aussi parlé du concert du lendemain à Amsterdam, qui m'a quelque peu déçu :

Le son est très bon, il restitue parfaitement ce qu'on entendait dans la salle. Niveau performance j'attandais mieux.
Ici pas d'intro ni même de partie chantée sur The Creator has a Master Plan, la chanson perd beaucoup de son charme. Le My Favorite Thing est bon ainsi que Olé. You've got to have Freedom est pas mal.

En gros, la performance est bonne, mais celle du New Morning était exceptionelle.

Cela montre bien que les prestations de Pharoah Sanders sont inégales d'un jour à l'autre.

[Ayler]

Ornette (du forum, pas Coleman), qui l'a vu plusieurs fois en concert ne pourra que confirmer cette affirmation. Mais on pourrait dire la même chose de beaucoup de grands musiciens...

[Bluesboy]

Le débat reste donc ouvert, mieux vaut s'abstenir et garder un souvenir incroyable de cet homme, ou le revoir au risque d'être déçu ?

[Ayler]

J'espère que tu n'appliques pas le même raisonnement dans tes relations avec les femmes !

[Bluesboy]

[Ayler]

Si ça peut t'aider à prendre ta décision, voici la chronique de l'un de ses derniers gigs :

Pharoah Sanders is almost hypnotic
By Jack Massarik
There's no clearer sign that this club is back on track than finding Pharoah Sanders on its bandstand.

The straight-backed, whitebearded tenorist from Little Rock, Arkansas, ticks all the vital boxes. Worked with John Coltrane? True. A direct link to the greats of the past? Definitely.

But even more relevantly, he remains totally committed to his music and plays each gig as if it were his last on earth.

Farrell Sanders (he changed it to Pharoah after a phone misunderstanding led to a poster error that appealed to him) is a man of few words. Last night, he retreated backstage between solos and didn't introduce his group until the end of his 90-minute set, yet so eloquent was his playing that nobody took umbrage. For once he was properly miked, and the force of his sound soon became almost hypnotic.

A fast modal opener, similar to Coltrane's classic, Impressions, found him improvising in dense clusters, riding the beat with a forest of notes punctuated by hoarse, impassioned shrieks and multiphonic overtones so powerful that my table vibrated in sympathy.

My Favourite Things came next, with Sanders and pianist William Henderson staying with the introductory vamp in their solos, followed by a boppish blues that changed key each chorus. This was complex music, unadulterated and uncompromising, yet everyone remained fascinated. And that was before his trick coda, where he gradually stops blowing and the saxophone appears to be playing itself.

Each number lasted half an hour, with extended solos not only by Sanders and Henderson, but also bassist Nat Reeves and drummer Joe Farnsworth, which asked a lot of an audience's patience. Reeves is a fine section player but not at his best as a soloist. The same could be said of Farnsworth, a hardworking timekeeper. One solo per set from him would be fine, but it says everything about the group's ethos that they pulled off this exercise in democracy.

A well-judged closer, The Creator Has a Master Plan, complete with brief Sanders vocal, brought matters to a peaceful conclusion and a warm ovation that this charismatic and transparently genuine performance deserved.

Source : http://www.thisislondon.co.uk/music/gig-422962-details/Pharoah+Sanders/gigReview.do?reviewId=23501367

[Ayler]

Les aventures de Pharoah, suite :

http://www.ft.com/cms/s/0/12c585de-46c1-11dd-876a-0000779fd2ac.html?nclick_check=1

[Antoine]

Qui sera de la partie ?

J'y serai sûrement, à ce prix là, c'est donné !
19€ pr étudiants (25€ tarif normal).

[Ayler]

Rappel : http://www.ladepeche.fr/article/2008/09/27/478122-Jazz-sur-son-31-le-programme.html

Pour ceux qui sont dans le coin...

[Ayler]

Quelqu'un y était ?

[Antoine]

Oui !

Je suis donc parti vendredi soir en train pour Toulouse; arrivée à 18h30 sur place, cela me laisse le temps de manger un morceau et de trouver la salle. J'ai donc le temps d'arriver en avance, je suis au 3ème rang. A 21h, le concert commence: le groupe entame un morceau que je ne connais pas, et Pharoah semble manifestement gêné par un problème de retour son qui dure bien 5 minutes. Finalement, cela semble s'arranger et le groupe peut véritablement se lancer. Le morceau est ponctué de phrases incisives par notre homme, puis il s'éclipse en coulisse pour laisser les membres du groupe s'exprimer (au passage, le solo du contre bassiste m'a vraiment semblé à côté de la plaque, sonnant faux par moment ...). Pharoah revient sur scène pour terminer le morceau puis le groupe enchaine sur My Favourite Thing: notre saxophoniste a alors l'occasion de vraiment faire chauffer son instrument, et comme d'habitude s'éclipse un moment pour laisser de la place à ses musiciens. Morceau suivant: encore du John Coltraine avec une superbe ballade, Naima. Le groupe joue alors moins fort, Pharoah joue loin du micro et sonne plus acoustique encore: magnifique, je suis vraiment captivé par le son qu'il en ressort. Enfin, du Coltrane toujours avec Giant Steps: net contraste avec le morceau précédent, le groupe est lancé à toute vitesse, Pharoah souffle en continu dans son instrument, ça joue le feu, excellent. Malheureusement, à peine le morceau terminé, toujours pendants les applaudissement, je dois quitter la salle pour aller prendre mon train qui part dans 20 minutes... Ais-je loupé un morceau final ?

Au final, j'ai vraiment apprécié les reprises de John Coltrane, même si le premier morceau a laissé un sentiment de mécontentement de la part de Pharoah. Sentiment étrange aussi à l'égard du contre bassiste, ses solos tombaient un peu à plat. Mon coup de coeur va à Naima: superbe lorsque l'on est à 10m de l'homme !

[Ayler]

Merci pour le récit.

[Bluesboy]

au passage, le solo du contre bassiste m'a vraiment semblé à côté de la plaque, sonnant faux par moment ...)

C'est vrai qu'ils étaient également assez étranges au NM, mais de là à dire qu'ils sonnent faux....

Au final, j'ai vraiment apprécié les reprises de John Coltrane, même si le premier morceau a laissé un sentiment de mécontentement de la part de Pharoah. Sentiment étrange aussi à l'égard du contre bassiste, ses solos tombaient un peu à plat. Mon coup de coeur va à Naima: superbe lorsque l'on est à 10m de l'homme !

Aucuns regrets donc de ma part.

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