Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
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kjp
Jungleland
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Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Chronique de l'album :
Un album est réussi quand il nous propose de la bonne musique. Mais il l'est encore davantage s'il nous enseigne l'histoire comme le ferait un livre. A ce titre, le nouveau disque d'Otis Taylor atteint son objectif. Cet artiste, né à Chicago en 1948, occupe une position très intéressante au sein de la musique noire contemporaine : il a tourné le dos au canevas rigide du blues pour emprunter des sentiers plus lunaires et rêveurs.
Son album, Respect the Dead (2001) révéla un créateur au chant lancinant qui jouait sans batterie, s'appuyait sur les guitares, presque dans une incantation. Au moment où le blues cherchait un nouveau souffle, Taylor incarnait une nouvelle voie. Car cet homme-là a beaucoup d'idées. Cette fois, il a voulu retrouver les sonorités folky des Appalaches et de Caroline du Nord. Au service de son ambition, il a décidé de remettre au centre le banjo, instrument - nous apprend-il grâce au superbe livret explicatif - originaire d'Afrique.
Entouré d'une équipe idéale, les trois érudits guitaristes et chanteurs Corey Harris, Alvin Youngblood Hart et Keb Mo, c'est-à-dire ce qui se fait de mieux actuellement en matière de blues folk, Otis Taylor nous concocte une œuvre à la fois profonde et joyeuse. Il demeure remarquable dans ce blues de transes, répétitif (Ran so Hard the Sun Went Down ou l'électrique Five Hundred Roses), un peu moins heureux sur l'anecdotique traditionnel les Ognons.
Peut-être aurait-il pu aussi nous épargner une énième version du célébrissime Hey Joe que Jimi Hendrix a popularisé. Mais ces réserves sont bien peu devant le captivant Recapturing The Banjo.
Source : http://www.anous.fr/83-16-4780/otis-taylor.html
Chronique de l'album :
Un album est réussi quand il nous propose de la bonne musique. Mais il l'est encore davantage s'il nous enseigne l'histoire comme le ferait un livre. A ce titre, le nouveau disque d'Otis Taylor atteint son objectif. Cet artiste, né à Chicago en 1948, occupe une position très intéressante au sein de la musique noire contemporaine : il a tourné le dos au canevas rigide du blues pour emprunter des sentiers plus lunaires et rêveurs.
Son album, Respect the Dead (2001) révéla un créateur au chant lancinant qui jouait sans batterie, s'appuyait sur les guitares, presque dans une incantation. Au moment où le blues cherchait un nouveau souffle, Taylor incarnait une nouvelle voie. Car cet homme-là a beaucoup d'idées. Cette fois, il a voulu retrouver les sonorités folky des Appalaches et de Caroline du Nord. Au service de son ambition, il a décidé de remettre au centre le banjo, instrument - nous apprend-il grâce au superbe livret explicatif - originaire d'Afrique.
Entouré d'une équipe idéale, les trois érudits guitaristes et chanteurs Corey Harris, Alvin Youngblood Hart et Keb Mo, c'est-à-dire ce qui se fait de mieux actuellement en matière de blues folk, Otis Taylor nous concocte une œuvre à la fois profonde et joyeuse. Il demeure remarquable dans ce blues de transes, répétitif (Ran so Hard the Sun Went Down ou l'électrique Five Hundred Roses), un peu moins heureux sur l'anecdotique traditionnel les Ognons.
Peut-être aurait-il pu aussi nous épargner une énième version du célébrissime Hey Joe que Jimi Hendrix a popularisé. Mais ces réserves sont bien peu devant le captivant Recapturing The Banjo.
Source : http://www.anous.fr/83-16-4780/otis-taylor.html
kjp- Messages : 1334
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 50
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
je me permets de recopier ici la chronique que j'en ai faite sur Bluesland. Globalement nous avons un avis similaire.
Otis Taylor nous revient avec un album consacré au banjo. Autant dire que les dernières années de Taylor ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable et que j'étais assez curieux de cette nouvelle expérience.
Pour mener à bien son projet Otis Taylor s'est entouré d'Alvin Youngblood Hart, Guy Davis, Corey Harris et Keb' Mo soit la fine fleur d'un certain blues acoustique; cela a déjà le bienfait de confiner Cassie Taylor, la fille d'Otis, a un rôle secondaire alors que ces derniers temps elle s'imposait beaucoup trop à mon goût. Tout ce joli monde tâte du banjo acoustique ou electrique avec un bonheur certain pour proposer quatorze titres plus orientés folk que blues mais dont la vocation a mettre en valeur l'instrument principal est parfaite.
L'ensemble est partagé entre des reprises de traditionnels dont le célèbre Les Ognons popularisé par las cajuns et des compositions personnelles marquées pour la plupart d'un sens politique. Ran So Hard The Sun Went Down raconte la fuite d'un noir devant le Ku Klux Klan, Prophet's Mission le prêche d'un chef indien auprès des tribus pour s'unir contre l'homme blanc, Bow Legged Charlie l'histoire d'un cow-boy noir et Ten Million Slave est un retour sur l'esclavage.
Musicalement on s'oriente davantage vers un country-folk dans lequel le banjo est souvent à l'honneur et le fait d'utiliser l'électricité à minima souligne cette tendance. Cependant lorsqu'Otis Taylor électrise les instruments on retrouve aisément une culture blues par exemple dans Five Hundred Roses où la rythmique et le phrasé font irrésistiblement penser à RL Burnside. Deux reprises importantes : Walk Right In de Gus Cannon et une très belle interprétation fidèle et Hey Joe à mon sens relativement incongru dans l'ambiance générale de l'album.
Bien sûr si vous êtes allergique au banjo il vaut mieux passer votre chemin mais dans le cas contraire n'hésitez pas à vous laisser tenter. L'expérience est originale et bien menée et la permanence du banjo tout au long de l'album ne lasse pas parce que ses différentes utilisations ont été proposées afin d'obtenir une variété suffisante dans sa pratique.
Otis Taylor nous revient avec un album consacré au banjo. Autant dire que les dernières années de Taylor ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable et que j'étais assez curieux de cette nouvelle expérience.
Pour mener à bien son projet Otis Taylor s'est entouré d'Alvin Youngblood Hart, Guy Davis, Corey Harris et Keb' Mo soit la fine fleur d'un certain blues acoustique; cela a déjà le bienfait de confiner Cassie Taylor, la fille d'Otis, a un rôle secondaire alors que ces derniers temps elle s'imposait beaucoup trop à mon goût. Tout ce joli monde tâte du banjo acoustique ou electrique avec un bonheur certain pour proposer quatorze titres plus orientés folk que blues mais dont la vocation a mettre en valeur l'instrument principal est parfaite.
L'ensemble est partagé entre des reprises de traditionnels dont le célèbre Les Ognons popularisé par las cajuns et des compositions personnelles marquées pour la plupart d'un sens politique. Ran So Hard The Sun Went Down raconte la fuite d'un noir devant le Ku Klux Klan, Prophet's Mission le prêche d'un chef indien auprès des tribus pour s'unir contre l'homme blanc, Bow Legged Charlie l'histoire d'un cow-boy noir et Ten Million Slave est un retour sur l'esclavage.
Musicalement on s'oriente davantage vers un country-folk dans lequel le banjo est souvent à l'honneur et le fait d'utiliser l'électricité à minima souligne cette tendance. Cependant lorsqu'Otis Taylor électrise les instruments on retrouve aisément une culture blues par exemple dans Five Hundred Roses où la rythmique et le phrasé font irrésistiblement penser à RL Burnside. Deux reprises importantes : Walk Right In de Gus Cannon et une très belle interprétation fidèle et Hey Joe à mon sens relativement incongru dans l'ambiance générale de l'album.
Bien sûr si vous êtes allergique au banjo il vaut mieux passer votre chemin mais dans le cas contraire n'hésitez pas à vous laisser tenter. L'expérience est originale et bien menée et la permanence du banjo tout au long de l'album ne lasse pas parce que ses différentes utilisations ont été proposées afin d'obtenir une variété suffisante dans sa pratique.
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Oui, bel album (hélas peu mis en valeur: quel visuel affligeant!)...
Et quel casting royal! Alvin Youngblood Hart, Guy Dabis, Corey Harris, Don Vappie (de New Orleans), Keb' Mo'...
Je suis Otis Taylor depuis un bail, j'avais adoré ses albums "White African", "Respect the dead" et "Truth is not fiction"... Ceux qui ont suivi après m'ont à chaque fois un peu déçu même s'ils contiennent de bons trucs par-ci par-là. Celui-là, en recentrant sur le banjo (sans être passéiste ou revivaliste! C'est vraiment contemporain) apporte vraiment quelque chose de neuf.
Je partage la réserve concernant "Hey Joe", qu'Otis nous sort à chacun de ses concerts ou presque depuis des années... Sa voix est belle, mais bon, ça lasse. Je préfère quand il fait du Otis Taylor!
Pour info, les musiciens de ce CD (enfin la plupart) se sont produits ensemble en Angleterre lors d'une tournée ces dernières semaines... Pas en France qu'on aurait vu ça, hélas! Grrr.... Mais bon, le Anglais n'ont pas Popa Chubby!
Et quel casting royal! Alvin Youngblood Hart, Guy Dabis, Corey Harris, Don Vappie (de New Orleans), Keb' Mo'...
Je suis Otis Taylor depuis un bail, j'avais adoré ses albums "White African", "Respect the dead" et "Truth is not fiction"... Ceux qui ont suivi après m'ont à chaque fois un peu déçu même s'ils contiennent de bons trucs par-ci par-là. Celui-là, en recentrant sur le banjo (sans être passéiste ou revivaliste! C'est vraiment contemporain) apporte vraiment quelque chose de neuf.
Je partage la réserve concernant "Hey Joe", qu'Otis nous sort à chacun de ses concerts ou presque depuis des années... Sa voix est belle, mais bon, ça lasse. Je préfère quand il fait du Otis Taylor!
Pour info, les musiciens de ce CD (enfin la plupart) se sont produits ensemble en Angleterre lors d'une tournée ces dernières semaines... Pas en France qu'on aurait vu ça, hélas! Grrr.... Mais bon, le Anglais n'ont pas Popa Chubby!
eddie- Messages : 744
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Faut renforcer le manche alorsJungleland a écrit:quoi ? Popa Chubby s'est mis au banjo ?
kjp- Messages : 1334
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 50
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
edblues a écrit: j'avais adoré ses albums "White African", "Respect the dead" et "Truth is not fiction"... Ceux qui ont suivi après m'ont à chaque fois un peu déçu même s'ils contiennent de bons trucs par-ci par-là.
J'avais acheté sur la foi d'une excellente prestation au Woodsongs Radio Hour show son album Definition Of A Circle, la déception a été très grande album imbuvable répétitif pas inspiré et parasité par le chant de sa fille qui devrait plutôt aller voir ailleurs si on y est
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Je n'ai qu'un seul de ses albums, mais je garde un excellent souvenir de la fois où je l'ai vu en concert. A force de lire que ses derniers disques sont mauvais, ça n'encourage guère l'achat de sa production discographique !
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
Tu es quand même un peu trop dur Jipes... Si quelque chose parasite "Definition of a circle" c'est surtout la guitare de Gary Moore.
Quant à sa fille Cassie, elle chante divinement sur "Buy myself some freedom" (album "Double V" - le reste de l'album n'est pas terrible, OK). Si tu l'envoies voir ailleurs si on y est, moi je veux bien l'accompagner !
Non, ses derniers disques ne sont pas "mauvais" en soi, juste décevants. C'est surtout le fait qu'ils soient venus très vite, après trois CD excellents qu'il faut recommander sans réserve:
- Truth is not fiction (2003)
- Respect the dead (2002)
- White African (2001)
Ces trois-là marquent un crescendo dans l'excellence et la définition du "style" Otis Taylor - après "Truth is not fiction" son chef-d'oeuvre (car il développe la formule des précédents en achevant d'y parfaire une personnalité musicale propre à Otis Taylor) celui-ci est condamné, soit à reprendre la formule (mais entre-temps il a viré son producteur Kenny Passarelli et aussi son guitariste Eddie Turner, ne trouvant jamais vraiment de remplaçant à sa hauteur - ce qui explique Gary Moore en guest sur l'avant-dernier) soit à partir dans de nouvelles explorations (il exprime des velléités en ce sens sur ses albums post-"Truth"). La deuxième solution est la meilleure (pas de redites) mais elle nécessite du temps pour mûrir, et là les CD se sont succédés trop vite (un par an!).
Il me semble qu'avec ce projet banjo, Otis Taylor y arrive enfin. Le banjo ets au centre, donc avez-vous remarqué, pas besoin de trouver un remplaçant à Eddie Turner qui ne peut que lui être inférieur.
Quant à sa fille Cassie, elle chante divinement sur "Buy myself some freedom" (album "Double V" - le reste de l'album n'est pas terrible, OK). Si tu l'envoies voir ailleurs si on y est, moi je veux bien l'accompagner !
Non, ses derniers disques ne sont pas "mauvais" en soi, juste décevants. C'est surtout le fait qu'ils soient venus très vite, après trois CD excellents qu'il faut recommander sans réserve:
- Truth is not fiction (2003)
- Respect the dead (2002)
- White African (2001)
Ces trois-là marquent un crescendo dans l'excellence et la définition du "style" Otis Taylor - après "Truth is not fiction" son chef-d'oeuvre (car il développe la formule des précédents en achevant d'y parfaire une personnalité musicale propre à Otis Taylor) celui-ci est condamné, soit à reprendre la formule (mais entre-temps il a viré son producteur Kenny Passarelli et aussi son guitariste Eddie Turner, ne trouvant jamais vraiment de remplaçant à sa hauteur - ce qui explique Gary Moore en guest sur l'avant-dernier) soit à partir dans de nouvelles explorations (il exprime des velléités en ce sens sur ses albums post-"Truth"). La deuxième solution est la meilleure (pas de redites) mais elle nécessite du temps pour mûrir, et là les CD se sont succédés trop vite (un par an!).
Il me semble qu'avec ce projet banjo, Otis Taylor y arrive enfin. Le banjo ets au centre, donc avez-vous remarqué, pas besoin de trouver un remplaçant à Eddie Turner qui ne peut que lui être inférieur.
eddie- Messages : 744
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: Otis Taylor : Recapturing The Banjo (2008)
edblues a écrit:"Truth is not fiction" son chef-d'oeuvre (car il développe la formule des précédents en achevant d'y parfaire une personnalité musicale propre à Otis Taylor)
C'était en effet un excellent album, d'une grande profondeur et fort original.
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