Keith Richards Crosseyed Heart
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Keith Richards Crosseyed Heart
On ne peut pas dire, en toute objectivité, que la maigre discographie solo de Keith Richards restera dans les annales. Deux albums studio (Talk Is Cheap 1988, Main Offender 1992) et le Live at the Hollywood Palladium, December 15, 1988, pas de quoi changer la face du rock sauf pour les afficionados des Stones qui compilent compulsivement la moindre note des membres fondateurs du groupe.
Mais le père Keith aime jouer, depuis le temps que le Jag fait tout sauf de la musique, il commence à en avoir ras-le-bol. Ce n’est pas le tout de torcher un bouquin de mémoires ou d’entretenir sa légende de pirate avec l’autre fêlé de Johnny Deep ou encore de faire chier les cocotiers, mais à un moment l’appel du riff est le plus fort.
Et quand on se nomme Keith Richards il suffit de dire j’ai envie de faire un nouvel album solo pour que les portes s’ouvrent. Mais attention le mec, il choisit ses musiciens, en général de vieux potes, qui connaissent le job sur le bout des doigts. Comme Steve Jordan, Larry Campbell, Waddy Wachtel, Aaron Neville et l’immense et regretté Bobby Keys. On ajoute quelques autres invités, on donne quelques interviews pour faire monter la mayonnaise en dosant quelques mini-scoops et hop emballez c’est pesé !
Ma première approche était de penser : encore un album inutile le genre de truc vite-fait bien fait pour se faire plaisir et empocher quelques billets verts pour amortir le dentier.
Reconnaissons que Keith chante bien (mieux même que d’habitude) et que Steve Jordan a fait un sacré boulot tant au niveau des compositions (co-écrites avec Keith) que de la production.
Quinze morceaux, avec inévitablement des titres qui pourraient facilement s’intégrer au répertoire des Stones (« Heartstopper », « Amnesia », « Trouble »...) un duo avec Norah Jones sur ce qu’il faut bien nommer une ballade (« Illusion », un traditionnel « Goodnight Irene » réarrangé et une cover assez inattendue le « Love Overdue » de Gregory Isaacs.
En effet, « Heartstopper » pourrait figurer dans n’importe quel album des Stones avec son tempo puissant, les guitares de Keith et Waddy Wachtel qui s’enchevêtrent et les éclairs de steel-guitar de Larry Campbell. On ralentit un peu la cadence sur « Amnesia », dame, c’est qu’il a soixante et onze ans, mais on reconnaît la production Richards, le tapis de guitares en fond, la rythmique et les guitares au premier plan.
Ensuite, on tombe dans la ballade quasi jaggerienne un comble, avec « Robbed Blind » le Keith se le joue crooner, heureusement que le studio permet de faire des prouesses ! Ecoutez la différence dans le timbre de voix avec la suivante « Trouble ».
Surprise avec la reprise de Gregory Isaacs un tempo reggae, mais pourquoi ne pas laisser le lead vocal à Aaron Neville qui doit se contenter des chœurs ? Pas vraiment inoubliable cette reprise.
On enchaîne ensuite sur trois/quatre titres qui se ressemblent un peu, plutôt agréables sans plus, et c’est là que cela coince ! Attendre plus de vingt ans pour des chansons un peu bateau, c’est un peu dommage.
On arrive au duo avec Norah Jones, là encore, c’est assez convenu, Jagger ne renierait pas ce morceau, mais là c’est un album de Keith, le riffeur absolu, le pirate du rock. Bien aseptisé sur ce coup.
Il va se retrouver avec « Goodnight Irene” un blues traditionnel. Avec sa voix de crécelle (sa vraie voix un peu moins trafiquée par pro-tools) et il est beaucoup plus convaincant dans ce registre.
La fin de l’album est sympa avec « Substantial Damageell » qui envois du bois et « Lover’s Plea » assez country-blues, le genre de chanson qu’il a dû jouer avec Gram Parsons dans un passé lointain.
Plutôt une bonne surprise cet album, même si certains morceaux sont un peu faciles, un peu bouche-trou, on y trouve quelques belles compositions, bien interprétées. On sent toutefois le côté « je ne me prends pas la tête » et je fais ce qui me plaît.
Et de toute façon quand on est une légende du rock, le guitariste des Rolling Stones, on ne rend de comptes à personnes sauf (et encore) et soi-même.
Re: Keith Richards Crosseyed Heart
Merci, je crois que je vais me laisser tenter (une fois de plus).
modulo- Messages : 234
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Vatican
Re: Keith Richards Crosseyed Heart
Merci de cette chronique ! je risque aussi de me laisser tenter... par fidélité. La chronique de H Cassavetti chez Télérama est très positive à propos de ce disque.
Re: Keith Richards Crosseyed Heart
Un entretien très intéressant à propos de cet album :
Parlons boutique avec Dave O'Donnell
Parlons boutique avec Dave O'Donnell
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