Mal Waldron -The Quest (juin 61)
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Mal Waldron -The Quest (juin 61)
Mal Waldron -The Quest
1. Status Seeking
2. Duquility
3. Thirteen
4. We Diddit
5. Warm Canto
6. Warp And Woof
7. Fire Waltz
Prestige 8269
Recording June 27, 1961
• Mal Waldron - piano,
• Eric Dolphy - saxophone alto , clarinette
• Booker Ervin - saxophone ténor (pistes 1-4, 6 et 7)
• Ron Carter - violoncelle
• Joe Benjamin - bass
• Charlie Persip - batterie
Après avoir participé aux deux magistrales sessions d’Africa Brass pour Impulse ainsi qu’à la dernière session pour Atlantique, qui verra la sortie de l’album Olé, Eric Dolphy quittera quelques temps Coltrane afin de jouer avec les musiciens de sa propre écurie, Prestige. C’est ainsi qu’après avoir participé à un album de Ron Carter, il contribuera à l’album de Mal Waldron, The Quest.
Mal Waldron est un pianiste disciple de Thelonious Monk et Bud Powell, il a entre autres accompagné Billie Holiday, ce qui ne l’empêche pas de s’aventurer de temps à autres sur des terrains glissants côté free. Admiré et estimé par ses pairs, il ne jouit cependant pas d’un intérêt prononcé de la part du grand public, son talent étant inversement proportionnel à sa notoriété, mais il suffit de s’intéresser à sa pléthorique discographie pour se rendre compte de sa réelle dimension et constater qu’il a largement dépassé le statut de « petit maître ».
The Quest, dont il a composé entièrement la musique, reste l’une des plus concrètes manifestations de ses qualités, on peut même parler de chef d’œuvre tant l’album est intense et sans faiblesse, les compositions aux mélodies subtiles dessinent les contours de ce third stream auquel s’intéresse déjà Eric Dolphy.
Status Seeking ouvre l’album, après un exposé du thème, Eric Dolphy chevauche son alto et se lance dans un solo de feu entre le hard bop incendié et le free à peine à ébullition, Booker Ervin n’est pas en reste et se pose en alter égo du « passeur », son solo extrêmement brillant est mémorable. Ron Carter qui vient d’enregistrer « Where ? » une semaine plus tôt en compagnie d’Eric Dolphy, Mal Waldron et Charlie Pership, pince les cordes de son violoncelle et apporte une couleur originale, encore alors assez nouvelle, ce qui créera d’ailleurs une petite polémique. Quoiqu’il en soit, son apport aux côtés de la contrebasse de Joe Benjamin qui le complète merveilleusement, est incontestablement l’une des curiosités et l’un des attraits de cet album.
Duquility est joué sur un tempo très lent et même paresseux, le violoncelle de Ron carter n’est pas sans évoquer l’ambiance de la musique de chambre, Debussy et Satie réinventés. Mal Waldron lui succède et égrène quelques notes à l’architecture brinquebalante et pourtant irremplaçables, à la façon de Monk.
Retour au canevas hard bop avec Thirteen, Eric Dolphy à l’alto s’échappe dans une formidable envolée, rattrapé par le violoncelle de Ron Carter, parfaitement inouï dans ce contexte, solo carré de Booker Erwin, solide comme chez Charlie Mingus, solo du patron et retour du thème.
Encore un morceau up-tempo : We Diddit. Solo brillant de Mal Waldron dont on entend à nouveau cette singularité dissonante qui forge son style. Charlie Persip nous offre un petit solo très sympathique, tout au long de l’album il se montre un batteur sans faille, subtil et inventif.
Sur Warm canto qui ouvre la seconde face, Eric Dolphy joue de la clarinette soprano, le thème, emplit de simplicité, est magnifique, ce qui fait de cette pièce une petite pépite subtile et fragile hors du temps et des étiquettes. Mal Waldron s’y montre luxueusement économe. Le développement violoncelle, contrebasse et batterie est un modèle d’équilibre et d’écoute.
Warp And Woof commence par un balancement chaloupé que vient contrecarrer le violoncelle de Ron carter, le morceau se développe dans cette ambivalence par de subtils glissements, Booker Erwin puis Eric Dolphy sont à nouveaux tout à fait éblouissants dans leurs solos, du travail de maître.
Fire Waltz qui termine l’album déroule encore un magnifique thème que l’on retrouvera un peu plus tard sur les albums live de Dolphy au Five Spot. Mal Waldron s’y montre à la fois rythmique et aérien, Booker Erwin très chaleureux, Joe Benjamin, grand bassiste sous estimé, y est à la fois véloce et très mélodieux.
C’est donc un album très riche, d’une grande diversité, qui alterne les morceaux rapides et les ballades. Chacune des pièces apporte son lot d’originalité, bâtissant une musique finalement complexe et aboutie.
1. Status Seeking
2. Duquility
3. Thirteen
4. We Diddit
5. Warm Canto
6. Warp And Woof
7. Fire Waltz
Prestige 8269
Recording June 27, 1961
• Mal Waldron - piano,
• Eric Dolphy - saxophone alto , clarinette
• Booker Ervin - saxophone ténor (pistes 1-4, 6 et 7)
• Ron Carter - violoncelle
• Joe Benjamin - bass
• Charlie Persip - batterie
Après avoir participé aux deux magistrales sessions d’Africa Brass pour Impulse ainsi qu’à la dernière session pour Atlantique, qui verra la sortie de l’album Olé, Eric Dolphy quittera quelques temps Coltrane afin de jouer avec les musiciens de sa propre écurie, Prestige. C’est ainsi qu’après avoir participé à un album de Ron Carter, il contribuera à l’album de Mal Waldron, The Quest.
Mal Waldron est un pianiste disciple de Thelonious Monk et Bud Powell, il a entre autres accompagné Billie Holiday, ce qui ne l’empêche pas de s’aventurer de temps à autres sur des terrains glissants côté free. Admiré et estimé par ses pairs, il ne jouit cependant pas d’un intérêt prononcé de la part du grand public, son talent étant inversement proportionnel à sa notoriété, mais il suffit de s’intéresser à sa pléthorique discographie pour se rendre compte de sa réelle dimension et constater qu’il a largement dépassé le statut de « petit maître ».
The Quest, dont il a composé entièrement la musique, reste l’une des plus concrètes manifestations de ses qualités, on peut même parler de chef d’œuvre tant l’album est intense et sans faiblesse, les compositions aux mélodies subtiles dessinent les contours de ce third stream auquel s’intéresse déjà Eric Dolphy.
Status Seeking ouvre l’album, après un exposé du thème, Eric Dolphy chevauche son alto et se lance dans un solo de feu entre le hard bop incendié et le free à peine à ébullition, Booker Ervin n’est pas en reste et se pose en alter égo du « passeur », son solo extrêmement brillant est mémorable. Ron Carter qui vient d’enregistrer « Where ? » une semaine plus tôt en compagnie d’Eric Dolphy, Mal Waldron et Charlie Pership, pince les cordes de son violoncelle et apporte une couleur originale, encore alors assez nouvelle, ce qui créera d’ailleurs une petite polémique. Quoiqu’il en soit, son apport aux côtés de la contrebasse de Joe Benjamin qui le complète merveilleusement, est incontestablement l’une des curiosités et l’un des attraits de cet album.
Duquility est joué sur un tempo très lent et même paresseux, le violoncelle de Ron carter n’est pas sans évoquer l’ambiance de la musique de chambre, Debussy et Satie réinventés. Mal Waldron lui succède et égrène quelques notes à l’architecture brinquebalante et pourtant irremplaçables, à la façon de Monk.
Retour au canevas hard bop avec Thirteen, Eric Dolphy à l’alto s’échappe dans une formidable envolée, rattrapé par le violoncelle de Ron Carter, parfaitement inouï dans ce contexte, solo carré de Booker Erwin, solide comme chez Charlie Mingus, solo du patron et retour du thème.
Encore un morceau up-tempo : We Diddit. Solo brillant de Mal Waldron dont on entend à nouveau cette singularité dissonante qui forge son style. Charlie Persip nous offre un petit solo très sympathique, tout au long de l’album il se montre un batteur sans faille, subtil et inventif.
Sur Warm canto qui ouvre la seconde face, Eric Dolphy joue de la clarinette soprano, le thème, emplit de simplicité, est magnifique, ce qui fait de cette pièce une petite pépite subtile et fragile hors du temps et des étiquettes. Mal Waldron s’y montre luxueusement économe. Le développement violoncelle, contrebasse et batterie est un modèle d’équilibre et d’écoute.
Warp And Woof commence par un balancement chaloupé que vient contrecarrer le violoncelle de Ron carter, le morceau se développe dans cette ambivalence par de subtils glissements, Booker Erwin puis Eric Dolphy sont à nouveaux tout à fait éblouissants dans leurs solos, du travail de maître.
Fire Waltz qui termine l’album déroule encore un magnifique thème que l’on retrouvera un peu plus tard sur les albums live de Dolphy au Five Spot. Mal Waldron s’y montre à la fois rythmique et aérien, Booker Erwin très chaleureux, Joe Benjamin, grand bassiste sous estimé, y est à la fois véloce et très mélodieux.
C’est donc un album très riche, d’une grande diversité, qui alterne les morceaux rapides et les ballades. Chacune des pièces apporte son lot d’originalité, bâtissant une musique finalement complexe et aboutie.
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Date d'inscription : 08/04/2013
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