Ken McIntyre With Eric Dolphy: Looking Ahead (1961)
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Ken McIntyre With Eric Dolphy: Looking Ahead (1961)
Ken McIntyre With Eric Dolphy: Looking Ahead (1961)
New Jazz NJLP 8247 US / Recorded in June 28, 1960 at Rudy Van Gelder's Studio
Bass – Sam Jones
Clarinet [Bass] – Eric Dolphy
Drums – Arthur Taylor
Flute – Eric Dolphy, Ken McIntyre
Piano – Walter Bishop, Jr.
Saxophone [Alto] – Eric Dolphy, Ken McIntyre
A1 Lautir
A2 Curtsy
A3 Geo's Tune
A4 They All Laughed
B1 Head Shakin'
B2 Dianna
New Jazz NJLP 8247 US / Recorded in June 28, 1960 at Rudy Van Gelder's Studio
Bass – Sam Jones
Clarinet [Bass] – Eric Dolphy
Drums – Arthur Taylor
Flute – Eric Dolphy, Ken McIntyre
Piano – Walter Bishop, Jr.
Saxophone [Alto] – Eric Dolphy, Ken McIntyre
A1 Lautir
A2 Curtsy
A3 Geo's Tune
A4 They All Laughed
B1 Head Shakin'
B2 Dianna
En cette année 1960, Eric Dolphy passe d’une session à l’autre, enregistrant beaucoup. Il est très sollicité. Outward Bond a reçu un bon accueil de la part de la critique et du milieu du Jazz. Son style n’y est pas encore affirmé, son modernisme est mis en sourdine, bien qu’il soit catalogué parmi les novateurs. Il enregistre avec Oliver Nelson, puis avec Ken McIntyre ce « Looking ahead » dont il est question maintenant. Bien que cet album sera plus tard réédité sous le nom d’Eric Dolphy, pour d’évidentes raisons commerciales, c’est bien Ken McIntyre le leader et maître du projet, d’ailleurs, il a composé tous les titres mis à part la reprise.
Ken McIntyre est très influencé par Ornette Coleman, c’est un multi-instrumentiste émérite qui n’a rien à envier à Eric Dolphy pour ce qui est de la maîtrise technique. Il a beaucoup écouté Charlie Parker, mais a essayé de développer son propre style et de s’en démarquer, cette affirmation de sa personnalité ne lui a pas rendu service, vite jugé par des musiciens ou des critiques qui ne voient alors que par qu’en fonction du seul Charlie Parker, cependant sa grande culture musicale lui ouvrira les portes de l’écurie « Prestige ». Il connaissait Eric Dolphy et l’avait déjà rencontré, c’est donc avec enthousiasme qu’il accepte la proposition de Prestige de faire un album avec ce sideman qu’il apprécie.
Pour l’auditeur cet album possède par ailleurs une saveur ludique intéressante. A l’écoute ici, il n’est pas suffisant de distinguer l’alto du ténor ou du soprano, les deux musiciens jouant tous les deux à la fois de la flûte et du saxophone alto, il faudra à l’aide des sonorités, du timbre et du style de chaque musicien, définir lequel est en train d’exécuter un solo. Ceci dit, c’est amusant et pas trop difficile, chacun ayant sa personnalité propre.
Lautir ouvre l’album, le thème est joué par les deux saxophonistes en même temps et c’est Ken McIntyre, en bon leader qui prend le premier solo, tout en souplesse et légèreté. Sur le canal droit Dolphy lui répond à la flûte, puis c’est au tour de Walter Bishop, Jr. au milieu du spectre sonore d’exécuter un solo de piano, retour du thème et la pièce est déjà terminée.
Curtsy est également joué sur tempo rapide, et même vif. Le premier solo tout en souplesse avec des montées et des descentes rapides de l’aigu vers le grave est signé McIntyre qui joue donc à gauche, plus ramassé, avec une attaque plus franche et dans un style plus dur, Dolphy répond à droite, les deux altos conversent ainsi, sous la forme du dialogue, en de phases brèves de plus en plus tendues. Walter Bishop, dans un style bop très affirmé y va de son solo, plus âgé que ses protagonistes il fait son retour sur l’avant de la scène, après avoir connu une période d’éclipse.
Geo's Tune a été écrit pour accompagner un danseur, c’est donc à nouveau un titre au tempo très vif, McIntyre s’emploie à imiter des rires pendant son solo, ces rires, explique t-il, ont été ajoutés par lui comme la marque d’une auto-censure de son propre style, sans doute pour se conforter au formalisme ambiant. Dolphy relance ensuite
They All Laughed est la seule reprise de l’album, signée George et Ira Gershwin. C’est une ballade jouée sur un tempo moyen, sur laquelle Dolphy se montre lyrique et attentif. Arthur Taylor aux drums, celui qui est surnommé « Mr Cool » assure le tempo au service de ses partenaires, avec le relâchement que laisse pressentir son surnom.
Head Shakin' est un blues avec un groove assez rapide, la section rythmique se montre très à l’aise, Sam Jones à la basse se montre très précieux, il s’est imposé il y a peu aux côtés de Cannonball Adderley et il assure une énorme assise rythmique tout en ouvrant son jeu aux explorations plus complexes, Walter Bishop n’a pas de mal à y puiser son inspiration. Eric Dolphy joue à l’alto un très beau solo puisé dans le blues, suivi par le leader à la flûte, qui s’exprime avec douceur, dans un style apaisé et coulé.
Dianna, écrit en 55, voit se dessiner un duo surprenant de Mc Intyre à la flûte et de Dolphy à la clarinette basse. C’est peut-être le plus beau morceau de l’album, McIntyre est tout en retenue, fragile et champêtre tandis que Dolphy se montre émouvant, rempli d’une ferveur contenue.
Un bel album optimiste, à redécouvrir.
Ken McIntyre est très influencé par Ornette Coleman, c’est un multi-instrumentiste émérite qui n’a rien à envier à Eric Dolphy pour ce qui est de la maîtrise technique. Il a beaucoup écouté Charlie Parker, mais a essayé de développer son propre style et de s’en démarquer, cette affirmation de sa personnalité ne lui a pas rendu service, vite jugé par des musiciens ou des critiques qui ne voient alors que par qu’en fonction du seul Charlie Parker, cependant sa grande culture musicale lui ouvrira les portes de l’écurie « Prestige ». Il connaissait Eric Dolphy et l’avait déjà rencontré, c’est donc avec enthousiasme qu’il accepte la proposition de Prestige de faire un album avec ce sideman qu’il apprécie.
Pour l’auditeur cet album possède par ailleurs une saveur ludique intéressante. A l’écoute ici, il n’est pas suffisant de distinguer l’alto du ténor ou du soprano, les deux musiciens jouant tous les deux à la fois de la flûte et du saxophone alto, il faudra à l’aide des sonorités, du timbre et du style de chaque musicien, définir lequel est en train d’exécuter un solo. Ceci dit, c’est amusant et pas trop difficile, chacun ayant sa personnalité propre.
Lautir ouvre l’album, le thème est joué par les deux saxophonistes en même temps et c’est Ken McIntyre, en bon leader qui prend le premier solo, tout en souplesse et légèreté. Sur le canal droit Dolphy lui répond à la flûte, puis c’est au tour de Walter Bishop, Jr. au milieu du spectre sonore d’exécuter un solo de piano, retour du thème et la pièce est déjà terminée.
Curtsy est également joué sur tempo rapide, et même vif. Le premier solo tout en souplesse avec des montées et des descentes rapides de l’aigu vers le grave est signé McIntyre qui joue donc à gauche, plus ramassé, avec une attaque plus franche et dans un style plus dur, Dolphy répond à droite, les deux altos conversent ainsi, sous la forme du dialogue, en de phases brèves de plus en plus tendues. Walter Bishop, dans un style bop très affirmé y va de son solo, plus âgé que ses protagonistes il fait son retour sur l’avant de la scène, après avoir connu une période d’éclipse.
Geo's Tune a été écrit pour accompagner un danseur, c’est donc à nouveau un titre au tempo très vif, McIntyre s’emploie à imiter des rires pendant son solo, ces rires, explique t-il, ont été ajoutés par lui comme la marque d’une auto-censure de son propre style, sans doute pour se conforter au formalisme ambiant. Dolphy relance ensuite
They All Laughed est la seule reprise de l’album, signée George et Ira Gershwin. C’est une ballade jouée sur un tempo moyen, sur laquelle Dolphy se montre lyrique et attentif. Arthur Taylor aux drums, celui qui est surnommé « Mr Cool » assure le tempo au service de ses partenaires, avec le relâchement que laisse pressentir son surnom.
Head Shakin' est un blues avec un groove assez rapide, la section rythmique se montre très à l’aise, Sam Jones à la basse se montre très précieux, il s’est imposé il y a peu aux côtés de Cannonball Adderley et il assure une énorme assise rythmique tout en ouvrant son jeu aux explorations plus complexes, Walter Bishop n’a pas de mal à y puiser son inspiration. Eric Dolphy joue à l’alto un très beau solo puisé dans le blues, suivi par le leader à la flûte, qui s’exprime avec douceur, dans un style apaisé et coulé.
Dianna, écrit en 55, voit se dessiner un duo surprenant de Mc Intyre à la flûte et de Dolphy à la clarinette basse. C’est peut-être le plus beau morceau de l’album, McIntyre est tout en retenue, fragile et champêtre tandis que Dolphy se montre émouvant, rempli d’une ferveur contenue.
Un bel album optimiste, à redécouvrir.
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
Re: Ken McIntyre With Eric Dolphy: Looking Ahead (1961)
Pas réécouté depuis quelques temps... mais j'en garde un excellent souvenir. Au passage, merci pour tes chroniques : elles nous invitent vraiment à réécouter tous ces superbes albums.
Re: Ken McIntyre With Eric Dolphy: Looking Ahead (1961)
Oui, c'est un bel album, pas parmi les plus connus mais il tient bien son rang. Merci pour tes encouragements!
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
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