Albert Ayler : Something different !!!!!! / The first recordings (1962)
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Albert Ayler : Something different !!!!!! / The first recordings (1962)
Something different / The first recordings (1963)
A I'll Remember April 17:41 B1 Rollins' Tune 7:09 B2 Tune Up 5:33 B3 Free 9:47
Bass – Torbjörn Hultcrantz
Drums – Sune Spångberg
Tenor Saxophone – Albert Ayler
Producer – Bengt Nordström
Recorded on October 25, 1962 in Stockholm. (Bird Notes – BNLp 1)
A I'll Remember April 17:41 B1 Rollins' Tune 7:09 B2 Tune Up 5:33 B3 Free 9:47
Bass – Torbjörn Hultcrantz
Drums – Sune Spångberg
Tenor Saxophone – Albert Ayler
Producer – Bengt Nordström
Recorded on October 25, 1962 in Stockholm. (Bird Notes – BNLp 1)
« Je suis allé en Suède et c’est là que j’ai commencé à faire quelque chose de tout à fait différent. Des gens m’ont dit que c’était beau. Je demandais si c’était vrai et ils me répondaient : « Ce que vous sentez c’est vraiment très beau ! » Je me suis dis : « Tiens, là, j’ai peut être quelque chose… » […] « Ailleurs, lorsque je jouais, il arrivait que des gens disent que c’était mauvais et cela me faisait pleurer car ce que je jouais, c’était vraiment ce que je sentais ».
Albert Ayler
Ces enregistrements représentent donc les premières traces conséquentes d’Albert Ayler en concert. Cet événement s’est déroulé dans un club de Stockholm en 1962. Certes ce n’était pas en vue d’une publication phonographique, mais ce témoignage, malgré ses défauts, est tout à fait précieux pour apprécier la trajectoire de l’Esprit Saint. Évacuons d’abord l’aspect technique de la restitution sonore qui souffre de quelques défauts, ce n’est pas une catastrophe, ce qui est perdu en qualité est gagné en authenticité, mais on l’aura compris, on est assez loin de la sonorité des disques ECM…
En cette période Albert a pleine conscience de l’étrangeté de son art mais il sait aussi d’où il vient, il connaît la tradition du jazz, plus jeune il allait écouter Illinois Jacquet et s’intéressait beaucoup à Thelonious Monk dont il a énormément écouté et apprécié la musique. Il n’y a donc rien d’étonnant au classicisme de son répertoire sur ces enregistrements en public. D’ailleurs l’album débute par un standard, I’ll remember April qui occupe à lui seul la première face de l’album, puis il interprète sa version de Rollins' Tune, une composition du ténor très en vogue alors, et influence indéniable de notre saxophoniste. Il rend hommage également à Miles Davis puis improvise sur une compo qu’il nomme Free, unique contribution originale d’Albert Ayler.
Pourtant, d’originalité il n’en manquera pas dans l’interprétation. Peu de temps après le commencement de l’album, vers une minute quarante on entend une voix scander « Off ! off ! », ce qui en dit long sur la difficulté qu’a eu Albert Ayler à imposer sa musique, même loin de ses terres, même en territoire choisi. Comme à son habitude, il expose le thème avec une certaine fidélité, mais pas en porte- étendard, comme il le fera plus tard avec des airs de fanfare ou de marches martiales, ici il « joue » même avec le thème, le ralentissant à l’excès comme pour s’en détacher, osant même le déformer à la fin de l’exposé. Son phrasé est, pendant de courtes phases, très rollinsien, du colosse il en approche le phrasé et le gros son, puis, consciencieusement, il découd la mélodie avec un entrain certain. La référence à Rollins est récurrente, comme si l’ombre du géant emplissait alors le jeu d’Ayler, ce n’est que dans les passages les plus free qu’Ayler commence à exister, comme s’il s’affirmait dans le cri, la répétition, les couinements et un certain irrespect taquin … La section rythmique assure sans audace, offrant un accompagnement très carré et très lâche à la fois, comme empêtrée dans une sorte d’élasticité, assurant comme elle peut avec lourdeur et académisme, ce qui ne semble pas déstabiliser notre saxophoniste qui nous offre une belle vision du standard balançant sans cesse entre plainte, colère et tendresse.
La reprise de Rollins débute par un très respectueux exposé du thème, comme en hommage à son auteur, ce qui n’empêche pas quelques audaces dans le solo qui s’échappe des règles harmoniques, gravissant les audaces par palier, contrastant avec la sérénité de la rythmique qui reste imperturbable, figée dans une sorte d’éternité.
Sur Tune up Albert joue un solo nerveux et inspiré, la section rythmique fait ce qu’elle peut pour suivre, se montrant vive et trépidante. Le solo d’Albert explose, telle une boule d’énergie, l’on entrevoit assez bien les choix artistiques qui prévaudront dans le futur, tant ils sont déjà ici présents, en filigrane.
Free est donc signé par notre saxophoniste et ne vole pas son titre, il s’agit en effet d’une longue improvisation tortueuse, pleine d’arabesques. Le son peut sembler fluet et ténu quand on le compare à l’énorme vibrato qui sera sa signature un peu plus tard, même sans amplification. Superbe cependant.
Un enregistrement historique de notre estimé saxophoniste, un témoignage important mais malgré tout secondaire, avant tout pour les curieux.
Albert Ayler
Ces enregistrements représentent donc les premières traces conséquentes d’Albert Ayler en concert. Cet événement s’est déroulé dans un club de Stockholm en 1962. Certes ce n’était pas en vue d’une publication phonographique, mais ce témoignage, malgré ses défauts, est tout à fait précieux pour apprécier la trajectoire de l’Esprit Saint. Évacuons d’abord l’aspect technique de la restitution sonore qui souffre de quelques défauts, ce n’est pas une catastrophe, ce qui est perdu en qualité est gagné en authenticité, mais on l’aura compris, on est assez loin de la sonorité des disques ECM…
En cette période Albert a pleine conscience de l’étrangeté de son art mais il sait aussi d’où il vient, il connaît la tradition du jazz, plus jeune il allait écouter Illinois Jacquet et s’intéressait beaucoup à Thelonious Monk dont il a énormément écouté et apprécié la musique. Il n’y a donc rien d’étonnant au classicisme de son répertoire sur ces enregistrements en public. D’ailleurs l’album débute par un standard, I’ll remember April qui occupe à lui seul la première face de l’album, puis il interprète sa version de Rollins' Tune, une composition du ténor très en vogue alors, et influence indéniable de notre saxophoniste. Il rend hommage également à Miles Davis puis improvise sur une compo qu’il nomme Free, unique contribution originale d’Albert Ayler.
Pourtant, d’originalité il n’en manquera pas dans l’interprétation. Peu de temps après le commencement de l’album, vers une minute quarante on entend une voix scander « Off ! off ! », ce qui en dit long sur la difficulté qu’a eu Albert Ayler à imposer sa musique, même loin de ses terres, même en territoire choisi. Comme à son habitude, il expose le thème avec une certaine fidélité, mais pas en porte- étendard, comme il le fera plus tard avec des airs de fanfare ou de marches martiales, ici il « joue » même avec le thème, le ralentissant à l’excès comme pour s’en détacher, osant même le déformer à la fin de l’exposé. Son phrasé est, pendant de courtes phases, très rollinsien, du colosse il en approche le phrasé et le gros son, puis, consciencieusement, il découd la mélodie avec un entrain certain. La référence à Rollins est récurrente, comme si l’ombre du géant emplissait alors le jeu d’Ayler, ce n’est que dans les passages les plus free qu’Ayler commence à exister, comme s’il s’affirmait dans le cri, la répétition, les couinements et un certain irrespect taquin … La section rythmique assure sans audace, offrant un accompagnement très carré et très lâche à la fois, comme empêtrée dans une sorte d’élasticité, assurant comme elle peut avec lourdeur et académisme, ce qui ne semble pas déstabiliser notre saxophoniste qui nous offre une belle vision du standard balançant sans cesse entre plainte, colère et tendresse.
La reprise de Rollins débute par un très respectueux exposé du thème, comme en hommage à son auteur, ce qui n’empêche pas quelques audaces dans le solo qui s’échappe des règles harmoniques, gravissant les audaces par palier, contrastant avec la sérénité de la rythmique qui reste imperturbable, figée dans une sorte d’éternité.
Sur Tune up Albert joue un solo nerveux et inspiré, la section rythmique fait ce qu’elle peut pour suivre, se montrant vive et trépidante. Le solo d’Albert explose, telle une boule d’énergie, l’on entrevoit assez bien les choix artistiques qui prévaudront dans le futur, tant ils sont déjà ici présents, en filigrane.
Free est donc signé par notre saxophoniste et ne vole pas son titre, il s’agit en effet d’une longue improvisation tortueuse, pleine d’arabesques. Le son peut sembler fluet et ténu quand on le compare à l’énorme vibrato qui sera sa signature un peu plus tard, même sans amplification. Superbe cependant.
Un enregistrement historique de notre estimé saxophoniste, un témoignage important mais malgré tout secondaire, avant tout pour les curieux.
Dernière édition par Sony'r le 19.04.13 12:23, édité 1 fois
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
Re: Albert Ayler : Something different !!!!!! / The first recordings (1962)
Celui-là ne me dit rien !
Des infos sur la date de la première publication de l'album ?
Des infos sur la date de la première publication de l'album ?
Re: Albert Ayler : Something different !!!!!! / The first recordings (1962)
Tout est là, il existe un vol.2 mais je n'ai pas pu mettre la main dessus (la réédition suffira...):
http://matsgus.com/discaholic_corner/?p=963
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Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
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