George Harrison : Living In The Material World (1973)
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George Harrison : Living In The Material World (1973)
George Harrison : Living In The Material World (1973)
Face 1
1. Give Me Love (Give Me Peace on Earth) - 3:32
2. Sue Me, Sue You Blues - 4:43
3. The Light That Has Lighted The World - 3:28
4. Don't Let Me Wait Too Long - 2:54
5. Who Can See It - 3:49
6. Living In The Material World - 5:27
Face 2
1. The Lord Loves The One (That Loves The Lord) 4:32
2. Be Here Now 4:07
3. Try Some Buy Some 4:06
4. The Day the World Gets 'Round 2:50
5. That Is All 3:40
Paru en 1973, ce deuxième album studio de George Harrison après les Beatles (en fait son cinquième travail en solo) était très attendu après le triomphe de "All Things Must Pass" (1970)et "The Concert For Bangla Desh" (1971). Le moins qu'on puisse en dire est que la critique fut totalement désorientée à sa sortie, et a eu la réaction négative que l'on sait. Elle attendait un disque de rock, et George a publié un album de chansons, avec des arrangements à dominante acoustique pour la plupart, où les thèmes abordés, tout à fait en accord avec les préoccupations qui étaient siennes à l'époque, ne pouvaient que rencontrer que l'incompréhension d'une presse rock peu encline à accepter ce type de revirement artistique (Quelques années auparavant, Dylan s'était fait descendre, c'est bien connu, pour avoir électrifié sa musique ! The times they are a-changin'...).
Ceci étant posé, George Harrison étant parti pour un monde plus spirituel, il nous reste ses disques, à commencer par celui qui nous intéresse aujourd'hui. Et quel disque ! Une écoute plus approfondie révèle une écriture des plus subtiles, particulièrement exigeante ainsi que des arrangements extrêmement rigoureux, montrant ainsi un rôle qui pouvait ne pas apparaître clairement chez les Beatles, cette façon de placer chaque instrument, chaque partie de manière à ce que chaque chanson soit mise au mieux en valeur.
Par ailleurs, au-delà d'une production qui est au-delà de toute critique, faisant la part belle aux guitares acoustiques comme on l'a vu plus haut, c'est bien l'album fondateur de George Harrison, au-delà d'un "All Things Must Pass" qui fera davantage figure d'OVNI dans sa discographie. Le style très personnel de guitare slide qui sera une de ses marques de fabrique durant le reste de sa carrière y est clairement exposé, et où il se révèle remarquable de bout en bout.
"Give Me Love (Give Me Peace On Earth)", le titre d'ouverture, était aussi le 45t (n°1 quand même). Un bijou d'écriture, avec une progression d'accords d'une subtilité rare, et où la profession de foi de George Harrison est exprimée avec courage. "Sue Me, Sue You Blues" est beaucoup plus terre à terre, où il expose clairement l'amertume qu'avaient entraîné ses démêlés juridiques avec ses anciens compagnons de route. Un titre où le dobro n'égale en inspiration que la fabuleuse partie de batterie de Jim Keltner. "The Light That Has Lighted The World" propose quant à elle le piano magnifiquement inspiré de Nicky Hopkins. Le temps d'affirmer sa différence est d'expliquer que si son public n'était pas capable de comprendre que le gamin qu'il était au début des Beatles était devenu un adulte avec ses préoccupations spirituelles, ce n'était plus de son ressort et que c'était à lui de tailler sa route... pas le meilleur moyen non plus de s'attirer les faveurs dudit public. Une très belle mélodie.
"Don't Let Me Wait Too Long" est une ballade beaucoup plus légère (et à mon sens le titre le plus faible de cette première face), qui en même temps est un air facile à retenir et joliment interprété. Toujours ces belles guitares acoustiques...
Beaucoup plus grave, "Who Can See It" reprend les choses là où les avait laissées "The Light That Has...". Les nombreuses modulations d'accords en faisaient un titre à l'interprétation particulièrement délicate. Une ferveur dans la voix qu'on aurait souhaité entendre plus souvent. Une écriture ambitieuse à laquelle convenait bien cet arrangement assez élaboré (Phil Spector, absent ici, aurait apprécié...).
"Living In The Material World" clot la "première face" (même si cette notion n'a plus le même sens avec le CD !). Une écriture moins idiosyncrasique que pour d'autres titres, mais un arrangement et une interprétation en tous points remarquables, le solo de slide central en tête. On peut aussi parler des tablas de Zakir Hussein ou du sax de Jim Horn... Une affirmation supplémentaire des nouvelles orientations qu'il comptait faire prendre à son existence, et au sein desquelles les Beatles n'avaient plus vraiment leur place - c'est dit on ne peut plus explicitement. Une autre façon de s'attirer les foudres des critiques ET du public !
La seconde face du 33t ouvre avec "The Lord Loves The One (That Loves The Lord)" dont la principale qualité reste encore l'interprétation avec ce subtile mélange de guitares et de cuivres, ainsi que le superbe solo final. Pour le reste, le propos de la chanson est un peu redondant par rapport à d'autres titres, et exprimé de manière pas forcément aussi habile...
"Be Here Now" est une nouvelle perle acoustique, tout en subtilité, une réflexion sur la vie d'une grande profondeur. "Try Some Buy Some", récemment repris par David Bowie, est la seule contribution de Phil Spector sur cet album. Moins imposant que sur "All Things..", l'arrangement, superbe, est tout à fait cohérent avec le reste de l'album. Un texte assez énigmatique, qui pourrait vaguement évoquer un dialogue de deal, mais cela semblerait tellement hors sujet ici que son sens profond est certainement à chercher ailleurs.
"The Day The World Gets 'Round", un autre appel de George à l'humanité pour qu'elle s'unisse un peu plus, avec une vérité et une spiritualité touchante. Le chant est poignant. Encore une magnifique composition. "That Is All" clot majestueusement l'album, avec une voix toujours aussi poignante. Le chorus de guitare central a beau être (trop ?) court, il ne constitue pas moins un des points culminants de l'album. Un sommet.
Au final, un album pour le moins difficile, sur lequel il faut se pencher de la manière la plus attentive, seule façon de pouvoir l'appréhender et l'apprécier à sa juste valeur. Un des meilleurs albums studio jamais enregistrés par un ex-Beatle, à classer juste derrière (?) son "All Things Must Pass" et "Plastic Ono Band" et "Imagine" de John Lennon. Un album à redécouvrir pour qui veut s'en donner la peine.
Face 1
1. Give Me Love (Give Me Peace on Earth) - 3:32
2. Sue Me, Sue You Blues - 4:43
3. The Light That Has Lighted The World - 3:28
4. Don't Let Me Wait Too Long - 2:54
5. Who Can See It - 3:49
6. Living In The Material World - 5:27
Face 2
1. The Lord Loves The One (That Loves The Lord) 4:32
2. Be Here Now 4:07
3. Try Some Buy Some 4:06
4. The Day the World Gets 'Round 2:50
5. That Is All 3:40
Paru en 1973, ce deuxième album studio de George Harrison après les Beatles (en fait son cinquième travail en solo) était très attendu après le triomphe de "All Things Must Pass" (1970)et "The Concert For Bangla Desh" (1971). Le moins qu'on puisse en dire est que la critique fut totalement désorientée à sa sortie, et a eu la réaction négative que l'on sait. Elle attendait un disque de rock, et George a publié un album de chansons, avec des arrangements à dominante acoustique pour la plupart, où les thèmes abordés, tout à fait en accord avec les préoccupations qui étaient siennes à l'époque, ne pouvaient que rencontrer que l'incompréhension d'une presse rock peu encline à accepter ce type de revirement artistique (Quelques années auparavant, Dylan s'était fait descendre, c'est bien connu, pour avoir électrifié sa musique ! The times they are a-changin'...).
Ceci étant posé, George Harrison étant parti pour un monde plus spirituel, il nous reste ses disques, à commencer par celui qui nous intéresse aujourd'hui. Et quel disque ! Une écoute plus approfondie révèle une écriture des plus subtiles, particulièrement exigeante ainsi que des arrangements extrêmement rigoureux, montrant ainsi un rôle qui pouvait ne pas apparaître clairement chez les Beatles, cette façon de placer chaque instrument, chaque partie de manière à ce que chaque chanson soit mise au mieux en valeur.
Par ailleurs, au-delà d'une production qui est au-delà de toute critique, faisant la part belle aux guitares acoustiques comme on l'a vu plus haut, c'est bien l'album fondateur de George Harrison, au-delà d'un "All Things Must Pass" qui fera davantage figure d'OVNI dans sa discographie. Le style très personnel de guitare slide qui sera une de ses marques de fabrique durant le reste de sa carrière y est clairement exposé, et où il se révèle remarquable de bout en bout.
"Give Me Love (Give Me Peace On Earth)", le titre d'ouverture, était aussi le 45t (n°1 quand même). Un bijou d'écriture, avec une progression d'accords d'une subtilité rare, et où la profession de foi de George Harrison est exprimée avec courage. "Sue Me, Sue You Blues" est beaucoup plus terre à terre, où il expose clairement l'amertume qu'avaient entraîné ses démêlés juridiques avec ses anciens compagnons de route. Un titre où le dobro n'égale en inspiration que la fabuleuse partie de batterie de Jim Keltner. "The Light That Has Lighted The World" propose quant à elle le piano magnifiquement inspiré de Nicky Hopkins. Le temps d'affirmer sa différence est d'expliquer que si son public n'était pas capable de comprendre que le gamin qu'il était au début des Beatles était devenu un adulte avec ses préoccupations spirituelles, ce n'était plus de son ressort et que c'était à lui de tailler sa route... pas le meilleur moyen non plus de s'attirer les faveurs dudit public. Une très belle mélodie.
"Don't Let Me Wait Too Long" est une ballade beaucoup plus légère (et à mon sens le titre le plus faible de cette première face), qui en même temps est un air facile à retenir et joliment interprété. Toujours ces belles guitares acoustiques...
Beaucoup plus grave, "Who Can See It" reprend les choses là où les avait laissées "The Light That Has...". Les nombreuses modulations d'accords en faisaient un titre à l'interprétation particulièrement délicate. Une ferveur dans la voix qu'on aurait souhaité entendre plus souvent. Une écriture ambitieuse à laquelle convenait bien cet arrangement assez élaboré (Phil Spector, absent ici, aurait apprécié...).
"Living In The Material World" clot la "première face" (même si cette notion n'a plus le même sens avec le CD !). Une écriture moins idiosyncrasique que pour d'autres titres, mais un arrangement et une interprétation en tous points remarquables, le solo de slide central en tête. On peut aussi parler des tablas de Zakir Hussein ou du sax de Jim Horn... Une affirmation supplémentaire des nouvelles orientations qu'il comptait faire prendre à son existence, et au sein desquelles les Beatles n'avaient plus vraiment leur place - c'est dit on ne peut plus explicitement. Une autre façon de s'attirer les foudres des critiques ET du public !
La seconde face du 33t ouvre avec "The Lord Loves The One (That Loves The Lord)" dont la principale qualité reste encore l'interprétation avec ce subtile mélange de guitares et de cuivres, ainsi que le superbe solo final. Pour le reste, le propos de la chanson est un peu redondant par rapport à d'autres titres, et exprimé de manière pas forcément aussi habile...
"Be Here Now" est une nouvelle perle acoustique, tout en subtilité, une réflexion sur la vie d'une grande profondeur. "Try Some Buy Some", récemment repris par David Bowie, est la seule contribution de Phil Spector sur cet album. Moins imposant que sur "All Things..", l'arrangement, superbe, est tout à fait cohérent avec le reste de l'album. Un texte assez énigmatique, qui pourrait vaguement évoquer un dialogue de deal, mais cela semblerait tellement hors sujet ici que son sens profond est certainement à chercher ailleurs.
"The Day The World Gets 'Round", un autre appel de George à l'humanité pour qu'elle s'unisse un peu plus, avec une vérité et une spiritualité touchante. Le chant est poignant. Encore une magnifique composition. "That Is All" clot majestueusement l'album, avec une voix toujours aussi poignante. Le chorus de guitare central a beau être (trop ?) court, il ne constitue pas moins un des points culminants de l'album. Un sommet.
Au final, un album pour le moins difficile, sur lequel il faut se pencher de la manière la plus attentive, seule façon de pouvoir l'appréhender et l'apprécier à sa juste valeur. Un des meilleurs albums studio jamais enregistrés par un ex-Beatle, à classer juste derrière (?) son "All Things Must Pass" et "Plastic Ono Band" et "Imagine" de John Lennon. Un album à redécouvrir pour qui veut s'en donner la peine.
Dernière édition par Rising Sun le 25.04.08 15:34, édité 1 fois
Re: George Harrison : Living In The Material World (1973)
Je connaissais très mal cet album, et je m'y suis remis avec ta superbe chronique. Mais je n'accroche décidément pas !
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: George Harrison : Living In The Material World (1973)
Excellente chronique!
Après "décantage" d'au moins 15 ans, la réécoute de cet album m'a été très agréable! Le titre le plus faible de la face 1 pour Rising Sun ( "Don't let me wait too long" ) est juste mon préféré….Comme quoi !! Viennent ensuite "Give me love", puis à égalité : "The light that has lighted the world","Who can see it","The lord loves the one", et "The day the world gets round".
Après "décantage" d'au moins 15 ans, la réécoute de cet album m'a été très agréable! Le titre le plus faible de la face 1 pour Rising Sun ( "Don't let me wait too long" ) est juste mon préféré….Comme quoi !! Viennent ensuite "Give me love", puis à égalité : "The light that has lighted the world","Who can see it","The lord loves the one", et "The day the world gets round".
nowhereman54- Messages : 3
Date d'inscription : 17/08/2018
Re: George Harrison : Living In The Material World (1973)
Avec le recul : l'un des meilleurs albums solo de l'un des Fab 4.
Le meilleur Harrison après All Things Must Pass pour ma part.
Le meilleur Harrison après All Things Must Pass pour ma part.
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