Sonate pour piano de PROKOFIEV
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Sonate pour piano de PROKOFIEV
Sonate pour piano n°7 de prokofiev (3eme mv), pour info composée en 1939.
https://www.youtube.com/watch?v=Azo68LgdqTQ
Je croyais que la dimension percussive du piano avait été découverte par le jazz.. Du moins ce que j'avais lu. Plus je connais la musique classique, plus je pense que cette assertion est fausse. Jugez en!
Pour ma part, je crois que le redécouverte du phénomène percussif en musique est une aventure de la musique occidentale du 20eme siècle, dans son ensemble, je veux dire européenne aussi bien qu'américaine, classique autant que jazz. Ce morceau parmi d'autres, me fait penser que le jazz n'est pas un ovni du "peuple noir" en terre d'occident, comme le tout un chacun le suppose, mais bien une musique de la modernité occidentale à part entière.
Je ne suis pas assez informé sur le sujet mais il me semble par exemple que Miles Davis était un fin connaisseur de la musique classique de son époque. J'ai l'impression que la cloison hermétique entre le jazz et le classique n'existe que chez les auditeurs et les critiques, beaucoup moins chez les musiciens. L'étude des liens, inspirations réciproques entre ces deux musiques apporterai certainement à la compréhension de chacunes, mais il semble que ce domaine est délaissé de la littérature musicale. Dommage!
https://www.youtube.com/watch?v=Azo68LgdqTQ
Je croyais que la dimension percussive du piano avait été découverte par le jazz.. Du moins ce que j'avais lu. Plus je connais la musique classique, plus je pense que cette assertion est fausse. Jugez en!
Pour ma part, je crois que le redécouverte du phénomène percussif en musique est une aventure de la musique occidentale du 20eme siècle, dans son ensemble, je veux dire européenne aussi bien qu'américaine, classique autant que jazz. Ce morceau parmi d'autres, me fait penser que le jazz n'est pas un ovni du "peuple noir" en terre d'occident, comme le tout un chacun le suppose, mais bien une musique de la modernité occidentale à part entière.
Je ne suis pas assez informé sur le sujet mais il me semble par exemple que Miles Davis était un fin connaisseur de la musique classique de son époque. J'ai l'impression que la cloison hermétique entre le jazz et le classique n'existe que chez les auditeurs et les critiques, beaucoup moins chez les musiciens. L'étude des liens, inspirations réciproques entre ces deux musiques apporterai certainement à la compréhension de chacunes, mais il semble que ce domaine est délaissé de la littérature musicale. Dommage!
joy of a toy- Messages : 40
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Tout dépend ce qu'on entend par rythme. Il en existe de nombreuses conceptions, dont certaines sont propres au jazz il me semble. Mais Stravinski n'a pas attendu d'écouter du jazz pour écrire des pièces fascinantes d'un point de vue rythmique.
Après, dans les polyrythmies de la musique contemporaine, il y a à boire et à manger non ?
Après, dans les polyrythmies de la musique contemporaine, il y a à boire et à manger non ?
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
L'approfondissement de l'aspect rythmique de la musique me semble plus présent dans la musique contemporaine (avec Stravinski ou Varèse par exemple) que dans la musique classique, où cette dimension demeure en occident relativement peu explorée. C'est souvent inluencés par des musiques populaires ou exotiques (folkoriques au sens large) que les compositeurs occidentaux se sont intéressés plus attentivement aux rythmes et à leurs enchevêtrements. Cet aspect de la musique est souvent beaucoup plus riche en Afrique ou en Asie (Inde ou Indonésie notamment).
De plus, je pense que la complexité rythmique du jazz (où le rubato est approfondi à l'extrème) est assez différente de celle que l'on retrouve dans la musique contemporaine (beaucoup plus rigide en général). Il est très difficile de ne pas rattacher le swing au jazz et cette caractéristique est rarement présente dans la musique contemporaine, où il est généralement fort maltraité (il y a certes des exceptions), et toujours en tant qu'emprunt.
Enfin, le piano est classiquement considéré comme une percussion (comme le balafon, le vibraphone ou le cymbalum).
De plus, je pense que la complexité rythmique du jazz (où le rubato est approfondi à l'extrème) est assez différente de celle que l'on retrouve dans la musique contemporaine (beaucoup plus rigide en général). Il est très difficile de ne pas rattacher le swing au jazz et cette caractéristique est rarement présente dans la musique contemporaine, où il est généralement fort maltraité (il y a certes des exceptions), et toujours en tant qu'emprunt.
Enfin, le piano est classiquement considéré comme une percussion (comme le balafon, le vibraphone ou le cymbalum).
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Disons que je remet un peu en cause la vision qui oppose la composition classique au jazz en tant qu'elle définit le morceau classique comme une construction ordonnée, exclusivement mélodique, et le morceau jazz comme quelque chose de plus destructuré et de foncièrement rythmique.
Le classique avait renoncé à son idéal de perfection formelle avant l'arrivée du jazz. Témoins l'oeuvre de debussy par exemple ou ce morceau de prokofiev.
Pas de lignes mélodiques chères aux compositeurs classiques traditionnels ici, mais cet aspect percussif, soit disant caractéristique du piano jazz, cette attention à la sensation physique du son, pas d'architecture globale de l'oeuvre, mais une place à une certaine spontanéité.
Ce n'est pas du jazz, la forme diffère, mais le fond n'est pas éloigné.
Le classique avait renoncé à son idéal de perfection formelle avant l'arrivée du jazz. Témoins l'oeuvre de debussy par exemple ou ce morceau de prokofiev.
Pas de lignes mélodiques chères aux compositeurs classiques traditionnels ici, mais cet aspect percussif, soit disant caractéristique du piano jazz, cette attention à la sensation physique du son, pas d'architecture globale de l'oeuvre, mais une place à une certaine spontanéité.
Ce n'est pas du jazz, la forme diffère, mais le fond n'est pas éloigné.
joy of a toy- Messages : 40
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Attention, le jazz n'est pas si récent, et son influence s'est très tôt fait sentir (George Gershwin...) !
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Certes, mais Debussy par exemple a composé des morceaux à mon sens déjà modernes dés la première décennie du 20eme. Il est évident cependant que le jazz a influencé le classique et vice versa.
Pour ma part, moi qui ne jure que par miles Davis, Oregon et mc Laughlin, j'ai été très surpris de constater combien ce morceau de prokofiev me parlait, combien je ne me sentais pas au fond en "terre étrangère".
Cela pose question.
Pour ma part, moi qui ne jure que par miles Davis, Oregon et mc Laughlin, j'ai été très surpris de constater combien ce morceau de prokofiev me parlait, combien je ne me sentais pas au fond en "terre étrangère".
Cela pose question.
joy of a toy- Messages : 40
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Il est sûr qu'Oregon et McLaughlin ont de profondes connexions avec la musique classique européenne...
Re: Sonate pour piano de PROKOFIEV
Perso l'effet de ce morceau de Prokofiev m'a éloigné d'être la première note du jazz, comme tout autre morceau de classique, par le son froid et l'ambiance glacée qui s'en dégage instantanément. Le jazz est reconnaissable dès la première note par le son chaud et l'ambiance intime. Je sens cette frontière très étanche. Même dans les disques à mi-chemin, par ex le Koln Concert de Jarret, les passages "classiques" dans cet univers jazz, aussi court qu'ils soient, sont directement identifiables.
Et sinon, à propos de la complexité rythmique du jazz, l'ouvrage que je lis sur Miles Davis (merci Ayler, j'ai eu un mal à le trouver d'ailleurs) est très instructif : la où Miles est jusqu'àu boutiste est dans l'abandon du rythme, les passages "hors-tempo". Le rubato est d'ailleurs décrit comme du non-rythme. Tony Williams est virtuose quand il est polyrythmique, en tapant "le rythme suivi par les musiciens, mais aussi tous les autres rythmes que l'on pourrait utiliser", mais il est vraiment intéressant dans les passages hors-tempo, où la section rythmique est livrée à elle même. Le rythme du jazz ne se limite donc ni au swing ni à la polyrythmie.
Et sinon, à propos de la complexité rythmique du jazz, l'ouvrage que je lis sur Miles Davis (merci Ayler, j'ai eu un mal à le trouver d'ailleurs) est très instructif : la où Miles est jusqu'àu boutiste est dans l'abandon du rythme, les passages "hors-tempo". Le rubato est d'ailleurs décrit comme du non-rythme. Tony Williams est virtuose quand il est polyrythmique, en tapant "le rythme suivi par les musiciens, mais aussi tous les autres rythmes que l'on pourrait utiliser", mais il est vraiment intéressant dans les passages hors-tempo, où la section rythmique est livrée à elle même. Le rythme du jazz ne se limite donc ni au swing ni à la polyrythmie.
WillieBrown- Messages : 24
Date d'inscription : 10/01/2010
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