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Summun, Bukmun, Umyun (1970)

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Summun, Bukmun, Umyun (1970) Empty Summun, Bukmun, Umyun (1970)

Message par Ayler 15.04.08 18:12

Summun, Bukmun, Umyun (1970)

Summun, Bukmun, Umyun (1970) Pharoahsanderssummunbuklk8

01 - Summun, Bukmun, Umyun
02 - Let Us Go Into the House of the Lord


Pharoah Sanders : ss, cow horn, tritone whistle, cowbells, wood fl, thumb piano, perc
Woody Shaw : tp, yodeling, perc
Gary Bartz : as, bells, cowbell, shakers, perc
Lonnie Liston Smith : p, cowbell, thumb piano, perc
Cecil McBee : b
Clifford Jarvis : dr
Nathaniel Bettis : bylophone, yodeling, african perc
Anthony Wiles : conga, african perc


"Summun, Bukmun, Umyun" marque une rupture avec les deux albums précédents de Pharoah à plusieurs titres. Leon Thomas, si important en 1969, ne fait plus partie de l'aventure. C'est donc un album instrumental... pourtant moins violent que les précédents. Outre le fait que Pharoah abandonne ici le ténor pour le saxophone soprano (il reviendra au ténor pour "Thembi", mais le soprano sera très présent sur les albums Impulse! qui suivront), le fait que l'on quitte les sphères du free est sans doute l'un des aspects les plus marquants de cet album. Certains apports du free jazz sont certes toujours présents (l’absence de rythme sur la seconde plage), mais l'essentiel n'y est plus : le paroxysme de la forme et le jeu au-delà de l'harmonie.

"Summun, Bukmun, Umyun" est globalement un album moins fort que les deux précédents, surtout en raison de sa première face, qui n'est pas à la hauteur de la seconde.

"Summun, Bukmun, Umyun", le titre, est typique des albums Impulse! de Pharoah Sanders : tout part de la ligne de basse. Le rythme est toutefois plus élevé que sur les précédents efforts. Malheureusement, si la formule est bien présente, la sauce ne prend pas vraiment. Le titre n'est pas raté, mais il n'a tout simplement pas la force émotionnelle des travaux précédents de Pharoah.

"Let Us Go Into The House Of The Lord" est d'un tout autre niveau. L'adaptation signée Lonnie Liston Smith de ce traditionnel sonne comme un inédit de John Coltrane. La filiation avec "Welcome" me semble évidente, mais avec un environnement plus foisonnant, et une couleur différente grâce au soprano de Pharoah.
Dès l'exposé du thème, on grimpe musicalement de deux bons crans vis-à-vis de la plage précédente. Sur un tempo libre, le lyrisme de Pharoah est parfaitement mis en valeur par le piano de Lonnie Liston Smith. Le solo de ce dernier reprend l'héritage de McCoy Tyner de la plus belle des manières : la vie transpire dans son jeu, qui ne sombre jamais dans le plagiat.
Cecil McBee sort l'archet pour son solo de contrebasse, dans la lignée de ceux de Jimmy Garrison.
Pharoah reprend le thème seul dans un premier temps, avant d'être accompagné de Woody Shaw (trompette) et de Gary Bartz (saxophone alto), qui donnent plus d'ampleur aux arrangements. Pharaoh peut alors jouer avec plus de ferveur...

L'esprit de Coltrane plane véritablement sur "Let Us Go Into The House Of The Lord". Carlos Santana et John McLaughlin ne s'y tromperont pas en reprenant la composition quelques années plus tard sur leur album commun.

Deaf, Dumb, Blind est la traduction de Summun, Bukmun, Umyun, dont le thème provient du Coran, ainsi que les notes de pochette l'expliquent :

Summun, Bukmun, Umyun (1970) 14582326bo8
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