Jimmy Reed
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Jimmy Reed
Mathis James Reed à vu le jour à Dunleight (Mississippi), le 6 septembre 1925.
Issu d’une famille nombreuse, ses parents gagne tout juste de quoi faire vivre leur neuf enfants dans une plantation.
Le jeune Jimmy s’ennuie ferme, sa seule distraction consiste à chanter le dimanche dans le chœur de l’église.
Mais le Mississippi, c’est aussi le berceau du Blues, pour fuir l’ennui et pour exprimer toute sa mélancolie, Jimmy fabrique lui-même ce qui ressemble vaguement à une guitare. Il passe le plus clair de son temps avec Eddie Taylor, né comme lui dans le Mississippi et avec qui il partage la même passion pour le blues :
« Personne ne m’a appris à jouer de la guitare. J’ai juste commencé à jouer avec une sorte de boite à cigare lorsque j’ai eu 9 ou 10 ans. Je ne faisais pas beaucoup de progrès. Mais j’ai persévéré. Eddie Taylor et moi, nous avons été élevés ensemble dans les champs de coton du Mississippi, et nous jouions de la guitare lorsque le travail dans les champs était terminé. »
Bien vite, Taylor et Reed quittent le Mississippi pour le nord. En 1940, Jimmy se retrouve à Chicago mais l’ambiance de la grande ville ne le séduit guère. Après son service militaire, il retourne donc à Dunleith puis repart à nouveau pour Gary, une cité industrielle de l’Indiana, puis reviens de nouveau pour Chicago, où il décroche un travail dans les acieries.
Dans les clubs du South Side, il se lie bientôt avec Muddy Waters, Little Walter, Sonny Boy Williamson… ; bref tout ce que la ville compte de talents. Il est alors convaincu que le blues sera son gagne pain principal :
« Je restais debout et je les écoutais, j’étais alors incapable de jouer quoi que ce soit. Puis je me suis dit : « Si ces types se produisent ici, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas faire la même chose ».
Economisant sur son maigre salaire, Jimmy Reed fait l’acquisition d’une guitare électrique et d’un amplificateur. Nuit après nuit, il s’entraîne en écoutant des 78 tours et progresse rapidement.
Maîtrisant correctement son instrument, il va écumer tous les clubs du South Side et des environs de Chicago. Il se produit avec Gary Kings, John Brim, avec Eddie Taylor qui l’a rejoint et Albert King (alors batteur)
Au début des années 50, Jimmy Reed n’est plus un débutant. En 1953, il enregistre quelques morceaux sur un magnétophone de fortune et, sa bande sous le bras décide de frapper à la porte de Chess :
« Je suis allé voir Leonard Chess. Je lui ai demandé ce qu’il pensait de la bande. Il a dit : « Oui, ça sonne plutôt bien. Mais je suis lié avec Muddy Waters, Little Walter & Howlin’ Wolf. Je ne peux plus prendre personne sous contrat. Reviens me voir plus tard ».
Or il se trouve que Jimmy Bracken assiste à l’entretien. Il compte quitter Chess pour fonder avec Vivian Carter son propre label, Vee Jay.
Parmi de nombreuses compagnies discographiques indépendantes qui ont vu le jour au début des années cinquante à Chicago, Vee jay a été la seule capable de concurrencer Chess.
Avec des artistes tels que John Lee Hooker, Memphis Slim, Big Joe Williams, Billy Boy Arnold, Rosco Gordon, Big Jay McNeely, Gene Allison et bien sur Jimmy Reed.on peut même dire que son succès rencontré a été aussi important que celui de Chess où se trouvait Muddy Waters notamment. En outre, et la précision et d'importance, Vee Jay a été le premier label dirigé par des artistes noirs !
Fondé en 1953 par Vivian Carter et Jimmy Bracken (Vee pour Vivian et Jay pour Jimmy), Vee Jay avait la même ambition que la compagnie de Phil et Léonard Chess - à savoir la promotion du blues -, cependant la plupart des grandes compagnies se tournaient vers d'autres genres, et notamment le jazz & Gospel.
Le succès, le label de Carter et Bracken n'allait pas tarder à le connaître, puisque "You Don't Have to Go" de Jimmy Reed devait faire une entrée fracassante dans les charts internationaux dès 1953, inaugurant une longue série de hits...
Mais parallèlement à son prestigieux catalogue de blues, Vee Jay avait également cherché à développer d'autres genres : le gospel devait être représenté par les Swan Silverstones et les Staples Singers, le rock'n'roll par Dee Clarket, la chanson commerciale par les Dells et Jerry Butler.
Mais aussi talentueux qu'ils aient été, ces artistes n'étaient tout de même pas en mesure de rivaliser avec les monstres sacrés du blues moderne...
En 5 ans, de juillet 1957 à mai 1963, il inscrit une douzaine de titres au Hot 100 du Billboard : "Honest I Do" (1957) - "Baby What Do You Want Me To Do" (1960) - "Bright Lights, Big City"/"Big Boss Man" (1961) et "Shame, Shame, Shame" (1964)
Sans compter tous ceux qui passent intensément sur les stations réservés aux noirs "Ain't That Loving You Baby", "You Got Me Dizzy"...
Jimmy Reed, qui à présent se produit aussi bien pour les étudiants californiens de Berkeley que pour les gens de couleur de l'Apollo Theatre à Harlem, sort un excellent 33 tours en public, "Jimmy Reed At Carnegie Hall"; qu'il faut absolument posséder dans sa discothèque si l'on est un véritable amateur de blues...
Sur scène, il s'accompagne à la guitare et à l'harmonica, à portée de sa bouche grâce à des supports fixés sur ses épaules. Ceci bien avant que Bob Dylan et Donovan en fassent autant. Il est soutenu par un second guitariste en la personne de son vieil ami Eddie Taylor et par le batteur Earl Phillips...
En 1966, Jimmy Reed quitte Vee-Jay en faillite pour Bluesway où il réalise quelques albums de moyenne qualité, à cause surtout de son amour pour le whisky.
Sources de base :
Jazz & Blues collection
La grande encyclopédie du Blues
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Jimmy Reed
C'est marrant que Vee Jay ai produit plusieurs LP soit disant "live", qui sont en réalité des enregistrements de studio, auxquels ont a ajouté du public:
"At Carnegie Hall",
"Things ain't what they used to be", Vee Jay 1095.
Un coffret Charly:
"The Vee-Jay years", Charly Red Box 9, de 6 CD, dont quelques inédits, de 1994.
"At Carnegie Hall",
"Things ain't what they used to be", Vee Jay 1095.
Un coffret Charly:
"The Vee-Jay years", Charly Red Box 9, de 6 CD, dont quelques inédits, de 1994.
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
Re: Jimmy Reed
Petit rectificatif de la bio de Bloomers...
C'est le label Chance (78 tours 1142) qui a publié le premier Jimmy Reed, mais Chance fut racheté par Vee Jay quelques temps après (54 ou 55)...
Swingtime, domicilié à Los Angeles, qui appartenait à Jack Lauderdale, un noir, fut crée en 1946...
A Chicago même, J. O. B. était dirigé par Joe Brown et "Saint Louis Jimmy" Oden, propriétaires black!
C'est le label Chance (78 tours 1142) qui a publié le premier Jimmy Reed, mais Chance fut racheté par Vee Jay quelques temps après (54 ou 55)...
Swingtime, domicilié à Los Angeles, qui appartenait à Jack Lauderdale, un noir, fut crée en 1946...
A Chicago même, J. O. B. était dirigé par Joe Brown et "Saint Louis Jimmy" Oden, propriétaires black!
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
Re: Jimmy Reed
Un grand bluesmen. C'était une erreur de ne pas avoir fait de sujet sur lui
Tiger- Messages : 2058
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 27
Localisation : 77
Re: Jimmy Reed
Ah les légendes reproduites de livres en livres...et même dans les forums!
Vee Jay "fut" le premier label dirigé (et propriété), par des artistes noires, ben non...
Aux deux exemples déjà cités, en voilà quelques autres...
Al Benson était patron de Parrot,
Dootie Williams, de même de Dootones et autres,
Roy Milton de Miltone et autres,
Bobby Robinson de Red Robin et de tant d'autres...
Combo était la propriété de Vernon "Jake" Porter,
John Dolphin, proprio et dirigeant de Recorded in Hollywood...
et ce, bien avant la création de Vee Jay à Chicago...
Sans parler de Robert "Bob" Geddins, créateur d'une multitude de petites maisons de disques, qui enregistra, entre autres, Lowell Fulson, Jimmy Mc Cracklin, Jimmy Wilson...
Vee Jay "fut" le premier label dirigé (et propriété), par des artistes noires, ben non...
Aux deux exemples déjà cités, en voilà quelques autres...
Al Benson était patron de Parrot,
Dootie Williams, de même de Dootones et autres,
Roy Milton de Miltone et autres,
Bobby Robinson de Red Robin et de tant d'autres...
Combo était la propriété de Vernon "Jake" Porter,
John Dolphin, proprio et dirigeant de Recorded in Hollywood...
et ce, bien avant la création de Vee Jay à Chicago...
Sans parler de Robert "Bob" Geddins, créateur d'une multitude de petites maisons de disques, qui enregistra, entre autres, Lowell Fulson, Jimmy Mc Cracklin, Jimmy Wilson...
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
Re: Jimmy Reed
Au regard du listing Vee Jay, comme Chess et les autres, la production fut partagée à égalité entre le blues, de doo wop, le gospel, la soul et le jazz, et ce, dès le début du catalogue...incluant à la fin d'autres tendances...
A partir de 1957 et jusqu'à la fin en 1965, la part du blues chez Vee Jay baissa beaucoup, ne restant que Jimmy Reed et John Lee Hooker en continu, malgrè quelques enregistrements de J. B. Lenoir et Memphis Slim en 1960, juste avant son installation en France...
Les autres artistes de blues enregistrés à cette époque chez Vee Jay, pour une ou deux séances, étaient en fin de carrières, et, la plus part, eurent peu de succès...Sunnyland Slim, Floyd Jones, Snooky Pryor, Billy Boy Arnold, Pee Wee Crayton, Rosco Gordon, Eddie Taylor, Big Joe Williams, Big Jay Mc Neely, J. B. Hutto (origine Chance), Elmore James (Chief)...Dailleurs, pour certains, leurs séances restèrent inédites une vingtaine d'années!
Faut-il préciser que la période dorée pour le blues, (1945- 1955), touchait à sa fin...et qu'arrivaient dans la production Chess, Sonny Boy Williamson (1955), Howlin' Wolf (1954), montant à Chicago, J. B Lenoir, venant de chez Parrot, la percée d'Eddie Boyd et Willie Mabon, le début de Chuck Berry, Bo Diddley, les enregistrements de Lowell Fulson, Jimmy Mc Cracklin, Jimmy Witherspoon, qui obtinrent des succès non négligeables...
En fait Vee Jay ne pu se maintenir qu'avec un catalogue plus musclé dans les autres genres que le blues...!
Il n'y eu pas de concurense, l'adversaire (Vee Jay), à mon point de vue trop faible...d'autant que Jimmy Bracken était très occupé aussi par les jeux...
A partir de 1957 et jusqu'à la fin en 1965, la part du blues chez Vee Jay baissa beaucoup, ne restant que Jimmy Reed et John Lee Hooker en continu, malgrè quelques enregistrements de J. B. Lenoir et Memphis Slim en 1960, juste avant son installation en France...
Les autres artistes de blues enregistrés à cette époque chez Vee Jay, pour une ou deux séances, étaient en fin de carrières, et, la plus part, eurent peu de succès...Sunnyland Slim, Floyd Jones, Snooky Pryor, Billy Boy Arnold, Pee Wee Crayton, Rosco Gordon, Eddie Taylor, Big Joe Williams, Big Jay Mc Neely, J. B. Hutto (origine Chance), Elmore James (Chief)...Dailleurs, pour certains, leurs séances restèrent inédites une vingtaine d'années!
Faut-il préciser que la période dorée pour le blues, (1945- 1955), touchait à sa fin...et qu'arrivaient dans la production Chess, Sonny Boy Williamson (1955), Howlin' Wolf (1954), montant à Chicago, J. B Lenoir, venant de chez Parrot, la percée d'Eddie Boyd et Willie Mabon, le début de Chuck Berry, Bo Diddley, les enregistrements de Lowell Fulson, Jimmy Mc Cracklin, Jimmy Witherspoon, qui obtinrent des succès non négligeables...
En fait Vee Jay ne pu se maintenir qu'avec un catalogue plus musclé dans les autres genres que le blues...!
Il n'y eu pas de concurense, l'adversaire (Vee Jay), à mon point de vue trop faible...d'autant que Jimmy Bracken était très occupé aussi par les jeux...
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
Re: Jimmy Reed
Je suis désolé pour certains amateurs qui persistent dans leurs affirmations, mais Jimmy Reed n'a jamais été enregistré en public par Vee Jay, tous les titres publiés à la sortie du coffret Charly de 1994, et suivant sa discographie, figurent sans public, y compris pour les deux albums sortis sur le label original Vee Jay...soit disant en "live"...
Même si il y a d'excellents morceaux à créditer à Jimmy Reed, surtout au début de sa carrière discographique, je ne conseillerais pas aux jeunes amateurs d'écouter tous ses enregistrements à la suite, celà deviendrait monotone et lassant...et même, par moment, pour certains albums, médiocre...
J'ai lu il n'y a pas si longtemps encore, que Jimmy Reed vendait plus de disques que Muddy Waters...j'avoue être très sceptique sur cette affirmation...qui doit être encore une légende retransmise "d'historien en historien", mais qui demanderait des vérifications sérieuses....
Même si il y a d'excellents morceaux à créditer à Jimmy Reed, surtout au début de sa carrière discographique, je ne conseillerais pas aux jeunes amateurs d'écouter tous ses enregistrements à la suite, celà deviendrait monotone et lassant...et même, par moment, pour certains albums, médiocre...
J'ai lu il n'y a pas si longtemps encore, que Jimmy Reed vendait plus de disques que Muddy Waters...j'avoue être très sceptique sur cette affirmation...qui doit être encore une légende retransmise "d'historien en historien", mais qui demanderait des vérifications sérieuses....
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
Re: Jimmy Reed
Après la faillite de Vee Jay, Jimmy Reed enregistra chez Exodus 2 singles rachetés par Bluesway, qui produisit 6 albums, puis en dernier un LP pour Roker en 1969- 1970.
J'ai deux albums de la période Bluesway, que je n'ai pas écouté depuis plusieures dizaines d'années, dont l'un pas mauvais, quand à l'autre...:
"The New Jimmy Reed Album", Stateside FSL 103 des années 60, enregistrements des 4 et 8 novembre 1966;
"Jimmy Reed, Soulin'", Stateside SSL 10221, de 1967, enregistrement ABC, enregistrement de mai 1967.
Jimmy Reed, outre qu'il se disputa avec pas mal de monde, le fit avec son producteur, sa femme et Eddie Taylor, qui fut absent de quelques séances d'enregistrements des faces Vee Jay, à la fin des années 50, début 60...
J'ai deux albums de la période Bluesway, que je n'ai pas écouté depuis plusieures dizaines d'années, dont l'un pas mauvais, quand à l'autre...:
"The New Jimmy Reed Album", Stateside FSL 103 des années 60, enregistrements des 4 et 8 novembre 1966;
"Jimmy Reed, Soulin'", Stateside SSL 10221, de 1967, enregistrement ABC, enregistrement de mai 1967.
Jimmy Reed, outre qu'il se disputa avec pas mal de monde, le fit avec son producteur, sa femme et Eddie Taylor, qui fut absent de quelques séances d'enregistrements des faces Vee Jay, à la fin des années 50, début 60...
yza- Messages : 1236
Date d'inscription : 30/08/2009
Localisation : Enfer
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