Jeff Beck : Truth (1968)
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Jeff Beck : Truth (1968)
Jeff Beck : Truth (1968)
Face 1
1. Shapes of Things - 3:21
2. Let Me Love You - 4:43
3. Morning Dew - 4:42
4. You Shook Me - 2:32
5. Ol' Man River - 4:00
Face 2
1. Greensleeves - 1:50
2. Rock My Plimsoul - 4:14
3. Beck's Bolero - 2:54
4. Blues De Luxe - 7:32
5. I Ain't Superstitious - 4:53
Jeff Beck Group :
Jeff Beck - guitares, basse sur "Ol' Man River"
Rod Stewart - chant
Micky Waller - batterie
Ronnie Wood - basse
Sidemen :
Nicky Hopkins - piano sur "Morning Dew", "You Shook Me", "Beck's Bolero" et "Blues Deluxe"
Keith Moon - batterie sur "Beck's Bolero", timbales sur "Ol' Man River"
Jimmy Page - guitare rythmique sur "Beck's Bolero"
John Paul Jones - basse sur "Beck's Bolero" et orgue Hammond Organ sur "Ol' Man River" et "You Shook Me"
Chez les amateurs de la période rock de Jeff Beck, "Truth" est en souvent tenu pour un album majeur. Historiquement, c'est le chaînon manquant entre le Jimi Hendrix Experience et Cream d'une part, et Led Zeppelin d'autre part. Mais si le Jeff Beck Group n'a pas connu la même reconnaissance que ces trois groupes, c'est tout simplement parce que sa musique est moins forte, et moins originale - sous réserve de considérer la carrière de Led Zeppelin dans son ensemble car le premier album du groupe est dans une large mesure calqué sur celui-ci, au point de partager deux musiciens et une partie du répertoire.
Les deux groupes ont en commun le fait de jouer un blues très lourd, sans complexe - d'autant que ce ne sont pas des bluesmen. Il suffit d'écouter le "Blues De Luxe" pour s'en convaincre : lorsqu'ils tentent de sonner plus blues, ça ne fonctionne pas vraiment - on est loin du "Red House" de Jimi Hendrix. Si ce dernier a pu être influencé par les trouvailles de Beck période Yardbirds, la roue a depuis clairement tourné : c'est un Jeff Beck sous influence qu'on entend ici, s'appropriant de façon convaincante le langage Hendrixien - à défaut de nourrir un discours aussi riche, car on sent bien qu'il ne faudrait pas que les solos s'éternisent. En fait, c'est surtout lorsqu'il joue du bottleneck que Beck fait preuve d'originalité : son jeu est incisif et nuancé - a priori ce qui se faisait mieux de ce coté de l'Atlantique en 1968.
On notera bien sûr les présences de Rod Stewart (comme proto-Robert Plant) et de Ron Wood (meilleur bassiste que guitariste ?) - qui rencontreront par la suite plus de succès que leur leader n'en connaitra jamais.
Que manque-t-il au Jeff Beck Group pour boxer dans la catégorie supérieure ? Sans doute un meilleur batteur - car c'est à ce niveau que le groupe trouve ses limites, d'autant que Beck est plus soliste que rythmicien. Mais c'est surtout au niveau de l'écriture que le groupe pose problème : il manque un compositeur digne de ce nom.
Conséquence ? La plupart du matériel est issu du Chicago blues, de chansons adaptées à une sauce similaire - et même d'anciennes compositions réenregistrée ("Shapes Of Things" des Yardbirds)... ou non ("Beck's Bolero"). On retrouve même une version de "Greensleeves" qui tombe comme un cheveu sur la soupe en début de face 2.
La démarche de Beck trouve ses limites à ce niveau : si Jimi Hendrix prenait le blues comme source d'inspiration, il ne se contentait pas d'adapter un matériel déjà existant à sa technique instrumentale - il créait de nouvelles formes permettant d'explorer un registre inédit, comme c'est le cas avec "I Don't Live Today". Et c'est ce qui fait toute la différence entre les deux démarches : d'un coté Beck joue du blues à la tronçonneuse, de l'autre Hendrix transcende le genre.
A lire : la chronique de Rolling Stone, signée Al Kooper, très instructive.
Face 1
1. Shapes of Things - 3:21
2. Let Me Love You - 4:43
3. Morning Dew - 4:42
4. You Shook Me - 2:32
5. Ol' Man River - 4:00
Face 2
1. Greensleeves - 1:50
2. Rock My Plimsoul - 4:14
3. Beck's Bolero - 2:54
4. Blues De Luxe - 7:32
5. I Ain't Superstitious - 4:53
Jeff Beck Group :
Jeff Beck - guitares, basse sur "Ol' Man River"
Rod Stewart - chant
Micky Waller - batterie
Ronnie Wood - basse
Sidemen :
Nicky Hopkins - piano sur "Morning Dew", "You Shook Me", "Beck's Bolero" et "Blues Deluxe"
Keith Moon - batterie sur "Beck's Bolero", timbales sur "Ol' Man River"
Jimmy Page - guitare rythmique sur "Beck's Bolero"
John Paul Jones - basse sur "Beck's Bolero" et orgue Hammond Organ sur "Ol' Man River" et "You Shook Me"
Chez les amateurs de la période rock de Jeff Beck, "Truth" est en souvent tenu pour un album majeur. Historiquement, c'est le chaînon manquant entre le Jimi Hendrix Experience et Cream d'une part, et Led Zeppelin d'autre part. Mais si le Jeff Beck Group n'a pas connu la même reconnaissance que ces trois groupes, c'est tout simplement parce que sa musique est moins forte, et moins originale - sous réserve de considérer la carrière de Led Zeppelin dans son ensemble car le premier album du groupe est dans une large mesure calqué sur celui-ci, au point de partager deux musiciens et une partie du répertoire.
Les deux groupes ont en commun le fait de jouer un blues très lourd, sans complexe - d'autant que ce ne sont pas des bluesmen. Il suffit d'écouter le "Blues De Luxe" pour s'en convaincre : lorsqu'ils tentent de sonner plus blues, ça ne fonctionne pas vraiment - on est loin du "Red House" de Jimi Hendrix. Si ce dernier a pu être influencé par les trouvailles de Beck période Yardbirds, la roue a depuis clairement tourné : c'est un Jeff Beck sous influence qu'on entend ici, s'appropriant de façon convaincante le langage Hendrixien - à défaut de nourrir un discours aussi riche, car on sent bien qu'il ne faudrait pas que les solos s'éternisent. En fait, c'est surtout lorsqu'il joue du bottleneck que Beck fait preuve d'originalité : son jeu est incisif et nuancé - a priori ce qui se faisait mieux de ce coté de l'Atlantique en 1968.
On notera bien sûr les présences de Rod Stewart (comme proto-Robert Plant) et de Ron Wood (meilleur bassiste que guitariste ?) - qui rencontreront par la suite plus de succès que leur leader n'en connaitra jamais.
Que manque-t-il au Jeff Beck Group pour boxer dans la catégorie supérieure ? Sans doute un meilleur batteur - car c'est à ce niveau que le groupe trouve ses limites, d'autant que Beck est plus soliste que rythmicien. Mais c'est surtout au niveau de l'écriture que le groupe pose problème : il manque un compositeur digne de ce nom.
Conséquence ? La plupart du matériel est issu du Chicago blues, de chansons adaptées à une sauce similaire - et même d'anciennes compositions réenregistrée ("Shapes Of Things" des Yardbirds)... ou non ("Beck's Bolero"). On retrouve même une version de "Greensleeves" qui tombe comme un cheveu sur la soupe en début de face 2.
La démarche de Beck trouve ses limites à ce niveau : si Jimi Hendrix prenait le blues comme source d'inspiration, il ne se contentait pas d'adapter un matériel déjà existant à sa technique instrumentale - il créait de nouvelles formes permettant d'explorer un registre inédit, comme c'est le cas avec "I Don't Live Today". Et c'est ce qui fait toute la différence entre les deux démarches : d'un coté Beck joue du blues à la tronçonneuse, de l'autre Hendrix transcende le genre.
A lire : la chronique de Rolling Stone, signée Al Kooper, très instructive.
Re: Jeff Beck : Truth (1968)
Très juste comme observations. Un album assez moyen mais avec ces titres que j'adore : "Let Me Love You", "Beck's Bolero", "Rock My Plimsoul".
Re: Jeff Beck : Truth (1968)
J'adore et ne m'en lasse jamais !
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Jeff Beck : Truth (1968)
Ayler a écrit: Ron Wood (meilleur bassiste que guitariste ?)
Tout à fait d'accord ! Je trouve même qu'il était assez talentueux sur cet instrument.
telegraphroad- Messages : 338
Date d'inscription : 06/10/2010
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