Ascension (1965)
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Ascension (1965)
Ascension (1965)
1. Ascension (John Coltrane) - Edition II (40:23)
2. Ascension (John Coltrane) - Edition I (38:31)
Personnel :
John Coltrane — saxophone ténor
Pharoah Sanders — saxophone ténor
Archie Shepp — saxophone ténor
John Tchicai — saxophone alto
Marion Brown — saxophone alto
Dewey Johnson — trompette
Freddie Hubbard — trompette
McCoy Tyner — piano
Art Davis — contrebasse
Jimmy Garrison — contrebasse
Elvin Jones — batterie
Session du 28 juin 1965, au studio de Rudy Van Gelder.
« On a fait deux prises, et elles avaient toutes les deux en elles le genre de truc qui fait hurler les gens. Les gens qui étaient dans le studio hurlaient. Je ne sais pas comment les ingénieurs ont préservé le disque des cris. »
— Marion Brown, dans les notes de pochette de l'Edition I, Impulse A-95, parue fin 1965.
Par sa forme, "Ascension" rappelle le double quartet qu'Ornette Coleman avait réuni cinq années plus tôt pour l'enregistrement de "Free Jazz: A Collective Improvisation". "Ascension" constitue en fait le tournant décisif de la carrière de John : c'est le premier chapitre de ce qu'il est coutume d'appeler sa dernière période.
Les enregistrements postérieurs à "A Love Supreme" (qui date de décembre 1964) témoignent tous d'une radicalisation de la musique de John, de plus en plus véhémente. Mais avec "Ascension", la tension monte de trois crans supplémentaires : c'est l'un des disques les plus violents de l'histoire de la musique, véritable manifeste free jazz d'un homme qui ne regardera désormais plus jamais derrière lui. Ne cherchez pas à comprendre "Ascension" : c’est une œuvre qui transcende la rationalité, qu’il faut vivre comme une expérience intime.
Coltrane enregistra le 28 juin 1965 deux versions différentes de sa composition. Une incertitude plane sur l'ordre des deux prises. Ce qui est sûr, c'est que Coltrane décida finalement d'opter pour l'Edition II après la publication fin 1965 de l'Edition I. Deux raisons sont avancées à ce revirement :
- Selon Bob Thiele, avec les écoutes, Coltrane aurait fini par préférer l'Edition II ;
- Sur l'Edition I, les deux solos de saxophone alto se suivent.
Avec les rééditions CD (qui présentent l'avantage de pouvoir écouter la composition d'une traite, ce qui n'était pas le cas à l'époque du 33 tours), le choix d'éditer les deux versions s'imposa à partir de la publication du monumental recueil "The Major Works Of John Coltrane".
Rashied Ali aurait dû participer à la séance, mais il refusa pour une question d'ego : "Le fait de jouer avec lui avait gonflé mon ego au point d'être ridicule. J'étais jeune, j'étais stupide, et j'ai dit : "Ouais, j'aimerais bien jouer. Qui d'autre va jouer ?" Il me dit : "Elvin va jouer". J'ai dit : "Tu vas avoir deux batteurs comme ça ?" Il dit "Oui". J'ai dit alors : "Ecoute, je ne pense pas que je vais jouer à deux batteurs". Il a dit : "Ah bon ?". J'ai répondu : "Non, je ne pense pas." C'est comme ça que j'ai loupé "Ascension"."
Lors d'un entretien radiophonique, Coltrane qualifia la session de "séance en big band". Mais c'est un big band fort singulier qui officie ici. "Ascension" présente en effet une alternance d'improvisations collectives où les musiciens font littéralement hurler leurs instruments avec des plages où les solistes s'expriment, de façon plus ou moins libres selon les intervenants.
Selon Marion Brown, "Coltrane avait, à l'évidence, beaucoup réfléchi sur ce qu'il voulait faire, mais l'essentiel en a été écrit dans le studio... Il jouait telle phrase et disait que tout le monde devrait jouer cette ligne au cours des ensembles. Ensuite il disait qu'il voulait des crescendos et des decrescendos après chaque solo."
Bob Thiele précise que Coltrane avait fourni des partitions aux musiciens alors que selon Shepp : "Les passages d'ensemble étaient basés sur des accords, mais ces accords étaient facultatifs... Dans ces accords descendants, il y a un centre tonal bien défini, une sorte de Si bémol mineur. Mais il existe plusieurs voies pour aboutir à ce centre."
Musicalement, il existe effectivement des structures sous-jacentes à "Ascension", même si elles sont presque impossibles à transcrire. "Ascension" ne rompt pas entièrement avec la musique modale, même si l'aspect libertaire de l’œuvre s'impose dès les premières mesures à l'auditeur.
Lorsque Kofsky lui demande si le jour de l'enregistrement d'"Ascension", les gens présents étaient impliqués, Coltrane lui répond : "Je ne sais pas. J'étais tellement débordé. J'étais angoissé à mort. Je n'ai pas vraiment pu apprécier cette journée. Si ce n'avait pas été un enregistrement, j'aurais peut-être apprécié le moment. Mais j'essayais de prendre du temps et je n'en avais pas. J'espère qu'ils ont ressenti quelque chose. J'ai beaucoup aimé à l'écoute du disque. J'ai apprécié toutes les contributions individuelles."
Les solistes apparaissent dans l'ordre suivant :
- Edition I : John Coltrane, Dewey Johnson, Pharoah Sanders, Freddie Hubbard, Archie Shepp, John Tchicai, Marion Brown, McCoy Tyner,les deux bassistes et un court solo d'Elvin Jones ;
- Edition II : John Coltrane, Dewey Johnson, Pharoah Sanders, Freddie Hubbard, Marion Brown, Archie Shepp, John Tchicai, McCoy Tyner et les deux bassistes.
Lewis Porter note dans son livre que "l'une des techniques de développement favorites de Coltrane était la transposition d'un motif donné (avec les altérations nécessaires) dans les différents registres du saxophone. Il aimait particulièrement l'alternance de l'aigu et du grave dans ses énoncés en forme de dialogue avec lui-même. Il étendit l'utilisation de ce procédé au cours de ses deux dernières années, sautant souvent de deux octaves d'un coté ou de l'autre, comme dans son solo proche du début d'Ascension (Edition II)."
Les deux solos de Coltrane sont fantastiques, d'une intensité à couper le souffle. Les prestations de Pharoah Sanders sont elles aussi incroyables. Il va sans dire qu'elles ont dû plaire à Coltrane qui, au cours des semaines qui suivront, fera de Pharoah son fils spirituel, et l'un de ses plus fidèles compagnons de route de la dernière période.
La suite de l'entretien avec Kofsky est elle aussi intéressante :
Frank Kofsky : L'improvisation de groupe semble de plus en plus importante. Par exemple, ce que vous faites avec Pharoah Sanders quand vous jouez simultanément. Et bien sûr, "Ascension". Pensez-vous qu'il s'agit d'une vraie tendance, que cela prend de plus en plus d'importance ?
John Coltrane : Oui peut-être. En ce moment. Mais je ne sais pas combien de temps ça va durer.
Frank Kofsky : Pourquoi cela arrive maintenant?
John Coltrane : Je ne sais pas pourquoi. C'est comme ça, voilà tout.
Frank Kofsky : Mais c'est là. Je n'invente rien en disant cela ?
John Coltrane : Non, non. Je le vois bien, c'est là, mais je ne sais pas pourquoi.
Sur le site Guts Of Darkness, Coltranophile note qu'"Ascension" est "un disque chaleureux, absolument pas cacophonique ni décousu. Il est même particulièrement tenu, compacte, d'une densité non écrasante. Un feu intense mais qui a pour but de guérir, à but cathartique, tendre à sa façon. Cela explique que tant de musiciens de free viennent encore s'abreuver à ce disque quand bien même tout ce qu'il avait de "révolutionnaire" s'est totalement évaporé. Reste juste la musique et sa beauté brute."
1. Ascension (John Coltrane) - Edition II (40:23)
2. Ascension (John Coltrane) - Edition I (38:31)
Personnel :
John Coltrane — saxophone ténor
Pharoah Sanders — saxophone ténor
Archie Shepp — saxophone ténor
John Tchicai — saxophone alto
Marion Brown — saxophone alto
Dewey Johnson — trompette
Freddie Hubbard — trompette
McCoy Tyner — piano
Art Davis — contrebasse
Jimmy Garrison — contrebasse
Elvin Jones — batterie
Session du 28 juin 1965, au studio de Rudy Van Gelder.
« On a fait deux prises, et elles avaient toutes les deux en elles le genre de truc qui fait hurler les gens. Les gens qui étaient dans le studio hurlaient. Je ne sais pas comment les ingénieurs ont préservé le disque des cris. »
— Marion Brown, dans les notes de pochette de l'Edition I, Impulse A-95, parue fin 1965.
Par sa forme, "Ascension" rappelle le double quartet qu'Ornette Coleman avait réuni cinq années plus tôt pour l'enregistrement de "Free Jazz: A Collective Improvisation". "Ascension" constitue en fait le tournant décisif de la carrière de John : c'est le premier chapitre de ce qu'il est coutume d'appeler sa dernière période.
Les enregistrements postérieurs à "A Love Supreme" (qui date de décembre 1964) témoignent tous d'une radicalisation de la musique de John, de plus en plus véhémente. Mais avec "Ascension", la tension monte de trois crans supplémentaires : c'est l'un des disques les plus violents de l'histoire de la musique, véritable manifeste free jazz d'un homme qui ne regardera désormais plus jamais derrière lui. Ne cherchez pas à comprendre "Ascension" : c’est une œuvre qui transcende la rationalité, qu’il faut vivre comme une expérience intime.
Coltrane enregistra le 28 juin 1965 deux versions différentes de sa composition. Une incertitude plane sur l'ordre des deux prises. Ce qui est sûr, c'est que Coltrane décida finalement d'opter pour l'Edition II après la publication fin 1965 de l'Edition I. Deux raisons sont avancées à ce revirement :
- Selon Bob Thiele, avec les écoutes, Coltrane aurait fini par préférer l'Edition II ;
- Sur l'Edition I, les deux solos de saxophone alto se suivent.
Avec les rééditions CD (qui présentent l'avantage de pouvoir écouter la composition d'une traite, ce qui n'était pas le cas à l'époque du 33 tours), le choix d'éditer les deux versions s'imposa à partir de la publication du monumental recueil "The Major Works Of John Coltrane".
Rashied Ali aurait dû participer à la séance, mais il refusa pour une question d'ego : "Le fait de jouer avec lui avait gonflé mon ego au point d'être ridicule. J'étais jeune, j'étais stupide, et j'ai dit : "Ouais, j'aimerais bien jouer. Qui d'autre va jouer ?" Il me dit : "Elvin va jouer". J'ai dit : "Tu vas avoir deux batteurs comme ça ?" Il dit "Oui". J'ai dit alors : "Ecoute, je ne pense pas que je vais jouer à deux batteurs". Il a dit : "Ah bon ?". J'ai répondu : "Non, je ne pense pas." C'est comme ça que j'ai loupé "Ascension"."
Lors d'un entretien radiophonique, Coltrane qualifia la session de "séance en big band". Mais c'est un big band fort singulier qui officie ici. "Ascension" présente en effet une alternance d'improvisations collectives où les musiciens font littéralement hurler leurs instruments avec des plages où les solistes s'expriment, de façon plus ou moins libres selon les intervenants.
Selon Marion Brown, "Coltrane avait, à l'évidence, beaucoup réfléchi sur ce qu'il voulait faire, mais l'essentiel en a été écrit dans le studio... Il jouait telle phrase et disait que tout le monde devrait jouer cette ligne au cours des ensembles. Ensuite il disait qu'il voulait des crescendos et des decrescendos après chaque solo."
Bob Thiele précise que Coltrane avait fourni des partitions aux musiciens alors que selon Shepp : "Les passages d'ensemble étaient basés sur des accords, mais ces accords étaient facultatifs... Dans ces accords descendants, il y a un centre tonal bien défini, une sorte de Si bémol mineur. Mais il existe plusieurs voies pour aboutir à ce centre."
Musicalement, il existe effectivement des structures sous-jacentes à "Ascension", même si elles sont presque impossibles à transcrire. "Ascension" ne rompt pas entièrement avec la musique modale, même si l'aspect libertaire de l’œuvre s'impose dès les premières mesures à l'auditeur.
Lorsque Kofsky lui demande si le jour de l'enregistrement d'"Ascension", les gens présents étaient impliqués, Coltrane lui répond : "Je ne sais pas. J'étais tellement débordé. J'étais angoissé à mort. Je n'ai pas vraiment pu apprécier cette journée. Si ce n'avait pas été un enregistrement, j'aurais peut-être apprécié le moment. Mais j'essayais de prendre du temps et je n'en avais pas. J'espère qu'ils ont ressenti quelque chose. J'ai beaucoup aimé à l'écoute du disque. J'ai apprécié toutes les contributions individuelles."
Les solistes apparaissent dans l'ordre suivant :
- Edition I : John Coltrane, Dewey Johnson, Pharoah Sanders, Freddie Hubbard, Archie Shepp, John Tchicai, Marion Brown, McCoy Tyner,les deux bassistes et un court solo d'Elvin Jones ;
- Edition II : John Coltrane, Dewey Johnson, Pharoah Sanders, Freddie Hubbard, Marion Brown, Archie Shepp, John Tchicai, McCoy Tyner et les deux bassistes.
Lewis Porter note dans son livre que "l'une des techniques de développement favorites de Coltrane était la transposition d'un motif donné (avec les altérations nécessaires) dans les différents registres du saxophone. Il aimait particulièrement l'alternance de l'aigu et du grave dans ses énoncés en forme de dialogue avec lui-même. Il étendit l'utilisation de ce procédé au cours de ses deux dernières années, sautant souvent de deux octaves d'un coté ou de l'autre, comme dans son solo proche du début d'Ascension (Edition II)."
Les deux solos de Coltrane sont fantastiques, d'une intensité à couper le souffle. Les prestations de Pharoah Sanders sont elles aussi incroyables. Il va sans dire qu'elles ont dû plaire à Coltrane qui, au cours des semaines qui suivront, fera de Pharoah son fils spirituel, et l'un de ses plus fidèles compagnons de route de la dernière période.
La suite de l'entretien avec Kofsky est elle aussi intéressante :
Frank Kofsky : L'improvisation de groupe semble de plus en plus importante. Par exemple, ce que vous faites avec Pharoah Sanders quand vous jouez simultanément. Et bien sûr, "Ascension". Pensez-vous qu'il s'agit d'une vraie tendance, que cela prend de plus en plus d'importance ?
John Coltrane : Oui peut-être. En ce moment. Mais je ne sais pas combien de temps ça va durer.
Frank Kofsky : Pourquoi cela arrive maintenant?
John Coltrane : Je ne sais pas pourquoi. C'est comme ça, voilà tout.
Frank Kofsky : Mais c'est là. Je n'invente rien en disant cela ?
John Coltrane : Non, non. Je le vois bien, c'est là, mais je ne sais pas pourquoi.
Sur le site Guts Of Darkness, Coltranophile note qu'"Ascension" est "un disque chaleureux, absolument pas cacophonique ni décousu. Il est même particulièrement tenu, compacte, d'une densité non écrasante. Un feu intense mais qui a pour but de guérir, à but cathartique, tendre à sa façon. Cela explique que tant de musiciens de free viennent encore s'abreuver à ce disque quand bien même tout ce qu'il avait de "révolutionnaire" s'est totalement évaporé. Reste juste la musique et sa beauté brute."
Re: Ascension (1965)
Un entretien de John Tchicai où il revient sur la session :
Did you meet Coltrane at that time?
John Tchicai: I can't remember exactly if I met him the first time I saw him with Miles or if I met him when he toured with his own quartet, but I remember meeting him one evening at the Montmartre Club. The big jazz guys would always come down to the club after their own concert because there was always somebody interesting playing there, like maybe Johnny Griffin or Don Byas or someone. I remember a whole bunch of us hanging out and jamming with Coltrane -- come to think of it, maybe it was when Coltrane's quartet was in Copenhagen because I seem to remember Cecil Taylor was at the Montmartre and both groups were in town at the same time in November of 1962. Anyway, Ayler sat-in that night and I remember later hearing that Coltrane commented, after hearing Ayler play, that he had once dreamt that he would someday be playing the same way Albert did. There were definitely some great evenings there -- Dexter Gordon could always gather together enormous atmosphere and intensity and Bud Powell could certainly do the same.
(...)
How was it that you were asked to play on Coltrane's "Ascension"?
John Tchicai: John called me up one evening and asked me if I'd be interested, and of course, I said yes.
Were you in regular contact with Coltrane?
John Tchicai: No, I didn't speak with him too often. I know he and Ornette were invited to attend the Jazz Composers Guild meetings, but they had some personal reasons for not joining the group. I believe they supported what we were doing on a philosophical level, but they chose not to participate directly. As far as the Ascension recording -- I sat-in with him one night at the Half Note right around the same time that he started to play with Rashied Ali. From there on, we started to get to know each other better. I also saw him at the studio during the recording of "Four For Trane". He came by the studio later that evening to say "Hello" to all of us. I had heard that Trane had some ideas to work with a bigger improvising group, but I didn't know he'd be asking me to participate.
Do you think that since "Ascension" was a piece where Coltrane was stepping out himself, that he was looking for like-minded musicians to handle the playing?
John Tchicai: Yeah, I think so. He was probably looking for people who were doing something interesting and away from the norm.
Were there charts for "Ascension"?
John Tchicai: Well, when Coltrane came into the studio he had with him some sketches of some lines that he had written out for us. He gave us these small pieces of paper and we began to rehearse. As we were rehearsing, he began to explain how the solos were supposed to go, in terms of who follows who, and things like that.
What are your memories and thoughts of that session?
John Tchicai: It was great. It started out as a wonderful day because I got picked up at my apartment by someone with a car and we then went over to Elvin Jones' house and then drove across the George Washington bridge. I can remember the sun was shining nicely that day. Rudy Van Gelder's studio was also very nice.
Was the experience of playing the music as transcendent for you as it is for the rest of us when listening to it?
John Tchicai: Yeah, I felt like I was in the center of this musical universe -- it was a total experience, a very high experience. I couldn't have asked for a better place to be; for me it was great.
Source : http://johntchicai.com/rub_tchicai/page_inter.html
Did you meet Coltrane at that time?
John Tchicai: I can't remember exactly if I met him the first time I saw him with Miles or if I met him when he toured with his own quartet, but I remember meeting him one evening at the Montmartre Club. The big jazz guys would always come down to the club after their own concert because there was always somebody interesting playing there, like maybe Johnny Griffin or Don Byas or someone. I remember a whole bunch of us hanging out and jamming with Coltrane -- come to think of it, maybe it was when Coltrane's quartet was in Copenhagen because I seem to remember Cecil Taylor was at the Montmartre and both groups were in town at the same time in November of 1962. Anyway, Ayler sat-in that night and I remember later hearing that Coltrane commented, after hearing Ayler play, that he had once dreamt that he would someday be playing the same way Albert did. There were definitely some great evenings there -- Dexter Gordon could always gather together enormous atmosphere and intensity and Bud Powell could certainly do the same.
(...)
How was it that you were asked to play on Coltrane's "Ascension"?
John Tchicai: John called me up one evening and asked me if I'd be interested, and of course, I said yes.
Were you in regular contact with Coltrane?
John Tchicai: No, I didn't speak with him too often. I know he and Ornette were invited to attend the Jazz Composers Guild meetings, but they had some personal reasons for not joining the group. I believe they supported what we were doing on a philosophical level, but they chose not to participate directly. As far as the Ascension recording -- I sat-in with him one night at the Half Note right around the same time that he started to play with Rashied Ali. From there on, we started to get to know each other better. I also saw him at the studio during the recording of "Four For Trane". He came by the studio later that evening to say "Hello" to all of us. I had heard that Trane had some ideas to work with a bigger improvising group, but I didn't know he'd be asking me to participate.
Do you think that since "Ascension" was a piece where Coltrane was stepping out himself, that he was looking for like-minded musicians to handle the playing?
John Tchicai: Yeah, I think so. He was probably looking for people who were doing something interesting and away from the norm.
Were there charts for "Ascension"?
John Tchicai: Well, when Coltrane came into the studio he had with him some sketches of some lines that he had written out for us. He gave us these small pieces of paper and we began to rehearse. As we were rehearsing, he began to explain how the solos were supposed to go, in terms of who follows who, and things like that.
What are your memories and thoughts of that session?
John Tchicai: It was great. It started out as a wonderful day because I got picked up at my apartment by someone with a car and we then went over to Elvin Jones' house and then drove across the George Washington bridge. I can remember the sun was shining nicely that day. Rudy Van Gelder's studio was also very nice.
Was the experience of playing the music as transcendent for you as it is for the rest of us when listening to it?
John Tchicai: Yeah, I felt like I was in the center of this musical universe -- it was a total experience, a very high experience. I couldn't have asked for a better place to be; for me it was great.
Source : http://johntchicai.com/rub_tchicai/page_inter.html
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Ayler's Music
Re: Ascension (1965)
Outre les deux versions de Coltrane, il existe deux relectures de cet album par Rova :
- John Coltrane's Ascension (1996) :
- Electric Ascension (2005) :
Le site du groupe : http://www.rova.org/
Un article sur ces deux disques : http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=18685
Un article signé par Bruce Ackley, un des membres du groupe : Re-Imagining "Ascension"
- John Coltrane's Ascension (1996) :
- Electric Ascension (2005) :
Le site du groupe : http://www.rova.org/
Un article sur ces deux disques : http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=18685
Un article signé par Bruce Ackley, un des membres du groupe : Re-Imagining "Ascension"
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Re: Ascension (1965)
John Tchicai, Danish saxophonist and co-founder of The New York Contemporary Five, dies
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Re: Ascension (1965)
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