Moby Grape
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Moby Grape
Ah Moby Grape, si vous allez sur la Toile, on va vous en raconter des choses, et même plein de choses, comme par exemple que ce groupe aurait pu être l'égal des meilleurs, voire les surpasser, alors je vais essayer d'être mesuré, mais auparavant il faut que vous sachiez que ce groupe est un de mes favoris, avec d'autres comme Little Feat (mais c'est une autre histoire...), donc ne comptez pas sur moi pour être impartial !
Commençons par le commencement et le commencement, c'est la parution, en 1969, d'un super EP 3 titres "Pop music revolution" (Spirit , Al Kooper (!), Sly & the Family Stone) puis d'un LP "the rock machine turs you on "produits par CBS sur lequel se trouve, parmi d'autres pépites, "Can't Be so bad" d'un groupe inconnu pour moi, Moby Grape. Et pourtant j'écoute la 1ère heure du Pop Club de José Artur tous les soirs dans mon pageot à l'internat, au péril de me faire gauler mon transistor par le pion !
J'ai acheté le 33 tours et le 45 tours , parce qu'abonné à Rock&Folk (la moitié des mecs branchés en cette fin des sixties a comme Bible R&F, l'autre ne jure que par Best...), ce magazine en avait fait la promo, associé qu'il était avec CBS pour cette opération de promotion des artistes CBS, avec un concours à la clé, dont le texte (un livret d'un 20aine de pages dans le 45 T) avait été rédigé par un des papes de cette époque, Philippe Paringaux.
Et ce bon Philippe écrit un truc du genre "il y a des groupes qui swinguent/rockent, d'autres qui sont très harmonieux, Moby Grape fait les deux".
Ca, plus l'écoute de "Can't Be so bad", plus l'opération PMR (Pop music revolution, CBS casse les prix sur certains LP, en gros tous les groupes "inconnus" signés après le Love Summer de 1967, plus quelques pointures comme les Byrds ou Simon & Garfunkel), j'ai acheté plein d'albums, tout mon argent de poche a du y passer, dont 2 albums du Grape "69" et "Truly Fine Citizen".
Je pense qu'il est quasi impossible de retrouver les sensations éprouvées quand, après avoir eu souvent toutes les peines du monde à trouver un album et à l'acheter sans avoir pu écouter un seul morceau, tu le posais sur l'electrophone (la chaine Hi-Fi est venue plus tard !) et que tu découvrais au fur et à mesure toutes ces nouveautés et franchement "69" et "Truly fine Citizen", j'ai adoré.
Pourtant, si vous allez sur des sites spécialisés, on vous dira que ces 2 albums sont nettement inférieurs au 1er, un album éponyme, qui a fait se pamer les critiques rock du monde entier, enfin c'est ce qu'on nous raconte maintenant (le magazine Rolling Stone a classé l'album 121 ème album de tous les temps ... en 2005), mais bon, en 1967, l'album n'a atteint que la 24ème place des charts amerloques et je ne me rappelle pas d'une campagne quelconque en faveur de ce groupe.
Mais pour moi qui n'ai découvert cet album qu'après les 2 précités, j'ai simplement trouvé que c'était un très bon album de Moby Grape, je savais déjà ce qu'on pouvait attendre du groupe.
Il est vrai que, alors que "Moby Grape" ne recèle que des pépites, "69" et "surtout " Truly Fine Citizen" ont des morceaux inégaux (Love Song part 2, c'est même du foutage de gueule), mais ça s'explique aisément et ça fait partie de la légende du groupe et explique que MG n'a pas percé.
La suite au prochain épisode...
Commençons par le commencement et le commencement, c'est la parution, en 1969, d'un super EP 3 titres "Pop music revolution" (Spirit , Al Kooper (!), Sly & the Family Stone) puis d'un LP "the rock machine turs you on "produits par CBS sur lequel se trouve, parmi d'autres pépites, "Can't Be so bad" d'un groupe inconnu pour moi, Moby Grape. Et pourtant j'écoute la 1ère heure du Pop Club de José Artur tous les soirs dans mon pageot à l'internat, au péril de me faire gauler mon transistor par le pion !
J'ai acheté le 33 tours et le 45 tours , parce qu'abonné à Rock&Folk (la moitié des mecs branchés en cette fin des sixties a comme Bible R&F, l'autre ne jure que par Best...), ce magazine en avait fait la promo, associé qu'il était avec CBS pour cette opération de promotion des artistes CBS, avec un concours à la clé, dont le texte (un livret d'un 20aine de pages dans le 45 T) avait été rédigé par un des papes de cette époque, Philippe Paringaux.
Et ce bon Philippe écrit un truc du genre "il y a des groupes qui swinguent/rockent, d'autres qui sont très harmonieux, Moby Grape fait les deux".
Ca, plus l'écoute de "Can't Be so bad", plus l'opération PMR (Pop music revolution, CBS casse les prix sur certains LP, en gros tous les groupes "inconnus" signés après le Love Summer de 1967, plus quelques pointures comme les Byrds ou Simon & Garfunkel), j'ai acheté plein d'albums, tout mon argent de poche a du y passer, dont 2 albums du Grape "69" et "Truly Fine Citizen".
Je pense qu'il est quasi impossible de retrouver les sensations éprouvées quand, après avoir eu souvent toutes les peines du monde à trouver un album et à l'acheter sans avoir pu écouter un seul morceau, tu le posais sur l'electrophone (la chaine Hi-Fi est venue plus tard !) et que tu découvrais au fur et à mesure toutes ces nouveautés et franchement "69" et "Truly fine Citizen", j'ai adoré.
Pourtant, si vous allez sur des sites spécialisés, on vous dira que ces 2 albums sont nettement inférieurs au 1er, un album éponyme, qui a fait se pamer les critiques rock du monde entier, enfin c'est ce qu'on nous raconte maintenant (le magazine Rolling Stone a classé l'album 121 ème album de tous les temps ... en 2005), mais bon, en 1967, l'album n'a atteint que la 24ème place des charts amerloques et je ne me rappelle pas d'une campagne quelconque en faveur de ce groupe.
Mais pour moi qui n'ai découvert cet album qu'après les 2 précités, j'ai simplement trouvé que c'était un très bon album de Moby Grape, je savais déjà ce qu'on pouvait attendre du groupe.
Il est vrai que, alors que "Moby Grape" ne recèle que des pépites, "69" et "surtout " Truly Fine Citizen" ont des morceaux inégaux (Love Song part 2, c'est même du foutage de gueule), mais ça s'explique aisément et ça fait partie de la légende du groupe et explique que MG n'a pas percé.
La suite au prochain épisode...
Palinodie- Messages : 9
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Moby Grape
Merci Palinodie pour cette mise en bouche. On attend la suite avec impatience.
Blueleader- Messages : 7793
Date d'inscription : 24/02/2010
Age : 61
Localisation : entre mulhouse et belfort
Re: Moby Grape
Si j'ai perso découvert Moby Grape en 1969, ce groupe a sorti son 1er album dès 1967 et donc, vous l'avez compris, c'est THE album, le seul qui compterait, tout le reste n'étant que appauvrissement, décadence, mièvrerie etc.
Le fait est que après 1 ou plusieurs écoutes, vous avez du mal à trouver quelques faiblesses que ce soit, tout est excellent, mais il y a un problème, c'est qu'aucun titre ne se détache vraiment, du coup CBS, ne sachant quel titre mettre en avant en face A du traditionnel single qui précède la sortie de l'album, a eu une idée géniale, allez, on ne mégote pas , au lieu d'1 , on va en faire 5, soit la totalité des titres de l'album, "Fall on You"/"Changes", "Sitting By the Window"/"Indifference", "8:05"/"Mister Blues", "Omaha"/"Someday" and "Hey Grandma"/Come in the Morning".
Evidemment, c'est une fausse bonne idée, trop d'info tue l'info, seul "Omaha" sera classé honorablement, c'est déjà le début qu'il y a quelque chose de pas bien net dans le groupe.
Et ce quelque chose, c'est le manager Matthew Katz, l'ex-manager de l'Airplane à qui, je cite, he'd given them nothing but grief.
Jeté de l'Avion, Katz veut monter un groupe avec un type bien connu, Alexander "Skip" Spence,un maudit canadien et eh oui, aussi un ancien du JA, recruté comme batteur, alors qu'en fait c'est un guitariste, qui a été viré ou s'est barré (au choix), paraît qu'un jour il est parti sans prévenir au Mexique avec une girl friend, aussi Spencer Dryden a été engagé derechef.
Spence, de l’avis général, c’est un peu un golden boy, un mec avec une présence hors-norme, et aussi un excellent musicien, avec plein plein d’idées. Aussi Katz veut monter un groupe autour de lui et pour çà, il va essayer de trouver d’autres musiciens.
Je pense qu’à l’époque, tous les musiciens de SF se cotoyaient plus ou moins, il ne faut donc pas s’étonner si Spencer Dryden présente à Spence, un autre guitariste, Peter Lewis, qui n’est autre que le fils de Loretta Young.
Loretta qui ?
Bon, Google images va servir, vous vous rendrez compte que c’est une (vraie) star d’Hollywood qui a sévi entre le début des années 30 et celui des années 50 (après, comme pas mal d’actrices de l’époque, elle se consacrera à sa famille), elle a eu quelques beaux rôles, quelques amants célèbres comme Clark Gable qui lui a même fait une fille (scandale pour l’époque) , fille dont, dit la légende, on se serait moqué du fait qu’elle avait hérité des oreilles de son père, fin de la parenthèse.
Il faut un bassiste, tiens il y a ce type un peu bizarre, Bob Mosley, allez on l’engage et puis ça tombe bien, il a joué brièvement avec un groupe « the Frantics » dont il recommande 2 membres, 1 autre guitariste, Jerry Miller et un batteur Don Stevenson.
Le compte y est, 1 section rythmique + 3 guitaristes, en plus quand le groupe commence à répéter, il y a d’emblée une véritable complémentarité, voire une osmose pour le moins surprenante pour des types qui se connaissent à peine, c’est pas des potes de plus ou moins date, comme la plupart des groupes de l’époque, excepté les Monkees !
C’est Spence qui mène la danse, mais chacun propose des compos, c’est Mosley qui trouve le nom du groupe, paraitrait qu’il y aurait eu une vieille blague qui circulait dans le SF des sixties « What's purple and swims in the ocean?" », ce fut donc Moby Grape, bref c’est le bonheur, même si Jerry Miller a bien conscience que Skip Spence n’est pas un modèle d’équilibre…
Katz qui a quelques connections, contacte David Rubinson, un producteur de chez CBS, qui se déplace en Californie et qui est formel, le Grape est le meilleur qu’il ait vu en cette année 66, du coupe, il le signe immédiatement, tout semble baigner, d’autant que quand le MG se produit en concert avec tous les autres (et les autres, c’est le Dead, le JA etc.), ils ont du succès auprès du public et font forte impression sur leurs collègues.
Quand ils vont en studio, les producteurs (dont David Rubinson) se frottent les mains, voilà un groupe avec des compos originales, avec 3 guitaristes certes, mais qui sont dans l’air du temps, qui rentrent dans les normes (les fameux 2mn 45), et pis y z’ont pas l’air de grandes gueules…
Il y a un petit hic, la presse locale ne jure que par le Flower Power et ses succédanés, la lutte politique, la contestation etc et là le Grape n’y est pas, c’est pas son truc, lui, son truc, c’est de jouer, ce sont des musicos, b*rdel.
Ca aurait pu s’arranger avec une bonne petite campagne de presse, mais Katz (rappelez vous la phrase d’un des membres de l’Airplane, cf plus haut) n’assure pas vraiment.
Enfin question contrat, pognon (le sien…), si, tiens il a fait en sorte que le nom du groupe lui appartienne, ce qui est totalement contraire aux usages, mais pour le reste…
Un jour que Life magazine lui-même a proposé un shootage et une interview, voilà t-y pas que Katz se trompe de jour.
Vous ajoutez donc la magistrale (et unique pour ce que j’en sais) erreur des 5 singles et voilà un triomphe quasi planétaire qui se transforme en performances correcte mais sans plus.
Euh planétaire, t’exagères pas un peu ?
Ben, « Sergent Pepper » est sorti quasi en même temps que « Moby Grape » et certains ont comparé les 2 albums…
En tout cas, le pire est à venir pour le Grape…
Le fait est que après 1 ou plusieurs écoutes, vous avez du mal à trouver quelques faiblesses que ce soit, tout est excellent, mais il y a un problème, c'est qu'aucun titre ne se détache vraiment, du coup CBS, ne sachant quel titre mettre en avant en face A du traditionnel single qui précède la sortie de l'album, a eu une idée géniale, allez, on ne mégote pas , au lieu d'1 , on va en faire 5, soit la totalité des titres de l'album, "Fall on You"/"Changes", "Sitting By the Window"/"Indifference", "8:05"/"Mister Blues", "Omaha"/"Someday" and "Hey Grandma"/Come in the Morning".
Evidemment, c'est une fausse bonne idée, trop d'info tue l'info, seul "Omaha" sera classé honorablement, c'est déjà le début qu'il y a quelque chose de pas bien net dans le groupe.
Et ce quelque chose, c'est le manager Matthew Katz, l'ex-manager de l'Airplane à qui, je cite, he'd given them nothing but grief.
Jeté de l'Avion, Katz veut monter un groupe avec un type bien connu, Alexander "Skip" Spence,un maudit canadien et eh oui, aussi un ancien du JA, recruté comme batteur, alors qu'en fait c'est un guitariste, qui a été viré ou s'est barré (au choix), paraît qu'un jour il est parti sans prévenir au Mexique avec une girl friend, aussi Spencer Dryden a été engagé derechef.
Spence, de l’avis général, c’est un peu un golden boy, un mec avec une présence hors-norme, et aussi un excellent musicien, avec plein plein d’idées. Aussi Katz veut monter un groupe autour de lui et pour çà, il va essayer de trouver d’autres musiciens.
Je pense qu’à l’époque, tous les musiciens de SF se cotoyaient plus ou moins, il ne faut donc pas s’étonner si Spencer Dryden présente à Spence, un autre guitariste, Peter Lewis, qui n’est autre que le fils de Loretta Young.
Loretta qui ?
Bon, Google images va servir, vous vous rendrez compte que c’est une (vraie) star d’Hollywood qui a sévi entre le début des années 30 et celui des années 50 (après, comme pas mal d’actrices de l’époque, elle se consacrera à sa famille), elle a eu quelques beaux rôles, quelques amants célèbres comme Clark Gable qui lui a même fait une fille (scandale pour l’époque) , fille dont, dit la légende, on se serait moqué du fait qu’elle avait hérité des oreilles de son père, fin de la parenthèse.
Il faut un bassiste, tiens il y a ce type un peu bizarre, Bob Mosley, allez on l’engage et puis ça tombe bien, il a joué brièvement avec un groupe « the Frantics » dont il recommande 2 membres, 1 autre guitariste, Jerry Miller et un batteur Don Stevenson.
Le compte y est, 1 section rythmique + 3 guitaristes, en plus quand le groupe commence à répéter, il y a d’emblée une véritable complémentarité, voire une osmose pour le moins surprenante pour des types qui se connaissent à peine, c’est pas des potes de plus ou moins date, comme la plupart des groupes de l’époque, excepté les Monkees !
C’est Spence qui mène la danse, mais chacun propose des compos, c’est Mosley qui trouve le nom du groupe, paraitrait qu’il y aurait eu une vieille blague qui circulait dans le SF des sixties « What's purple and swims in the ocean?" », ce fut donc Moby Grape, bref c’est le bonheur, même si Jerry Miller a bien conscience que Skip Spence n’est pas un modèle d’équilibre…
Katz qui a quelques connections, contacte David Rubinson, un producteur de chez CBS, qui se déplace en Californie et qui est formel, le Grape est le meilleur qu’il ait vu en cette année 66, du coupe, il le signe immédiatement, tout semble baigner, d’autant que quand le MG se produit en concert avec tous les autres (et les autres, c’est le Dead, le JA etc.), ils ont du succès auprès du public et font forte impression sur leurs collègues.
Quand ils vont en studio, les producteurs (dont David Rubinson) se frottent les mains, voilà un groupe avec des compos originales, avec 3 guitaristes certes, mais qui sont dans l’air du temps, qui rentrent dans les normes (les fameux 2mn 45), et pis y z’ont pas l’air de grandes gueules…
Il y a un petit hic, la presse locale ne jure que par le Flower Power et ses succédanés, la lutte politique, la contestation etc et là le Grape n’y est pas, c’est pas son truc, lui, son truc, c’est de jouer, ce sont des musicos, b*rdel.
Ca aurait pu s’arranger avec une bonne petite campagne de presse, mais Katz (rappelez vous la phrase d’un des membres de l’Airplane, cf plus haut) n’assure pas vraiment.
Enfin question contrat, pognon (le sien…), si, tiens il a fait en sorte que le nom du groupe lui appartienne, ce qui est totalement contraire aux usages, mais pour le reste…
Un jour que Life magazine lui-même a proposé un shootage et une interview, voilà t-y pas que Katz se trompe de jour.
Vous ajoutez donc la magistrale (et unique pour ce que j’en sais) erreur des 5 singles et voilà un triomphe quasi planétaire qui se transforme en performances correcte mais sans plus.
Euh planétaire, t’exagères pas un peu ?
Ben, « Sergent Pepper » est sorti quasi en même temps que « Moby Grape » et certains ont comparé les 2 albums…
En tout cas, le pire est à venir pour le Grape…
Palinodie- Messages : 9
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Moby Grape
Au fait, à part les morceaux de Youtube, rien n’indique vraiment le style de musique de Moby Grape, d’ailleurs y a-t-il un style, c’est plutôt un patchwork d’influence, blues,country,soul, rock, jazz et de musique « psychedelique » avec des vocaux neo-Everly Brothers, certains critiques y ont une musique en avance sur son temps, en tout cas, pas mal de monde est d’accord, ce groupe avait tout pour réussir.
J’ai relevé dans l’épisode précédent les manques/erreurs qui ont empêché la révélation au plus haut niveau du groupe lors de la sortie du 1er album, mais à ce moment là, rien n’est encore joué, après tout le groupe commence à avoir une certaine notoriété, suffit de ne pas réitérer les erreurs de promotion du 1er album dont j’ai oublié de citer 1 épisode savoureux qui montre bien tout le professionnalisme de Katz : lors d’une promotion-party à l’ Avalon Ballroom, 10 000 orchidées pourpre furent jetées du plafond, sauf que cela a produit, sur le sol, le même rendu que « des peaux de banane » et des bouteilles de vin étiquetées "Moby Grape" ne purent être ouvertes, parce que « quelqu’un » avait oublié les tire-bouchons…
Pour couronner le tout, Miller, Lewis, et Spence furent arrêtés après party pour possession de marijuana et « delinquency of minors » (hey, allez demander leur ID à des beautés peu farouches !).
A la limite, ce dernier fait ne pouvait qu’ajouter à leur « légende » (jurisprudence Keith Richards) et donc le 2ème album est crucial et là aussi, on mise sur de l’original : un double album en 2 parties, la 1ère « Wow » 12 morceaux produits avec de « gros » moyens (on ne va pas lésiner sur les arrangements), le second « GrapeJam », des morceaux nettement moins » structurés » 5, avec des invités comme Bloomfield et Kooper, le tout dans un package très inattendu pour l’époque (et qui a été nominé pour un Grammy Award de 1969 dans la catégorie Best Recording Package.
Ce “Wow/Grape Jam” est clairement une déception, surtout la partie “Jam” comme quoi on peut être fan de MG et de Mike Bloomfield et trouver que les 2 ensemble c’est pas terrible...
Dans la partie plus studio, il y a des réussites, par exemple “Can’t be so bad” avec cette combinaison guitare/cuivre, il y a aussi des trucs plus mièvres ou qui le deviennent “grâce” aux tonnes de violons mis derrière, un truc bizarre, évidemment de Skip Spence, "Just Like Gene Autry: A Foxtrot"” destiné à être écouté en 78 T (avec avertissement sur la galette qui prévenait l’auditeur de mettre le curseur sur 78 t...), bref ce n’était évidemment pas avec ce disque que MG allait casser la baraque et là encore on peut se poser la question : que faisait le producteur, David Rubinson ?
J’imagine la tronche du teenager qui en 1968 fait l’effort d’acheter cette galette et qui écoute disons « Black Currant Jam », sans doute que des musiciens y trouvent leur compte, mais l’auditeur, ben, il trouve que c’est un peu ch*ant… (même quand c’est MB qui joue !) heureusement que je n’ai pas acheté cet album à l’époque, mon destin tout entier s’en fut trouvé changé et le votre aussi, puisque vous ne liriez pas ces lignes…
Mias bon, ce n’est le plus grave, car c’est lors de l’enregistrement de cet album qui va se produire le drame qui va tant inffluencer Stephen King quand il écrira « Shining ».
Pour les besoins de Grape Jam et également/surtout parce que le producteur désirait travailler à NY pour être près de sa famille,, tout le groupe s’st retrouvé à Big Apple début 1968 et loge à l’hôtel.
Et là, Skip Spence commence à fréquenter une bande de types accro au LSD, il disparait fréquemment, change de look, blouson de cuir clouté, chaîne, abuse manifestement des psychotropes, et un beau matin, Skip décrète que Don Stevenson est l’Antéchrist et là il s’empare d’une hache d’incendie et démolit la porte de la chambre de son pote avec la ferme intention de le tuer « pour le sauver de lui-même ». L’autre se sauve, Skip ressort de l’hotel, jette la hache à la tête du portier et se réfugie dans l’immeuble de la CBS où il faut plusieurs personnes pour le maîtriser.
Il est interné plusieurs mois et là on lui diagnostique une sévère schizophrénie, exit Skip qui lors de sa sortie d’asile foncera « selon la légende » en moto à Nashville en pyjama pour enregistrer son album légendaire « Oar ».
Légendaire dans ce cas de figure, ça veut dire qu’il n’a eu qu’une sortie très confidentielle, que quelques happy few l’ont eu en main et que bien des années plus tard (probablement lors de la sortie en CD) il a été décrété disque de légende, je l’ai en mp3, ça s’écoute, ya des trucs bien, mais c’est très spécial.
Cinq petits gars étaient des musiciens prometteurs,
L'un d'eux finit à l’asile,
N'en resta plus que quatre.
PS : Pour Stephen King, rien n’est moins sûr…
PPS : to be continued
J’ai relevé dans l’épisode précédent les manques/erreurs qui ont empêché la révélation au plus haut niveau du groupe lors de la sortie du 1er album, mais à ce moment là, rien n’est encore joué, après tout le groupe commence à avoir une certaine notoriété, suffit de ne pas réitérer les erreurs de promotion du 1er album dont j’ai oublié de citer 1 épisode savoureux qui montre bien tout le professionnalisme de Katz : lors d’une promotion-party à l’ Avalon Ballroom, 10 000 orchidées pourpre furent jetées du plafond, sauf que cela a produit, sur le sol, le même rendu que « des peaux de banane » et des bouteilles de vin étiquetées "Moby Grape" ne purent être ouvertes, parce que « quelqu’un » avait oublié les tire-bouchons…
Pour couronner le tout, Miller, Lewis, et Spence furent arrêtés après party pour possession de marijuana et « delinquency of minors » (hey, allez demander leur ID à des beautés peu farouches !).
A la limite, ce dernier fait ne pouvait qu’ajouter à leur « légende » (jurisprudence Keith Richards) et donc le 2ème album est crucial et là aussi, on mise sur de l’original : un double album en 2 parties, la 1ère « Wow » 12 morceaux produits avec de « gros » moyens (on ne va pas lésiner sur les arrangements), le second « GrapeJam », des morceaux nettement moins » structurés » 5, avec des invités comme Bloomfield et Kooper, le tout dans un package très inattendu pour l’époque (et qui a été nominé pour un Grammy Award de 1969 dans la catégorie Best Recording Package.
Ce “Wow/Grape Jam” est clairement une déception, surtout la partie “Jam” comme quoi on peut être fan de MG et de Mike Bloomfield et trouver que les 2 ensemble c’est pas terrible...
Dans la partie plus studio, il y a des réussites, par exemple “Can’t be so bad” avec cette combinaison guitare/cuivre, il y a aussi des trucs plus mièvres ou qui le deviennent “grâce” aux tonnes de violons mis derrière, un truc bizarre, évidemment de Skip Spence, "Just Like Gene Autry: A Foxtrot"” destiné à être écouté en 78 T (avec avertissement sur la galette qui prévenait l’auditeur de mettre le curseur sur 78 t...), bref ce n’était évidemment pas avec ce disque que MG allait casser la baraque et là encore on peut se poser la question : que faisait le producteur, David Rubinson ?
J’imagine la tronche du teenager qui en 1968 fait l’effort d’acheter cette galette et qui écoute disons « Black Currant Jam », sans doute que des musiciens y trouvent leur compte, mais l’auditeur, ben, il trouve que c’est un peu ch*ant… (même quand c’est MB qui joue !) heureusement que je n’ai pas acheté cet album à l’époque, mon destin tout entier s’en fut trouvé changé et le votre aussi, puisque vous ne liriez pas ces lignes…
Mias bon, ce n’est le plus grave, car c’est lors de l’enregistrement de cet album qui va se produire le drame qui va tant inffluencer Stephen King quand il écrira « Shining ».
Pour les besoins de Grape Jam et également/surtout parce que le producteur désirait travailler à NY pour être près de sa famille,, tout le groupe s’st retrouvé à Big Apple début 1968 et loge à l’hôtel.
Et là, Skip Spence commence à fréquenter une bande de types accro au LSD, il disparait fréquemment, change de look, blouson de cuir clouté, chaîne, abuse manifestement des psychotropes, et un beau matin, Skip décrète que Don Stevenson est l’Antéchrist et là il s’empare d’une hache d’incendie et démolit la porte de la chambre de son pote avec la ferme intention de le tuer « pour le sauver de lui-même ». L’autre se sauve, Skip ressort de l’hotel, jette la hache à la tête du portier et se réfugie dans l’immeuble de la CBS où il faut plusieurs personnes pour le maîtriser.
Il est interné plusieurs mois et là on lui diagnostique une sévère schizophrénie, exit Skip qui lors de sa sortie d’asile foncera « selon la légende » en moto à Nashville en pyjama pour enregistrer son album légendaire « Oar ».
Légendaire dans ce cas de figure, ça veut dire qu’il n’a eu qu’une sortie très confidentielle, que quelques happy few l’ont eu en main et que bien des années plus tard (probablement lors de la sortie en CD) il a été décrété disque de légende, je l’ai en mp3, ça s’écoute, ya des trucs bien, mais c’est très spécial.
Cinq petits gars étaient des musiciens prometteurs,
L'un d'eux finit à l’asile,
N'en resta plus que quatre.
PS : Pour Stephen King, rien n’est moins sûr…
PPS : to be continued
Palinodie- Messages : 9
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Moby Grape
Nous voici arrivés en 1969 et manifestement Moby Grape a déjà grillé quelques cartouches :
Annoncé quasi comme les Beatles amerloques, ils ont échoué, dans leurs 2 premiers albums dans leur quête de gloire, de notoriété et surtout de pognon, CBS commence à s'impatienter, et de plus leur leader, Skip Spence, ("he probably was responsible for a good 30 to 40 percent of the exuberance of Moby Grape" selon Paul Kantner) même si il ne s'est jamais autoproclamé comme tel, est out of service...
Rassuré par une prestation remarquée lors du festival pop de Philadelphie sur la capacité à jouer en quartet, voilà MG qui repart en studio, mais les choses sont claires, si on lit attentivement le petit discours rédigé sur le verso du LP par David Rubinson himself.
Le bon David n'y va pas avec le dos de la cuillère, il affirme sans rire que le groupe, de par son avidité et sa soif de notoriété, a exigé, jusqu'à maintenant, je cite intégralement, une "enormous hype - I know this, I was here-" " they demanded the hype, they were greedy and they didn't trust their enormous talents", fermez le ban, y'en a quelques lignes la dessus.
Aussi conclut-il "no more gimmicks, no more hypes, no egos, nothing ever again but the music" bon, j'arrête là, lui, l'autocritique ça ne le concerne pas vraiment, c'est comme si il n'avait jamais été producteur de MG et pas un mot sur le départ de Spence...
Alors l'album ? Et bien, sans Spence, c'est clairement plus country, c'est probablement le premier album de country rock, même si, à l'époque, perso je l'ai écouté sans savoir ce qu'était précisément le country rock, mais ça reste de grande qualité, enfin bon, je suis fan de toute façon.
Ah, un truc que je n'ai pas encore dit, mais si vous écoutez un album de Moby Grape, (please, ne mettez pas l'option aléatoire) il y une chose particulière, le lead vocal change d'un titre à l'autre et on ne peut pas dire que les timbres de voix soient identiques, il y a un monde entre Peter Lewis, Bob Mosley, Jerry Miller et même Skip Spence qu'on entend encore dans "Seeing", donc probablement un reste de l'album précédent.
Pour être complet, quelquefois, il y a 2 chanteurs en même temps, pour moi, ça fait partie du charme de ce groupe, mais peut-être que c'était pénalisant pour être reconnu immédiatement en tant que Moby Grape par l'auditeur et peut-être futur acheteur, ce qui rend d'autant plus criminel commercialement les 5 EP sortis en même temps lors du 1er album, hein David !
Maintenant quand si on considère certains titres de l'album, est ce un hasard ou reflète t-il, disons, un certain désenchantement, je vous laisse juge :
"Ain't that a shame", I'am not willing" If you can't learn from my mistakes" " What's to choose" et last but not the least "going nowhere"...
Pourtant le groupe avait fait des efforts, chacun habitait en Californie, pas très loin les uns des autres, et commençaient à vraiment devenir des potes, mais "the magic didn't happen" a pu dire Jerry Miller à propos de l'enregistrement de 69'.
Et effectivement l'album est resté en dehors du top 100 (117ème), donc pas terrible, et voilà t-y pas que Bob mosley qui venait de composer "It's a beautiful day, today" quitte le groupe en s'engageant... dans les Marines qui ne le gardèrent que 8 mois, le temps de se rendre compte que ce vieux Bob était (aussi) atteint de schizophrénie, authentique !
Quatre petits musiciens entrèrent en studio,
L'un partit chez les commandos
N'en resta plus que trois.
Là CBS jette l'éponge, mais comme contractuellement, le groupe doit encore un album, on expédie, en 1970, le trio à Nashville, où il enregistre un album "Truly fine Citizen" en 3 jours (!), le virage vers le country est encore plus appuyé, pas de notes de pochettes, mais c'est toujours David Rubinson aux manettes.
Perso, j'aime beaucoup aussi cet album, il y a ce qui est sans doute mon morceau favori "Changes, circles, spinning", d'autres morceaux encore très chouettes et il est vrai un morceau typiquement de remplissage "love song part two", mais Jerry Miller y apparaît comme un très très bon guitariste, donc à découvrir. Maintenant, si 69' a obtenu une certaine indulgence mêlée d'un peu de pitié,il faut que vous le sachiez, la plupart des critiques de l'époque ont démoli cet album qui a encore chuté dans les charts.
Suite et fin pour bientôt !
Annoncé quasi comme les Beatles amerloques, ils ont échoué, dans leurs 2 premiers albums dans leur quête de gloire, de notoriété et surtout de pognon, CBS commence à s'impatienter, et de plus leur leader, Skip Spence, ("he probably was responsible for a good 30 to 40 percent of the exuberance of Moby Grape" selon Paul Kantner) même si il ne s'est jamais autoproclamé comme tel, est out of service...
Rassuré par une prestation remarquée lors du festival pop de Philadelphie sur la capacité à jouer en quartet, voilà MG qui repart en studio, mais les choses sont claires, si on lit attentivement le petit discours rédigé sur le verso du LP par David Rubinson himself.
Le bon David n'y va pas avec le dos de la cuillère, il affirme sans rire que le groupe, de par son avidité et sa soif de notoriété, a exigé, jusqu'à maintenant, je cite intégralement, une "enormous hype - I know this, I was here-" " they demanded the hype, they were greedy and they didn't trust their enormous talents", fermez le ban, y'en a quelques lignes la dessus.
Aussi conclut-il "no more gimmicks, no more hypes, no egos, nothing ever again but the music" bon, j'arrête là, lui, l'autocritique ça ne le concerne pas vraiment, c'est comme si il n'avait jamais été producteur de MG et pas un mot sur le départ de Spence...
Alors l'album ? Et bien, sans Spence, c'est clairement plus country, c'est probablement le premier album de country rock, même si, à l'époque, perso je l'ai écouté sans savoir ce qu'était précisément le country rock, mais ça reste de grande qualité, enfin bon, je suis fan de toute façon.
Ah, un truc que je n'ai pas encore dit, mais si vous écoutez un album de Moby Grape, (please, ne mettez pas l'option aléatoire) il y une chose particulière, le lead vocal change d'un titre à l'autre et on ne peut pas dire que les timbres de voix soient identiques, il y a un monde entre Peter Lewis, Bob Mosley, Jerry Miller et même Skip Spence qu'on entend encore dans "Seeing", donc probablement un reste de l'album précédent.
Pour être complet, quelquefois, il y a 2 chanteurs en même temps, pour moi, ça fait partie du charme de ce groupe, mais peut-être que c'était pénalisant pour être reconnu immédiatement en tant que Moby Grape par l'auditeur et peut-être futur acheteur, ce qui rend d'autant plus criminel commercialement les 5 EP sortis en même temps lors du 1er album, hein David !
Maintenant quand si on considère certains titres de l'album, est ce un hasard ou reflète t-il, disons, un certain désenchantement, je vous laisse juge :
"Ain't that a shame", I'am not willing" If you can't learn from my mistakes" " What's to choose" et last but not the least "going nowhere"...
Pourtant le groupe avait fait des efforts, chacun habitait en Californie, pas très loin les uns des autres, et commençaient à vraiment devenir des potes, mais "the magic didn't happen" a pu dire Jerry Miller à propos de l'enregistrement de 69'.
Et effectivement l'album est resté en dehors du top 100 (117ème), donc pas terrible, et voilà t-y pas que Bob mosley qui venait de composer "It's a beautiful day, today" quitte le groupe en s'engageant... dans les Marines qui ne le gardèrent que 8 mois, le temps de se rendre compte que ce vieux Bob était (aussi) atteint de schizophrénie, authentique !
Quatre petits musiciens entrèrent en studio,
L'un partit chez les commandos
N'en resta plus que trois.
Là CBS jette l'éponge, mais comme contractuellement, le groupe doit encore un album, on expédie, en 1970, le trio à Nashville, où il enregistre un album "Truly fine Citizen" en 3 jours (!), le virage vers le country est encore plus appuyé, pas de notes de pochettes, mais c'est toujours David Rubinson aux manettes.
Perso, j'aime beaucoup aussi cet album, il y a ce qui est sans doute mon morceau favori "Changes, circles, spinning", d'autres morceaux encore très chouettes et il est vrai un morceau typiquement de remplissage "love song part two", mais Jerry Miller y apparaît comme un très très bon guitariste, donc à découvrir. Maintenant, si 69' a obtenu une certaine indulgence mêlée d'un peu de pitié,il faut que vous le sachiez, la plupart des critiques de l'époque ont démoli cet album qui a encore chuté dans les charts.
Suite et fin pour bientôt !
Palinodie- Messages : 9
Date d'inscription : 15/01/2014
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