Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
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Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Face 1
Speak To Me
Breathe
On The Run
Time
The Great Gig In The Sky
Face 2
Money
Us And Them
Any Colour You Like
Brain Damage
Eclipse
Si mon album préféré de Pink floyd reste "Wish You Were Here", j'ai réécouté plusieurs fois "Dark Side Of The Moon" depuis quelques jours.
C'est le 1er album de PF que j'ai acheté, il y a près d'une vingtaine d'années. Je l'avais acheté essentiellement pour Money, et je croyais que l'album était à l'avenant, et j'avais été un peu déçu , car hormis "Money" et "Time", je n'étais pas attiré par les ballades.
"Wish you Were Here" m'avait donc plus convenu: plus homogène, plus resserré, plus sombre, plus évident en somme.
Mais plus j'écoute DSOTM, plus je le trouve beau, lumineux. Le son est fabuleux, il y a de belles harmonies vocales, des super compos, c'est vraiment un album grandiose, et l'album d'un groupe: chacun a son rôle à jouer.
On parle de Gilmour et de Waters bien sûr, mais que serait le Floyd sans Richard Wright et ses textures de claviers somptueuses (et sa voix aussi)? et que dire de la batterie de Nick Mason, toujours au service de la musique?
Au niveau des titres, "Money" est le plus célèbre, mais c'est l'arbre qui cache la forêt, car l'album recèle d'autres titres magnifiques: "Time", et les superbes ballades que sont "Breathe", "Us & Them" etc.
"Dark Side Of The Moon" est donc un album magistral, un vrai voyage. La pochette n'est pas trompeuse: c'est un spectre lumineux et sonore.
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Il est tellement difficile d'éditer ses messages ici que je n'ai pas eu le courage de modifier les petites erreurs, désolé...
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
US est sublime, ce n'est pas mon album préféré du groupe, mais quand même c'est un monument, je me souviens à l'époque les vendeurs de chaine stéréo s'en servaient pour faire des démonstrations
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
et le solo de Time me cloue toujours !
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
superbe post de chino.
un album que je néglige beaucoup trop pour ma part... même ressenti, le prestige et l'immense renommée de Money est telle que l'on oublie certains titres d'une parfaite beauté intrinsèque, tel "Us and Them" qui est sublime.
un album sortit en 73 ... à entendre la production maintenant, à 40 ans de distance, on s'en frotte les oreilles: est-ce possible ?.. Alan Parsons à également participé à la production.
Keith Moon avait parodié le titre de l'album en intitulant son unique oeuvre solo: "Two sides of the Moon".. album qui n'a pas rencontré un vif succès par contre.
un album que je néglige beaucoup trop pour ma part... même ressenti, le prestige et l'immense renommée de Money est telle que l'on oublie certains titres d'une parfaite beauté intrinsèque, tel "Us and Them" qui est sublime.
un album sortit en 73 ... à entendre la production maintenant, à 40 ans de distance, on s'en frotte les oreilles: est-ce possible ?.. Alan Parsons à également participé à la production.
Keith Moon avait parodié le titre de l'album en intitulant son unique oeuvre solo: "Two sides of the Moon".. album qui n'a pas rencontré un vif succès par contre.
Karpof- Messages : 4324
Date d'inscription : 16/07/2011
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Oui, c'est un album d'une très grande finesse et d'une grande inspiration, à ne surtout pas négliger donc!Karpof a écrit:superbe post de chino.
un album que je néglige beaucoup trop pour ma part... même ressenti, le prestige et l'immense renommée de Money est telle que l'on oublie certains titres d'une parfaite beauté intrinsèque, tel "Us and Them" qui est sublime
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Découvert en K7 avec mon fidèle compagnon de l'époque : le Philips N2235
Ca m'avait littéralement scotché, ces mecs étaient tellement "ailleurs"; surtout attiré par la guitare de Gilmour et la profondeur des
compos. Je réécoute régulièrement et ça fait toujours effet. Une pièce fondatrice de mon parcours musical.
Ca m'avait littéralement scotché, ces mecs étaient tellement "ailleurs"; surtout attiré par la guitare de Gilmour et la profondeur des
compos. Je réécoute régulièrement et ça fait toujours effet. Une pièce fondatrice de mon parcours musical.
Blueleader- Messages : 7793
Date d'inscription : 24/02/2010
Age : 61
Localisation : entre mulhouse et belfort
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
As-tu appuyé sur le bouton "basculer le mode d'édition" (le dernier de la liste en fait) ?Chino a écrit:Il est tellement difficile d'éditer ses messages ici que je n'ai pas eu le courage de modifier les petites erreurs, désolé...
Sinon, pour en revenir au disque, c'est bien sûr un album important - et je constate que beaucoup de personnes de ma génération ont rencontré des difficultés à apprécier cet album à sa juste valeur. Surtout sa face 2.
Étonnamment, je n'ai jamais accroché "Money" plus que ça. Le seul titre qui plombe (un peu) l'album est "On The Run" : c'est d'ailleurs celui qui a (de loin) le plus mal vieilli. Cela dit, assez pénible hors contexte, il fait sens à ce moment du disque.
Et puis il y a les sommets. "Time" bien sûr, avec son solo épique. Mais aussi "Breathe". Marrant que personne n'avait, à ce jour, chroniqué cet album !
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Je ne trouve pas "On The Run" très daté, j'ai un peu plus de mal avec "The Great Gig In The Sky" par contre.
La face 2 est effectivement celle qui m'a longtemps donné plus de mal, mais en définitive, elle est splendide: Outre "Money," j'aime la suite qui va de "Us and Them à Eclipse, ce dernier titre faisant la boucle avec le premier de l'album ("Speak To Me").
A noter que l'album est sorti en 2011 dans une version 2 CD ("Experience") avec l'album joué live à Wembley en 1974, et dans un boxset ("Immersion") avec des titres inédits studios et live et du DVD audio.
La face 2 est effectivement celle qui m'a longtemps donné plus de mal, mais en définitive, elle est splendide: Outre "Money," j'aime la suite qui va de "Us and Them à Eclipse, ce dernier titre faisant la boucle avec le premier de l'album ("Speak To Me").
A noter que l'album est sorti en 2011 dans une version 2 CD ("Experience") avec l'album joué live à Wembley en 1974, et dans un boxset ("Immersion") avec des titres inédits studios et live et du DVD audio.
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Chino a écrit:Je ne trouve pas "On The Run" très daté
Dans sa conception, le titre est très moderne. Mais les sons de claviers sont datés. Et je ne suis pas hyper convaincu par ce que fait Mason là-dessus en plus !
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Merci Chino pour ta chronique, ce n'est pas mon préféré mais je sais que je dois l'écouté un peu plus pour l'apprécier à sa juste valeur. Un album culte, c'est sur.
parisino- Messages : 5704
Date d'inscription : 31/05/2010
Age : 49
Localisation : Chatenay Malabry
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Je n'aimais pas le groupe à l'époque et encore moins en 77 à 80 quands ils representaient tout ce qui n'allait pas dans le rock.
Dans le années 90 je suis revenu sur Floyd, aimant toute leur production jusqu'à WYWH (que je préfère).
Dans le années 90 je suis revenu sur Floyd, aimant toute leur production jusqu'à WYWH (que je préfère).
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Purple Jim a écrit:Je n'aimais pas le groupe à l'époque et encore moins en 77 à 80 quands ils representaient tout ce qui n'allait pas dans le rock.
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
ce qui est également intéressant c'est le bordel fondateur, niais et finalement touchant qui amène de ce projet.
fondateur, parce qu'on y trouve, non pas un vaste morceau complexe plus ou moins obscur et psychédélique, mais bel et bien un concept album fort, long, aux concepts qui s'entrecroisent mais à la thématique assez flou.
de fait ça parle de la naissance, aussitôt suivi d'une forme de destiné, de prise en main (dig that hole forget the sun and when at last the work is done it's just a time to dig an another one [de mémoire]) sociale et globale de la vie, comme une forme agressive de prédétermination funeste. (à noter que dès "speak to me" les bruitages entendus le seront de nouveau plus tard dans l'album, la naissance c'est s'éveiller au monde, un monde qui est déjà ce qu'il sera... un moyen de faire entendre que tout est déjà là : en puissance).
on sent bien le genre de notion joyeuse (que l'on retrouve dans le cinéma politique ou de sf et même dans les romans) les utopies hippies ayant suivies le "plus jamais ça" de l'après guerre se sont énormément effrités, la douleur, la crasse, la pauvreté, le retour de réflexes réactionnaires... et autres ne visent pas à détruire ces rêveries en masse mais à se réapproprier l'individu, à lui inculquer (de force) que le travail, l'argent et le temps (qui est de l'argent) sont de nouveau à l'ordre du jour, qu'il est temps de fermer sa gueule et de renouer avec les bons vieux principes du productivismes.
ce qui est intéressant c'est que cela fait écho à la guerre, mais perçue comme un souvenir d'enfance..; thème que l'on retrouvera plus directement dans the wall et qui est ici évoqué avec le bruit de l'avion... the wall qui donnera à voir un jeune waters occupé, dès l'école primaire, à écrire les paroles de Money..; forme de lucidité trop précoce que le système aura à coeur de briser dans l'oeuf.
apprendre à respirer c'est apprendre à se résigner
dès lors vivre, c'est courir, c'est être en cavale, c'est tjrs tenter d'échapper à ce destin, à la mort, c'est tenter d'être quelqu'un d'autre...
seulement le battement de notre coeur, c'est aussi le battement de l'horloge... on aura beau voyager, traverser le monde, tjrs cette pression sera présente, incessante, meurtrière, toujours elle alimentera notre peur, notre angoisse (personnellement je l'a lie toujours à "run like hell" sur the wall encore, bien que les thématiques ne soient pas vraiment les mêmes).
la prise de conscience de cet état, est possible... la preuve le groupe nous en parle... on peut parvenir à déchirer le voile illusoire de nos sociétés, à dépasser les principes qu'elle nous inculques.
mais cela se fait trop tard, au moment où le soleil va couler à l'horizon (peut être une mention de la quarantaine ?), moment où on se rend compte que tout ce qui nous reste c'est la certitude de savoir que nous ne pourrons jamais être ce dont nous rêvions, que seuls persistent nos souvenirs, notre mémoire, comme un rappel constant, au fer rouge (le sel dans la plaie), de notre impuissance.
les paroles évoquent tout cela, ainsi que l'utilisation (novatrice et géniale) de nombreuses boucles sonores, de bruitages, de répétition, de thème en mineur...
lorsque la mort pointe le bout de son nez dans une longue plainte déchirante, on repense à la peur idiote que nous avons eu toute notre vie..; et la rencontre devient belle, diaphane, d'une douce évidence.
tout pourrait s'arrêter là, se finir à cet instant précis, dans tout est déjà évoqué, dit et presque redit...
le constat de la vie d'un homme comme d'un échec cuisant, image inductive d'une société croulant sous ses propres errances dictatoriale.
pourquoi changer de face ?
parce que money expose plus avant le thème de l'argent, avec toute la grossièreté et la laideur qui le caractérise avec un ton cynique et une morgue révolté...
on pourra retrouver cette forme de dénonciation dans money for nothing de dire straits... et la même récupération mercantile de la société...
donnant raison à kafka quant à la nourriture du monstre noir qu'est la société moderne....
la société à besoin de gens luttant contre elle pour justifier son existence et sa police.
parce que us and them amène la guerre comme un fléau, mais surtout pointe les paradoxes des relations humaines, on court après alors qu'elle n'apporte que désillusions et tristesses..; une forme d'aquoibonnisme mélancolique.
tout ceci à déjà été abordé ou du moins esquisser...
ce n'est pas les titres en eux-mêmes qui interrogent c'est leur place... la fin de la face 1 évoquant la mort... pourquoi revenir, pourquoi marquer à ce point ces deux thèmes...
sans doute parce qu'il s'agit de passer de l'autre côté du prisme, non plus d'évoquer "objectivement" un constat terrible sur nos vies... mais d'assumer la subjectivité, de pénétrer la conscience d'une homme lucide sur ce qu'il vit et ressent.
bien que condamnée à la moquerie ou à la récupération, la rébellion de "money" à une raison d'être... après tout, ne sommes nous pas, parfois, agacé des injustices de ce monde, du gâchis consumériste, par les politiciens et les producteurs ?
on peut dire cela, on peut le vivre, quitte à se faire mal et à laisser notre peau sur les barbelés que sont les paupières des foules.
money chante le burlesque indécent du profit, autant que la tristesse scandé (sur une structure complexe)... or cette posture n'est pas seulement celle du bouffon ou de l'artiste... c'est celle, décalée, du fou, du désaxé.
et de la même façon que celui qui critique vertement, c'est à dire sans proposer de paradis hippie, la consommation passe pour un fou... celui qui pleure les relations humaines, qui les évoque pour les lier à la guerre, pour pointer du doigts l'aporie qu'elles portent en elles dès leur conception, celui-ci, sera également un fou, un paria.
l'enfant hyper sensible et mal éduqué par une mère et une société abusive, tandis que son père est victime de la guerre, sera toujours lié à water alors que la folie sera lié à Syd... du moins à l'image que l'on se fait de Syd.
or, ici cette face, n'interroge pas uniquement l'ancien leader du groupe...elle interroge cette part d'empathie, parfois même de compassion, qui est en nous, qui une fois consciente du monde (pourri) qui nous entoure, nous force à en rendre compte quitte à être rejeté par les autres.
l'autre côté de la lune, cette part sombre, c'est celle-ci... pas uniquement celle de la société post 60's, mais aussi celle de nos émotions les plus obscures.
en cela on remarque une parenté avec la pensée d'un merleau ponty ou d'un paul ricoeur, des penseurs qui ne partagent pas - vraiment- la pensée humaniste d'un Sartre, mais qui repensent la folie et le symbolisme... mais aussi la place du schizophrène dans la société (there is someone in my head but it's not me).
étrange comme l'aspect social semble disparaître à ce moment (dans les analyses) pour céder la place à l'image d'un syd tout puissant, forme de clef tautologique toute puissante, permettant de tout expliquer..; alors même que la folie n'est pas seulement un mouvement de perdre de contrôle, c'est aussi une façon de mieux voir le monde, de le percevoir autrement, tel qu'il est et de ne pas pouvoir résister à cette (aveuglante) vérité... il y a parfois peu d'écart entre l'hallucination et l'éblouissant soleil des idées platonicien.
l'album interroge, aussi, cela... la folie sociale qui nous consume mais que l'on accepte et celle individuelle que l'on rejette.
en cela la structure de l'album prend aussi plus de sens justement parce qu'elle ne répond pas vraiment à une progression... la répétition des battements de coeur, résonne comme un "la boucle est bouclé", mais c'est presque une fausse piste si l'on veut écouter l'ensemble comme une construction linéaire.
si cela est novateur, c'est aussi niais.
niais car le succès de money a touché le navire le faisant dévié de sa route, le faisant aller dans le sillage d'un succès populaire, certes mérité, mais qui ajouté à la mise en scène des spectacles à donner trop de place à l'égo du groupe, trop de place à l'artistique...
non pas que l'album soit mal compris ou incompris... il l'est au contraire beaucoup trop.
si beaucoup d'auditeurs n'ont pas compris le titre autrement que comme un riff de basse entêtement, trop ont essayé de refaire la même chose... trop on cru à l'aspect "individualiste" de l'art... beaucoup n'ont pas su dépasser, subsumer, l'album et n'ont fait que le répéter, qu'en hoqueter les gimmick et les astuces...
de fait la brutalité, la folie véritable, dérangeante qui aurait dû en émerger c'est transformer en une espèce de pose intello et égocentrique...
pose liée à celle de king crimson et autres, amenant à un rock prog lourdingue bourré de référence d'onanisme égotiste...
puis rerécupéré plus tard dans des nappes post punk avec un surplus larmoyant et pseudo romantique (comme si le romantisme n'avait jamais eu d'autres ambition que celle de se regarder mourir les veines ouvertes... un jour il faudra reparler de l'impact politique des mouvement artistiques... un jour ) ... la vie est triste, on va tous mourir, soyons pessimistes... sur fond de références pseudos complexes et de citations grossières.
de fait, dark side est devenu une sorte de totem, de référent, de passage obligé... l'équivalent musical du t-shirt à tête de guevarra : connu de tous et tout à fait méconnu au final...
à passer en boucle pendant les années fumettes et biactol... pour être moqué par les hardeux et les amateurs de rap...
en ce sens cet album est devenu niais.
finalement il est touchant... car la folie que j'y décelée gamin est toujours là, inquiétante étrangeté m'attendant au coeur de ses arpèges de glace et de feu...
touchant parce que cet album est beau... au-delà de toutes les conneries véhiculées à son propos... il est demeure beau.. et ça, c'est fort.
fondateur, parce qu'on y trouve, non pas un vaste morceau complexe plus ou moins obscur et psychédélique, mais bel et bien un concept album fort, long, aux concepts qui s'entrecroisent mais à la thématique assez flou.
de fait ça parle de la naissance, aussitôt suivi d'une forme de destiné, de prise en main (dig that hole forget the sun and when at last the work is done it's just a time to dig an another one [de mémoire]) sociale et globale de la vie, comme une forme agressive de prédétermination funeste. (à noter que dès "speak to me" les bruitages entendus le seront de nouveau plus tard dans l'album, la naissance c'est s'éveiller au monde, un monde qui est déjà ce qu'il sera... un moyen de faire entendre que tout est déjà là : en puissance).
on sent bien le genre de notion joyeuse (que l'on retrouve dans le cinéma politique ou de sf et même dans les romans) les utopies hippies ayant suivies le "plus jamais ça" de l'après guerre se sont énormément effrités, la douleur, la crasse, la pauvreté, le retour de réflexes réactionnaires... et autres ne visent pas à détruire ces rêveries en masse mais à se réapproprier l'individu, à lui inculquer (de force) que le travail, l'argent et le temps (qui est de l'argent) sont de nouveau à l'ordre du jour, qu'il est temps de fermer sa gueule et de renouer avec les bons vieux principes du productivismes.
ce qui est intéressant c'est que cela fait écho à la guerre, mais perçue comme un souvenir d'enfance..; thème que l'on retrouvera plus directement dans the wall et qui est ici évoqué avec le bruit de l'avion... the wall qui donnera à voir un jeune waters occupé, dès l'école primaire, à écrire les paroles de Money..; forme de lucidité trop précoce que le système aura à coeur de briser dans l'oeuf.
apprendre à respirer c'est apprendre à se résigner
dès lors vivre, c'est courir, c'est être en cavale, c'est tjrs tenter d'échapper à ce destin, à la mort, c'est tenter d'être quelqu'un d'autre...
seulement le battement de notre coeur, c'est aussi le battement de l'horloge... on aura beau voyager, traverser le monde, tjrs cette pression sera présente, incessante, meurtrière, toujours elle alimentera notre peur, notre angoisse (personnellement je l'a lie toujours à "run like hell" sur the wall encore, bien que les thématiques ne soient pas vraiment les mêmes).
la prise de conscience de cet état, est possible... la preuve le groupe nous en parle... on peut parvenir à déchirer le voile illusoire de nos sociétés, à dépasser les principes qu'elle nous inculques.
mais cela se fait trop tard, au moment où le soleil va couler à l'horizon (peut être une mention de la quarantaine ?), moment où on se rend compte que tout ce qui nous reste c'est la certitude de savoir que nous ne pourrons jamais être ce dont nous rêvions, que seuls persistent nos souvenirs, notre mémoire, comme un rappel constant, au fer rouge (le sel dans la plaie), de notre impuissance.
les paroles évoquent tout cela, ainsi que l'utilisation (novatrice et géniale) de nombreuses boucles sonores, de bruitages, de répétition, de thème en mineur...
lorsque la mort pointe le bout de son nez dans une longue plainte déchirante, on repense à la peur idiote que nous avons eu toute notre vie..; et la rencontre devient belle, diaphane, d'une douce évidence.
tout pourrait s'arrêter là, se finir à cet instant précis, dans tout est déjà évoqué, dit et presque redit...
le constat de la vie d'un homme comme d'un échec cuisant, image inductive d'une société croulant sous ses propres errances dictatoriale.
pourquoi changer de face ?
parce que money expose plus avant le thème de l'argent, avec toute la grossièreté et la laideur qui le caractérise avec un ton cynique et une morgue révolté...
on pourra retrouver cette forme de dénonciation dans money for nothing de dire straits... et la même récupération mercantile de la société...
donnant raison à kafka quant à la nourriture du monstre noir qu'est la société moderne....
la société à besoin de gens luttant contre elle pour justifier son existence et sa police.
parce que us and them amène la guerre comme un fléau, mais surtout pointe les paradoxes des relations humaines, on court après alors qu'elle n'apporte que désillusions et tristesses..; une forme d'aquoibonnisme mélancolique.
tout ceci à déjà été abordé ou du moins esquisser...
ce n'est pas les titres en eux-mêmes qui interrogent c'est leur place... la fin de la face 1 évoquant la mort... pourquoi revenir, pourquoi marquer à ce point ces deux thèmes...
sans doute parce qu'il s'agit de passer de l'autre côté du prisme, non plus d'évoquer "objectivement" un constat terrible sur nos vies... mais d'assumer la subjectivité, de pénétrer la conscience d'une homme lucide sur ce qu'il vit et ressent.
bien que condamnée à la moquerie ou à la récupération, la rébellion de "money" à une raison d'être... après tout, ne sommes nous pas, parfois, agacé des injustices de ce monde, du gâchis consumériste, par les politiciens et les producteurs ?
on peut dire cela, on peut le vivre, quitte à se faire mal et à laisser notre peau sur les barbelés que sont les paupières des foules.
money chante le burlesque indécent du profit, autant que la tristesse scandé (sur une structure complexe)... or cette posture n'est pas seulement celle du bouffon ou de l'artiste... c'est celle, décalée, du fou, du désaxé.
et de la même façon que celui qui critique vertement, c'est à dire sans proposer de paradis hippie, la consommation passe pour un fou... celui qui pleure les relations humaines, qui les évoque pour les lier à la guerre, pour pointer du doigts l'aporie qu'elles portent en elles dès leur conception, celui-ci, sera également un fou, un paria.
l'enfant hyper sensible et mal éduqué par une mère et une société abusive, tandis que son père est victime de la guerre, sera toujours lié à water alors que la folie sera lié à Syd... du moins à l'image que l'on se fait de Syd.
or, ici cette face, n'interroge pas uniquement l'ancien leader du groupe...elle interroge cette part d'empathie, parfois même de compassion, qui est en nous, qui une fois consciente du monde (pourri) qui nous entoure, nous force à en rendre compte quitte à être rejeté par les autres.
l'autre côté de la lune, cette part sombre, c'est celle-ci... pas uniquement celle de la société post 60's, mais aussi celle de nos émotions les plus obscures.
en cela on remarque une parenté avec la pensée d'un merleau ponty ou d'un paul ricoeur, des penseurs qui ne partagent pas - vraiment- la pensée humaniste d'un Sartre, mais qui repensent la folie et le symbolisme... mais aussi la place du schizophrène dans la société (there is someone in my head but it's not me).
étrange comme l'aspect social semble disparaître à ce moment (dans les analyses) pour céder la place à l'image d'un syd tout puissant, forme de clef tautologique toute puissante, permettant de tout expliquer..; alors même que la folie n'est pas seulement un mouvement de perdre de contrôle, c'est aussi une façon de mieux voir le monde, de le percevoir autrement, tel qu'il est et de ne pas pouvoir résister à cette (aveuglante) vérité... il y a parfois peu d'écart entre l'hallucination et l'éblouissant soleil des idées platonicien.
l'album interroge, aussi, cela... la folie sociale qui nous consume mais que l'on accepte et celle individuelle que l'on rejette.
en cela la structure de l'album prend aussi plus de sens justement parce qu'elle ne répond pas vraiment à une progression... la répétition des battements de coeur, résonne comme un "la boucle est bouclé", mais c'est presque une fausse piste si l'on veut écouter l'ensemble comme une construction linéaire.
si cela est novateur, c'est aussi niais.
niais car le succès de money a touché le navire le faisant dévié de sa route, le faisant aller dans le sillage d'un succès populaire, certes mérité, mais qui ajouté à la mise en scène des spectacles à donner trop de place à l'égo du groupe, trop de place à l'artistique...
non pas que l'album soit mal compris ou incompris... il l'est au contraire beaucoup trop.
si beaucoup d'auditeurs n'ont pas compris le titre autrement que comme un riff de basse entêtement, trop ont essayé de refaire la même chose... trop on cru à l'aspect "individualiste" de l'art... beaucoup n'ont pas su dépasser, subsumer, l'album et n'ont fait que le répéter, qu'en hoqueter les gimmick et les astuces...
de fait la brutalité, la folie véritable, dérangeante qui aurait dû en émerger c'est transformer en une espèce de pose intello et égocentrique...
pose liée à celle de king crimson et autres, amenant à un rock prog lourdingue bourré de référence d'onanisme égotiste...
puis rerécupéré plus tard dans des nappes post punk avec un surplus larmoyant et pseudo romantique (comme si le romantisme n'avait jamais eu d'autres ambition que celle de se regarder mourir les veines ouvertes... un jour il faudra reparler de l'impact politique des mouvement artistiques... un jour ) ... la vie est triste, on va tous mourir, soyons pessimistes... sur fond de références pseudos complexes et de citations grossières.
de fait, dark side est devenu une sorte de totem, de référent, de passage obligé... l'équivalent musical du t-shirt à tête de guevarra : connu de tous et tout à fait méconnu au final...
à passer en boucle pendant les années fumettes et biactol... pour être moqué par les hardeux et les amateurs de rap...
en ce sens cet album est devenu niais.
finalement il est touchant... car la folie que j'y décelée gamin est toujours là, inquiétante étrangeté m'attendant au coeur de ses arpèges de glace et de feu...
touchant parce que cet album est beau... au-delà de toutes les conneries véhiculées à son propos... il est demeure beau.. et ça, c'est fort.
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Bravo Wu Wei! TOut à fait d'accord avec toi quand tu dis que "connu de tous et tout à fait méconnu au final...". C'est un album devenu "culte" (je déteste ce terme), ce qui est le propre des albums mythiques qu'on n'écoute généralement jamais.
Mais s'il est bien un album "culte" qui mérite l'écoute, c'est bien celui-ci.
Pour les thèmes abordés, et comme dans l'album suivant, l'ombre de Syd Barrett plane, dont la détérioration mentale rejoint les névroses de Waters (qu'on retrouvera sur The Wall notamment).
Mais s'il est bien un album "culte" qui mérite l'écoute, c'est bien celui-ci.
Pour les thèmes abordés, et comme dans l'album suivant, l'ombre de Syd Barrett plane, dont la détérioration mentale rejoint les névroses de Waters (qu'on retrouvera sur The Wall notamment).
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
En fait, le seul truc qui me choc vraiment dans cet album, c'est que je trouve le solo de sax dans "Money" assez médiocre
telegraphroad- Messages : 338
Date d'inscription : 06/10/2010
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Souvenir, le mien c'était un sharp je crois j'étais fasciné par l'aiguille rouge qui bougeait Par contre Money j'aime plus trop ,disons que cela a été le hit, donc trop entendu et pour moi c'est celui la qui a le plus mal vieillitBlueleader a écrit:Découvert en K7 avec mon fidèle compagnon de l'époque : le Philips N2235
Ca m'avait littéralement scotché, ces mecs étaient tellement "ailleurs"; surtout attiré par la guitare de Gilmour et la profondeur des
compos. Je réécoute régulièrement et ça fait toujours effet. Une pièce fondatrice de mon parcours musical.
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
Du Floyd je ne connaissais que Wish You Where Here et Dark Side Of The Moon. Je ne comprenais pas pourquoi ce dernier avait aussi bonne presse. Pour moi c'était un peu comme Sgt Pepper des Beatles. Un album révolutionnaire du point de vue des techniques d'enregistrement avec son lot de sonorités bizarres. Mais pas un album avec de vraies compos qui tiennent la route. Beaucoup de boucans pour rien.
Mais finalement après réécoute c'est un album plus dense qui vaut vraiment que l'on s'attarde attentivement dessus.
Les deux bijoux de cet album sont Time et Us and Them pour moi.
Mais finalement après réécoute c'est un album plus dense qui vaut vraiment que l'on s'attarde attentivement dessus.
Les deux bijoux de cet album sont Time et Us and Them pour moi.
Garb- Messages : 401
Date d'inscription : 09/06/2013
Age : 36
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
On lit dans le wiki que "Resté dans le Billboard 200 américain pendant une période record de 853 semaines — l'équivalent de plus de 16 ans — dont 591 consécutives, le disque représente, jusqu'à aujourd'hui, l'une des meilleures ventes d'albums de tous les temps."
Pour moi, Dark side est bien le dernier album du Floyd... en 73, j'ai pas tout à fait 20 ans... après bac... et après Umma Gumma et meddle, j'attends mieux... d'un groupe très underground (avec notamment More, Zabriskie Point, Obscured by cloud) ; et bien sûr les albums avec Sid Barett... Néanmoins le vinyle ne m'a jamais lâché et une fois par an je l'envoie à fond.... je ne le lâche plus... et les versions public fonctionnent pas mal... Néanmoins y'avait à l'époque un pti coté régression... un peu commercial à ne pas oublier... un peud e jalousie de voir que l Floyd avait du succès... alors qu'avant on était entre nous pour le voir en scène (Théatre des ChampZé, ou pelouse de reuilly/fête de l'huma) Le Floyd devenait tout autre... plus "main stream" on quittait l'ambiance underground ... où ils étaient au coté de Zappa, Family, Chicago, Led Zep, King Crimson, Soft Machine, cream... bref, avec des groupes... qui allaient révolutionner le monde... remarque, on attend toujours... ;-)
Pour moi, Dark side est bien le dernier album du Floyd... en 73, j'ai pas tout à fait 20 ans... après bac... et après Umma Gumma et meddle, j'attends mieux... d'un groupe très underground (avec notamment More, Zabriskie Point, Obscured by cloud) ; et bien sûr les albums avec Sid Barett... Néanmoins le vinyle ne m'a jamais lâché et une fois par an je l'envoie à fond.... je ne le lâche plus... et les versions public fonctionnent pas mal... Néanmoins y'avait à l'époque un pti coté régression... un peu commercial à ne pas oublier... un peud e jalousie de voir que l Floyd avait du succès... alors qu'avant on était entre nous pour le voir en scène (Théatre des ChampZé, ou pelouse de reuilly/fête de l'huma) Le Floyd devenait tout autre... plus "main stream" on quittait l'ambiance underground ... où ils étaient au coté de Zappa, Family, Chicago, Led Zep, King Crimson, Soft Machine, cream... bref, avec des groupes... qui allaient révolutionner le monde... remarque, on attend toujours... ;-)
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
nb : Pas d'accord avec l'analyse de Wu Mei ci dessus... qui me parait une analyse post eighties voire Nineties. Ne te formalise pas Wu Mei... de toute façon il faudrait en discuter devant une bière... ;-) tranquillement ! et puis, je te rappelle que j'avais moins de 20 ans en 73... donc ya peut être un gap d'âge que j'assume absolument... Umma gumma est peu écoutable aujourd'hui... il a été un acte de révolution incroyable à la fin sixties.début seventies.... (y compris sur scène à Paris et autour de Londres) A coté ! Dark Side est new look certes ! avec les synthés et la prod incroyable ( les magnétos 8 ou 16 pistes ) qui s 'est modernisé après le succès de Sgt Pepper et du Double Blanc...
Re: Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973)
R&F 75 d'avril 73: Chronique du futur hyper best seller.
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