Live at the Pan-African Festival (30 juillet 1969)
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Live at the Pan-African Festival (30 juillet 1969)
Live at the Pan-African festival (30 juillet 1969)
L’original sur BYG Records est sorti en 1971
A1 Brotherhood At Ketchaoua
A2 We Have Come Back (Part 1)
B1 We Have Come Back (Part 2)
Bass – Alan Silva (tracks: A2, B1)
Cornet – Clifford Thornton
Drums – Sunny Murray (tracks: A2, B1)
Piano – Dave Burrell (tracks: A2, B1)
Tenor Saxophone, Vocals – Archie Shepp
Trombone – Grachan Moncur III (tracks: A1)
Vocals [Poetry] – Don Lee (tracks: A2, B1), Ted Joans (tracks: A2, B1)
Musiciens Algériens et Touaregs
« C’est un révolutionnaire, partisan d’une musique violente et subversive. Ce qui compte pour lui : tous les chapitres de la musique Afro- Américaine » Philippe Carles parlant d’Archie Shepp.
L’original sur BYG Records est sorti en 1971
A1 Brotherhood At Ketchaoua
A2 We Have Come Back (Part 1)
B1 We Have Come Back (Part 2)
Bass – Alan Silva (tracks: A2, B1)
Cornet – Clifford Thornton
Drums – Sunny Murray (tracks: A2, B1)
Piano – Dave Burrell (tracks: A2, B1)
Tenor Saxophone, Vocals – Archie Shepp
Trombone – Grachan Moncur III (tracks: A1)
Vocals [Poetry] – Don Lee (tracks: A2, B1), Ted Joans (tracks: A2, B1)
Musiciens Algériens et Touaregs
« C’est un révolutionnaire, partisan d’une musique violente et subversive. Ce qui compte pour lui : tous les chapitres de la musique Afro- Américaine » Philippe Carles parlant d’Archie Shepp.
Claude Delcloo, fondateur du journal actuel est missionné par BYG records pour recruter des jazzmen Américains afin de venir les faire enregistrer à Paris, il envoie le photographe de jazz Jacques Bisceglia auprès des musiciens présents au Festival d’Alger pour les inviter à venir en France et participer au festival d’Amougies organisé par Actuel et, entre temps, effectuer quelques enregistrements. C’est le début de la grande aventure free du label BYG actuel !
En l’espace de moins de six mois Archie Shepp va laisser six traces discographiques. Certaines d’entre elles resteront à jamais gravées au Panthéon des plus belles réalisations du Free Jazz. Cela ne sera pas sans conséquences personnelles sur la vie d’Archie Shepp. Ce déplacement de ses activités vers l’Afrique et l’Europe ainsi que son engagement envers un autre label qu’impulse ne sera pas sans retombées dans sa vie future. Mais pour l’heure seules comptent les luttes sociales et politiques, Archie est un grand musicien, mais c’est aussi un homme engagé et un militant pour la cause du peuple noir.
Le FLN organise en effet, en 1969, le premier Festival Pan-African d’Alger en invitant, outre les Black Panthers, Archie Shepp ainsi que les leaders du courant d’avant-garde, des écrivains, des poètes, des intellectuels, des théoriciens du mouvement du peuple noir américain, mais aussi des musiciens Africains venus de plusieurs pays.
Bien avant Bob Marley, le mythe du retour à l’Afrique était déjà présent, les musiciens portaient des tenues Africaines et chantaient l’Afrique à travers les musiques et les chansons. A cet égard Sun Râ a été l’un des premiers à théoriser sur ce retour à la culture Africaine.
Cet album est avant tout l’immortalisation d’une rencontre entre deux cultures, la culture Afro Américaine à travers l’évolution la plus avancée du jazz et la culture millénaire des musiciens Touaregs et Algériens. La photo de la pochette nous montre Shepp devant la mosquée Ketchaoua en train de jouer du sax avec des musiciens Touaregs. Face à la pauvreté du livret fournis avec l’ album, il est généralement admis qu’il s’agit de musiciens traditionnels Diwan « menant leur auditoire à la transe lors de cérémonies religieuses ».
La prise de son laisse apparaître quelques imperfections techniques, cependant elle est placée de telle façon qu’elle plonge l’auditeur au centre de l’action. Il est très difficile d’isoler les sons et les instruments, parfois on peut avoir le sentiment d’être devant un document ethnologique, à d’autres moments, la fièvre est telle qu’on se sent irrémédiablement embarqué au milieu de ce magma sonore, environné par les tambours, les flûtes et les « karkabous » (castagnettes métalliques).
Sur la première plage on peut entendre Archie Shepp, Clifford Thornton et Grachan Moncur III au milieu du déferlement orgiaque de percussions, de cris et de flûtes, on ressent physiquement l’abandon des corps, la fièvre et l’ivresse musicale présente ici…
Au début de la seconde plage Archie Shepp délivre son message: « We are still back, and we have come back. Nous sommes revenus !» Il répète plusieurs fois ce message, le scande et utilise aussi le français. Puis il ajoute à plusieurs reprises: « Jazz is a black power. Jazz is an african power. Jazz is an african music! » Sunny Murray est là mais il est bien difficile de le distinguer, ainsi qu’Alan Silva et Dave Burrel au milieu du brouhaha. Celui qui s’en sort le mieux c’est Archie Shepp, le saxophone ayant droit à un traitement de faveur au niveau de la prise de son émerge de la fusion sonore.
Du point de vue de la seule musique traditionnelle il existe certainement des témoignages musicaux plus fidèles à la restitution de la Musique tribale. Du point de vue de la seule musique d’Archie Shepp, il existe de nombreux enregistrements de bien meilleure qualité technique. Non, ici il faut prendre cet album pour ce qu’il est, un témoignage de qualité moyenne au niveau de la prise de son, mais qui restitue assez fidèlement l’énergie catalysée lors de cette rencontre entre la transe libératrice des traditions populaires touaregs et le bouillonnement revendicatif et identitaire du mouvement incarné par la Great Black Music.
Un moment unique qui réjouira les curieux musicaux.
En l’espace de moins de six mois Archie Shepp va laisser six traces discographiques. Certaines d’entre elles resteront à jamais gravées au Panthéon des plus belles réalisations du Free Jazz. Cela ne sera pas sans conséquences personnelles sur la vie d’Archie Shepp. Ce déplacement de ses activités vers l’Afrique et l’Europe ainsi que son engagement envers un autre label qu’impulse ne sera pas sans retombées dans sa vie future. Mais pour l’heure seules comptent les luttes sociales et politiques, Archie est un grand musicien, mais c’est aussi un homme engagé et un militant pour la cause du peuple noir.
Le FLN organise en effet, en 1969, le premier Festival Pan-African d’Alger en invitant, outre les Black Panthers, Archie Shepp ainsi que les leaders du courant d’avant-garde, des écrivains, des poètes, des intellectuels, des théoriciens du mouvement du peuple noir américain, mais aussi des musiciens Africains venus de plusieurs pays.
Bien avant Bob Marley, le mythe du retour à l’Afrique était déjà présent, les musiciens portaient des tenues Africaines et chantaient l’Afrique à travers les musiques et les chansons. A cet égard Sun Râ a été l’un des premiers à théoriser sur ce retour à la culture Africaine.
Cet album est avant tout l’immortalisation d’une rencontre entre deux cultures, la culture Afro Américaine à travers l’évolution la plus avancée du jazz et la culture millénaire des musiciens Touaregs et Algériens. La photo de la pochette nous montre Shepp devant la mosquée Ketchaoua en train de jouer du sax avec des musiciens Touaregs. Face à la pauvreté du livret fournis avec l’ album, il est généralement admis qu’il s’agit de musiciens traditionnels Diwan « menant leur auditoire à la transe lors de cérémonies religieuses ».
La prise de son laisse apparaître quelques imperfections techniques, cependant elle est placée de telle façon qu’elle plonge l’auditeur au centre de l’action. Il est très difficile d’isoler les sons et les instruments, parfois on peut avoir le sentiment d’être devant un document ethnologique, à d’autres moments, la fièvre est telle qu’on se sent irrémédiablement embarqué au milieu de ce magma sonore, environné par les tambours, les flûtes et les « karkabous » (castagnettes métalliques).
Sur la première plage on peut entendre Archie Shepp, Clifford Thornton et Grachan Moncur III au milieu du déferlement orgiaque de percussions, de cris et de flûtes, on ressent physiquement l’abandon des corps, la fièvre et l’ivresse musicale présente ici…
Au début de la seconde plage Archie Shepp délivre son message: « We are still back, and we have come back. Nous sommes revenus !» Il répète plusieurs fois ce message, le scande et utilise aussi le français. Puis il ajoute à plusieurs reprises: « Jazz is a black power. Jazz is an african power. Jazz is an african music! » Sunny Murray est là mais il est bien difficile de le distinguer, ainsi qu’Alan Silva et Dave Burrel au milieu du brouhaha. Celui qui s’en sort le mieux c’est Archie Shepp, le saxophone ayant droit à un traitement de faveur au niveau de la prise de son émerge de la fusion sonore.
Du point de vue de la seule musique traditionnelle il existe certainement des témoignages musicaux plus fidèles à la restitution de la Musique tribale. Du point de vue de la seule musique d’Archie Shepp, il existe de nombreux enregistrements de bien meilleure qualité technique. Non, ici il faut prendre cet album pour ce qu’il est, un témoignage de qualité moyenne au niveau de la prise de son, mais qui restitue assez fidèlement l’énergie catalysée lors de cette rencontre entre la transe libératrice des traditions populaires touaregs et le bouillonnement revendicatif et identitaire du mouvement incarné par la Great Black Music.
Un moment unique qui réjouira les curieux musicaux.
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
Re: Live at the Pan-African Festival (30 juillet 1969)
Un disque que je ne connais pas encore mais que ta chronique me donne une furieuse envie d'écouter. Le concept me rappelle un peu celui, plus tardif, du Trance of Seven Colors de Maleem Mahmoud Ghania enregistré avec Pharoah Sanders - un album que j'adore.
Re: Live at the Pan-African Festival (30 juillet 1969)
Du coup c'est à ton tour de me tenter...
Sony'r- Messages : 165
Date d'inscription : 08/04/2013
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