Monk (1954)
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Monk (1954)
1. We See 5:16
2. Smoke Gets in Your Eyes 4:34
3. Locomotive 6:23
4. Hackensack 5:13
5. Let's Call This 5:08
6. Think of One [prise 2] 5:47
7. Think of One [prise 1] 5:37
Thelonious Monk piano 1 - 7
Ray Copeland trompette 1 - 4
Frank Foster saxophone ténor 1 - 4
Curly Russell contrebasse 1 - 4
Art Blakey batterie 1 - 4
Sonny Rollins saxophone ténor 5 - 7
Percy Heath contrebasse 5 - 7
Julius Watkins cor d'harmonie 5 - 7
Willie Jones batterie 5 - 7
Ce deuxième album de Monk pour le label Prestige, se compose de deux sessions d’enregistrements. Les deux se dérouleront à la suite de celles du premier album en trio, et à cheval avec celles de l’album en « duo » avec Rollins.
Il faut donc distinguer les titres provenant de l’enregistrement du 13 novembre 1953, qui voient officier certes Rollins mais également Watkins (en lieu et place de Copeland mais au cor d’harmonie et non à la trompette) et Jones (à la batterie) dont il s’agit du premier enregistrement. Ces plages ne resteront pas dans les annales. Bien évidemment le style Monk est bien présent, mais il manque au quintet une réelle cohésion, l’ensemble peine à décoller véritablement (de cette session seule l’improvisation Friday the 13th disponible sur Thelonious Monk and Sonny Rollins semble vraiment sortir du lot).
Lorsque Monk réenregistre en quintet en mai 1954 il retrouve, cette fois, Art Blakey derrière la batterie et Ray Copeland à la trompette, des musiciens qu’il fréquente depuis plus longtemps, avec lesquels il a l’habitude de jouer. L’arrivée (pour cette session uniquement) du saxophoniste Frank Foster ne parait pas déséquilibrer l’ensemble, d’ailleurs sa prestation sur Hackensack montre à quel point il est apte à jouer cette musique « en dehors des clous ». Le balancement tout en désinvolture de Russel à la contrebasse, tout en sensualité n’est pas étranger à un certain esprit de groupe, de bonhommie lascive. Le puissant Locomotive en impose par sa lourdeur et son approche rythmique. Si Hackensack est un hommage à Ruby Van Gelber l’ingénieur du studio ; les versions divergent quant au « pourquoi » du titre « wee see ». pour certains (dont Foster) Monk aurait répondu « we’ll see » (on verra) lorsqu’il lui demanda comment se nommerait le morceau que le groupe venait d’interpréter, pour d’autres il serait dériver d’un hommage à sa nièce surnommée Weetee. Toujours est-il que cette session de mai 1954 propose des nouveautés et pas des moindres. Ce groupe en phase prêt à rebondir à toutes les occasions, à répondre aux appels incessants du pianiste donne beaucoup plus à entendre en terme de plaisir, de cohérence et, tout simplement, de musicalité que celui de novembre 1953.
Le hasard des sessions bien évidemment (il ne viendrait à l’esprit de personne de faire une comparaison qualitative entre les musiciens sur de simple aléas [n’oublions pas les désistements et retards de novembre 53]) explique le déséquilibre de cet album, qui reste toutefois très bien servis par des compositions. Pour la fine bouche on notera la présence du standard « smoke gets in your eyes » superbement revisité avec ce qu’il faut de légèreté, et l’utilisation de rifftide de coleman hawkins dans le morceau Hackensack.
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