Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
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Ornette
Electric Thing
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Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Face 1
1. Scuttle Buttin' - 1:49
2. Couldn't Stand The Weather - 4:40
3. The Things (That) I Used To Do - 4:53
4. Voodoo Chile (Slight Return) - 7:58
Face 2
1. Cold Shot - 3:57
2. Tin Pan Alley - 9:10
3. Honey Bee - 2:40
4. Stang's Swang - 2:41
Personnel :
Stevie Ray Vaughan - Guitare & chant
Tommy Shannon - Basse
Chris Layton - Batterie
Jimmie Vaughan : Guitare rythmique sur "Couldn't Stand The Weather" et "The Things (That) I Used To Do"
Fran Christina : Batterie sur "Stang's Swang"
Stan Harrison : Saxophone ténor sur "Stang's Swang"
Un an après "Texas Flood", Stevie Ray Vaughan et Double Trouble publient leur second album : "Couldn't Stand The Weather". Contrairement à ce qu'on aurait pu s'attendre, ce n'est en rien un remake du premier album. En effet, d'une part les genres musicaux abordés ne sont pas toujours les mêmes, et d'autre part le son de SRV est ici fort différent : il n'hésite pas à jouer plus saturé, et recourt volontiers à différents effets, ce qui donne à l'album une palette sonore plus variée.
Contrairement à "Texas Flood", l'influence de Jimi Hendrix est ici assez présente, surtout sur la première face.
Le disque s'ouvre avec "Scuttle Buttin'", un court instrumental qui sonne comme une version survitaminée de la partie instrumentale de "Come On", comprenant le fameux accord Hendrix (E7#9). La maîtrise technique de SRV est ici éclatante et sert le propos - d'autant que le titre ne s'éternise pas. Encore une fois, je suis moins convaincu par la batterie.
Changement radical d'ambiance avec "Couldn't Stand The Weather", une composition de SRV qui s'éloigne du blues : l'introduction renvoie plus au funk rock du Band Of Gypsys qu'à Albert King. On retrouve d'ailleurs un plan rythmique de "Message To Love". La partie chantée est très rock, la guitare rythmique de Jimmy Vaughan contribuant utilement à meubler l'espace sonore. Le solo de SRV, en deux parties, est superbe. L'influence Hendrixienne est évidente lors du passage où il courbe ses notes à la wah wah...
SRV reprend ensuite "The Things (That) I Used To Do" - un titre enregistré naguère par Jimi Hendrix (en compagnie de Johnny Winter), mais alors inédit de sa discographie officielle (ce qui ne veut pas dire qu'il ne la connaissait pas). Jimmy Vaughan prête là encore main forte au petit frère en tapissant un fond sonore discret à la Leslie. SRV donne ici aux amateurs de guitare blues ce qu'ils attendent : un long solo central où l'intensité ne retombe jamais. Long solo où il ne se limite pas à des plans d'Albert King... Le seul bémol que j'apporterais ici concerne le chant, un peu trop forcé à mon goût.
La face se termine avec "Voodoo Child (Slight Return)", où durant 8 minutes, SRV s'attaque à un monument du répertoire Hendrixien. Contrairement au Clapton de Derek & The Dominos, SRV reprend Hendrix dans le texte, suivant fidèlement la partition du Maître. En 1984, Hendrix n'était pas revenu sur le devant de la scène comme ce sera le cas par la suite : on parlait plus de Van Halen et de Mark Knopfler que de Jimi Hendrix au milieu des années 80. Il me semble évident que SRV a joué son rôle dans la reconnaissance de l'héritage Hendrixien.
Musicalement, sa reprise de "Voodoo Child (Slight Return)" n'est pas toutefois une réussite totale - sans pour autant être un échec. A l'image d'un Jean Paul Bourelly pour la période Band Of Gypsys, SRV revisite le style Hendrixien avec un brio et une ferveur indéniable. Par contre, Chris Layton est complètement à coté de la plaque dans son interprétation du titre, proposant un drumming bien trop carré. Les influences d'Elvin Jones et de Tony Williams, absentes du jeu de Layton, font ici cruellement défaut. Bien bel hommage tout de même...
Sur "Cold Shot", SRV chante bien, très bien même : lorsqu'il ne force pas, il a une belle voix, avec un vibrato chaleureux. La sobriété de sa guitare sert parfaitement le titre.
Avec "Tin Pan Alley" (encore une reprise...), SRV reste dans le registre du blues en mineur - mais sur un tempo incroyablement lent - ce qui est largement aussi difficile, si ce n'est plus, que de jouer sur des tempos très rapides. SRV joue ici avec un son très pur. Il y a de la retenue et beaucoup de subtilité dans son jeu, presque jazz par moment.
Techniquement, son chant est remarquable, toujours juste (alors que l'exercice est difficile). Peut-être trop travaillé ? Même si c'était le cas, ce n'est pas ce qu'il faut retenir de ce titre : ici, SRV a de l'or dans les doigts.
"Honey Bee" est la seconde composition chantée de SRV sur cet album : il est clair que ce n'est pas en tant que songwriter qu'il a marqué les esprits. Ce titre est une simple variation de "Pride And Joy", y compris dans les parties de guitare - sans grand intérêt.
"Stang's Swang" est d'un tout autre niveau : SRV n'est pas qu'un bluesman, c'est aussi un excellent guitariste de jazz. Plus dans la lignée d'un Kenny Burrell ou d'un Wes Montgomery que d'Albert King ou Jimi Hendrix, il livre ici un titre concis, parfaitement exécuté - d'autant que c'est Fran Christina à la batterie. De quoi nourrir quelques regrets : dommage qu'il n'ait pas eu le temps d'enregistrer un jour un album entier dans ce style.
Face 1
1. Scuttle Buttin' - 1:49
2. Couldn't Stand The Weather - 4:40
3. The Things (That) I Used To Do - 4:53
4. Voodoo Chile (Slight Return) - 7:58
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1. Cold Shot - 3:57
2. Tin Pan Alley - 9:10
3. Honey Bee - 2:40
4. Stang's Swang - 2:41
Personnel :
Stevie Ray Vaughan - Guitare & chant
Tommy Shannon - Basse
Chris Layton - Batterie
Jimmie Vaughan : Guitare rythmique sur "Couldn't Stand The Weather" et "The Things (That) I Used To Do"
Fran Christina : Batterie sur "Stang's Swang"
Stan Harrison : Saxophone ténor sur "Stang's Swang"
Un an après "Texas Flood", Stevie Ray Vaughan et Double Trouble publient leur second album : "Couldn't Stand The Weather". Contrairement à ce qu'on aurait pu s'attendre, ce n'est en rien un remake du premier album. En effet, d'une part les genres musicaux abordés ne sont pas toujours les mêmes, et d'autre part le son de SRV est ici fort différent : il n'hésite pas à jouer plus saturé, et recourt volontiers à différents effets, ce qui donne à l'album une palette sonore plus variée.
Contrairement à "Texas Flood", l'influence de Jimi Hendrix est ici assez présente, surtout sur la première face.
Le disque s'ouvre avec "Scuttle Buttin'", un court instrumental qui sonne comme une version survitaminée de la partie instrumentale de "Come On", comprenant le fameux accord Hendrix (E7#9). La maîtrise technique de SRV est ici éclatante et sert le propos - d'autant que le titre ne s'éternise pas. Encore une fois, je suis moins convaincu par la batterie.
Changement radical d'ambiance avec "Couldn't Stand The Weather", une composition de SRV qui s'éloigne du blues : l'introduction renvoie plus au funk rock du Band Of Gypsys qu'à Albert King. On retrouve d'ailleurs un plan rythmique de "Message To Love". La partie chantée est très rock, la guitare rythmique de Jimmy Vaughan contribuant utilement à meubler l'espace sonore. Le solo de SRV, en deux parties, est superbe. L'influence Hendrixienne est évidente lors du passage où il courbe ses notes à la wah wah...
SRV reprend ensuite "The Things (That) I Used To Do" - un titre enregistré naguère par Jimi Hendrix (en compagnie de Johnny Winter), mais alors inédit de sa discographie officielle (ce qui ne veut pas dire qu'il ne la connaissait pas). Jimmy Vaughan prête là encore main forte au petit frère en tapissant un fond sonore discret à la Leslie. SRV donne ici aux amateurs de guitare blues ce qu'ils attendent : un long solo central où l'intensité ne retombe jamais. Long solo où il ne se limite pas à des plans d'Albert King... Le seul bémol que j'apporterais ici concerne le chant, un peu trop forcé à mon goût.
La face se termine avec "Voodoo Child (Slight Return)", où durant 8 minutes, SRV s'attaque à un monument du répertoire Hendrixien. Contrairement au Clapton de Derek & The Dominos, SRV reprend Hendrix dans le texte, suivant fidèlement la partition du Maître. En 1984, Hendrix n'était pas revenu sur le devant de la scène comme ce sera le cas par la suite : on parlait plus de Van Halen et de Mark Knopfler que de Jimi Hendrix au milieu des années 80. Il me semble évident que SRV a joué son rôle dans la reconnaissance de l'héritage Hendrixien.
Musicalement, sa reprise de "Voodoo Child (Slight Return)" n'est pas toutefois une réussite totale - sans pour autant être un échec. A l'image d'un Jean Paul Bourelly pour la période Band Of Gypsys, SRV revisite le style Hendrixien avec un brio et une ferveur indéniable. Par contre, Chris Layton est complètement à coté de la plaque dans son interprétation du titre, proposant un drumming bien trop carré. Les influences d'Elvin Jones et de Tony Williams, absentes du jeu de Layton, font ici cruellement défaut. Bien bel hommage tout de même...
Sur "Cold Shot", SRV chante bien, très bien même : lorsqu'il ne force pas, il a une belle voix, avec un vibrato chaleureux. La sobriété de sa guitare sert parfaitement le titre.
Avec "Tin Pan Alley" (encore une reprise...), SRV reste dans le registre du blues en mineur - mais sur un tempo incroyablement lent - ce qui est largement aussi difficile, si ce n'est plus, que de jouer sur des tempos très rapides. SRV joue ici avec un son très pur. Il y a de la retenue et beaucoup de subtilité dans son jeu, presque jazz par moment.
Techniquement, son chant est remarquable, toujours juste (alors que l'exercice est difficile). Peut-être trop travaillé ? Même si c'était le cas, ce n'est pas ce qu'il faut retenir de ce titre : ici, SRV a de l'or dans les doigts.
"Honey Bee" est la seconde composition chantée de SRV sur cet album : il est clair que ce n'est pas en tant que songwriter qu'il a marqué les esprits. Ce titre est une simple variation de "Pride And Joy", y compris dans les parties de guitare - sans grand intérêt.
"Stang's Swang" est d'un tout autre niveau : SRV n'est pas qu'un bluesman, c'est aussi un excellent guitariste de jazz. Plus dans la lignée d'un Kenny Burrell ou d'un Wes Montgomery que d'Albert King ou Jimi Hendrix, il livre ici un titre concis, parfaitement exécuté - d'autant que c'est Fran Christina à la batterie. De quoi nourrir quelques regrets : dommage qu'il n'ait pas eu le temps d'enregistrer un jour un album entier dans ce style.
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Scuttle Buttin' : techniquement très fort, dans un style qui porte presque maintenant le nom de SRV, cet instrumental laisse malgré tout un sentiment d'inachevé : on tourne un peu en rond !
Couldn't Stand The Weather : La première partie de l'intro est sympa, la deuxième ne l'est plus du tout (ça sonne ringard).
La voix de SRV est insupportable ! Lorsqu'il se met à chanter le titre sonne comme un BO de film d'action américain typique de ces années là (Flic de Beverly Hill, Retour Vers le Futur, etc...) ! Heureusement qu'il se fend d'un solo intéressant.
La rythmique funky passe bien, mais bien plus sur la deuxième partie (où il ne chante pas) !
Un titre qui aurait pu s'en sortir bien mieux... Dommage !
Le son claquant de la batterie est aussi un gros point noir !
The Things (That) I Used To Do : Superbe introduction avec la voix de SRV qui pour une voix colle bien au style.
Une version intéressante du coup, avec un superbe solo. SRV savait jouer son truc : c'est intense, personnel, jamais pompeux, la grande classe quoi !
Voodoo Chile (Slight Return) : Ce n'est pas mauvais hormis le batteur qui, comme le soulignait déjà Ayler, est complètement dans les fraises ! Mais je n'en retire aucun intérêt... la (les) version(s) de Jimi est (sont) 100 fois plus forte(s) !
Quelques passages intéressants tout de fois. Mais plus qu'un hommage ce n'est pour moi qu'une simple reprise. Rendre hommage c'est transcender l'héritage... On en est loin ici.
Cold Shot : Un très joli titre, très bien chanté, et surtout jouer avec un superbe touché ! C'est tranquille, propre et ça swingue à la folie ! J'aime aussi beaucoup la fin.
Tin Pan Alley : Sans doute la pièce maitresse de l'album.
Une introduction tout en douceur, en retenue, qui nous plonge immédiatement dans l'ambiance voluptueuse de cette reprise. Superbe ! SRV nous livre ici des parties de guitares délicates, incroyablement pures, magnifiques et admirablement accompagnées par son chant, à la fois serein et par moment menaçant.
Suffit de fermer les yeux et de se laisser bercer. 9 minutes de bonheur...
Honey Bee : Titre poussif, qui après la délicatesse de Tin Pan Alley, fait vraiment tâche !!!! La rythmique est à mon avis responsable en grande partie de ce massacre, même si SRV ne s'est pas non plus trop foulé pour servir autre chose que son sempiternel rock à deux balles !
Stang's Swang : et nous voilà déjà arrivé à la fin !!!! L'album me semble presque plus court qu'à l'époque du format 33t !
Un titre qui dès l'intro a des accents jazzy. Surprenant mais pas dénué d'intérêt... SRV s'en sort d'ailleurs très bien, dans un style épuré, sobre mais tranchant. Le groupe avec saxo (et nouveau batteur), fait swinguer tout ça avec beaucoup de maestria. Très sympa.
Conclusion : encore un album loin d'être indispensable.
Seulement 3 titres vraiment intéressants, le reste ne servant qu'à remplir (parfois difficilement) un album assez court et finalement décevant.
Il n'y a bien que dans les années 80 qu'il pouvait passer, pour certains, pour tout autre chose que ce qu'il est réellement...
Couldn't Stand The Weather : La première partie de l'intro est sympa, la deuxième ne l'est plus du tout (ça sonne ringard).
La voix de SRV est insupportable ! Lorsqu'il se met à chanter le titre sonne comme un BO de film d'action américain typique de ces années là (Flic de Beverly Hill, Retour Vers le Futur, etc...) ! Heureusement qu'il se fend d'un solo intéressant.
La rythmique funky passe bien, mais bien plus sur la deuxième partie (où il ne chante pas) !
Un titre qui aurait pu s'en sortir bien mieux... Dommage !
Le son claquant de la batterie est aussi un gros point noir !
The Things (That) I Used To Do : Superbe introduction avec la voix de SRV qui pour une voix colle bien au style.
Une version intéressante du coup, avec un superbe solo. SRV savait jouer son truc : c'est intense, personnel, jamais pompeux, la grande classe quoi !
Voodoo Chile (Slight Return) : Ce n'est pas mauvais hormis le batteur qui, comme le soulignait déjà Ayler, est complètement dans les fraises ! Mais je n'en retire aucun intérêt... la (les) version(s) de Jimi est (sont) 100 fois plus forte(s) !
Quelques passages intéressants tout de fois. Mais plus qu'un hommage ce n'est pour moi qu'une simple reprise. Rendre hommage c'est transcender l'héritage... On en est loin ici.
Cold Shot : Un très joli titre, très bien chanté, et surtout jouer avec un superbe touché ! C'est tranquille, propre et ça swingue à la folie ! J'aime aussi beaucoup la fin.
Tin Pan Alley : Sans doute la pièce maitresse de l'album.
Une introduction tout en douceur, en retenue, qui nous plonge immédiatement dans l'ambiance voluptueuse de cette reprise. Superbe ! SRV nous livre ici des parties de guitares délicates, incroyablement pures, magnifiques et admirablement accompagnées par son chant, à la fois serein et par moment menaçant.
Suffit de fermer les yeux et de se laisser bercer. 9 minutes de bonheur...
Honey Bee : Titre poussif, qui après la délicatesse de Tin Pan Alley, fait vraiment tâche !!!! La rythmique est à mon avis responsable en grande partie de ce massacre, même si SRV ne s'est pas non plus trop foulé pour servir autre chose que son sempiternel rock à deux balles !
Stang's Swang : et nous voilà déjà arrivé à la fin !!!! L'album me semble presque plus court qu'à l'époque du format 33t !
Un titre qui dès l'intro a des accents jazzy. Surprenant mais pas dénué d'intérêt... SRV s'en sort d'ailleurs très bien, dans un style épuré, sobre mais tranchant. Le groupe avec saxo (et nouveau batteur), fait swinguer tout ça avec beaucoup de maestria. Très sympa.
Conclusion : encore un album loin d'être indispensable.
Seulement 3 titres vraiment intéressants, le reste ne servant qu'à remplir (parfois difficilement) un album assez court et finalement décevant.
Il n'y a bien que dans les années 80 qu'il pouvait passer, pour certains, pour tout autre chose que ce qu'il est réellement...
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
edblues a écrit:Superbes chroniques Ayler et Electric Thing!
Je rejoins quasi-totalement vos avis mesurés, honnêtes et argumentés.
Pour clarifier les choses avant de donner mon opinion, j'ai acheté la plupart des LP de Stevie Ray Vaughan, j'ai même quelques pirates, et j'ai beaucoup de sympathie pour le personnage. Mais, je ne le considère pas comme un Dieu absolu, et ses disques, je les écoute somme toute très rarement. Je préfère mille fois, au niveau du jeu, de la créativité, de l'"authenticité" son frère Jimmie. Donc, je ne suis certes pas un fan, mais pas non plus un contempteur.
Dans mon souvenir (mais bon, j'étais ado) dans les années 80 ce n'était pas le public "blues" qui écoutait Stevie Ray, mais le public rock. C'était dans les magazines de rock voire de hard (si! si!) que les disques de "SRV" étaient chroniqués. Pas encensés outre mesure, d'ailleurs. Faudrait reprendre les mags en question, je dois encore en avoir à la cave.
Deuxième chose, ce qui me frappe c'est aussi l'hostilité que semble aujourd'hui déclencher presque immédiatement toute critique, ou même toute relativisation, de Stevie Ray Vaughan et de son réel apport. On a vite fait de se faire taxer de "puriste" voire de "raciste anti-blancs" (curieuse rhétorique, soit dit en passant...). L'intolérance n'est pas du côté que l'on croit souvent. J'aurais aujourd'hui tendance à penser que ce ne sont pas les "puristes" du blues qui reprochent à "SRV" son succès commercial, mais plutôt les extrémistes pro-SRV qui expriment une rancoeur tenace envers l'insuffisance (à leurs yeux) de succès critique (je veux dire, dans la critique "blues") de leur "idole" (car dans le cas, oui on peut parler d'idolâtrie).
Autre chose, à mon sens Bloomers a raison sur sa remarque à propos des années 90 et 00: pour moi en un certain sens, elles sont même "pires" que les années 80 - en partie à cause de l'émergence de ce courant qu'on appelle le "blues-rock" (l'étiquette traduit d'ailleurs plutôt bien le manque de personnalité). On a vu là, sous influence autoproclamée de SRV (mais le pauvre n'était plus là pour faire la leçon) s'accomplir un véritable rétrécissement de l'horizon musical. Alors que Clapton & Co ("blues blanc") ont dans le sillage de Hendrix apporté quelque chose à la guitare lead (comme vous le faites remarquer), après SRV tout n'était plus qu'affaire de pseudos guitar-heros chapeautés et démonstratifs à la tête de médiocres trios, enfilant "plans" convenus, gimmicks usés et reprises identiques. Si un gars sortait un disque comme "Texas flood" aujourd'hui, le CD aurait énormément plus de retentissement qu'à l'époque, où la concurrence était plus rude (voir comment la presse "spécialisée" encense la moindre bouse anecdotique poopachubbesque).
C'est aussi en cela que j'en veux à Stevie d'être mort: c'est surtout sa mort qui a laissé le champ libre à tous ces tâcherons qui tuent le blues.
Enfin (pour finir ces libres propos un peu décousus) pour répondre à Jungleland: des albums de "blues-rock" (mais tu as compris que je n'aime pas trop cette appellation) sortis après 1980 qui sont meilleurs que les meilleurs SRV, il y en a un petit paquet quand même. Citons au hasard Johnny WInter "Guitar slinger" (ALligator, 1984!): un de ses meilleurs, où il est (comme par hasard!) accompagnés de vrais musiciens de blues. Les deux suivants chez Alligator sont aussi très bons et bien "blues". Mais aussi, pour continuer chez Alligator, "Edge of the city" ou "Midnight drive" du Kinsey Report: un mixage typiquement 80's (hélas), certes, mais des compos nouvelles, un feeling funky novateur et terriblement entraînant, et sur scène une fusion avec le reggae inédite.
Je remarque d'ailleurs que le label Alligator, avec d'excellents LP de Roy Buchanan et Lonnie Mack (avec SRV!) ou autres, avait dans les années 80 un catalogue "blues-rock" autrement plus solide que ce qui se déverse aujourd'hui quotidiennement dans les bacs.
Mais on pourrait aussi citer "Fresh evidence" de Gallagher, un chef-d'oeuvre de maturité comme SRV n'aura hélas jamais eu le temps d'en graver. Et on pourrait en citer bien d'autres.
SRV n'était pas un usurpateur. Il avait du talent. Mais non, non et non, ce n'était pas l'alpha et l'oméga du blues.
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
SVR me paraît être dans une position bien singulière : il est à la fois incroyablement sur et sous estimé ! Peut-être est-ce dû au fait que sa production musicale n'est pas à la hauteur de son immense talent de musicien ? A l'instar d'un Pastorius, ses qualités d'authentique virtuose n'ont pas toujours été suffisamment mises en valeur dans ses disques. La période y était certainement pour beaucoup. La drogue a pu également nuire à sa musique. Force est aussi de regretter ses choix d'accompagnateurs à la batterie et aux claviers, qui n'ont pas été des plus heureux. Demeurent heureusement quelques enregistrements qui témoignent fidèlement de la force de son chant et de toute l'étendue de sa maîtrise de la guitare, qu'il explore aussi bien dans les registres les plus sensibles que dans la sauvagerie la plus déchainée. En tout cas, c'était un maître absolu pour faire diablement sonner son instrument !Ayler a écrit:edblues a écrit:SRV n'était pas un usurpateur. Il avait du talent. Mais non, non et non, ce n'était pas l'alpha et l'oméga du blues.
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Si le second CD est entièrement inédit, c'est loin d'être le cas des bonus tracks du premier. Voici le détail :
09. Empty Arms >>> Version de The Sky Is Crying
10. Come On (Part III) >>> Bonus track déjà présent sur la réédition de 1999
11. Look At Little Sister >>> Bonus track déjà présent sur la réédition de 1999
12. The Sky Is Crying >>> Prise inédite
13. Hide Away >>> Bonus track déjà présent sur la réédition de 1999
14. Give Me Back My Wig >>> Bonus track déjà présent sur la réédition de 1999
15. Boot Hill >>> Prise inédite
16. Wham >>> Version de The Sky Is Crying
17. Close To You >>> Version de The Sky Is Crying
18. Little Wing >>> Version de The Sky Is Crying
19. Stang's Swang (Alternate Version) >>> Prise inédite
Résultat des courses ? Pour ce qui est du studio, l'album n'offre aucun titre réellement inédit - seulement trois prises inédites. La prise de "The Sky Is Crying" publiée sur l'album éponyme est issue des sessions de l'album suivant (l'intérêt de celle-ci étant l'absence de Wynans) alors que celle de "Boot Hill" datait de celles de In Step - a priori moins forte. Pas de sax sur la prise alternative de "Stang's Swang" : celui-ci a-t-il été enregistré lors d'une session ultérieure (le batteur étant ici le même) ? Pas sans intérêt, cette prise avait sans doute plus sa place sur un pirate : elle est moins forte et moins aboutie que l'originale.
D'un point de vue discographique, cette réédition donne une vue plus large des sessions - ce qui est appréciable... mais elle montre à quel point les maisons disques tirent sur la corde : les vrais fans risquent de se retrouver avec 3 versions différentes du même disque ! Est-ce acceptable ??? Dans le même temps, elle affaiblit considérablement l'intérêt de l'album The Sky Is Crying, qui reste pourtant l'un des meilleurs albums du guitariste - et certainement sa publication post mortem la plus réussie. Les prix des rééditions Legacy restant raisonnables, l'amateur peut aussi faire abstraction de l'achat du premier disque et se concentrer sur le second - lui entièrement inédit officiellement...
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Le live vaut l'achat ou non?
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
le live est très bon. Trouvable en bootleg mais peut être y a t il une bonne remasterisation ici ,
Re: Stevie Ray Vaughan And Double Trouble : Couldn't Stand The Weather (1984)
Selon-moi, l'album est très réussit.
Quand à Voodoo Child, personne ne peux mieux le jouer aussi bien qu'Hendrix, 'faut être lucide...
Quand à Voodoo Child, personne ne peux mieux le jouer aussi bien qu'Hendrix, 'faut être lucide...
Tiger- Messages : 2058
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