Jackie Mac Lean
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Jackie Mac Lean
Jackie Mac Lean
Doublure de Parker
Né en 1932, c’est en fréquentant assidument l’Apollo de Harlem dés son plus jeune âge que le jeune Jackie découvre le sax alto et se passionne pour cet instrument. L’écoute intensive de la radio et la fréquentation du magasin de disque de son beau-père finiront par le convaincre que son avenir se trouve dans la musique et dans le jazz en particulier. Sa mère lui offrit donc un sax alto (son père étant décédé alors que Jackie avait 7 ans) et des cours à la New York School of Music. Il voue alors une admiration sans bornes à Charlie Parker et Lester Young.
Jackie vit dans le même quartier que Kenny Drew, les frères Powell et Sonny Rollins avec lequel il se lie d’amitié. Il commence à jouer avec eux dès son adolescence, tout en affinant sa culture jazzistique dans le magasin de disques tenu par son beau-père. En 1949 il se produit au Birdland avec Thelonious Monk et Bud Powell qui le présente à Miles Davis avec qui il jouera et enregistrera entre 1951 et 1952.
A cette même époque ,il n’est pas rare que Charlie Parker lui demande de le remplacer pour certains concerts et le jeune Mac Lean fait alors rapidement figure d’apôtre dévoué ,au point de souvent passer pour un simple imitateur et un serviteur zélé de Bird.Il est vrai que l’alto de Jackie à cette sonorité tranchante et acérée et des harmonies sulfureuses chères au fidèles de Parker.
La rencontre avec Mingus
En 1955 il travaille chez George Wallington tout en menant de front son propre quintet avec Donald Byrd avec qui il enregistre ses 1 ères faces en leader en octobre pour Jubilee.1956 marque sa rencontre avec celui qui saura au mieux exploiter sa sonorité et sa logique d’improvisation centré sur le blues et le gospel :Mingus. Le bassiste fait appel à Mac Lean lors des séances de l’album "Pithecanthropus Erectus" le 30 janvier(le morceau Profile of Jackie lui est dédié) ,3 jours après qu’il ai gravé son 1 er album pour Prestige," Lights Out !" .Mingus lui interdira de reprendre les phrases de Parker, l’obligeant à improviser à l’oreille sans grille d’accord. Le contrebassiste lui permit aussi d’accéder à une voix définitivement personnelle et de s’affranchir de tout ses héros du bebop.Mingus rappellera Mac Lean 3 ans plus tard pour les séances Atlantic de l’album Blues and Roots.Ses solos sur" Mr Jelly Roll Soul " ou le fameux "Moanin’ "feront entrer le saxophoniste dans la cour des grands.
Les premiers enregistrements pour Prestige et Blue Note
Des janvier 56,Mac Lean va multiplier les séances pour Prestige, que ce soit sous son nom ou en sideman aux côtés des leader maison tels Gene Ammons,Hank Mobley,Mal Waldron ou Art Blakey qui le fera entré au sein des Messengers à la fin de l’année. C’est donc au début de l’année 57 que Jackie Mac Lean collabore pour la 1ere fois avec Blue Note en temps que membre des Messengers d’Art Blakey…fructueuse et riche collaboration qui donnera naissance à de nombreux chefs d’œuvres quelques année plus tard…
Les années noires.
.Malheureusement ce bel élan sera brisé en 1958 quand Jackie Mac Lean se voit retiré sa cabaret card(autorisation indispensable pour jouer dans les clubs) et viré des Messengers pour addiction aux stupéfiants. De 1957 à 1961, il sera contraint de jouer sous un faux nom, de cachetonner pour Prestige des séances qu’il reniera par la suite et sera finalement engagé dans une pièce de théâtre ,"The Connection",qui,ironie de l’histoire ,s’applique à dénoncer les ravages de la drogue et qui l’emmènera tourner en Europe.
Il reprend ses activités régulières à son retour aux Etats-Unis en 61, travaille avec son propre groupe et côtoie Ornette Coleman.
Let the Freedom Ring: les années Blue Note.
On aborde ici la période la plus féconde et la plus riche de la carrière de Jackie Mac Lean. Une " Destination Out! "quelque part entre modernité et bop, un chemin qui va moins loin que ces contemporains free, mais qui ouvre une voie médiane entre hard bop et new thing("New and Old Gospel" aux cotés d’Ornette Coleman en marque l’aboutissement. Mac Lean étant un des rares musiciens issus du bop à manifester de l’intérêt pour l’avant-garde, il invita donc Ornette à croiser le fer de l’alto pour ce disque mais Coleman vint avec une trompette…)). Ce désir d’émancipation du bop amena l’altiste à s’intéresser aux musiciens plus jeunes que lui :Tony Williams,Gracham MoncurIII,Charles Tolliver,Jack Dejohnette, …
Entre 1961 et 1967,Mac Lean gravera pour Blue Note, une série impressionnante d’albums, au graphisme parmi les plus réussis du label et dont les titres soulignés de point d’exclamations sonnaient comme de invocations à l’audace et à l’innovation :"It’s Time !","Right Now"",One Step Beyond"…
La voie de l'enseignement
En 1967,il décide de rompre avec la drogue(il séjournera au pénitencier de Rickers Island pour usage de stupéfiants), raison qui l’avait poussé à s’éloigner de New-York dès 1965….et pour éviter que d’autres ne sombre dans cette enfer il se tourne vers l’enseignement et l’engagement social, s’intéresse à l’Islam et à l’histoire du peuple noir et approfondit ses connaissances sur la musique afro-américaine. Il se retire de la scène musicale, apprend la flûte et participe à des programmes d’aides et de réinsertions aux toxicomanes. Pendant prés de 30 années il enseignera au département de musique afro-américaine de l’université de Hartford qui portera le nom d’institut Jackie Mac Lean !
Altiste de père en fils.
,C’est grâce au label danois Steeple Chase,que Mac Lean put effectuer un retour sur la scène jazz dans les années 70,tournées des festivals et concerts d’hommage à ses maîtres Bird et Bud Powell. Ensuite ,il apparaitra régulièrement sur scène(et sur disque pour le label Birdology) en compagnie de son fils Eric né en 1946,mordant saxophoniste, pour diffuser un bop aux influences libertaires mais sans jamais trahir l’esprit de famille.
Jackie Mac Lean est décédé le 31 mars 2006,des suites d’un cancer, et avait cessé de jouer depuis plusieurs années…
Sources : L’Odyssée du Jazz, Noël Balen, Iana Levi éditions, 2003,Jazzman 124,mai 2006,Jazz Magazine 212,juin 1973,Dictionnaire du Jazz, Bouquins 2011
La discographie de Jackie Mac Lean
Norbert- Messages : 6026
Date d'inscription : 26/05/2010
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Norbert- Messages : 6026
Date d'inscription : 26/05/2010
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Re: Jackie Mac Lean
Cet album avec Ornette...tres bon ,bien sûr!
Norbert- Messages : 6026
Date d'inscription : 26/05/2010
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Blueleader- Messages : 7793
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Re: Jackie Mac Lean
Encore un super sujet de Freebird qui nous gâte bien ! Un grand MERCI !
Je ne connais que "Destination... Out" mais ça fait des siècles que je ne l'écoute pas.
Je ne connais que "Destination... Out" mais ça fait des siècles que je ne l'écoute pas.
parisino- Messages : 5704
Date d'inscription : 31/05/2010
Age : 49
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Re: Jackie Mac Lean
J'ai pris cela hier afin d'enrichir mes connaissances sur ce saxophoniste que je connais très voir trop peu.
Parisino
parisino- Messages : 5704
Date d'inscription : 31/05/2010
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