Le rap

par Ayler 02.03.11 0:13

Garbage Man & parisino ont lancé le sujet :

Garbage Man a écrit:Au risque de paraître irrespectueux, le rap qu'il soit bling-bling ou non ça reste une musique de branleur. Quoi de pire que de sampler (copier) une oeuvre en faisant croire qu'il s'agit d'un produit original.

parisino a écrit:Je suis super choqué par ce que tu dit "une musique de branleur". Le sample est un outils comme un autre pour faire de la musique. Les mêmes accords ont été également copié et recopié des milliers de fois. J'estime que dans tous les styles de musiques il y a des bonnes et malheureusement des mauvaises choses. Non là tu ne parait pas irrespectueux, tu l'est !

par parisino 02.03.11 0:20

Merci Ayler, désolé d'avoir polué le sujet sur Neil Young.

Je voulais juste ajouté que le sample n'est pas exclusif au rap.

Parisino

par Ayler 02.03.11 0:34

Peu sensible aux samples en général, le rap peut être fantastique lorsqu'il est rythmiquement bien mis en valeur.

Exemples :

Le texte de cette dernière est... ENORME !!!

par Blueleader 02.03.11 0:40

Très bien ( après on abordera le sujet Jethro Tull, histoire de se chicaner un peu ).

Alors pour le rap, comme je l'ai déjà dit, je n'accroche pas du tout au phrasé "agressif" ou "banlieue" (ce n'est pas condescendant, j'y suis né).
Par contre certains titres old school me plaisent bien et j'écoute souvent quelqu'un comme Tone Loc pour son humour et son utilisation de samples venant du jazz ou du rock ( utilisation totalement assumée).
Ce qui nous amène à la musique en elle même. L'utilisation de samples ne me gêne pas si elle est reconnue, et il me semble que certains musiciens dans le milieu de l'acid-jazz ont allègrement pompé des phrases entières de leurs ainés.
Même dans le milieu du rock, le pompage est une pratique courante ( cf George Harrison / my sweet lord ).
Donc, en résumé pour moi, du rap "light" et à petites doses.

par Chino 02.03.11 1:01

Le rap des débuts n'était qu'un prolongement de la musique noire américaine en général et du funk en particulier, notamment après la vague disco qui a affadi le rythme et fait du funk une musique aseptisée et inoffensive. Le rap a été une tentative de rupture, sans concessions, comme le free Jazz ou le punk originel.

A la fin des 70's, le rap a été une réappropriation du Funk par les jeunes afro-américains, qui s'étaient détournés (et on les comprend) du Disco. Y'a eu le Go-Go avec l'excellent Chuck Brown, puis Grandmaster Flash ou SUgarhill Gang. Puis Public Enemy est arrivé avec un discours et une musique très agressive, basée sur les samples de James Brown ou des Meters (entre autres). Et j'aime ça pour ma part (même si je préfère de loin James Brown, mais là n'est pas la question) .

Mais à l'instar du funk qui s'est dilué dans le disco ou la soul dans le RNB "moderne", le rap a été dépouillé de sa puissance originelle par les clips et le hip-hop bling bling commercial ridicule, blindé de clichés et sans imagination.

Désolé pour ce post très désordonné: je ne suis pas du tout un spécialiste du rap (qu iest loin d'être un mouvement homogène), mais j'aime certains trucs des débuts: les pionniers du rap étaient bons. J'aime bien certains trucs des Beastie Boys aussi par exemple. Et j'ai vu récemment Archie Shepp avec un groupe de hip hop (Phat Jam), et c'était géant.

par Norbert 02.03.11 10:00

blueleader a écrit:Très bien ( après on abordera le sujet Jethro Tull, histoire de se chicaner un peu ).

Alors pour le rap, comme je l'ai déjà dit, je n'accroche pas du tout au phrasé "agressif" ou "banlieue" (ce n'est pas condescendant, j'y suis né).
Par contre certains titres old school me plaisent bien et j'écoute souvent quelqu'un comme Tone Loc pour son humour et son utilisation de samples venant du jazz ou du rock ( utilisation totalement assumée).
Ce qui nous amène à la musique en elle même. L'utilisation de samples ne me gêne pas si elle est reconnue, et il me semble que certains musiciens dans le milieu de l'acid-jazz ont allègrement pompé des phrases entières de leurs ainés.
Même dans le milieu du rock, le pompage est une pratique courante ( cf George Harrison / my sweet lord ).
Donc, en résumé pour moi, du rap "light" et à petites doses.

Une fois de plus Blueleader ,je suis entierement d'accord avec toi....Je conseille aussi un groupe de rap " historique":A Tribe Called Quest,qui reste mélodique ,bourré de samples finement choisis...

par Norbert 02.03.11 10:03

Un exemple de rap drole et plutot bien foutu,trés connu mais toujours sympa à écouter...:

par Norbert 02.03.11 10:06

Bon morceau de Tribe Called Quest:

par Purple Jim 02.03.11 10:16

Mise à part ces deux classiques je n'ai jamais été fan du RAP. Par contre j'aime bien la façon dont Prince l'avait incorporé dans sa musique pour créer des contrastes. Par exemple "I Rock Therefore I Am" qui mélange Funk, Rock, Ragamuffin et RAP (précédé par le court "Zanalee" ici) :

Mais à quoi bon si on ne comprend pas les textes ?[i]

par Garbage Man 02.03.11 11:43

Merci Chino pour ce petit rappel historique.

En ce qui concerne mes propos sur le rap, je tiens juste à dire que si ils sont sévères, il ne sont toutefois pas infondés. Quand j'étais au lycée un type avait tenté en vain de m'initier au rap avec ce qu'il considérait comme étant les classiques du genre (Public Enemy, le Wu Tang Clan, Ol' Dirty Bastard, Run DMC...).

Alors bien sûr ces groupes n'ont rien à voir avec le Gansta Rap et tout ses clichés (l'argent, le sexe...). Je n'irais pas parler du Rap français où là il y a une absence de musicalité évidente.

Reste que pour moi le Rap est le symbole de la déchéance musicale de la musique noire américaine, à l'instar du Rn'B (version édulcoré et niaise de la Soul des 60's/70's) il y a quelques années.

par clement 02.03.11 13:01

Je ne connais pas grand chose non plus au rap mais la généralisation est forcement sévère. Je vais être bien consensuel comme il faut mais c'est un style comme les autres, avec ses réussites et ses merdouilles.

J'aurais du mal à parler de déchéance musicale en pensant à Gil Scott-Heron ou cet album:

Le rap Showimageaspxw

Les rappeurs sont très impressionnants rythmiquement là-dessus et la forme très jazz/funk convient parfaitement.
On est dans la recherche et, à mon avis, dans le prolongement de ce qu'a pu mettre en place James Brown en terme de groove.

En écoute sur deezer:

http://www.deezer.com/fr/music/steve-coleman-and-metrics#music/steve-coleman-and-metrics/the-way-of-the-cipher-live-in-paris-114455

par parisino 02.03.11 15:00

Garbage Man a écrit:Merci Chino pour ce petit rappel historique.

En ce qui concerne mes propos sur le rap, je tiens juste à dire que si ils sont sévères, il ne sont toutefois pas infondés. Quand j'étais au lycée un type avait tenté en vain de m'initier au rap avec ce qu'il considérait comme étant les classiques du genre (Public Enemy, le Wu Tang Clan, Ol' Dirty Bastard, Run DMC...).

Alors bien sûr ces groupes n'ont rien à voir avec le Gansta Rap et tout ses clichés (l'argent, le sexe...). Je n'irais pas parler du Rap français où là il y a une absence de musicalité évidente.

Reste que pour moi le Rap est le symbole de la déchéance musicale de la musique noire américaine, à l'instar du Rn'B (version édulcoré et niaise de la Soul des 60's/70's) il y a quelques années.

Ce qui me choque ce n'est pas que tu n'aimes pas le rap, mais c'est le fait de dire que ce sont des "branleurs". Si on prend un groupe comme NTM (que l'on peut aimer ou pas) c'est un groupe qui travaille, qui bosse leurs morceaux. Quand il font un show de plus de 2 heures, c'est qu'il y a un travail énorme derrière. J'ai vu un reportage où Kool Chen (le chanteur avec Joey Starr) mettait en place un morceau live, c'était très précis, il reprennait souvent pour que ce soit parfait. Après le fait de ne pas aimer ne veut pas dire que ce sont des "branleurs".

Parisino

par Jungleland 02.03.11 15:50

ach le rap ...

au début c'était sans doute sociologiquement le descendant direct du blues dans l'expression d'une communauté. Alors évidemment ça a très mal évolué avec le gangsta and co mais on ne peut nier l'importance de ce style pour une communauté perdue dans des errements musicaux divers au début des années 80 (enfin plutôt fin des 70 ) - on y retrouve primitivement les mêmes revendications et constats que dans le blues de l'entre deux guerres. Donc un vrai message.

Après on peut parler de musicalité et force est de reconnaitre que ça ne me parle pas du tout. Mais si j'étais né blanc dans l'entre deux guerres est ce que le blues m'aurait parlé ? pas évident ...

Et évoquer le rap actuel. Mais alors évoquons aussi le blues actuel ... qui me parle assez peu au bout du compte. N'est ce pas d'une façon générale plutôt le constat d'une époque pauvre musicalement tous styles confondus qu'autre chose ? qu'est ce que le rock a à proposer actuellement ? et la chanson à texte française ? et le blues ? Bien sûr il y a des exceptions mais je pense qu'il faut faire le procès de l'évolution musicale et commerciale de la musique plus que de son contenu, et d'un style en particulier.

par Garbage Man 02.03.11 15:55

Il y a peut être une certaine virtuosité dans le phrasé, (chose que je suis prêt à reconnaître) qui s'acquiert avec de l'entrainement (les tentatives infructueuses de phénomènes du web comme le rappeur du 92 le prouve bien).
Cependant je n'y vois aucun musicalité et surtout aucune évolution ! Depuis plusieurs décennie, ce sont toujours les même gestuelles, même dégaines et même paroles victimaires. C'est d'autant plus drôle que ce statut victimaire il le garde même lorsqu'ils engrangent des millions de dollars. Un peu comme si Charley Patton était devenu milliardaire et se plaignait de son statut de pauvre noir dans les plantations.

par Garbage Man 02.03.11 16:14

Jungleland a écrit:

au début c'était sans doute sociologiquement le descendant direct du blues dans l'expression d'une communauté. Alors évidemment ça a très mal évolué avec le gangsta and co mais on ne peut nier l'importance de ce style pour une communauté perdue dans des errements musicaux divers au début des années 80 (enfin plutôt fin des 70 ) - on y retrouve primitivement les mêmes revendications et constats que dans le blues de l'entre deux guerres. Donc un vrai message.

Outre le fait que l'évolution de la musique noire américaine va de pair avec l'évolution du statut des afro américain, il y a aussi le côté identitaire très marqué. On voit clairement que les noirs américains abandonnent une forme de musique pour une autre non seulement parce qu'elle ne correspond plus à leur statut social. Mais aussi parce que les blancs se sont approprier leur musique. Je pense que cet aspect communautaire n'est pas à négliger.

par Wu wei 21.08.12 11:31

tiens, ça remonte peu ici ^^

et puis je pense en avoir parler ailleurs sans avoir filé de lien...
comme il y a des amateurs de jazz dans le coin... je conseille vivement ce rappeur français, surtout cet album... on est loin de l'agressivité banlieusarde caricaturale

et puis z"avec la voix ^^