Témoignages, interview, articles divers (français)
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Témoignages, interview, articles divers (français)
Interview de Norman Dayron par Tom Mazzolini
NORMAN & MIKE, 1980
Tom Mazzolini : Vous avez joué un rôle clé dans la carrière de nombreux artistes de blues. Vous avez travaillé pour la célèbre compagnie Chess où vous avez commencé comme balayeur pour finir producteur. Comment en êtes vous arrivé là ? Vous étiez étudiant à l'université de Chicago et, durant cette période précise, quelque chose se profilait à l'horizon, quelque chose qui était plutôt révolutionnaire, quelque chose qui n'avait jamais été fait auparavant. En fait, vous vous trouviez entre deux mondes avec, d'une part, la scène d'un blues autrefois coupé du monde extérieur et qui était l'apanage des Africains-Américains et, d'autre part, l'entrée en scène des musiciens, comme Paul Butterfield, Elvin Bishop, Mike Bloomfield et Charlie Musselwhite. Vous avez assisté au début de tout ça, n'est-ce pas ?
Norman Dayron : Oui. Nous étions tous amis et avions pour habitude de nous retrouver à Hyde Park sur le campus de l'université
Tom Mazzolini : Quand vous avez rencontré Paul Butterfield, était-il encore étudiant ?
Norman Dayron : Paul Butterfield à grandi à Hyde Park, il vivait là. Il était allé au lycée de l'université de Chicago et avait étudié la flûte. Puis il traîna ses guètres à la fac et suivit des cours. Elvin Bishop était avec moi en sociologie et bénéficiait d'une bourse de l'Etat de l'Oklahoma.
Quand je suis arrivé à Chicago et que je me promenais dans les rues les soirs d'été, j'entendais partout la musique sortir des bars et je croisais des gens assis sur les escaliers qui jouaient du blues sur leur guitare. Comme l'université se trouvait en plein dans le Southside (quartier de Chicago), on y trouvait ce mélange de toutes les races, tous les styles. Sans parler de l'esprit du début des années 60 qui faisait tomber des barrières. Les jeunes blancs entendaient cette musique, mais il n'était pas nombreux à la jouer ou à aller l'écouter dans les clubs. Contrairement à Paul. Je l'ai rencontré dans une résidence universitaire. Il était assis dans un coin à jouer de son harmonica, un Marine Band. A sa façon de jouer on pouvait croire que c'était Little Walter et j'en fus tellement sidéré que je me suis approché pour lui dire : "Moi aussi j'adore cette musique". Avant que je n'ai eu le temps de me remettre de mes émotions, nous nous sommes retrouvés dans un club appelé le "Blue Flame" pour écouter Smokey Smothers.
Smokey et Paul devinrent bons amis.
Un jour, alors que j'étais allé dans le magasin de musique du coin pour acheter des cordes de guitare, je fus estomaqué par la manière qu'avait un type de jouer de la guitare acoustique. Son jeu était si épuré, si rapide et imitait si bien la voix humaine que je me demandais qui c'était. C'était Mike Bloomfield. Nous avions tous à peu près le même âge, aussi ne nous a-t-il pas fallu longtemps pour nous lier d'amitié et trainer ensemble pour écouter de la musique dans les clubs. C'est ainsi que se forma bientôt ce petit groupe autour de Nick Gravenites qui avait quelques années de plus que nous autres. Il devint pour ainsi dire le meneur du groupe parce qu'il était le plus témeraire, le plus vieux et, pour couronner le tout, un vrai beatnick. C'étaut un bohémien dans le meilleur sens du terme. Un jour, j'ai présenté Paul à Michael et ils se mirent à jouer un peu ensemble, mais la plupart du temps Paul jouait avec Elvin. Ce dernier était étudiant et trainait aussi du côté des résidences universitaires. Ils constituèrent un premier duo avec Paul à l'harmonica et au chant, tandis qu'Elvin l'accompagnait avec sa guitare, une National Resonator. ça a commencé comme ça, entre amis. C'était sans précédent, quelque chose qui n'ait jamais été tenté auparavant. j'ai des heures et des heures d'enregistrements de Paul et d'Elvin mettant des morceaux au point depuis leurs débuts en 1963.
Tom Mazzolini : Mike Bloomfield était une sorte de génie, n'est-ce pas ? (Bloomers aurait posé la même question )
Norman Dayron : Cela ne fait aucun doute, il avait un don.
Tom Mazzolini : A 15 ans c'atait déjà un grand guitariste. Il n'avait pas voulu travailler avec son père, qui était à la fois un inventeur et un homme d'affaires. Mike Bloomfield n'avait qu'une passion : la musique.
Norman Dayron : Il a grandi dans une famille très riche. Elle fournissait les restaurants en salières et sucriers. Comme il était l'héritier d'une grande fortune, les choses matérielles avaient peu d'importance et il avait toute latitude pour envisager l'avenir. C'était vraiment un puriste et il était très doué dés son plus jeune âge. Il était allé dans les clubs de blues bien avant Paul et moi. A 15 ans, il insistait pour entrer au Pepper's Lounge et comme on lui refusait l'accès, il s'asseyait devant et jouait de la guitare acoustique. L'oreille collée contre la vitre pour écouter Muddy qui se trouvait à l'intérieur.
Tom Mazzolini : De tous les gens que tu fréquentais, je crois que c'est de Michael Bloomfield que tu te sentais le plus proche ?
Norman Dayron : Oui, c'était mon ami le plus proche. Je l'ai connu alors qu'il avait 18 ans et jusqu'à sa mort, à 37 ans. Nous étions des partenaires.
NORMAN & MIKE, 1980
Tom Mazzolini : Vous avez joué un rôle clé dans la carrière de nombreux artistes de blues. Vous avez travaillé pour la célèbre compagnie Chess où vous avez commencé comme balayeur pour finir producteur. Comment en êtes vous arrivé là ? Vous étiez étudiant à l'université de Chicago et, durant cette période précise, quelque chose se profilait à l'horizon, quelque chose qui était plutôt révolutionnaire, quelque chose qui n'avait jamais été fait auparavant. En fait, vous vous trouviez entre deux mondes avec, d'une part, la scène d'un blues autrefois coupé du monde extérieur et qui était l'apanage des Africains-Américains et, d'autre part, l'entrée en scène des musiciens, comme Paul Butterfield, Elvin Bishop, Mike Bloomfield et Charlie Musselwhite. Vous avez assisté au début de tout ça, n'est-ce pas ?
Norman Dayron : Oui. Nous étions tous amis et avions pour habitude de nous retrouver à Hyde Park sur le campus de l'université
Tom Mazzolini : Quand vous avez rencontré Paul Butterfield, était-il encore étudiant ?
Norman Dayron : Paul Butterfield à grandi à Hyde Park, il vivait là. Il était allé au lycée de l'université de Chicago et avait étudié la flûte. Puis il traîna ses guètres à la fac et suivit des cours. Elvin Bishop était avec moi en sociologie et bénéficiait d'une bourse de l'Etat de l'Oklahoma.
Quand je suis arrivé à Chicago et que je me promenais dans les rues les soirs d'été, j'entendais partout la musique sortir des bars et je croisais des gens assis sur les escaliers qui jouaient du blues sur leur guitare. Comme l'université se trouvait en plein dans le Southside (quartier de Chicago), on y trouvait ce mélange de toutes les races, tous les styles. Sans parler de l'esprit du début des années 60 qui faisait tomber des barrières. Les jeunes blancs entendaient cette musique, mais il n'était pas nombreux à la jouer ou à aller l'écouter dans les clubs. Contrairement à Paul. Je l'ai rencontré dans une résidence universitaire. Il était assis dans un coin à jouer de son harmonica, un Marine Band. A sa façon de jouer on pouvait croire que c'était Little Walter et j'en fus tellement sidéré que je me suis approché pour lui dire : "Moi aussi j'adore cette musique". Avant que je n'ai eu le temps de me remettre de mes émotions, nous nous sommes retrouvés dans un club appelé le "Blue Flame" pour écouter Smokey Smothers.
Smokey et Paul devinrent bons amis.
Un jour, alors que j'étais allé dans le magasin de musique du coin pour acheter des cordes de guitare, je fus estomaqué par la manière qu'avait un type de jouer de la guitare acoustique. Son jeu était si épuré, si rapide et imitait si bien la voix humaine que je me demandais qui c'était. C'était Mike Bloomfield. Nous avions tous à peu près le même âge, aussi ne nous a-t-il pas fallu longtemps pour nous lier d'amitié et trainer ensemble pour écouter de la musique dans les clubs. C'est ainsi que se forma bientôt ce petit groupe autour de Nick Gravenites qui avait quelques années de plus que nous autres. Il devint pour ainsi dire le meneur du groupe parce qu'il était le plus témeraire, le plus vieux et, pour couronner le tout, un vrai beatnick. C'étaut un bohémien dans le meilleur sens du terme. Un jour, j'ai présenté Paul à Michael et ils se mirent à jouer un peu ensemble, mais la plupart du temps Paul jouait avec Elvin. Ce dernier était étudiant et trainait aussi du côté des résidences universitaires. Ils constituèrent un premier duo avec Paul à l'harmonica et au chant, tandis qu'Elvin l'accompagnait avec sa guitare, une National Resonator. ça a commencé comme ça, entre amis. C'était sans précédent, quelque chose qui n'ait jamais été tenté auparavant. j'ai des heures et des heures d'enregistrements de Paul et d'Elvin mettant des morceaux au point depuis leurs débuts en 1963.
Tom Mazzolini : Mike Bloomfield était une sorte de génie, n'est-ce pas ? (Bloomers aurait posé la même question )
Norman Dayron : Cela ne fait aucun doute, il avait un don.
Tom Mazzolini : A 15 ans c'atait déjà un grand guitariste. Il n'avait pas voulu travailler avec son père, qui était à la fois un inventeur et un homme d'affaires. Mike Bloomfield n'avait qu'une passion : la musique.
Norman Dayron : Il a grandi dans une famille très riche. Elle fournissait les restaurants en salières et sucriers. Comme il était l'héritier d'une grande fortune, les choses matérielles avaient peu d'importance et il avait toute latitude pour envisager l'avenir. C'était vraiment un puriste et il était très doué dés son plus jeune âge. Il était allé dans les clubs de blues bien avant Paul et moi. A 15 ans, il insistait pour entrer au Pepper's Lounge et comme on lui refusait l'accès, il s'asseyait devant et jouait de la guitare acoustique. L'oreille collée contre la vitre pour écouter Muddy qui se trouvait à l'intérieur.
Tom Mazzolini : De tous les gens que tu fréquentais, je crois que c'est de Michael Bloomfield que tu te sentais le plus proche ?
Norman Dayron : Oui, c'était mon ami le plus proche. Je l'ai connu alors qu'il avait 18 ans et jusqu'à sa mort, à 37 ans. Nous étions des partenaires.
Dernière édition par Bloomers le 16.04.15 10:15, édité 5 fois
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Tom Mazzolini : Comment le Butterfield Blues Band est-il né ? Etait-ce par cette association de Mike Bloomfield se mettant à jouer avec Elvin Bishop et Paul Butterfield ?
Norman Dayron : Non, à vrai dire ça ne s'est pas passé comme ça. Paul & Elvin était à la base du groupe. Ils s’associèrent à Sam Lay (batteur) et Jerome Arnold (basse) au cours de pérégrinations à travers le Southside. Paul était vraiment décidé à monter un orchestre, aussi a-t-il réuni quatre musiciens avec cette section rythmique. Plus tard, ils ont ajouté un pianiste, Mark Naftalin, qui étudiait la musique à l’université de Chicago.
Et ce n’est qu’après avoir signé un contrat que Paul Rothchild (producteur) manifesta l’idée d’ajouter un super guitariste soliste. Mais Mike avait son propre groupe, il travaillait avec Little Brother Montgomery – un clin d’œil au duo de guitare-piano de Scrapper Blackwell et Leroy Carr. Il y avait un petit club dans le Northside appelé le Fickle Pickle où tous les mardis une soirée était consacré au blues dont Mike s’occupait. Ce n’était pas le luxe, tout ce qu’il y avait dans la boîte, c’était un vieux piano. Il venait avec sa femme, Susie, qui préparait des hamburgers pendant que Mike, Pete Welding – qui était alors un des rédacteurs de la revue Downbeat – moi même et un type nommé George Mitchell, un sudiste, nous passions Chicago au peigne fin, à la recherche de vieux musiciens traditionnels ayant quitté le Mississippi pour venir ici. Ils ne trouvaient pas de travail parce que le public voulait des orchestres de danse au son électrifié. Et nous, nous leur offrions un endroit où jouer. Des musiciens comme Little Brother, Johnny Jones, le jeune Billy Boy Arnold, John Lee Granderson et Big Joe Williams venaient chaque mardi soir et je les ai tous enregistrés. En ces occasions, Mike et Paul accompagnaient leurs idoles des sessions Bluebird des années 1930 et 1940 qui prouvaient ainsi qu’ils étaient encore en verve, comme Tampa Red par exemple.
Tom Mazzolini : Saviez-vous à ce moment que vous alliez devenir producteur ? Vous constituiez déjà des archives, semble-t-il.
Norman Dayron : Non, j’éprouvais seulement le désir de tout enregistrer et je pense que j’ai dû pressentir que ce que j’enregistrait n’allait pas durer éternellement. A l’époque, je travaillais déjà chez Chess, je faisais le ménage et quand j’entrais dans les studios après les séances d’enregistrement, je sentais petit à petit monter en moi le sentiment que ce travail était important. Alors, j’essayais d’enregistrer tous les concerts en ville que je pouvais. Au même moment, Bloomfield avait monté un orchestre dans un club appelé Big John’s, qui devint un haut lieu du blues sur Wells Street, dans le quartier nord de la vieille ville. C’était un quartier où les blancs et les noirs se côtoyaient, mais avec une majorité de blancs. C’était une boite qui n’avait jamais proposé de musique. Mike est allé voir le propriétaire et barman en lui disant que s’il demandait un dollar à l’entrée tout en vendant son alcool, il pourrait améliorer ses affaires. Dans l’orchestre, il y avait Mike Bloomfield âgé de 20 ans, Charlie Musselwhite, un bassiste qui s’appelait Sid et faisait des bijoux sur commande, un guitariste rythmique appelé Roy Ruby, qui était un très proche ami de Mike et venait des faubourgs de la ville. Mike avait pour habitude de venir jouer toute la nuit avec les sets commençant à 9 heures du soir pour finir à 3 heures du matin. Il pouvait faire des solos de 10 à 15 minutes durant lesquels il ne reprenait jamais le même plan ou la même note. Le public s’enflammait à un point tel que des femmes envahissaient la petite scène pour se précipiter sur lui et lui arracher un bout de pantalon !
Tom Mazzolini : En écoutant cette période de Bloomfield, j’ai remarqué que bien des éléments qui allaient former la base sonore du Butterfield Blues Band étaient déjà présents.
Norman Dayron : C’est exact. Comme vous l’avez dit, vous pouvez y entendre « Work Song » et « East West » à coup sûr. C’est dans ces morceaux là que Mike expérimente toutes les possibilités. Il pouvait jouer couramment pendant 12 minutes et demie sans s’arrêter ! [g]"Gotta Call Susie" est un excellent exemple : [/g]
Tom Mazzolini : Est-ce que jouer de la guitare lui venait naturellement ? Ecoutait-il des disques de blues ?
Norman Dayron : Tout le temps.
Tom Mazzolini : Quand il se voyait refuser l’accès dans les clubs, parvenait-il quand même à assimiler le jeu des guitaristes ?
Norman Dayron : Oui. C’était comme quand il se rendait au Pepper’s à 15 ans et qu’il devait rester dehors, l’oreille collé contre la vitre et sa guitare acoustique en main. Et il écoutait beaucoup la radio chez lui, notamment WDIA ou les stations de Memphis quand elles passaient T-Bone Walker, BB King, etc. Il avait une oreille parfaite et aussi une mémoire photographique à 100 %. Du coup, il retenait absolument tout et ses mains traduisaient instantanément ce que son oreille entendait. C’était ça son don.
Norman Dayron : Non, à vrai dire ça ne s'est pas passé comme ça. Paul & Elvin était à la base du groupe. Ils s’associèrent à Sam Lay (batteur) et Jerome Arnold (basse) au cours de pérégrinations à travers le Southside. Paul était vraiment décidé à monter un orchestre, aussi a-t-il réuni quatre musiciens avec cette section rythmique. Plus tard, ils ont ajouté un pianiste, Mark Naftalin, qui étudiait la musique à l’université de Chicago.
Et ce n’est qu’après avoir signé un contrat que Paul Rothchild (producteur) manifesta l’idée d’ajouter un super guitariste soliste. Mais Mike avait son propre groupe, il travaillait avec Little Brother Montgomery – un clin d’œil au duo de guitare-piano de Scrapper Blackwell et Leroy Carr. Il y avait un petit club dans le Northside appelé le Fickle Pickle où tous les mardis une soirée était consacré au blues dont Mike s’occupait. Ce n’était pas le luxe, tout ce qu’il y avait dans la boîte, c’était un vieux piano. Il venait avec sa femme, Susie, qui préparait des hamburgers pendant que Mike, Pete Welding – qui était alors un des rédacteurs de la revue Downbeat – moi même et un type nommé George Mitchell, un sudiste, nous passions Chicago au peigne fin, à la recherche de vieux musiciens traditionnels ayant quitté le Mississippi pour venir ici. Ils ne trouvaient pas de travail parce que le public voulait des orchestres de danse au son électrifié. Et nous, nous leur offrions un endroit où jouer. Des musiciens comme Little Brother, Johnny Jones, le jeune Billy Boy Arnold, John Lee Granderson et Big Joe Williams venaient chaque mardi soir et je les ai tous enregistrés. En ces occasions, Mike et Paul accompagnaient leurs idoles des sessions Bluebird des années 1930 et 1940 qui prouvaient ainsi qu’ils étaient encore en verve, comme Tampa Red par exemple.
Tom Mazzolini : Saviez-vous à ce moment que vous alliez devenir producteur ? Vous constituiez déjà des archives, semble-t-il.
Norman Dayron : Non, j’éprouvais seulement le désir de tout enregistrer et je pense que j’ai dû pressentir que ce que j’enregistrait n’allait pas durer éternellement. A l’époque, je travaillais déjà chez Chess, je faisais le ménage et quand j’entrais dans les studios après les séances d’enregistrement, je sentais petit à petit monter en moi le sentiment que ce travail était important. Alors, j’essayais d’enregistrer tous les concerts en ville que je pouvais. Au même moment, Bloomfield avait monté un orchestre dans un club appelé Big John’s, qui devint un haut lieu du blues sur Wells Street, dans le quartier nord de la vieille ville. C’était un quartier où les blancs et les noirs se côtoyaient, mais avec une majorité de blancs. C’était une boite qui n’avait jamais proposé de musique. Mike est allé voir le propriétaire et barman en lui disant que s’il demandait un dollar à l’entrée tout en vendant son alcool, il pourrait améliorer ses affaires. Dans l’orchestre, il y avait Mike Bloomfield âgé de 20 ans, Charlie Musselwhite, un bassiste qui s’appelait Sid et faisait des bijoux sur commande, un guitariste rythmique appelé Roy Ruby, qui était un très proche ami de Mike et venait des faubourgs de la ville. Mike avait pour habitude de venir jouer toute la nuit avec les sets commençant à 9 heures du soir pour finir à 3 heures du matin. Il pouvait faire des solos de 10 à 15 minutes durant lesquels il ne reprenait jamais le même plan ou la même note. Le public s’enflammait à un point tel que des femmes envahissaient la petite scène pour se précipiter sur lui et lui arracher un bout de pantalon !
Tom Mazzolini : En écoutant cette période de Bloomfield, j’ai remarqué que bien des éléments qui allaient former la base sonore du Butterfield Blues Band étaient déjà présents.
Norman Dayron : C’est exact. Comme vous l’avez dit, vous pouvez y entendre « Work Song » et « East West » à coup sûr. C’est dans ces morceaux là que Mike expérimente toutes les possibilités. Il pouvait jouer couramment pendant 12 minutes et demie sans s’arrêter ! [g]"Gotta Call Susie" est un excellent exemple : [/g]
Tom Mazzolini : Est-ce que jouer de la guitare lui venait naturellement ? Ecoutait-il des disques de blues ?
Norman Dayron : Tout le temps.
Tom Mazzolini : Quand il se voyait refuser l’accès dans les clubs, parvenait-il quand même à assimiler le jeu des guitaristes ?
Norman Dayron : Oui. C’était comme quand il se rendait au Pepper’s à 15 ans et qu’il devait rester dehors, l’oreille collé contre la vitre et sa guitare acoustique en main. Et il écoutait beaucoup la radio chez lui, notamment WDIA ou les stations de Memphis quand elles passaient T-Bone Walker, BB King, etc. Il avait une oreille parfaite et aussi une mémoire photographique à 100 %. Du coup, il retenait absolument tout et ses mains traduisaient instantanément ce que son oreille entendait. C’était ça son don.
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Tom Mazzolini : On y revient : Qui réuni le Butterfield Blues Band ?
Norman Dayron : C’est Paul. Mike jouait avec Elvin Bishop, puis, quand ils eurent ce boulot au Big John’s, il s’en lassa et le refila à Paul.
Comme Paul avait besoin d’un groupe, il débaucha le bassiste Jerome Arnold et le batteur Sam Lay de chez Howlin’ Wolf.
Cela ne fut pas facile parce que c’est musiciens voulaient profiter de l’aubaine : ils se produisaient devant ce que vous décriviez il y a quelques instants. A Savoir des Blancs, des Blancs qui aimaient ça, de même que des Bruns, des Jaunes, des Violets…Bref, tout le monde aimait cette musique. Paul était vraiment tatillon à l’époque et il mit le paquet pour avoir un bon bassiste et un bon batteur. Plus tard, il fit venir Mark Naftalin dans l’orchestre et quand leur réputation parvint aux oreilles d’Elektra, ceux-ci envoyèrent Paul Rothchild au Big John’s dans le quartier Nord. Et il en résultat le premier album de Paul Butterfield. A l’époque, Paul Rothchild ressentit évidemment le besoin d’avoir un excellent guitariste soliste et comme tout le monde connaissait la valeure de Mike Bloomfield, il l’invita à rejoindre le groupe. Ce prmier disque fut enregistré à New York – vous savez « Born in Chicago », « Mystery Train » furent enregistrés dans les studios A & R à New York. J’y étais à la demande de Paul et de Mike pour les encourager.
Tom Mazzolini : Comment se sont passé ces séances ?
Norman Dayron : Rudement ! Les musiciens ne se sentaient pas dans leur élément et, pour être franc, les producteurs de chez Elektra, qui n’avaient enregistré que du folk auparavant, ne comprenaient rien à la compression, ni à la façon d’augmenter le volume sonore, ni aux effets d’écho. Si bien que les musiciens se sentaient frustrés parce qu’ils ne sonnaient pas comme dans les disques qu’ils adoraient, notamment ceux de Chess.
Tom Mazzolini : Pourquoi le Butterfield Blues Band a-t-il attiré l’attention du monde du rock et suscité pour la première fois cet intérêt pour le blues ? Qu’est-ce qui a fait que le groupe à trouvé un si large echo auprès du public ?
Norman Dayron : Je crois que le public des jeunes à été sidéré de voir des gens du même âge jouer si rigoureusement, si brillamment. C’était le vrai truc (the real thing). On pouvait entendre Mike & Paul dialoguer passionnément avec leur instruments dans la tradition des « Call & Response », faisant monter de en plus la tension.
C’était bien bluesy et très excitant. Ils étaient largement un cran au-dessus de la musique folk et sans rivaux. Ces types-là furent les Blues Brothers originels.
Tom Mazzolini : Est-ce que Leonard Chess vous a donné le feu vert pour « Father & Sons » ?
Etait-ce un projet qui avait mûri dans votre tête et que vous vouliez faire aboutir ?
Norman Dayron : Non. C’est Mike Bloomfield qui en a eu l’idée et qui me l’a proposée. Puis, j’en ai parlé à Marshall Chess parce que Leonard n’aurait pas aimé cette idée et ne l’aurait pas acceptée. Marshall m’a dit qu’il irait voir son père et le convaincrait. Si Marshall n’était pas allé voir Leonard, l’enregistrement n’aurait jamais eu lieu.
Tom Mazzolini : Cela semblait tout à fait naturel que Paul Butterfield et Mike Bloomfield s’entendent bien avec Muddy Waters, Avaient-ils déjà joué sur scène avec lui ?
Norman Dayron : Oui, ils avaient déjà joué avec lui au Pepper’s et dans des tas d’autre endroits. Leur rêve était de lui donner le meilleur orchestre d’accompagnement pour le genre de trucs qu’ils envisageaient, avec l’accent mis sur les « appels-réponses » (call & response) Bloomfield faisant écho à la voix de Muddy puis Paul lui répondant à l’harmonica. Et puis les deux se répondant l’un et l’autre…ils pensaient pouvoir donner un son différent à Muddy.
Tom Mazzolini : Comment s’est vendu l’album à sa sortie ?
Norman Dayron : Remarquablement bien. Je crois qu’il s’est retrouvé tout de suite parmi les meilleures ventes du Billboard. Ce fut - jusqu’à ce moment là – l’album de Muddy Waters qui à connu le plus de succès. A leur sortie, les grands albums du début comme « The Real Folk Blues » s’étaient vendus en petite quantité.
Source : Soul Bag
Norman Dayron : C’est Paul. Mike jouait avec Elvin Bishop, puis, quand ils eurent ce boulot au Big John’s, il s’en lassa et le refila à Paul.
Comme Paul avait besoin d’un groupe, il débaucha le bassiste Jerome Arnold et le batteur Sam Lay de chez Howlin’ Wolf.
Cela ne fut pas facile parce que c’est musiciens voulaient profiter de l’aubaine : ils se produisaient devant ce que vous décriviez il y a quelques instants. A Savoir des Blancs, des Blancs qui aimaient ça, de même que des Bruns, des Jaunes, des Violets…Bref, tout le monde aimait cette musique. Paul était vraiment tatillon à l’époque et il mit le paquet pour avoir un bon bassiste et un bon batteur. Plus tard, il fit venir Mark Naftalin dans l’orchestre et quand leur réputation parvint aux oreilles d’Elektra, ceux-ci envoyèrent Paul Rothchild au Big John’s dans le quartier Nord. Et il en résultat le premier album de Paul Butterfield. A l’époque, Paul Rothchild ressentit évidemment le besoin d’avoir un excellent guitariste soliste et comme tout le monde connaissait la valeure de Mike Bloomfield, il l’invita à rejoindre le groupe. Ce prmier disque fut enregistré à New York – vous savez « Born in Chicago », « Mystery Train » furent enregistrés dans les studios A & R à New York. J’y étais à la demande de Paul et de Mike pour les encourager.
Tom Mazzolini : Comment se sont passé ces séances ?
Norman Dayron : Rudement ! Les musiciens ne se sentaient pas dans leur élément et, pour être franc, les producteurs de chez Elektra, qui n’avaient enregistré que du folk auparavant, ne comprenaient rien à la compression, ni à la façon d’augmenter le volume sonore, ni aux effets d’écho. Si bien que les musiciens se sentaient frustrés parce qu’ils ne sonnaient pas comme dans les disques qu’ils adoraient, notamment ceux de Chess.
Tom Mazzolini : Pourquoi le Butterfield Blues Band a-t-il attiré l’attention du monde du rock et suscité pour la première fois cet intérêt pour le blues ? Qu’est-ce qui a fait que le groupe à trouvé un si large echo auprès du public ?
Norman Dayron : Je crois que le public des jeunes à été sidéré de voir des gens du même âge jouer si rigoureusement, si brillamment. C’était le vrai truc (the real thing). On pouvait entendre Mike & Paul dialoguer passionnément avec leur instruments dans la tradition des « Call & Response », faisant monter de en plus la tension.
C’était bien bluesy et très excitant. Ils étaient largement un cran au-dessus de la musique folk et sans rivaux. Ces types-là furent les Blues Brothers originels.
Tom Mazzolini : Est-ce que Leonard Chess vous a donné le feu vert pour « Father & Sons » ?
Etait-ce un projet qui avait mûri dans votre tête et que vous vouliez faire aboutir ?
Norman Dayron : Non. C’est Mike Bloomfield qui en a eu l’idée et qui me l’a proposée. Puis, j’en ai parlé à Marshall Chess parce que Leonard n’aurait pas aimé cette idée et ne l’aurait pas acceptée. Marshall m’a dit qu’il irait voir son père et le convaincrait. Si Marshall n’était pas allé voir Leonard, l’enregistrement n’aurait jamais eu lieu.
Tom Mazzolini : Cela semblait tout à fait naturel que Paul Butterfield et Mike Bloomfield s’entendent bien avec Muddy Waters, Avaient-ils déjà joué sur scène avec lui ?
Norman Dayron : Oui, ils avaient déjà joué avec lui au Pepper’s et dans des tas d’autre endroits. Leur rêve était de lui donner le meilleur orchestre d’accompagnement pour le genre de trucs qu’ils envisageaient, avec l’accent mis sur les « appels-réponses » (call & response) Bloomfield faisant écho à la voix de Muddy puis Paul lui répondant à l’harmonica. Et puis les deux se répondant l’un et l’autre…ils pensaient pouvoir donner un son différent à Muddy.
Tom Mazzolini : Comment s’est vendu l’album à sa sortie ?
Norman Dayron : Remarquablement bien. Je crois qu’il s’est retrouvé tout de suite parmi les meilleures ventes du Billboard. Ce fut - jusqu’à ce moment là – l’album de Muddy Waters qui à connu le plus de succès. A leur sortie, les grands albums du début comme « The Real Folk Blues » s’étaient vendus en petite quantité.
Source : Soul Bag
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Interview de Gashouse Dave.
source : http://surlaroute66.free.fr/html/gashouse%20dave.htm
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Mike Bloomfield ?
Gashouse Dave :
Je ne parlerai pas de collaboration au sens propre. Il était le boss et j'étais son esclave. J'étais embauché dans son groupe pour y jouer sa musique à lui. En cours de route, il est devenu mon meilleur ami et aussi mon mentor. J'ai même écris un livre à son sujet. Vous pouvez vérifier sous mon nom (David Randall Shorey) sur Amazone.com. Vous y trouverez neuf livres dont je suis l'auteur.
Le titre de l'ouvrage sur Mike est " Tell on it - Compendium of Obscurity " (Parles-en). C'est une expression qu'il employait à tout bout de champ. Quand on s'asseyait à une table, chacun racontait une histoire après l'autre. Plus l'histoire empirait et devenait effrayante, plus il l'adorait. Il me demandait toujours de lui en dire encore plus ! Parle en encore, c'était son expression favorite.
Ce livre relate tous les moments que nous avons vécu durant les concerts, particulièrement les évènements qui ont précédé la fin de sa vie. Peu de gens savent ce qui c'est réellement passé alors…
Je pourrais parler de Mike sans jamais m'arrêter. C'était la personne la plus intelligente que j'ai pu rencontrer. Il avait une relation très fine avec ce que j'appelle " l'Americana ". Car, bien qu'étant blanc et juif, il assimilait facilement la musique noire, tout comme les créations des tous débuts de Tin Pan Alley ; bref toutes les bases de la culture musicale populaire
américaine. On se rend compte à quel point il pouvait intégrer ces sons en écoutant toute sa discographie.
J'ai collaboré avec lui dans les dernières années de sa carrière. Nous avons commencé à travailler ensemble à partir de 1975 jusqu'à sa mort en 1981.
source : http://surlaroute66.free.fr/html/gashouse%20dave.htm
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Mike Bloomfield ?
Gashouse Dave :
Je ne parlerai pas de collaboration au sens propre. Il était le boss et j'étais son esclave. J'étais embauché dans son groupe pour y jouer sa musique à lui. En cours de route, il est devenu mon meilleur ami et aussi mon mentor. J'ai même écris un livre à son sujet. Vous pouvez vérifier sous mon nom (David Randall Shorey) sur Amazone.com. Vous y trouverez neuf livres dont je suis l'auteur.
Le titre de l'ouvrage sur Mike est " Tell on it - Compendium of Obscurity " (Parles-en). C'est une expression qu'il employait à tout bout de champ. Quand on s'asseyait à une table, chacun racontait une histoire après l'autre. Plus l'histoire empirait et devenait effrayante, plus il l'adorait. Il me demandait toujours de lui en dire encore plus ! Parle en encore, c'était son expression favorite.
Ce livre relate tous les moments que nous avons vécu durant les concerts, particulièrement les évènements qui ont précédé la fin de sa vie. Peu de gens savent ce qui c'est réellement passé alors…
Je pourrais parler de Mike sans jamais m'arrêter. C'était la personne la plus intelligente que j'ai pu rencontrer. Il avait une relation très fine avec ce que j'appelle " l'Americana ". Car, bien qu'étant blanc et juif, il assimilait facilement la musique noire, tout comme les créations des tous débuts de Tin Pan Alley ; bref toutes les bases de la culture musicale populaire
américaine. On se rend compte à quel point il pouvait intégrer ces sons en écoutant toute sa discographie.
J'ai collaboré avec lui dans les dernières années de sa carrière. Nous avons commencé à travailler ensemble à partir de 1975 jusqu'à sa mort en 1981.
Bloomers- Messages : 2749
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
entrevue avec Joe Boyd
http://www.johnmartyn.info/?q=node/44
19: Venons-en à cette découverte du Paul Butterfield Blues Band.
JB: Après avoir terminé Harvard, je suis allé en Angleterre et en France pour une tournée de blues et de gospel avec Brownie McGhee et Sister Rosetta Tharpe. Il doit du reste y avoir une émission de l'ORTF sur la tournée, avec moi dans le rôle du compère dans un très mauvais français. Le promoteur de cette tournée était George Wynn, organisateur des festivals jazz et folk de Newport, et j'ai continué à travailler pour lui. Un jour, il me demande d'aller à Chicago, pour je ne sais plus quelle raison. La nuit avant mon départ, je suis à New-York, au Gaslight Club et je tombe sur une connaissance. Nous discutons un peu, je lui dis que je vais à Chicago, et il me dit "Il faut que vous alliez voir le meilleur blues band qu'il y ait là-bas en ce moment". Je dis "Oh, je connais bien, Magic Sam, Howlin' Wolf, Junior Wells..."
- Non, non. Il y a des blancs et des noirs ensemble dans ce band.
- Quel band?
- Paul Butterfield.
C'est lui qui me les a fiait découvrir.
Or, à ce moment-là, j'avais comme ami Paul Rothchild qui était producteur pour Elektra. Nous avions discuté à mon retour d'Angleterre, je lui avais parlé de ce Stevie Winwood de quinze ans que j'avais vu avec Spencer Davis, de John Mayall, de tous ces gens qui mêlaient le blues au folk et au rock, et on s'était dit que ça serait bien de faire quelque chose comme ça en Amérique avec des Américains. C'était juste avant l'émergence des Byrds, des Lovin' Spoonful. Quand j'ai entendu parler de Butterfield j'ai donc téléphoné à Rothchild. Il les connaissait déjà de nom. Je lui ai dit "J'ai le nom du club où ils jouent demain soir. J'y serai. Venez". Il prend donc l'avion, je prends le bus, nous nous retrouvons dans ce club de Chicago et voilà le Paul Butterfield Blues Band avec Elvin Bishop à la guitare. Rothchild veut les signer immédiatement, mais il hésite encore parce qu'il trouve Bishop un peu faible comme lead-guitar. J'ai demandé à Butterfield s'il connaissait Mike Bloomfield que j'avais rencontré quelques années plus tôt à Chicago, quand nous cherchions des disques de blues avec mon frère et Geoff. Lui aussi était collectionneur et puis il était guitariste; je ne l'avais pas entendu, mais il m'avait dit qu'il était très bon, ce que m'avaient confirmé d'autres gens qui le trouvaient formidable. Paul a dit "Oh oui, je connais Bloomfield. Il joue ce soir avec un petit band pas très loin d'ici". Rothchild a dit "Allons-y". Nous y sommes allés, Butterfield a un peu joué avec Bloomfield ce soir-là, ça s'est très bien passé et Bloomfield a été invité à rejoindre le Paul Butterfield Blues Band. Ils sont allés à New-York et ont signé avec Elektra. Je n'avais donc eu aucun rôle officiel là dedans; j'étais seulement un copain de Rothchild. Mais la conséquence de cela, a été qu'Elektra m'a offert la tête de leur bureau de Londres, et c'est comme ça que je suis venu ici.
http://www.johnmartyn.info/?q=node/44
19: Venons-en à cette découverte du Paul Butterfield Blues Band.
JB: Après avoir terminé Harvard, je suis allé en Angleterre et en France pour une tournée de blues et de gospel avec Brownie McGhee et Sister Rosetta Tharpe. Il doit du reste y avoir une émission de l'ORTF sur la tournée, avec moi dans le rôle du compère dans un très mauvais français. Le promoteur de cette tournée était George Wynn, organisateur des festivals jazz et folk de Newport, et j'ai continué à travailler pour lui. Un jour, il me demande d'aller à Chicago, pour je ne sais plus quelle raison. La nuit avant mon départ, je suis à New-York, au Gaslight Club et je tombe sur une connaissance. Nous discutons un peu, je lui dis que je vais à Chicago, et il me dit "Il faut que vous alliez voir le meilleur blues band qu'il y ait là-bas en ce moment". Je dis "Oh, je connais bien, Magic Sam, Howlin' Wolf, Junior Wells..."
- Non, non. Il y a des blancs et des noirs ensemble dans ce band.
- Quel band?
- Paul Butterfield.
C'est lui qui me les a fiait découvrir.
Or, à ce moment-là, j'avais comme ami Paul Rothchild qui était producteur pour Elektra. Nous avions discuté à mon retour d'Angleterre, je lui avais parlé de ce Stevie Winwood de quinze ans que j'avais vu avec Spencer Davis, de John Mayall, de tous ces gens qui mêlaient le blues au folk et au rock, et on s'était dit que ça serait bien de faire quelque chose comme ça en Amérique avec des Américains. C'était juste avant l'émergence des Byrds, des Lovin' Spoonful. Quand j'ai entendu parler de Butterfield j'ai donc téléphoné à Rothchild. Il les connaissait déjà de nom. Je lui ai dit "J'ai le nom du club où ils jouent demain soir. J'y serai. Venez". Il prend donc l'avion, je prends le bus, nous nous retrouvons dans ce club de Chicago et voilà le Paul Butterfield Blues Band avec Elvin Bishop à la guitare. Rothchild veut les signer immédiatement, mais il hésite encore parce qu'il trouve Bishop un peu faible comme lead-guitar. J'ai demandé à Butterfield s'il connaissait Mike Bloomfield que j'avais rencontré quelques années plus tôt à Chicago, quand nous cherchions des disques de blues avec mon frère et Geoff. Lui aussi était collectionneur et puis il était guitariste; je ne l'avais pas entendu, mais il m'avait dit qu'il était très bon, ce que m'avaient confirmé d'autres gens qui le trouvaient formidable. Paul a dit "Oh oui, je connais Bloomfield. Il joue ce soir avec un petit band pas très loin d'ici". Rothchild a dit "Allons-y". Nous y sommes allés, Butterfield a un peu joué avec Bloomfield ce soir-là, ça s'est très bien passé et Bloomfield a été invité à rejoindre le Paul Butterfield Blues Band. Ils sont allés à New-York et ont signé avec Elektra. Je n'avais donc eu aucun rôle officiel là dedans; j'étais seulement un copain de Rothchild. Mais la conséquence de cela, a été qu'Elektra m'a offert la tête de leur bureau de Londres, et c'est comme ça que je suis venu ici.
Bloomers- Messages : 2749
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Merci Bloomers, je ne connaissais pas du tout cette histoire. Je suis davantage éclairé quant à l'émergence du PBBB et de l'arrivée De Mike Bloomfield dans le groupe.
kjp- Messages : 1334
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
http://surlaroute66.free.fr/html/joe%20louis%20walker.html
Joe Louis Walker - interview
Comment as-tu rencontré Mike Bloomfield ?
J’ai connu Michael au milieu des années 1960 et je l’ai fréquenté pendant quelques années. Je lui dois le fait de savoir jouer de la guitare dans différents styles. Il m’a montré et appris beaucoup de choses…
J’étais jeune et durant ces 9 années il m’a présenté à de nombreux musiciens. Certains d’entre eux étaient de Chicago et avaient l’habitude de passer du temps dans la maison de Michael lorsqu’ils passaient près de chez lui du côté de San Francisco en Californie (ville dont est aussi originaire Joe Louis, Nda). Ainsi j’ai rencontré Carey Bell, Muddy Waters et beaucoup d’autres personnes…
Sa porte était toujours ouverte pour moi.
Joe Louis Walker - interview
Comment as-tu rencontré Mike Bloomfield ?
J’ai connu Michael au milieu des années 1960 et je l’ai fréquenté pendant quelques années. Je lui dois le fait de savoir jouer de la guitare dans différents styles. Il m’a montré et appris beaucoup de choses…
J’étais jeune et durant ces 9 années il m’a présenté à de nombreux musiciens. Certains d’entre eux étaient de Chicago et avaient l’habitude de passer du temps dans la maison de Michael lorsqu’ils passaient près de chez lui du côté de San Francisco en Californie (ville dont est aussi originaire Joe Louis, Nda). Ainsi j’ai rencontré Carey Bell, Muddy Waters et beaucoup d’autres personnes…
Sa porte était toujours ouverte pour moi.
Bloomers- Messages : 2749
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eddie- Messages : 744
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Je ne savais pas du tout que Joe Louis Walker avait côtoyé Mike Bloomfield. Merci.
kjp- Messages : 1334
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Age : 50
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
"Ecoutez Mike Bloomfield et Paul Butterfield ! C'était magistral. Paul était le champion incontesté de l'harmonica. Il m'arrache des larmes. On a joué deux semaines à la même affiche au Trip."
David Crosby (extrait du livre Crosby, Stills, Nash & Young de Christophe Delbrouck)
David Crosby (extrait du livre Crosby, Stills, Nash & Young de Christophe Delbrouck)
Bloomers- Messages : 2749
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Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Pour ma part, j'aimerais bien avoir le témoignage de notre ami Bloomers sur la façon dont il a découvert Mike Bloomfield, et sur la genèse de sa passion, qui force le respect!
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Chino a écrit:Pour ma part, j'aimerais bien avoir le témoignage de notre ami Bloomers sur la façon dont il a découvert Mike Bloomfield, et sur la genèse de sa passion, qui force le respect!
j'ai découvert Bloomfield juste après les DOORS-STONES-BEATLES-HENDRIX avec "the lived adventure of MB & AK" loué par hasard à la médiathèque...grande révélation, j'étais très fan de rock au début, surtout de psychédélisme...Bloomfield m'a redirigé en douceur vers le blues (the "real shit" comme il dit si bien) et depuis je ne peux plus m'en passer...
cela fait maintenant 7 ans que j'anime une émission radio sur l'idiome...une émission qui ne suit pas l'actualité du blues mais qui raconte l'histoire, l'évolution du genre sous toutes ses coutures...je pense avoir parlé de tout le monde (de tommy johnson à KJP en passant par SRV) mais bon autant vous dire que les auditeurs ont déjà eu droit à une dizaine d'émission sur Bloomfield ! on se refait pas
Pourquoi Mike Bloomfield plus qu'un autre...son histoire est passionante, unique dans les anales...c'est tout de même le premier guitariste américain blanc accepté par les noirs à CHICAGO (adolescent il resquillait pour aller voir Muddy Waters dans les sales quartiers, Guitar Murphy était son prof particulier ! ).
c'est plus qu'un grand musicien, c'est aussi un grand "passeur du blues", un étudiant acharné qui connaissait tout les accords, les formes possibles...J'aime ce côté de sa personalité et de mon côté j'essai aussi (sans être mégalo) de continué à popularisé le blues (casser les clichés), j'essai de donner autant que j'ai reçu...il y a rien de plus plaisant que d'ouvrir les portes du blues aux jeunes ou au néophytes, quand j'y arrive...ça me motive encore plus !
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Tu aurais pu plus mal tomber, c'est sûr!Bloomers a écrit:j'ai découvert Bloomfield juste après les DOORS-STONES-BEATLES-HENDRIX avec "the lived adventure of MB & AK" loué par hasard à la médiathèque...grande révélation, j'étais très fan de rock au début, surtout de psychédélisme...Bloomfield m'a redirigé en douceur vers le blues (the "real shit" comme il dit si bien) et depuis je ne peux plus m'en passer...Chino a écrit:Pour ma part, j'aimerais bien avoir le témoignage de notre ami Bloomers sur la façon dont il a découvert Mike Bloomfield, et sur la genèse de sa passion, qui force le respect!
As-tu fait une émission sur Rory Gallagher?Bloomers a écrit:cela fait maintenant 7 ans que j'anime une émission radio sur l'idiome...une émission qui ne suit pas l'actualité du blues mais qui raconte l'histoire, l'évolution du genre sous toutes ses coutures...je pense avoir parlé de tout le monde (de tommy johnson à KJP en passant par SRV) mais bon autant vous dire que les auditeurs ont déjà eu droit à une dizaine d'émission sur Bloomfield ! on se refait pas
En tout cas, ta passion est communicative: je me suis procuré plusieurs albums de MB grâce à toi. Quant au blues en général, étant moi-même un grand fan de cette musique, je ne peux que t'encourager à continuer de prêcher la bonne parole!Bloomers a écrit:Pourquoi Mike Bloomfield plus qu'un autre...son histoire est passionante, unique dans les anales...c'est tout de même le premier guitariste américain blanc accepté par les noirs à CHICAGO (adolescent il resquillait pour aller voir Muddy Waters dans les sales quartiers, Guitar Murphy était son prof particulier ! ).
c'est plus qu'un grand musicien, c'est aussi un grand "passeur du blues", un étudiant acharné qui connaissait tout les accords, les formes possibles...J'aime ce côté de sa personalité et de mon côté j'essai aussi (sans être mégalo) de continué à popularisé le blues (casser les clichés), j'essai de donner autant que j'ai reçu...il y a rien de plus plaisant que d'ouvrir les portes du blues aux jeunes ou au néophytes, quand j'y arrive...ça me motive encore plus !
Et tu as abattu un énorme boulot, et tu as toujours défendu MB contre vents et marées, sans rien lâcher, donc grand bravo et respect! J'imagine que tu es désormais un des plus grands spécialistes mondiaux du bonhomme, donc à quand un livre (en français bien sûr)? Ayler a ses entrées chez Le mot Et Le Reste, il pourra te pistonner!
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Chino a écrit:As-tu fait une émission sur Rory Gallagher? :
bien sur !
Chino a écrit:
En tout cas, ta passion est communicative: je me suis procuré plusieurs albums de MB grâce à toi. Quant au blues en général, étant moi-même un grand fan de cette musique, je ne peux que t'encourager à continuer de prêcher la bonne parole!
Et tu as abattu un énorme boulot, et tu as toujours défendu MB contre vents et marées, sans rien lâcher, donc grand bravo et respect! J'imagine que tu es désormais un des plus grands spécialistes mondiaux du bonhomme, donc à quand un livre (en français bien sûr)? Ayler a ses entrées chez Le mot Et Le Reste, il pourra te pistonner!
je ne suis pas le seul, il y a deux américains qui font du bon boulot notament David Dann...sinon il est vrai que je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme moi en europe...je ne perd pas espoir d'en rencontrer un jour.
Pour le bouquin, je n'en sais rien...peut être un jour
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Excuses moi Bloomers, je n'ai pas tout suivis, mais je viens juste de comprendre que tu étais animateur radio dans une émission de Blues, on se rejoint aussi là, j'ai fais ça de 1992 à 2000, j'ai du arrêter, parce que j'ai déménager, j'ai passé de très bons moments à propager la bonne parole à diffuser des concerts que j'avais enregistrer de Monsieur Rob Rio un grand pianiste de Boogie Woogie dans la trampe de Memphis Slim, Profeseur LongHair etc, j'ai était voir Jimmie Lee Vaughan, B.B. King, R.L Burnside, Johnny Copeland, Lucky Peterson, Eddie Clearwater...j'ai aussi fais l'historique de Jimi Hendrix, Rory Gallagher, Stevie Ray Vaughan, Johnny Winter, du Blues Texan...Mais Mike Bloomfield manque grandement à ma culture (je connais Mike avec Janis Joplin, Stephen Stills et Al Kooper et Electric Flag mais pas dans sa carrière en globalité) peux tu me guider
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Tu as un enregsitrement de l'émission?Bloomers a écrit:Chino a écrit:As-tu fait une émission sur Rory Gallagher? :
bien sur !
ça serait bien, ça permettrait à beaucoup de découvrir MB (comme Tonton!). Allez, au boulot!Bloomers a écrit:Chino a écrit:
En tout cas, ta passion est communicative: je me suis procuré plusieurs albums de MB grâce à toi. Quant au blues en général, étant moi-même un grand fan de cette musique, je ne peux que t'encourager à continuer de prêcher la bonne parole!
Et tu as abattu un énorme boulot, et tu as toujours défendu MB contre vents et marées, sans rien lâcher, donc grand bravo et respect! J'imagine que tu es désormais un des plus grands spécialistes mondiaux du bonhomme, donc à quand un livre (en français bien sûr)? Ayler a ses entrées chez Le mot Et Le Reste, il pourra te pistonner!
je ne suis pas le seul, il y a deux américains qui font du bon boulot notament David Dann...sinon il est vrai que je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme moi en europe...je ne perd pas espoir d'en rencontrer un jour.
Pour le bouquin, je n'en sais rien...peut être un jour
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Tontonjimi a écrit:Excuses moi Bloomers, je n'ai pas tout suivis, mais je viens juste de comprendre que tu étais animateur radio dans une émission de Blues, on se rejoint aussi là, j'ai fais ça de 1992 à 2000, j'ai du arrêter, parce que j'ai déménager, j'ai passé de très bons moments à propager la bonne parole à diffuser des concerts que j'avais enregistrer de Monsieur Rob Rio un grand pianiste de Boogie Woogie dans la trampe de Memphis Slim, Profeseur LongHair etc, j'ai était voir Jimmie Lee Vaughan, B.B. King, R.L Burnside, Johnny Copeland, Lucky Peterson, Eddie Clearwater...j'ai aussi fais l'historique de Jimi Hendrix, Rory Gallagher, Stevie Ray Vaughan, Johnny Winter, du Blues Texan...Mais Mike Bloomfield manque grandement à ma culture (je connais Mike avec Janis Joplin, Stephen Stills et Al Kooper et Electric Flag mais pas dans sa carrière en globalité) peux tu me guider
ok je n'avais pas fait attention, tu trouveras dans cette partie du forum déjà une bonne intro...si tu veux des précisions n'hésite pas
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
je vais regarder pour l'émission sur Rory, je n'en suis pas sur...j'enregistre pas toute mes émissions
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
J'espère que tu auras enregistré celle-là, ça m'intéresserait beaucoup de l'écouter.Bloomers a écrit:je vais regarder pour l'émission sur Rory, je n'en suis pas sur...j'enregistre pas toute mes émissions
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Pareil !Chino a écrit:J'espère que tu auras enregistré celle-là, ça m'intéresserait beaucoup de l'écouter.Bloomers a écrit:je vais regarder pour l'émission sur Rory, je n'en suis pas sur...j'enregistre pas toute mes émissions
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
idemElectric Thing a écrit:Pareil !Chino a écrit:J'espère que tu auras enregistré celle-là, ça m'intéresserait beaucoup de l'écouter.Bloomers a écrit:je vais regarder pour l'émission sur Rory, je n'en suis pas sur...j'enregistre pas toute mes émissions
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
C'est le bordel...désolé, je ne la trouve pas...je me souviens avoir surtout exploré la période 67-76...je chercherai encore ce soir
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Bloomers a écrit:C'est le bordel...désolé, je ne la trouve pas...je me souviens avoir surtout exploré la période 67-76...je chercherai encore ce soir
Re: Témoignages, interview, articles divers (français)
Extr. Interview Eric Clapton 1990 (disponible dans le livre "Martin Scorcese présente Le Blues")
Aviez-vous l'impression qu'il se passait la même chose ailleurs (Blues Boom), avec d'autre gens comme vous ?
Clapton : J'ai eu le premier album de Butterfield au moment même de sa sortie. Je ne me souviens plus comment j'en ai entendu parler, sans doute par le bouche à oreille. J'ai trouvé ça super, surtout le jeu de Butterfield. Je trouvais que Bloomfield jouait trop, mais quand je l'ai rencontré, j'ai compris qu'il ne pouvait pas se restreindre. c'est un de ces personnages toujours en ébullition.J'adorais le disque quand même.
Est-ce que vous y avez vu...
Clapton : Une Chance ? Oui. Parce qu'ils sont venu en Angleterre. Pour rencontrer John Mayall, et qu'on a fait connaissance, on a joué ensemble : j'ai compris que si je voulais tenter ma chance en Amérique, j'avais intérêt à assurer, mais que ce serait possible.
Est-ce que ça vous a décidé à chanter le blues ?
Parce que jusque-là, vous ne le chantiez pas vraiment.
Clapton : Ouais. Pour moi, Butterfield était ce qu'il y avait de plus proche du blues. J'aimais moins ce que faisait John Hammond , trop "caractérisé". A mon sens, il était trop dans l'imitation. Moi, je ne me considère pas du tout comme un chanteur, donc je ne me compare pas à eux de toute façon. je suis d'abord guitariste et je l'ai toujours été.
Aviez-vous l'impression qu'il se passait la même chose ailleurs (Blues Boom), avec d'autre gens comme vous ?
Clapton : J'ai eu le premier album de Butterfield au moment même de sa sortie. Je ne me souviens plus comment j'en ai entendu parler, sans doute par le bouche à oreille. J'ai trouvé ça super, surtout le jeu de Butterfield. Je trouvais que Bloomfield jouait trop, mais quand je l'ai rencontré, j'ai compris qu'il ne pouvait pas se restreindre. c'est un de ces personnages toujours en ébullition.J'adorais le disque quand même.
Est-ce que vous y avez vu...
Clapton : Une Chance ? Oui. Parce qu'ils sont venu en Angleterre. Pour rencontrer John Mayall, et qu'on a fait connaissance, on a joué ensemble : j'ai compris que si je voulais tenter ma chance en Amérique, j'avais intérêt à assurer, mais que ce serait possible.
Est-ce que ça vous a décidé à chanter le blues ?
Parce que jusque-là, vous ne le chantiez pas vraiment.
Clapton : Ouais. Pour moi, Butterfield était ce qu'il y avait de plus proche du blues. J'aimais moins ce que faisait John Hammond , trop "caractérisé". A mon sens, il était trop dans l'imitation. Moi, je ne me considère pas du tout comme un chanteur, donc je ne me compare pas à eux de toute façon. je suis d'abord guitariste et je l'ai toujours été.
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