Ils ont dit...

[Ayler]

They weren't musicians! I worked with George Harrison and he was a musical moron. He didn't understand music at all. He tried to explain what he wanted, and I couldn't understand a word. The only musician was George Martin, he was The Beatles. Paul McCartney boasts that he can't read music. How can a musician boast that he can't read music?

Ginger Baker

[Electric Thing]

Ginger Baker ne serait-il pas un peu jaloux ?

[Purple Jim]

Encore un qui n'a pas compris qu'il ne faut être un "musicien" dans le stricte sens du terme pour faire de la bonne musique. Même Hendrix ne pourrait pas lire de la musique !

[Ayler]

Il critique le fait de s'en vanter. Hendrix le regrettait : Ginger souligne la nuance !

[Purple Jim]

"They weren't musicians! I worked with George Harrison and he was a musical moron. He didn't understand music at all. He tried to explain what he wanted, and I couldn't understand a word. The only musician was George Martin, he was The Beatles."

Pas là non.

[Ayler]

Je faisais référence à ce qu'il disait sur Paul.

[Garbage Man]

Faut quand même avouer que Baker & Bruce ont des ego plus que boursouflés. Et avec l'âge ça ne s'arrange pas.

J'ignore si les Beatles se considéraient vraiment comme des musiciens au sens strict. Moi au contraire je penses qu'ils étaient assez lucide sur eux même ainsi que l'image qu'ils véhiculaient pour arriver à prendre de la distance.

Puis il faut aussi ne pas oublier qu'ils avaient un humour assez fin qui si il est pris au 1er degré peut être perçu comme de l'arrogance.
D'ailleur je crois que c'est John Lennon qui au moment de la sortie de Their Satanic Majesties Request des Stones avait dit: "Les Stones font tout comme nous avec 6 mois de retard".

[Purple Jim]

Faut quand même avouer que Baker & Bruce ont des ego plus que boursouflés.

Tout à fait. On aurait dit qu'ils ont fait partis eux-mêmes d'un groupe qui avait construit une musique édifiante, fantastique, définitive. Non, ils jouaient dans un groupe justement éphémère et ennuyeux qui s'appelait Cream.

[Garbage Man]

Visiblement Purple tu n'apprécies pas Cream

Nan franchement j'arrive d'un certain côté à comprendre la rancune qu'ils puissent avoir envers des groupes qui les ont ringardisé au près d'une certaine partie des amateurs de Rock.
Au contraire de toi je trouve que la musique de Cream était jouissive et d'un très niveau. Mais ce qu'il leur a fait défaut à mon avis c'est qu'il voulait avant tout être pris au sérieux et véhiculer une image de musiciens pro. Mais pour toucher un public plus vaste le visuel a son importance et le sex appeal (avec tous les sous entendu sexuel que cela peut véhiculer) d'un Robert Plant et d'un Jimmy Page fait toute la différence face au peu d'expression que pouvait laisser transparaître Bruce/Baker/Clapton.

[Purple Jim]

Pour être honnête, j'aime beaucoup quelques morceaux de Cream et c'est sûr qu'ils ont joués un rôle essentiel dans l'évolution du blues rock mais ça m'agace quand je les entends critiquer Hendrix, Beatles et Stones. Cream était un groupe mineur par rapport à ces artistes. Je trouve même la musique de Free et Fleetwood Mac supérieur et plus satisfaisante que Cream.

[Garbage Man]

Le rock anglais des années 60 demeure une sorte de mystère. Pourquoi tant de talents se sont ils révélés en même temps ? Pourquoi les Beatles ont-ils percé à cette époque ? Pourquoi a-t-on, aujourd’hui, abandonné jusqu’à l’espoir d’entendre un jour un groupe aussi stupéfiant que celui-là ? Oui, il y a mystère.

John Mayall (1995)

[leptilou]

Belle perspective M Mayall !

[upfromtheskies]

La question de Mayall, c'est une EXCELLENTE question. On tourne sans arrêt autour...

[Wu wei]

bonne question qui appelle plusieurs réponses, enfin angles.

sur un plan musical je ne pense pas qu'il y ait moins de talents aujourd'hui qu'à l'époque, des groupes de ce calibre, il y en a des tas... avec autant d'inventivité et de savoir faire.
on parle plutôt sur le plan de la musique populaire de qualité, les beatles c'est avant tout un groupe qui est parvenu à faire le bon mélange : groupe populaire, groupe de reprise d'un esprit en modifiant quelques paramètres et surtout évolution de leur approche en fonction de leur goût et découvertes sans jamais perdre le contact avec le (grand) public.
cette évolution musicale ne peut être abordée sans parler de leur succès, on en parle, on perçoit son impact car c'était un groupe connu, qui a pris des virages artistiques et qui a su gérer son image (plus ou moins)... désormais cela existe encore mais :
- je suis un petit groupe peu connu qui évolue au fil de mes découvertes : tout le monde s'en fout et personne ne m'entend
-je suis un petit groupe peu connu qui évolue en fonction des commentaires facebook : on me connait de plus en plus mais l'idée de surprise n'est plus (ou trop peu présente)
-je suis un groupe qui fonctionne mais moi ou ma maison de disque nous avons trop peur du changement pour proposer une évolution
etc etc

on s'aperçoit qu'en plus du contexte social de l'époque, le contexte de vente n'était pas le même...
de la même manière que les beatles sont au coeur d'un melting pot musical
ils sont au milieu d'un bordel en terme de vente : ils paraissent le jouet de l'industrie du disque, avant de pouvoir s'en mêler et de perdre leur cohésion en tant que groupe (je schématise, un spécialiste pourra aisément démonter cela, mais la vison populaire du groupe n'est pas la réalité du groupe)
cela cristallise beaucoup d'élément... car comme c'est aussi la première fois que l'industrie de la communication prend son envol elle le fait pour vendre une image tout en prenant son appuie sur la réalité du "bouche à oreille", sur l'intimité... de fait on est à la fois dans la dramaturgie scénarisée que l'on trouve dans les films, dans le côté "destin", avec séparation, dispute d'ego, créativité et tragédie (et "bataille" avec leur "ennemis" les méchants rolling stone...) ... qui est réécrite à loisir en fonction des ressorties, des anniversaires etc etc...
et en même temps on reste dans l'intime... car on découvre toujours les beatles comme un trésor, soit à l'époque... on était loin des campagnes de pub cynique on était dans l'attente la bave aux lèvres, soit de nos jours c'est encore un groupe que l'on "passe de génération en génération"... si on a pu écouter "love me do" sur nostalgie c'est lors despremiers pétards, des premières filles, des premiers garçons, des premières bières, des premiers accords sur un instrument quelconque que les beatles prennent leur sens en nous, en étant intime.
ainsi, on peut voir que cette dualité amène le plus souvent à une annulation.
on aime un artiste selon deux grands axes :
- tout le monde connait et j'adhère au mouvement "social", avec le zeste d'hypocrisie et d'acceptation du jeu médiatico économique
- personne ne connait, et c'est tant mieux car justement ça ME parle à MOI ! et je défend ce statut élitiste

si l'artiste devient trop connu : je dis qu'il a vendu son cul aux producteurs
si l'artiste fait des choix perso : il a perdu le lien avec son public

après il y a diverses occurences (l'artiste peut faire de la merde ^^)

mais les beatles reste le seul groupe qui parvient à exister pil poil entre les deux de manières quasi universelle (en occident du moins).
les jam band aussi y arrivent mais c'est assez typiquement US et moins socialement connoté (pour aller vite).

de là, il me semble que la recherche d'un groupe "identique" parait sans espoir, car cela tient de l'équilibre non voulu, du hasard qui dur..
à l'heure des vidéos virales éphémères
et des scies musicales qui se répètent à l'infini.
envisager l'existence, l'émergence d'un phénomène identique parait difficile.

maintenant il faut relativiser...c'est jeune les beatles, j'veux dire la médiatisation culturelle du siècle nous fait toujours croire que ça va vite, mais au final sur un siècle, le jazz, le rock et le blues (et j'en oublie) on énormément changé et évolué, et on a des tas d'artistes à découvrir.... en attendant les beatles.

[Karpof]

peut-être tout simplement par ce que la musique est réellement devenue un phénomène populaire le tout de surcroit relayé par une industrie naissante et florissante ?.. avide d'expériences.
on peut vraiment parler de révolution sans paraitre ridicule!

mais il y a effectivement des mystères, comme cette génération époustouflante de génies apparus à l'age de la musique classique/romantique au XIXéme en Allemagne...

[leptilou]

Belles analyse ci dessus... ce qu'il faut souligner, c'est qu' à cette époque (fin 60', 70'), de trimestre en trimestre, sous nos yeux et oreilles ébaubis, chaque groupe apportait une différence, un challenge, des sons différents, des rythmiques nouvelles, des instru et des timbres différents, des riffs plus hards, des disto incroyables et une énergie qui correspondait à l'époque... Cream était dans le lot et bien d 'autres... et l'histoire a retenu peut être exagérément certains plus que d'autres... c'est sûr que beaucoup de musiciens de cette époque n'avait pas un niveau technique très développé au delà de trois ou quatre accords... Bruford le souligne en disant que beaucoup étaient in-foutus de jouer dans un autre groupe que le leur... néanmoins, la créativité et l'inventivité était au top avec une énergie rock unique !!!

Aujourd'hui c'est différent.... forcement !

[leptilou]

comme cette génération époustouflante de génies apparus à l'age de la musique classique/romantique au XIXéme en Allemagne...

c'est encore autre chose !!! mais également vrai !

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