Tim Buckley : Starsailor (1970)
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Tim Buckley : Starsailor (1970)
Tim Buckley : Starsailor (1970)
Face 1
1. Come Here Woman - 4:09
2. I Woke Up - 4:02
3. Monterey - 4:30
4. Moulin Rouge - 1:57
5. Song To The Siren - 3:20
Face 2
1. Jungle Fire - 4:42
2. Starsailor - 4:36
3. The Healing Festival - 3:16
4. Down By The Borderline - 5:22
Musiciens :
Tim Buckley - 12-string guitar, vocals
John Balkin - string bass and electric bass
Lee Underwood - electric guitar, electric piano and pipe organ
Buzz Gardner - trumpet, flugelhorn
Maury Baker - tympani, traps
Bunk Gardner - alto flute, tenor sax
En débutant cette chronique, je me rends compte qu'il n'est pas facile d'écrire quelques lignes sur un disque qui trône au somment de son panthéon personnel.
Si "Starsailor" me touche à ce point, c'est sans doute parce qu'il contient ce qui fait à mon sens l'essence même de la musique : la liberté, l'imagination, la poésie, la profondeur, un sentiment d'infini qui paradoxalement comble notre propre vide.
Liberté sans limite : les vocalises de Tim Buckley semblent sortir du néant. La comparaison avec son fils est intéressante. Lors d'une écoute attentive, Jeff Buckley trahit certaines influences pourtant difficiles à assimiler : Nusrat Fateh Ali Khan ou Robert Plant par exemple. Ce dernier reprend d'ailleurs le seul titre de "Starsailor" ayant connu la postérité ("Song To The Siren") dans son dernier album studio.
Les mélodies de "Starsailor" lorgnent toutefois vers divers horizons :
- folk avec "Moulin Rouge" (seul titre classique perdu dans l'avant-garde ambiante) ou "Song To The Siren" (dont les versions plus anciennes montrent que c'est surtout l'arrangement qui crée ce sentiment de malaise qu'aucune des nombreuses reprises ne réussira vraiment à recréer) ;
- musique contemporaine avec le morceau titre : "Lux Aterna " de György Ligeti n'est pas à des années lumières... sauf que la ligne vocale de ce magma atonal est improvisée.
Pour le reste, l'album est principalement composé d'une sorte de synthèse mêlant rythmiques Rock presque hard ("Monterey", la seconde partie de "Jungle Fire" & "The Healing Festival") et de tueries Free Jazz ("I Woke Up", la première partie de "Jungle Fire" & "Down by the Borderline").
Sur "The Healing Festival", la voix est aussi puissante qu'un saxophone ténor.
Pour vous donnez un idée des capacités de Tim Buckley : imaginez l'équivalent vocal du "Star Spangled Banner" de Jimi Hendrix ou le sax de Pharoah Sanders sur "Karma" (dont le chanteur, Leon Thomas reste le seul comparable en matière d'originalité à mon sens).
Autant préciser que le disque est d'écoute difficile pour les non-initiés... voire totalement inaudible pour certains !
Pour preuve, c'est le seul disque du catalogue Tim Buckley jamais réédité depuis 15 ans. Il existe un pressage CD de 1989 sur Straight Records, le label de Herb Cohen (ex-manager de... Frank Zappa !)... épuisé depuis longtemps.
Face 1
1. Come Here Woman - 4:09
2. I Woke Up - 4:02
3. Monterey - 4:30
4. Moulin Rouge - 1:57
5. Song To The Siren - 3:20
Face 2
1. Jungle Fire - 4:42
2. Starsailor - 4:36
3. The Healing Festival - 3:16
4. Down By The Borderline - 5:22
Musiciens :
Tim Buckley - 12-string guitar, vocals
John Balkin - string bass and electric bass
Lee Underwood - electric guitar, electric piano and pipe organ
Buzz Gardner - trumpet, flugelhorn
Maury Baker - tympani, traps
Bunk Gardner - alto flute, tenor sax
En débutant cette chronique, je me rends compte qu'il n'est pas facile d'écrire quelques lignes sur un disque qui trône au somment de son panthéon personnel.
Si "Starsailor" me touche à ce point, c'est sans doute parce qu'il contient ce qui fait à mon sens l'essence même de la musique : la liberté, l'imagination, la poésie, la profondeur, un sentiment d'infini qui paradoxalement comble notre propre vide.
Liberté sans limite : les vocalises de Tim Buckley semblent sortir du néant. La comparaison avec son fils est intéressante. Lors d'une écoute attentive, Jeff Buckley trahit certaines influences pourtant difficiles à assimiler : Nusrat Fateh Ali Khan ou Robert Plant par exemple. Ce dernier reprend d'ailleurs le seul titre de "Starsailor" ayant connu la postérité ("Song To The Siren") dans son dernier album studio.
Les mélodies de "Starsailor" lorgnent toutefois vers divers horizons :
- folk avec "Moulin Rouge" (seul titre classique perdu dans l'avant-garde ambiante) ou "Song To The Siren" (dont les versions plus anciennes montrent que c'est surtout l'arrangement qui crée ce sentiment de malaise qu'aucune des nombreuses reprises ne réussira vraiment à recréer) ;
- musique contemporaine avec le morceau titre : "Lux Aterna " de György Ligeti n'est pas à des années lumières... sauf que la ligne vocale de ce magma atonal est improvisée.
Pour le reste, l'album est principalement composé d'une sorte de synthèse mêlant rythmiques Rock presque hard ("Monterey", la seconde partie de "Jungle Fire" & "The Healing Festival") et de tueries Free Jazz ("I Woke Up", la première partie de "Jungle Fire" & "Down by the Borderline").
Sur "The Healing Festival", la voix est aussi puissante qu'un saxophone ténor.
Pour vous donnez un idée des capacités de Tim Buckley : imaginez l'équivalent vocal du "Star Spangled Banner" de Jimi Hendrix ou le sax de Pharoah Sanders sur "Karma" (dont le chanteur, Leon Thomas reste le seul comparable en matière d'originalité à mon sens).
Autant préciser que le disque est d'écoute difficile pour les non-initiés... voire totalement inaudible pour certains !
Pour preuve, c'est le seul disque du catalogue Tim Buckley jamais réédité depuis 15 ans. Il existe un pressage CD de 1989 sur Straight Records, le label de Herb Cohen (ex-manager de... Frank Zappa !)... épuisé depuis longtemps.
Dernière édition par Ayler le 14.02.09 16:10, édité 1 fois
Re: Tim Buckley : Starsailor (1970)
Tim Buckley vous laisse sur le cul lorsqu'il chante (et ça tombe bien c'est ce qu'il fait).
Je n'arriverais pas à décrire ce qu'il est capable de faire avec sa voix... mais il est capable de tout ! Sa palette vocale est phénoménale et on ne sait jamais sur quelle octave il va se retrouver... un coup en haut, un coup en bas.
Un cri, une plainte, un hurlement, une caresse, une vague, une brise, un souffle, un ouragan... de la joie, de la tristesse, de l'explosion, de l'intimité, de la pureté, de la mélancolie, de l'extase, du blues, du rock, des ballades, des improvisation... Tim est un magicien... Tim nous fait voyager... Tim est un des plus grands auteurs compositeurs, chanteur que ce putain de destin nous a enlevé... à l'age de 28 ans.
Sa maîtrise de son organe est déconcertante, et le résultat bluffant...
Mais je conçois très bien que l'on puisse être déstabilisé par son style... Starsailor par certain côté n'est pas facile.
Néanmoins, musicalement cela me semble accessible, car cela reste assez rock.
Et là je vole (nage) avec Tim sur Song to The Siren !
Je n'arriverais pas à décrire ce qu'il est capable de faire avec sa voix... mais il est capable de tout ! Sa palette vocale est phénoménale et on ne sait jamais sur quelle octave il va se retrouver... un coup en haut, un coup en bas.
Un cri, une plainte, un hurlement, une caresse, une vague, une brise, un souffle, un ouragan... de la joie, de la tristesse, de l'explosion, de l'intimité, de la pureté, de la mélancolie, de l'extase, du blues, du rock, des ballades, des improvisation... Tim est un magicien... Tim nous fait voyager... Tim est un des plus grands auteurs compositeurs, chanteur que ce putain de destin nous a enlevé... à l'age de 28 ans.
Sa maîtrise de son organe est déconcertante, et le résultat bluffant...
Mais je conçois très bien que l'on puisse être déstabilisé par son style... Starsailor par certain côté n'est pas facile.
Néanmoins, musicalement cela me semble accessible, car cela reste assez rock.
Et là je vole (nage) avec Tim sur Song to The Siren !
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Tim Buckley : Starsailor (1970)
Un moment que j'adore (parmi d'autres...) sur Starsailor c'est les 5 petites secondes sur la fin de Monterey où tim fait un son de... "vache" !
3'51 à 3.55
J'adore.
Il le fait souvent (sur Jungle Fire par exemple, sur ce même album), mais là je trouve que c'est un des plus cosmiques de Tim !
C'est magnifique, génial, hallucinant, trippant comme truc, et à chaque fois que je l'entends ça me fait toujours le même effet. Fallait donc que je vous en parle (docteur) !
3'51 à 3.55
J'adore.
Il le fait souvent (sur Jungle Fire par exemple, sur ce même album), mais là je trouve que c'est un des plus cosmiques de Tim !
C'est magnifique, génial, hallucinant, trippant comme truc, et à chaque fois que je l'entends ça me fait toujours le même effet. Fallait donc que je vous en parle (docteur) !
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
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Re: Tim Buckley : Starsailor (1970)
Lee Underwood, en 1995, à propos de Tim Buckley :
SourceOnly the most adventurous listeners could go for Lorca and Starsailor. That music was just too dissonant, too far out, too innovative, too unfamiliar and challenging to be comfortable for ordinary listeners. It wasn't sentimental and personal. It was art music. It asked people to rise to a considerably more sophisticated level of listening, feeling and responding than they were willing to. They wanted herd-music, not the brilliance of an ascending genius. Some of the critics got it, much to their credit. Those who did, raved about Lorca and Starsailor and hailed Tim and one of the great geniuses of his time, in my opinion rightfully so. I mean, it's been 20 years since he died and almost 30 years since he recorded his first album, and here we are still talking about him.
In any case, Tim told me he regarded Starsailor as his masterpiece, and that failure hurt him a lot. That's when he started turning to alcohol a little too much, drugs a little too much, and things got pretty kinky for two or three years. So yeah, he was depressed by the rejection and the hostility he received, not only from his previous fans and a number of critics, but even from some of his so-called "friends."
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