Elevation (1973)

[Ayler]

Elevation (1973)



1. Elevation
2. Greeting to Saud (Brother McCoy Tyner)
3. Ore-Se-Rere (Nigerian Juju HiLife)
4. The Gathering
5. Spiritual Blessing

Personnel :
Pharaoh Sanders : tenor sax, soprano sax, bells, shaker, percussion, vocal
Michael White : violin
Joe Bonner : piano, harmonium, cow horn, wood flute, percussion, vocal
Calvin Hill : bass, tamboura, vocal
Lawrence Killian : bell tree, congas, percussion, vocal
Jimmy Hopps : percussion
Kenneth Nash : percussion
John Blue : percussion, vocal
Michael Carvin : drums, percussion, vocal
Sedatrius Brown : vocal


Enregistré en septembre 1973, "Elevation" est l'un des albums majeurs de Pharaoh Sanders. Il figure même parmi les quelques candidats au titre de meilleur album du saxophoniste. C'est un album varié, qui reflète complètement la personnalité musicale de Pharaoh, présentant les meilleurs aspects de ses différentes facettes.

Réédité officiellement en CD que très tardivement (sauf à passer par les imports japonais...), cela explique peut-être pourquoi ce disque ne jouit pas de la reconnaissance qu'il mérite.

L'album s'ouvre sur "Elevation", 18 minutes d'une fantastique musicalité où Pharoah porte au sommet le style qu'il a créé à partir de "Karma". Les ingrédients habituels sont présents : superbe ligne de basse répétitive, accords de piano qui basculent sur des cycles très courts, percussions donnant au titre sa dynamique, et un thème simple, mais dont l'évidence s'impose.
Sur certains disques de Pharoah, ce style peut sembler se résumer à une formule. "Elevation" montre que lorsque l'inspiration est présente, la formule ne s'épuise pas en quelques albums. La construction reprend celle de "Creator" - de plus en plus free avant un retour au thème (le chant excepté) -, mais le résultat n'est pas moins fascinant.

"Greeting To Saud" est un superbe hommage à McCoy Tyner. Pharoah s'efface au profit de Joe Bonner. La filiations avec McCoy et Lonnie Liston Smith est évidente. Joe Bonner fait preuve ici de beaucoup de sensibilité et de retenue.

Sur "Ore-Se-Rere", Pharoah évolue dans un registre doublement périlleux : celui du chant célébrant la joie de vivre. Propulsé par le rythme imprimé par Joe Bonner, Pharoah réussit avec brio un exercice dans lequel, même s'il est toujours sincère, les qualités musicales ne suivent pas toujours.

"The Gathering" part sur des bases très proches, mais le chant n'exclut pas le saxophone. Le festif bascule petit à petit dans le libertaire avec le piano de Bonner, suivi d'un solo de Pharoah dans le même registre.

Le dernier titre, "Spiritual Blessing", montre une fois de plus l’intérêt que Pharoah porte pour l’Orient. La sérénité de son jeu de soprano, dont le timbre est plus exotique que celui du ténor, s’impose ici naturellement.

[Chino]

Un album que je ne connaissais pas et que j'ai découvert aujourd'hui grâce à ta chronique.

Le morceau-titre est magnifique, un vrai voyage, presque du même niveau pour moi que le Creator de Karma. En voici les 10 premières minutes:

[leptilou]

Du coup, je l'écoute sur Spotify... thanks.
C'est toute une ambiance ! de joie seventies !

https://youtu.be/-wQb7oTX9BI

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