Gato Barbieri : Fenix (1971)

[Ayler]

Gato Barbieri : Fenix (1971)



Face 1

1. Tupac Amaru
2. Carnavalito
3. Falsa Bahiana

Face 2

1. El Dia Que Me Quieras
2. El Arriero
3. Bahia

Personnel
Gato Barbieri - saxophone ténor
Joe Beck - guitare
Lonnie Liston Smith - piano, piano électrique
Ron Carter - basse
Nana Vasconcelos - berimbau, congas
Gene Golden - congas, bongos
Lennie White III - batterie


Selon le Livre des Morts égyptien, l'oiseau sacré est le symbole du soleil levant - l'âme du soleil. L'image du phœnix fait sens sur ce disque : c'est à une sorte de renaissance musicale qu'on assiste en écoutant les six plages qui le composent. En effet, Gato Barbieri s'est fait connaître au milieu des années 1960 en collaborant avec l'un des pères fondateurs du free jazz, jouant du ténor sur deux albums importants de Don Cherry : "Complete communion" et "Symphony for Improvisers" où il rencontre Pharoah Sanders (en 1966). Mais, bien qu'amorcé sur "The Third World", Gato Barbieri prolonge ici sa mutation musicale en délaissant définitivement l'univers du free jazz - même si ses solos restent encore très marqués par l'esthétique du free. Barbieri refuse de revenir en arrière – contrairement à nombre de ses collègues, qui reviendront souvent à des formes de jazz plus conventionnelles - et sort par le haut : à l'image de Santana avec la guitare blues et le rock latin, il crée ici un jazz latin électrique totalement inédit, où la fièvre du free n'est pas encore retombée.

Si l'influence du John Coltrane des années 60 est manifeste, avec celle de Sonny Rollins voire d'Albert Ayler ("El Dia Que Me Quieras" n'est pas si éloigné que ça des ballades coltraniennes de "Love Cry"), "Fenix" fait immanquablement penser au Pharoah Sanders de "Karma" (produit aussi par Bob Thiele), d'autant que Lonnie Liston Smith, débarqué du groupe de Pharoah, assure les fondations harmoniques de l'album (la guitare de Joe Beck se fait assez discrète). Le jeu de Gato Barbieri est ici généreux (il prend tous les solos), énergique et virtuose - il ravira les amateurs de Pharoah Sanders, qui trouveront en lui un frère musical à l'exotisme moins fantasmé. "Carnavalito" constitue l'un des points d'orgue de la carrière de Gato, qui joue avec une intensité incroyable - servie il est vrai par une construction très intelligente, qu'on retrouve sur différents titres. Aux longues plages modales succèdent des thèmes chantant (Gato passe même brièvement à l'acte sur "El Arriero" - partageant avec Pharoah une voix très médiocre), ce qui donne un surcroit de lyrisme impressionnant lorsque la grille d'accords se met en place.

Mais "Fenix" n'est pas que l'album d'un soliste, c'est aussi le disque d'une section rythmique redoutable d'efficacité. Au berimbau de Nana Vasconcelos (qui donne au disque une bonne part de sa couleur) répond la rondeur de la basse de Ron Carter, alors que la batterie de Lennie White est propulsé par le dynamisme des percussions de Gene Golden. Avec "Fenix", la preuve est faite que des cultures musicales très différentes peuvent se métisser avec un rendu stupéfiant, témoignant toute la potentialité des musiques du monde - dont les dérives des années 80 et suivantes ne doivent pas éclipser les vraies réussites. Enfin, Gato Barbieri montre ici qu'il y a une vie après le free, sans pour autant se renier (ce qu'il fera malheureusement plus tard). Avec les Gwo-Ka Masters, David Murray poursuit une démarche finalement très proche, avec le succès que l'on sait.

[Sivad Selim]

on se croirait avec Carlos !!!

[Ayler]

Entrée en matière : http://www.deezer.com/listen-993553

[Electric Thing]

Excellent cet album... plaisant, délirant, joyeux, excitant !

[Titi]

Excellent cet album... plaisant, délirant, joyeux, excitant !

Je partage complètement ton enthousiasme. Superbe album.

[Electric Thing]

IL n'y a que "Falsa Bahiana" que je trouve un peu faible... ou trop classique !

[Ornette]

Un disque incontournable ! Les compositions sont variées, les musiciens sont tous excellents (Nana Vasconcelos fait ici encore des merveilles) et Gato Barbieri met le feu à chaque intervention.
Un exemple de plus de ce que les musiciens issus du free jazz ont, à l'instar de Don Cherry, apporté une contribution majeure à l'idée de musique du monde en démontrant qu'il pouvait s'agir de bien autre chose que d'un mélange artificiel et indigeste.

[Brian Taylor]

on se croirait avec Carlos !!!

L'intro de Tupac Amaru est la même que l'intro d'une chanson de Santana dont j'ai oublié le nom...je pensais que c'était une erreur!

Très bien ce disque!

[Ornette]

Gato Barbieri en duo avec Santana jouant Europa en 1977 :

[Ayler]

Je ne connaissais pas ce duo !

[Norbert]

[

J'aime beaucoup Fenix mais je prefere "Under Fire" de 71 avec Stanley Clarke et Abercrombie a la guitare!

[parisino]

Comme vous vous en doutez, j'adore Gato L'un de mes préférés c'est "Latino America" qui correspond au Chapter one and Chapter two.



Je pense que c'est l'un des premiers à mélanger le jazz et les musiques latino américaine (indiennes).

Je n'ai jamais pu le voir en concert, c'est un peu un rêve !!

Super sujet !

Parisino

[Norbert]

Le lien vers le site de Gato.Il semblerait qu'un nouvel album soit en vue avec une tournée prochaine!Tant mieux car il me semble avoir lu dernierement que sa santé était difficile...Viva Gato!
http://www.gatobarbierimusic.com/

[parisino]

Le lien vers le site de Gato.Il semblerait qu'un nouvel album soit en vue avec une tournée prochaine!Tant mieux car il me semble avoir lu dernierement que sa santé était difficile...Viva Gato!
http://www.gatobarbierimusic.com/

Merci Mr Freebird pour ces infos !!

Sinon une des apparitions "relativement" récente (2000), de qualité, c'est dans Calle 54 un documentaire/album réalisé et produit par Fernando Trueba. Je vous conseille de le voir et de l'écouter, il y a de très bon artiste comme Bebo Valdez (Un génie), Paquito de Rivera, Jerry Gonzalez, Chano Dominguez, Michel Camilo, la belle Eliane Elias...

Voilà l'extrait avec Gato :





Vive la zic vive el Gato !!

Parisino

[Norbert]

[

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Il ne faut pas oublier à quel point la musique de Gato à contribuée au succès de ce film, en plus de la fameuse scène beurrière!

[parisino]

[

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Il ne faut pas oublier à quel point la musique de Gato à contribuée au succès de ce film, en plus de la fameuse scène beurrière!

Oui pour la BO on lui avait demandé de faire une musique avec de belles mélodies, entre hitchcock et la musique européenne classique (bizarre comme requête). Les mélodies sont superbe et l'orchestration d'Oliver Nelson est magnifique. Je suis d'accord avec toi c'est le chef d'oeuvre de Gato à ne pas oublier.

D'ailleurs je me demande si ce n'est pas l'inventeur du su sax érotique ? Le sax est souvent assimilé à l'erotisme (pub dim et autres films érotiques). Pas mal comme débat

Parisino

[upfromtheskies]

R&F 62 de mars 72:

[Blueleader]

merci Up 

[parisino]

Merci mon petit canard, tu peux pas savoir comment ça me fait plaisir, c'est un de mes musiciens préférés et c'est celui dont je possède le moins d'infos.

Génial 

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