John Lennon/Plastic Ono Band (1970)

[Ayler]

John Lennon/Plastic Ono Band (1970)



Face 1

1. Mother
2. Hold On
3. I Found Out
4. Working Class Hero
5. Isolation

Face 2

1. Remember
2. Love
3. Well Well Well
4. Look at Me
5. God
6. My Mummy's Dead


Cet album est tout simplement magnifique. Et très émouvant.

Les arrangements des compositions de John marquent une rupture profonde avec les Beatles (même si "Let It Be" amorçait un virage) : c'est l'un des disques les plus minimalistes de la musique rock. Mais le matériel est assez fort pour que Lennon puisse se le permettre, d'autant que ce matériel est admirablement servi par sa voix.

C'est aussi le disque le plus personnel de John - et d'ailleurs l'un des plus personnels que je connaisse. Les sentiments sont à nu, alternant violence et douceur tout le long du disque.

Sur "Mother" et "Well Well Well", John met ses tripes à l'air, transposant les cris primaux du docteur Janov : l'écoute est presque douloureuse tant l'émotion est intense.

A l'inverse, "Hold On", "Love" et "Look at Me" sont des havres de paix où John montre ses sentiments amoureux sans pudeur, presque avec fragilité.

Sur "I Found Out" et "Remember", c'est un Lennon très rock soutenu par le rythme imperturbable de Ringo Starr auquel nous avons droit. Il y a beaucoup de modernité dans le minimalisme des interprétations.

"Isolation" est une autre ballade, très 60's dans l'écriture mais où la tension du pont contraste violemment avec les couplets.

Enfin, Lennon signe deux des plus beaux titres de toute sa carrière : "Working Class Hero" et "God", deux titres dont les textes sont à la hauteur de la composition. Deux monuments.

Fascinant.

[Ayler]

Un DVD sur le making of de l'album :

[Purple Jim]

Un disque important dans la carrière de John avec des chansons incontornables. Par contre je ne l'aime pas en tant qu'album dans son ensemble.

[Purple Jim]

Je viens de lire dans "The Playboy Interviews with John & Yoko" qu'il y avait deux versions de cet album, un de John et l'autre de Yoko. Les couvertures était légèrement différentes, sur un, Yoko se repose sur John et sur l'autre ils sont inversés.

(Livre hautement recommandé avec "Lennon Remembers" (les Jann Wenner interviews pour Rolling Stone).

[Ayler]

Tout à fait. Ryko avait réédité celui de Yoko il y a quelques années. Il va sans dire qu'il n'était pas du même calibre que celui de John !

[Purple Jim]

Les deux pochettes :

[Brian Taylor]

Aucune différence dans le contenu?

[Ayler]

Si : ce sont deux albums différents !

[Purple Jim]

La version de Yoko devrait être un vrai disque collector !

[leptilou]

Oui , mais ne pas l'avoir est une sorte d'attitude très "collector" !

[Purple Jim]

Je serais quand même curieux de l'entendre, juste pour le situer par rapport à l'histoire, à Lennon.

[Electric Thing]

Oui , mais ne pas l'avoir est une sorte d'attitude très "collector" !

[Ayler]

http://en.wikipedia.org/wiki/Yoko_Ono/Plastic_Ono_Band

Le personnel sur "AOS" est traumatisant :

* Trumpet - Ornette Coleman
* Drums - Edward Blackwell
* Bass - David Izenzon, Charles Haden

La crème du free jazz !!!

[pikoo]

Je l'écoute assez souvent ces derniers temps. J'ai en revanche un peu de mal avec AOS >.<

[Purple Jim]

"With the exception of one track (recorded with Ornette Coleman), the entire album emerged from one raw and cacophonous freeform session when, improvising throughout, Ono develops and pushes to extremes her characteristic trademark, a strained vocal style derived from Japanese hetai, a vocal technique used in Kabuki performances."

Alors, je n'ai plus envie de l'entendre !

[Garbage Man]

Quel album fascinant !

Merci à Brian Taylor de m'avoir suggéré d'y jeter une oreille. J'avais tout faux de penser que l'unique album intéressant de Lennon était Imagine. Par bien des aspects ce John Lennon/Plastic Ono Band est bien plus émouvant... du moins à mon sentiment.
Comme l'explique très bien la biographie rédigée par Philip Norman, cette thérapie du cri primal qui peut être perçu comme une excentricité à été hautement bénéfique à Lennon pour se débarrasser de ses névroses. En résulte ce sublime Mother où Lennon se met littéralement à nu. Par pudeur il n'a jamais écrit ce genre de titres du temps où il était avec les Beatles.
Un véritable album exutoire.



Sans ce fichu chewing gum son interprétation aurait été grandiose !

[upfromtheskies]

Je place cet article ici car il est question du disque dans l'interview.
Si quelqu'un pense qu'il serait mieux ailleurs...

Power to the people: Interview de John & Yoko par Robin Blackburn & Tariq Ali, de la revue Red Mole.

R&F 52 de mai 71:

[Garbage Man]

Autant j'aime le Lennon fin mélodiste, autant le Lennon "activiste-révolutionnaire-de-plateau-télé" m'emmerde profondément.

[Wu wei]

Autant j'aime le Lennon fin mélodiste, autant le Lennon "activiste-révolutionnaire-de-plateau-télé" m'emmerde profondément.

entièrement tout à fait d'accord
et sinon, j'adore cet album, effectivement très intimiste (proche de drake parfois je trouve), pas pompier pour un sous, loin des faux semblants et de la prise de tête intello ou de la surenchère émotionnelle... pour tout dire le seul que j'ai conservé de cet artiste.

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