The Jazz Workshop Concerts 1964-65
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Blueleader
Norbert
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The Jazz Workshop Concerts 1964-65
Charles Mingus.The Jazz Workshop Concerts.1964.65
Un intéressant coffret de 7 cd Mosaic est paru il y a quelques semaines couvrant une période très prolixe dans la carrière du bassiste. Ce coffret contient des plages inédites et d’autres qui étaient déjà connues et éditées sous divers formats, c’est donc plus une sorte de best of live de Mingus plutôt que du matériel véritablement inédit, à quelques exceptions près…
Les 1ers et 2e cd sont consacrés au concert de Town Hall à New-York le 4 avril 1964, le dernier sur le sol américain avant le départ pour la tournée européenne.
Ce concert était déjà disponible en cd Original Jazz Classic mais partiellement,c'est donc le concert complet qui est présent dans ces 2 premiers cd.(Charles Mingus(basse),Dannie Richmond(drums) Johnny Coles (tp ) Eric Dolphy (as, bcl, fl -) Clifford Jordan (ts) Jaki Byard (p )-
Les concerts de la tournée européenne du Workshop du printemps 64 sont déjà parus sous diverses formes depuis plusieurs années et ont souvent fait l’objet de nombreuses réeditions.Ici donc pas de doublons avec les concerts de Paris des 17 et 18 avril 64 mais l’intégralité du concert au Concertgebouw d’Amsterdam du 10 avril 64 a été choisi, cd 3et 4.Là encore rien de neuf, ce concert est disponible dans le commerce depuis bien longtemps.
Le cd 5 nous ramène aux USA à Monterey le 20 septembre 1964 avec le Charles Mingus Orchestra : Lonnie Hillyer (tp) Bobby Bryant, Melvin Moore (tp -) Lou Blackburn (tb -) Red Callender (tuba -2) Buddy Collette (fl, piccolo, as -) Jack Nimitz (bcl, bars -2) Charles McPherson (as) John Handy (ts -1) Jaki Byard (p) Charles Mingus (b -, b, p -2) Dannie Richmond (d).Bonne idée de rééditer ce superbe concert dans son intégralité !
On reste à Monterey avec le 6e cd mais un an plus tard, le 18 septembre 65 pour un concert où Mingus est entouré des musiciens suivants : Jimmy Owens – fluegelhorn, Julius Watkins - French horn, Hobart Dotson – trumpet, Lonnie Hillyer – trumpet, Garnett Brown – trombone, Howard Johnson – tuba, Charles McPherson - alto sax et Dannie Richmond – drums. Il existait un album 33t de ce concert mais pas de cd récent ,voilà une des bonnes surprises de ce coffret !
Seulement 4 morceaux ayant été joués ce jour là,Mosaic à choisi de compléter ce 6e cd avec la prestation du Mingus Quintet(Lonnie Hillyer (tp) Charles McPherson (as) Jaki Byard (p) Charles Mingus (b) Dannie Richmond (d)) à Minneapolis le 13 mai 1965 dont il existait un enregistrement introuvable (33t japonais de 1981 incomplet!)intitulé My Favorite Quintet.
Ce concert est présenté ici également dans son intégralité, la deuxième partie dans la totalité du cd7, merci Mr Mosaic !
Au final l’amateur éclairé sera en terrain connu avec les concerts d’Amsterdam et de Monterey , la réelle bonne surprise du coffret restant l’intégralité du concert du 13 mai 1965,véritable pépite dans cette mine d’or mingusienne !
Norbert- Messages : 6026
Date d'inscription : 26/05/2010
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Localisation : alsace
Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
superbe, merci Freebird
Blueleader- Messages : 7793
Date d'inscription : 24/02/2010
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Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
Superbe chronique pour un superbe coffret !
Tiger- Messages : 2058
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 27
Localisation : 77
Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
oui superbe chronique pour un superbe coffret d'un superbe musicien qui donne superbement envie de l'écouter...
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
Merci Freebird pour cette chronique. Je connais rien de ce coffret donc je suis plus que tenté.
parisino- Messages : 5704
Date d'inscription : 31/05/2010
Age : 49
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Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
ce fut l'écoute de la journée, je ne connais pas suffisamment mingus pour être précis ou exhaustif et le propos de Freebird permet de rentrer aisément dans ce coffret...
toutefois une chose est certaine : c'est magnifique !
d'une cohérence, d'une densité, d'une puissance...
Mingus est sur la corde (les cordes) raide tout au long, mélangeant l'aisance naturelle de son sens du rythme avec un esprit rentre dedans, une solidité, une brutalité...
c'est vraiment une expérience que d'écouter ce musicien.
toutefois une chose est certaine : c'est magnifique !
d'une cohérence, d'une densité, d'une puissance...
Mingus est sur la corde (les cordes) raide tout au long, mélangeant l'aisance naturelle de son sens du rythme avec un esprit rentre dedans, une solidité, une brutalité...
c'est vraiment une expérience que d'écouter ce musicien.
Wu wei- Messages : 4680
Date d'inscription : 04/07/2011
Re: The Jazz Workshop Concerts 1964-65
La chronique de Jean-Marc Gelin:
ll y en a des qui devraient être béatifiés. Des qui ont leur place directe au paradis. Tenez pas plus tard que mardi soir, l'Académie du jazz décernait à juste titre ses décorations à Jordi Pujol , patron de Fresh Sound pour le formidable travail de réédition qu'il effectue depuis 30 ans. Et bien moi je dis que Michael Cuscuna, chief editor de Mosaic devrait bien lui aussi se trouver sa place dans le jardin d'Eden des jazzmen. Car voilà des années que cet inlassable chercheur d'or et de raretés nous offre, et de la meilleure des façons qui soit, de sublimes rééditions agrémentées d'inédits épatants. On se souvient notamment du récent coffret Ahmad Jamal paru en 2010. Aujourd'hui c'est avec Charles Mingus et ses Workshop de 1964-1965 qu'il nous régale encore. Avec un matériau incroyable de 7 Cd’s (dont les deux derniers totalement inédits) et autant d’heures d'écoute de 5 concerts enregistrés entre avril 64 et mai 65. Certaines pièces sont connues mais d'autres jamais éditées ont été exhumées par Sue Mingus la veuve hypra-active et gardienne du temple de son génie de défunt mari.
Le résultat est absolument remarquable.
En 1964, Mingus est au sommet de sa gloire.Toujours en effervescence, toujours prompt à faire émerger les meilleurs combos de la scène américaine, le contrebassiste-compositeur a déjà gravé des chefs d'oeuvre comme Pithécanthropus Erectus, Blue Roots, Mingus Ah Um, The Black Saint and the sinner lady, Mingus ! etc…… En 1964 Charles Mingus poursuit son travail avec des petites formations allant du quintet au sextet et travaille et répète inlassablement, remettant sans cesse l’œuvre sur l’ouvrage. C’est de cette période que date la série de concerts qui sont ici réédités. Les deux premiers cd’s reprennent les enregistrements live à Town Hall ( 4 avril 1964). 5 des 12 morceaux présentés étaient jusque là inédits. Suit le concert de Concertgebouw à Amsterdam 6 jours plus tard. La formation ce des concerts y était mythique. Elle regroupait Johny Coles, Eric Dolphy, Clifford Jordan, Jackie Byard et l’éternel Dannie Richmond. Avec le concert de Town Hall qui ouvre cette série, on atteint déjà des sommets. Il suffirait pour s’en convaincre d’écouter cette pièce magistrale de 27mn (Praying with Eric) qui donne l’occasion à Eric Dolphy d’écrire l’un de ses plus magnifiques chorus.
Avec la mort du saxophiniste-clarinettiste deux mois plus tard c’est une autre formation qui se produit à Monterrey le 18 et le 20 septembre 1964 puis Minneapolis le 13 mai 1965. En Californie Lonnie Hillyer prend la trompette, Charles Mc Pherson l’alto et John Handy le ténor. Jacki Byard et Dannie Richmond restant fidèles au poste. Là encore , cette réédition nous donne l’occasion d’entendre plusieurs rareté dont un « Copa City Titty », jusque là jamais entendu.
Les hommages de Mingus « à sa façon » se multiplient : à Ellington ( Sophiticated lady, Duke Ellington Meddley), au ragtime et aux grands pianistes ( ATFW pour Art Tatum et Fats Waller) ou encore à Bird ( Parkeriana). Mingus puise bien sûr dans le blues, source d’inspiration première mais aussi dans le jazz New-Orleans qu’il ne rejette pas ( When the Saints go marching in) ou même au mainstream qu’il joue avec bien sûr un clin d’œil un poil ironique ( Cocktails for two). Et ces célèbres ateliers de Mingus aboutissent à un véritable feu d’artifice d’inventivité rageuse, de solistes héroïques, de musique engagée et de créativité qu’il nous est donné d’entendre. Et surtout la concrétisation du génie compositionnel du contrebassiste. Pour preuve de cette créativité collective, ce célèbre Fable of Faubus qui à Town Hall faisait 11’’06 alors que 6 jours plus tard le même thème fait l’objet d’une véritable suite de + de 30mn.
Pour aboutir à réunir ces inédits il a fallu un véritable travail de fourmi qui a été effectué en collaboration avec la veuve de Mingus, avec une partie du matériau trouvé à la Librairie du Congrès ou encore avec d’autres pièces dénichées dans l’obscure collection du festival de Monterey et conservées par le label de Clint Eastwood. Le livret qui accompagne la musique est lui aussi remarquable tant pour ses liners notes signées Sue Mingus et Brian Priestly que par les photos magnifiques qui les accompagnent.
Autant dire que ce travail de réédition exceptionnel devrait valoir à Michael Cuscuna au minimum sa place au Paradis.
Quant à Mingus ne vous inquiétez pas pour lui, il l’y attend depuis belle lurette.
Jean-Marc Gelin
ll y en a des qui devraient être béatifiés. Des qui ont leur place directe au paradis. Tenez pas plus tard que mardi soir, l'Académie du jazz décernait à juste titre ses décorations à Jordi Pujol , patron de Fresh Sound pour le formidable travail de réédition qu'il effectue depuis 30 ans. Et bien moi je dis que Michael Cuscuna, chief editor de Mosaic devrait bien lui aussi se trouver sa place dans le jardin d'Eden des jazzmen. Car voilà des années que cet inlassable chercheur d'or et de raretés nous offre, et de la meilleure des façons qui soit, de sublimes rééditions agrémentées d'inédits épatants. On se souvient notamment du récent coffret Ahmad Jamal paru en 2010. Aujourd'hui c'est avec Charles Mingus et ses Workshop de 1964-1965 qu'il nous régale encore. Avec un matériau incroyable de 7 Cd’s (dont les deux derniers totalement inédits) et autant d’heures d'écoute de 5 concerts enregistrés entre avril 64 et mai 65. Certaines pièces sont connues mais d'autres jamais éditées ont été exhumées par Sue Mingus la veuve hypra-active et gardienne du temple de son génie de défunt mari.
Le résultat est absolument remarquable.
En 1964, Mingus est au sommet de sa gloire.Toujours en effervescence, toujours prompt à faire émerger les meilleurs combos de la scène américaine, le contrebassiste-compositeur a déjà gravé des chefs d'oeuvre comme Pithécanthropus Erectus, Blue Roots, Mingus Ah Um, The Black Saint and the sinner lady, Mingus ! etc…… En 1964 Charles Mingus poursuit son travail avec des petites formations allant du quintet au sextet et travaille et répète inlassablement, remettant sans cesse l’œuvre sur l’ouvrage. C’est de cette période que date la série de concerts qui sont ici réédités. Les deux premiers cd’s reprennent les enregistrements live à Town Hall ( 4 avril 1964). 5 des 12 morceaux présentés étaient jusque là inédits. Suit le concert de Concertgebouw à Amsterdam 6 jours plus tard. La formation ce des concerts y était mythique. Elle regroupait Johny Coles, Eric Dolphy, Clifford Jordan, Jackie Byard et l’éternel Dannie Richmond. Avec le concert de Town Hall qui ouvre cette série, on atteint déjà des sommets. Il suffirait pour s’en convaincre d’écouter cette pièce magistrale de 27mn (Praying with Eric) qui donne l’occasion à Eric Dolphy d’écrire l’un de ses plus magnifiques chorus.
Avec la mort du saxophiniste-clarinettiste deux mois plus tard c’est une autre formation qui se produit à Monterrey le 18 et le 20 septembre 1964 puis Minneapolis le 13 mai 1965. En Californie Lonnie Hillyer prend la trompette, Charles Mc Pherson l’alto et John Handy le ténor. Jacki Byard et Dannie Richmond restant fidèles au poste. Là encore , cette réédition nous donne l’occasion d’entendre plusieurs rareté dont un « Copa City Titty », jusque là jamais entendu.
Les hommages de Mingus « à sa façon » se multiplient : à Ellington ( Sophiticated lady, Duke Ellington Meddley), au ragtime et aux grands pianistes ( ATFW pour Art Tatum et Fats Waller) ou encore à Bird ( Parkeriana). Mingus puise bien sûr dans le blues, source d’inspiration première mais aussi dans le jazz New-Orleans qu’il ne rejette pas ( When the Saints go marching in) ou même au mainstream qu’il joue avec bien sûr un clin d’œil un poil ironique ( Cocktails for two). Et ces célèbres ateliers de Mingus aboutissent à un véritable feu d’artifice d’inventivité rageuse, de solistes héroïques, de musique engagée et de créativité qu’il nous est donné d’entendre. Et surtout la concrétisation du génie compositionnel du contrebassiste. Pour preuve de cette créativité collective, ce célèbre Fable of Faubus qui à Town Hall faisait 11’’06 alors que 6 jours plus tard le même thème fait l’objet d’une véritable suite de + de 30mn.
Pour aboutir à réunir ces inédits il a fallu un véritable travail de fourmi qui a été effectué en collaboration avec la veuve de Mingus, avec une partie du matériau trouvé à la Librairie du Congrès ou encore avec d’autres pièces dénichées dans l’obscure collection du festival de Monterey et conservées par le label de Clint Eastwood. Le livret qui accompagne la musique est lui aussi remarquable tant pour ses liners notes signées Sue Mingus et Brian Priestly que par les photos magnifiques qui les accompagnent.
Autant dire que ce travail de réédition exceptionnel devrait valoir à Michael Cuscuna au minimum sa place au Paradis.
Quant à Mingus ne vous inquiétez pas pour lui, il l’y attend depuis belle lurette.
Jean-Marc Gelin
Norbert- Messages : 6026
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