Caravanserai (1972)
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Michel
Ayler
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Electric Thing
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Caravanserai (1972)
Santana : Caravanserai (1972)
Face 1
1. Eternal Caravan Of Reincarnation
2. Waves Within
3. Look Up (To See What's Coming Down)
4. Just In Time To See The Sun
5. Song Of The Wind
6. All The Love Of The Universe
Face 2
1. Future Primitive
2. Stone Flower
3. La Fuente Del Ritmo
4. Every Step Of The Way
Personnel :
Carlos Santana, Jose "Chepito" Areas, James "Mingo" Lewis, Armando Peraza, Douglas Rauch, Rico Reyes, Gregg Rolie, Tom Rutley, Neal Schon, Michael Shrieve
Invités :
Hadley Caliman f1#1, Tom Coster f2#3, Wendy Haas f1#1, f2#2, Tom Harrell f2#4, Douglas Rodriguez f1#2, Lenny White f1#6
Avec "Abraxas", "Caravanserai" constitue le sommet discographique de Santana en studio. C'est l'album d'un groupe en pleine mutation, tant musicalement qu'au niveau du personnel. James Mingo Lewis et Doug Rauch font désormais partie intégrante de la formation alors que Gregg Rolie et Neal Schon sont presque sur le départ. La nouvelle orientation musicale de Carlos est en effet source de tension au sein du groupe. Sa passion pour John Coltrane n'est pas partagée par tous - et certains préfèrent jouer un rock plus basique que la musique à laquelle aspire Carlos.
Pour autant, "Caravanserai" n'est pas un disque de jazz - Carlos ne maîtrisant pas le langage harmonique développé par Coltrane. Et c'est tant mieux : Carlos évite ainsi la copie et propose une musique originale, que l'on pourrait qualifier de jazz fusion par défaut, même si c'est tout à fait réducteur à mon sens.
"Caravanserai" est en effet au carrefour de diverses influences, dont les quatre principales sont à mon sens :
- La musique latine et ses percussions, la seconde face comprenant deux titres où celles-ci sont vraiment mises en avant : "Future Primitive" et "La Fuente Del Ritmo". Sur cette dernière, Mingo joue une petite tournerie pianistique diabolique, ses duos avec Armando Peraza restant des modèles du genre.
- Pharoah Sanders, plus que John Coltrane encore. Le langage de Pharoah, plus simple, convient mieux à Santana, dont la démarche est en fait assez proche. A l'écoute de "Eternal Caravan Of Reincarnation", il semble peu probable que Santana n'ait pas entendu le "Astral Traveling" qui ouvre "Thembi", paru l'année précédente. Le superbe "Song Of The Wind" n'est pas sans rappeler les compositions de Pharoah, tant par sa structure que par sa manière d'improviser lorsqu'il se fait lyrique (ce titre de Santana influencera d'ailleurs Mick Taylor, dont le solo sur "Time Waits For No One" est le petit frère).
- Jimi Hendrix, dont Santana ne copie pas le style, mais utilise le langage - le seul capable d'insuffler à la guitare l'intensité dont il a besoin pour sa musique. Les solos de Carlos, qui assure ici presque tous les solos de guitare, comptent parmi les meilleurs de sa carrière. Intenses mais nuancés, puissants et mélodiques - c'est un immense guitariste qui officie sur "Caravanserai".
- Miles Davis, dont l'ombre plane sur certains passages (le funk de "Look Up" ou l'introduction de "Every Step Of The Way"), Carlos allant jusqu'à paraphraser Miles lors du solo de "Waves Within", citant son interprétation du "Concierto de Aranjuez" ("Sketches Of Spain") - mais avec un style très personnel.
Le seul bémol du disque sont ses chansons (surtout "Just In Time To See The Sun" et "All The Love Of The Universe", même si le solo de Carlos sur cette dernière est incendiaire) : les compositions du groupe sont en ce domaine un peu légères, et le chant de Carlos assez médiocre.
Au final ? "Caravanserai" est le disque le plus ambitieux de la carrière de Santana, qui est alors au sommet de sa créativité. Entouré par des musiciens toujours à l'écoute, il livre ici l'un des meilleurs disques de guitare électrique des années 70, le disque d'un grand musicien.
Face 1
1. Eternal Caravan Of Reincarnation
2. Waves Within
3. Look Up (To See What's Coming Down)
4. Just In Time To See The Sun
5. Song Of The Wind
6. All The Love Of The Universe
Face 2
1. Future Primitive
2. Stone Flower
3. La Fuente Del Ritmo
4. Every Step Of The Way
Personnel :
Carlos Santana, Jose "Chepito" Areas, James "Mingo" Lewis, Armando Peraza, Douglas Rauch, Rico Reyes, Gregg Rolie, Tom Rutley, Neal Schon, Michael Shrieve
Invités :
Hadley Caliman f1#1, Tom Coster f2#3, Wendy Haas f1#1, f2#2, Tom Harrell f2#4, Douglas Rodriguez f1#2, Lenny White f1#6
Avec "Abraxas", "Caravanserai" constitue le sommet discographique de Santana en studio. C'est l'album d'un groupe en pleine mutation, tant musicalement qu'au niveau du personnel. James Mingo Lewis et Doug Rauch font désormais partie intégrante de la formation alors que Gregg Rolie et Neal Schon sont presque sur le départ. La nouvelle orientation musicale de Carlos est en effet source de tension au sein du groupe. Sa passion pour John Coltrane n'est pas partagée par tous - et certains préfèrent jouer un rock plus basique que la musique à laquelle aspire Carlos.
Pour autant, "Caravanserai" n'est pas un disque de jazz - Carlos ne maîtrisant pas le langage harmonique développé par Coltrane. Et c'est tant mieux : Carlos évite ainsi la copie et propose une musique originale, que l'on pourrait qualifier de jazz fusion par défaut, même si c'est tout à fait réducteur à mon sens.
"Caravanserai" est en effet au carrefour de diverses influences, dont les quatre principales sont à mon sens :
- La musique latine et ses percussions, la seconde face comprenant deux titres où celles-ci sont vraiment mises en avant : "Future Primitive" et "La Fuente Del Ritmo". Sur cette dernière, Mingo joue une petite tournerie pianistique diabolique, ses duos avec Armando Peraza restant des modèles du genre.
- Pharoah Sanders, plus que John Coltrane encore. Le langage de Pharoah, plus simple, convient mieux à Santana, dont la démarche est en fait assez proche. A l'écoute de "Eternal Caravan Of Reincarnation", il semble peu probable que Santana n'ait pas entendu le "Astral Traveling" qui ouvre "Thembi", paru l'année précédente. Le superbe "Song Of The Wind" n'est pas sans rappeler les compositions de Pharoah, tant par sa structure que par sa manière d'improviser lorsqu'il se fait lyrique (ce titre de Santana influencera d'ailleurs Mick Taylor, dont le solo sur "Time Waits For No One" est le petit frère).
- Jimi Hendrix, dont Santana ne copie pas le style, mais utilise le langage - le seul capable d'insuffler à la guitare l'intensité dont il a besoin pour sa musique. Les solos de Carlos, qui assure ici presque tous les solos de guitare, comptent parmi les meilleurs de sa carrière. Intenses mais nuancés, puissants et mélodiques - c'est un immense guitariste qui officie sur "Caravanserai".
- Miles Davis, dont l'ombre plane sur certains passages (le funk de "Look Up" ou l'introduction de "Every Step Of The Way"), Carlos allant jusqu'à paraphraser Miles lors du solo de "Waves Within", citant son interprétation du "Concierto de Aranjuez" ("Sketches Of Spain") - mais avec un style très personnel.
Le seul bémol du disque sont ses chansons (surtout "Just In Time To See The Sun" et "All The Love Of The Universe", même si le solo de Carlos sur cette dernière est incendiaire) : les compositions du groupe sont en ce domaine un peu légères, et le chant de Carlos assez médiocre.
Au final ? "Caravanserai" est le disque le plus ambitieux de la carrière de Santana, qui est alors au sommet de sa créativité. Entouré par des musiciens toujours à l'écoute, il livre ici l'un des meilleurs disques de guitare électrique des années 70, le disque d'un grand musicien.
Dernière édition par Ayler le 16.07.08 16:09, édité 1 fois
Re: Caravanserai (1972)
Pas celui que j'écoute le plus... pourtant excellent.
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Caravanserai (1972)
Vocalement, le disque est catastrophique. C'est pour ça que je trouve que le disque est très surestimé. Il y a de bonnes idées et des parties de guitares sublimes mais tout ça ne fait pas un "grand disque" à mon avis.
Re: Caravanserai (1972)
Certes, mais les parties vocales sont quantitativement très limitées. L'essentiel n'est pas là.
Dernière édition par Ayler le 23.06.08 0:47, édité 1 fois
Re: Caravanserai (1972)
Oui je sais, mais je trouve aussi les chœurs latinos un peu ennuyeux et certaines parties du jeux de Carlos, avec ses "sheets of sound" à la Coltarane, devient lassant aussi (pour moi).
Re: Caravanserai (1972)
Gregg Rolie à propos du virage pris par Carlos Santana et son influence sur le groupe :
Source : http://www.keyboardmag.com/article/index/jan-00/5778"The band was a true democracy at that time, so Carlos's spirituality didn't affect the whole band so much. In fact, he originally didn't want his name used as the band name because he thought of himself as just a guitar player in a band. The press assumed that since the band had his name, it was his band. But at that time, it wasn't so. We did everything by committee. His spirituality was his own. That wasn't the reason the band kind of went its separate ways, though. Most of all, for me, it was that I didn't care for the Caravanserai route. I wanted to get on the radio with the kind of music we had been doing. I thought doing some ethereal stuff was good, but I didn't want to do only that, and I didn't want to get into playing jazz. It wasn't what I thought the band was about. That record has a very obscure sound. It was all a set of moods, not even song-driven. A lot of it I didn't even understand. We were pulling in jazz players from all over and jamming for ages. Not that it was poor music. It wasn't wrong, it just wasn't what I was looking to accomplish. That was the driving force for me to leave the band."
Re: Caravanserai (1972)
Un de mes préférés, une claque à la sortie, d'autant que les trois premiers étaient excellents.
Je me souviens m'être dit à l'époque, qu'un jour j'écouterai Caranvanserai dans le désert, pour voir si la pochette n'était pas "menteuse".
Cette année je l'avais emmené en Egypte, et j'étais un peu inquiet.
Pourtant, dans le soleil couchant, la musique prend une autre dimension, une sorte d'aura mystique (pourtant je suis tout sauf mystique) et la magie opère.
J'avais des amis égyptiens, qui ne connaissaient pas Santana, et eux aussi ont succombé !
Je me souviens m'être dit à l'époque, qu'un jour j'écouterai Caranvanserai dans le désert, pour voir si la pochette n'était pas "menteuse".
Cette année je l'avais emmené en Egypte, et j'étais un peu inquiet.
Pourtant, dans le soleil couchant, la musique prend une autre dimension, une sorte d'aura mystique (pourtant je suis tout sauf mystique) et la magie opère.
J'avais des amis égyptiens, qui ne connaissaient pas Santana, et eux aussi ont succombé !
Re: Caravanserai (1972)
Un album que j'ai découvert il y a des années mais beaucoup plus tard que les 3 premiers albums. Caravanserai m'a d'emblée décontenancé, car je m'attendais à du latin-rock, mais j'ai appris à l'aimer et plus je l'écoute, plus je l'aime (même les parties vocales ne me gênent pas).
Album ambitieux et habité, Caravanserai est un bijou qui montre que Carlos Santana est (était?) bien plus qu'un guitariste de rock. A l'époque, son jeu était une quête de sens, à 1000 lieues de ce qu'il fait aujourd'hui, entre disques commerciaux, duos insipides, gestion de restaurants et vente de chaussures. Quoi de commun en effet entre le Carlito de Caravanserai, de Love Devotion Surrender, de Lotus, d'Illuminations, et celui de Shaman, Guitar Heaven ou Shape Shifter?
Album ambitieux et habité, Caravanserai est un bijou qui montre que Carlos Santana est (était?) bien plus qu'un guitariste de rock. A l'époque, son jeu était une quête de sens, à 1000 lieues de ce qu'il fait aujourd'hui, entre disques commerciaux, duos insipides, gestion de restaurants et vente de chaussures. Quoi de commun en effet entre le Carlito de Caravanserai, de Love Devotion Surrender, de Lotus, d'Illuminations, et celui de Shaman, Guitar Heaven ou Shape Shifter?
Re: Caravanserai (1972)
ça pourrait être l'occasion pour moi aussi de le revisiter - la césure entre la période "Latino" et cet album m'avait paru tellement brusque qu'en l'écoutant pour la première fois il y a près de 15 ans je n'avais aucun repère pour me faire un jugement.. ne serait-ce qu'un jugement de pur mélomane - la difficulté était trop forte et l'expérience inexistante - je marche à 400% à l'affectif et ce premier contact m'avait effrayé: trop hermétique pour moi!
entre temps m'étant ouvert assez largement à d'autres univers musicaux je serais curieux de découvrir mon ressentit d'aujourd'hui à l'écoute de ce "Caravanserai"?
Mais tu es sans doute dans le vrai Chino.. l'époque, le contexte d'alors amenait fort probablement beaucoup plus d'artistes qu'on ne pourrait le soupçonner à donner sens à leurs créations, même si, indépendamment ou non d'une quête de sens, d'une véritable volonté de conceptualisation artistique, il y a aussi l'inspiration, le moteur de tout, qui perd en vivacité, en audace, en verdeur ...
et ça fait pas mal de temps deja que le Carlito il ronronne son talent. Quel contraste avec l'artiste génial qu'il fût !
entre temps m'étant ouvert assez largement à d'autres univers musicaux je serais curieux de découvrir mon ressentit d'aujourd'hui à l'écoute de ce "Caravanserai"?
Mais tu es sans doute dans le vrai Chino.. l'époque, le contexte d'alors amenait fort probablement beaucoup plus d'artistes qu'on ne pourrait le soupçonner à donner sens à leurs créations, même si, indépendamment ou non d'une quête de sens, d'une véritable volonté de conceptualisation artistique, il y a aussi l'inspiration, le moteur de tout, qui perd en vivacité, en audace, en verdeur ...
et ça fait pas mal de temps deja que le Carlito il ronronne son talent. Quel contraste avec l'artiste génial qu'il fût !
Karpof- Messages : 4324
Date d'inscription : 16/07/2011
Re: Caravanserai (1972)
Le nom ?Chino a écrit:
Quoi de commun en effet entre le Carlito de Caravanserai, de Love Devotion Surrender, de Lotus, d'Illuminations, et celui de Shaman, Guitar Heaven ou Shape Shifter?
Sérieusement... je ne sais pas... peut être qu'il pense qu'il continue dans cette voie en quête d'une recherche de sens ? Sauf que son sens a changé : de Miles Davis et John Coltrane... on ait arrivé... à quoi ?
Je ne sais pas...
Tiger- Messages : 2058
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 27
Localisation : 77
Re: Caravanserai (1972)
Dès mon retour de vacances (Montréal), j'envoie un article de plusieurs pages sur le concert de Paris de la tournée Caravanserail.
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