The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
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Norbert
telegraphroad
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The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
1. "Sting Me" – 4:39
2. "Remedy" – 5:22
3. "Thorn in My Pride" – 6:03
4. "Bad Luck Blue Eyes Goodbye" – 6:28
5. "Sometimes Salvation" – 4:44
6. "Hotel Illness" – 3:59
7. "Black Moon Creeping" – 4:54
8. "No Speak No Slave" – 4:01
9. "My Morning Song" – 6:15
10. "Time Will Tell" (Bob Marley) – 4:08
The Black Crowes est un groupe formé à Atlanta en 1984. Au coeur de ce groupe, deux frère : Chris et Rich Robinson, le premier chanteur, l'autre guitariste rythmique. Bercés dans leur adolescence par les Rolling Stones, les Faces, Allman Brothers Band, Humble Pie, ils sont les deux compositeurs de l'essentiel du répertoire du groupe.
The Southern Harmony [...] est leur deuxième album. Leur précédent effort, Shake Your Money Maker, un disque plutôt plaisant, ne laissait pas présager un tel envol. Dominé par un style "rock sudiste", ce n'était pas un album vraiment original, et encore moins novateur. Néanmoins, on pouvait y remarquer la grande maitrise vocale de Chris Robinson, et surtout une reprise explosive de "Hard to Handle", un classique de Otis Redding. Mais l'album se vendit bien, ce qui permit au groupe d'enregistrer dans un contexte rassurant et plus libre leur deuxième album.
La composition du groupe change après que soit sorti leur premier album : Jeff Cease laisse sa place à Marc Ford (rien a voir avec le frère de Robben Ford) au poste de guitariste soliste, et Eddie Harsh est embauché comme claviériste.
L'album commence très fort, avec deux morceaux foutrement rock: "Sting Me" et "Remedy".
Après une intro à la guitare électrique de trente secondes, jouée avec un beau son gras, lourd et sale, Rich Robinson balance le riff de "Sting Me". Un riff d'anthologie à mon sens. L'influence de Keith Richards sur Rich Robinson est évidente, d'autant qu'il s'accorde en ré sol ré sol si ré : presque comme Richards. Mais il conserve un style assez personnel (j'imagine mal Richards jouant un riff aussi tortueux). Chris de son côté assure avec un chant énergique, et la section rythmique tourne efficacement. La cerise sur le gateau est le solo de Marc Ford, réellement incendiaire : un simple solo rock, avec de nombreux tirés. Mais c'est surtout le son avec lequel il joue qui rend pantois. Ce n'est peut-être pas un solo d'une grande originalité ni d'une grande inventivité, mais il est diablement efficace.
"Remedy" s'ouvre aussi avec la guitare de Rich Robinson, qui joue avec une belle spontanéïté rock une intro puis un riff efficace. Une chose frappe comme à la précédente chanson : la densité de la musique. On en a plein dans les oreilles, sans que cela soit étouffant, un peu comme dans "Brown Sugar" des Stones. Cette densité caractérise l'album entier, et l'arrivée de "Ed" Harsh y est surement pour quelque chose, car il joue du piano ou de l'orgue sur chaque titre. Le premier album (dans lequel il ne jouait pas) ne possédait effectivement pas cette densité. Dans "Remedy", l'alternance du chant de Chris et de celui d'un chœur féminin réduit est saisissante. Le court solo de piano est impeccable, le solo de guitare de Marc Ford est une fois encore fièvreux. Juste après ce solo, il y a un brusque changement d'ambiance dans le morceau. Le tempo se relâche d'un seul coup, la musique se calme, à l'exception de la guitare de Ford. Personnellement, je trouve que ce petit passage là est le moment le plus inspiré de tout le disque. L'auditeur est vraiment pris au dépourvu, et quand on connait la chanson, on attend avec impatience ce moment jouissif.
A la fin du morceau, Chris s'emporte vraiment, avant qu'un beau boucan achève le tout.
Les deux morceaux suivant sont des ballades. Les Black Crowes se montrent à l'aise dans ce registre. "Thorn In My Pride" et "Bad Luck Blue Eyes Goodbye" permettent à Chris de chanter d'une manière plus passionnée que jamais. D'autant que les textes de "Bad Luck [...]", racontant une histoire d'amour malheureuse, justifient cette passion.
"Sometimes Salvation", le quatrième titre, est moins inspiré que les précédents, malgré une interprétation du groupe toujours remarquable.
"Hotel Illness" par contre est un des meilleurs titre du disque. La partie d'harmonica très libre, qui contraste avec la lourdeur du riff de Rich, est une idée d'arrangement surprenante et le résultat est excellent. Le deuxième solo de guitare, commencé à 3.12mn, confirme la vigueur de Marc Ford. Le Bonhomme a décidément envie d'en découdre... Une vraie énergie se dégage du morceau.
"Black Moon Creeping" est sans aucun doute le point faible de l'album.
"No Speak No Slave" est un petit peu lourdingue aussi, mais c'est quand même un sacré morceau. Le riff du titre envoi sévère, Steve Gorman tape bien droit sur ses fûts, tout le monde joue a fond les ballons. Et le solo de Marc Ford est carrément saignant ! Surtout quand celui-ci écrabouille sa pédale Wah-Wah et tord les cordes... A la fin du morceau, Chris se met à vociférer, l'ambiance vire presque Stooges !
"My Morning Song" est encore un très bon titre. Energie et qualité de l'interprétation sont aussi au rendez-vous. On peu reprocher à Marc Ford d'être un guitariste démonstratif et pas des plus original. il n'empêche que le gaillard nous plombe là encore un petit solo bien efficace, et assez étonnant: il continue à jouer lorsque Chris chante. A 3.07mn, le morceau ralentit, bascule dans une atmosphère plus lyrique, avant de ré-accélerer à partir de 4.00mn pour aboutir à un vrai feu d'artifice final.
"Time Will Tell", le dernier titre du disque (sous sa version originale) est une reprise de Bob Marley. C'est peut-être une plaisanterie de la part du groupe: après un disque aussi rock, terminer sur un morceau de Marley... Ce morceau peu paraître anecdotique, pourtant il est assez intéressant. Le groupe joue d'une manière country/folk très "Roots" la chanson de marley, la transformant littéralement. On les imaginent bien en train de jouer dans un cabaret crasseux de Georgie. La réapropriation est totale (on ne dirait plus du Marley), et surtout très drôle au second degré.
The Southern Harmony And Musical Companion a été enregistré live en studio, en huit jours, avec du matériel d'enregistrement analogique.
Que dire pour conclure ? S'il ne vous faut qu'un album des Black Crowes, c'est celui-là.
1. "Sting Me" – 4:39
2. "Remedy" – 5:22
3. "Thorn in My Pride" – 6:03
4. "Bad Luck Blue Eyes Goodbye" – 6:28
5. "Sometimes Salvation" – 4:44
6. "Hotel Illness" – 3:59
7. "Black Moon Creeping" – 4:54
8. "No Speak No Slave" – 4:01
9. "My Morning Song" – 6:15
10. "Time Will Tell" (Bob Marley) – 4:08
The Black Crowes est un groupe formé à Atlanta en 1984. Au coeur de ce groupe, deux frère : Chris et Rich Robinson, le premier chanteur, l'autre guitariste rythmique. Bercés dans leur adolescence par les Rolling Stones, les Faces, Allman Brothers Band, Humble Pie, ils sont les deux compositeurs de l'essentiel du répertoire du groupe.
The Southern Harmony [...] est leur deuxième album. Leur précédent effort, Shake Your Money Maker, un disque plutôt plaisant, ne laissait pas présager un tel envol. Dominé par un style "rock sudiste", ce n'était pas un album vraiment original, et encore moins novateur. Néanmoins, on pouvait y remarquer la grande maitrise vocale de Chris Robinson, et surtout une reprise explosive de "Hard to Handle", un classique de Otis Redding. Mais l'album se vendit bien, ce qui permit au groupe d'enregistrer dans un contexte rassurant et plus libre leur deuxième album.
La composition du groupe change après que soit sorti leur premier album : Jeff Cease laisse sa place à Marc Ford (rien a voir avec le frère de Robben Ford) au poste de guitariste soliste, et Eddie Harsh est embauché comme claviériste.
L'album commence très fort, avec deux morceaux foutrement rock: "Sting Me" et "Remedy".
Après une intro à la guitare électrique de trente secondes, jouée avec un beau son gras, lourd et sale, Rich Robinson balance le riff de "Sting Me". Un riff d'anthologie à mon sens. L'influence de Keith Richards sur Rich Robinson est évidente, d'autant qu'il s'accorde en ré sol ré sol si ré : presque comme Richards. Mais il conserve un style assez personnel (j'imagine mal Richards jouant un riff aussi tortueux). Chris de son côté assure avec un chant énergique, et la section rythmique tourne efficacement. La cerise sur le gateau est le solo de Marc Ford, réellement incendiaire : un simple solo rock, avec de nombreux tirés. Mais c'est surtout le son avec lequel il joue qui rend pantois. Ce n'est peut-être pas un solo d'une grande originalité ni d'une grande inventivité, mais il est diablement efficace.
"Remedy" s'ouvre aussi avec la guitare de Rich Robinson, qui joue avec une belle spontanéïté rock une intro puis un riff efficace. Une chose frappe comme à la précédente chanson : la densité de la musique. On en a plein dans les oreilles, sans que cela soit étouffant, un peu comme dans "Brown Sugar" des Stones. Cette densité caractérise l'album entier, et l'arrivée de "Ed" Harsh y est surement pour quelque chose, car il joue du piano ou de l'orgue sur chaque titre. Le premier album (dans lequel il ne jouait pas) ne possédait effectivement pas cette densité. Dans "Remedy", l'alternance du chant de Chris et de celui d'un chœur féminin réduit est saisissante. Le court solo de piano est impeccable, le solo de guitare de Marc Ford est une fois encore fièvreux. Juste après ce solo, il y a un brusque changement d'ambiance dans le morceau. Le tempo se relâche d'un seul coup, la musique se calme, à l'exception de la guitare de Ford. Personnellement, je trouve que ce petit passage là est le moment le plus inspiré de tout le disque. L'auditeur est vraiment pris au dépourvu, et quand on connait la chanson, on attend avec impatience ce moment jouissif.
A la fin du morceau, Chris s'emporte vraiment, avant qu'un beau boucan achève le tout.
Les deux morceaux suivant sont des ballades. Les Black Crowes se montrent à l'aise dans ce registre. "Thorn In My Pride" et "Bad Luck Blue Eyes Goodbye" permettent à Chris de chanter d'une manière plus passionnée que jamais. D'autant que les textes de "Bad Luck [...]", racontant une histoire d'amour malheureuse, justifient cette passion.
"Sometimes Salvation", le quatrième titre, est moins inspiré que les précédents, malgré une interprétation du groupe toujours remarquable.
"Hotel Illness" par contre est un des meilleurs titre du disque. La partie d'harmonica très libre, qui contraste avec la lourdeur du riff de Rich, est une idée d'arrangement surprenante et le résultat est excellent. Le deuxième solo de guitare, commencé à 3.12mn, confirme la vigueur de Marc Ford. Le Bonhomme a décidément envie d'en découdre... Une vraie énergie se dégage du morceau.
"Black Moon Creeping" est sans aucun doute le point faible de l'album.
"No Speak No Slave" est un petit peu lourdingue aussi, mais c'est quand même un sacré morceau. Le riff du titre envoi sévère, Steve Gorman tape bien droit sur ses fûts, tout le monde joue a fond les ballons. Et le solo de Marc Ford est carrément saignant ! Surtout quand celui-ci écrabouille sa pédale Wah-Wah et tord les cordes... A la fin du morceau, Chris se met à vociférer, l'ambiance vire presque Stooges !
"My Morning Song" est encore un très bon titre. Energie et qualité de l'interprétation sont aussi au rendez-vous. On peu reprocher à Marc Ford d'être un guitariste démonstratif et pas des plus original. il n'empêche que le gaillard nous plombe là encore un petit solo bien efficace, et assez étonnant: il continue à jouer lorsque Chris chante. A 3.07mn, le morceau ralentit, bascule dans une atmosphère plus lyrique, avant de ré-accélerer à partir de 4.00mn pour aboutir à un vrai feu d'artifice final.
"Time Will Tell", le dernier titre du disque (sous sa version originale) est une reprise de Bob Marley. C'est peut-être une plaisanterie de la part du groupe: après un disque aussi rock, terminer sur un morceau de Marley... Ce morceau peu paraître anecdotique, pourtant il est assez intéressant. Le groupe joue d'une manière country/folk très "Roots" la chanson de marley, la transformant littéralement. On les imaginent bien en train de jouer dans un cabaret crasseux de Georgie. La réapropriation est totale (on ne dirait plus du Marley), et surtout très drôle au second degré.
The Southern Harmony And Musical Companion a été enregistré live en studio, en huit jours, avec du matériel d'enregistrement analogique.
Que dire pour conclure ? S'il ne vous faut qu'un album des Black Crowes, c'est celui-là.
Dernière édition par telegraphroad le 10.12.10 10:19, édité 2 fois
telegraphroad- Messages : 338
Date d'inscription : 06/10/2010
Re: The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
J'adore les Black Crowes et cet album est réellement excellent!J'aime aussi la personnalité du chanteur et le son de ce groupe que je suis depuis ce 1er album.
Merci pour cette belle chronique!
Merci pour cette belle chronique!
Norbert- Messages : 6026
Date d'inscription : 26/05/2010
Age : 60
Localisation : alsace
Re: The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
J'ai une certain affection pour les Crowes. Ils ne font rien d'originale du tout mais j'aime leur attitude et leur approche authentique, gardant l'esprit des grands groupes des années 60/70. Par contre, leurs compositions sont un peu moyen et les albums beaucoup trop longs (une maladie de la technologie CD, qui a tué la musique).
Ce disque n'est pas leur meilleur et je le trouve fastidieux. Je préfère largement "By Your Side".
Ce disque n'est pas leur meilleur et je le trouve fastidieux. Je préfère largement "By Your Side".
Re: The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
Assez d'accord. Quant au Black Crowes, je les ai connu avec ce disque à l'époque. Je n'en n'ai plus un souvenir précis. Une re-écoute s'impose.Purple Jim a écrit: les albums beaucoup trop longs (une maladie de la technologie CD, qui a tué la musique).
kjp- Messages : 1334
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 50
Re: The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
Excellente nouvelle pour nous les quelques afficionados des corbeaux... Non pas de reformation en vue prochainement mais le premier album solo de Chris Robinson Brotherhood le 05 juin 2012
Avec un pochette psyché comme je les aime!!!
Avec un pochette psyché comme je les aime!!!
vincent- Messages : 5356
Date d'inscription : 13/07/2011
Age : 48
Re: The Black Crowes : The Southern Harmony And Musical Companion (1992)
très bonne nouvelle, hâte de le découvrir !
Karpof- Messages : 4324
Date d'inscription : 16/07/2011
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