Tauhid (1966)
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Tauhid (1966)
Tauhid (1966)
1. Upper Egypt and Lower Egypt (16:16)
2. Japan (3:24)
3. Medley: (14:47)
a. Aum
b. Venus
c. Capricorn Rising
Enregistré le 15 novembre 1966, au studio de Rudy Van Gelder.
Pharoah Sanders - tenor saxophone, alto saxophone, piccolo, voice
Sonny Sharrock - guitar
Dave Burrell - piano
Henry Grimes - bass
Roger Blank - drums
Nat Bettis - percussion
"Tauhid" est un album important de la discographie de Pharoah Sanders. C'est son premier LP publié sur Impulse et il laisse entrevoir le style qu’il développera après la mort de Coltrane. C’est aussi un de ses meilleurs.
Pharoah propose sur "Tauhid" une musique étonnamment accessible (toute proportion gardée bien sûr…), surtout comparé à ce qu’il jouait alors au sein du groupe de Coltrane. Son jeu est ici globalement moins free, plus mélodique.
"Upper Egypt and Lower Egypt" est composé de différents mouvements.
"Upper Egypt" est une longue plage modale jouée sur un tempo libre en Mi bémol mineur. Le piano expose un thème d'une grande simplicité. Sonny Sharrock profite de la liberté rythmique pour peindre le paysage harmonique de subtiles variations avant de céder la place au différents solistes qui assurent la transition entre les deux mouvements (Henry Grimes à l'archet, Pharoah qui chante dans sa flûte puis Roger Blank aux baguettes).
Pharoah initie sur "Lower Egypt" une formule qu'il reprendra souvent : la section rythmique joue un rythme hypnotique qu'elle fait tourner en boucle. Ce n'est que lorsque la tension est à son paroxysme que Pharoah fend l'espace sonore de notes fulgurantes. L’intensité de son jeu est telle que l’effet produit est tout simplement saisissant.
Pharoah se permet le luxe de ne faire son entrée au saxophone qu'à 12:18.
La fin du titre montre un autre aspect que Pharoah ne cessera de développer dans sa musique (largement absent de ce type de jazz alors) : le chant. Fait assez rare pour être souligné : sa voix opère ici à la perfection car Pharoah ne force pas. Le contraste avec la ferveur de son saxophone nous permet d'atterrir en douceur.
Le titre "Japan", le plus léger de l’album, est aussi le moins réussi. Il faudra le talent de Leon Thomas pour que la sauce prenne vraiment sur ce type de composition : la voix de Pharoah évoque plus celle d'un mec bourré que d'un chanteur asiatique. Mais là encore, les influences extra occidentales annoncent sa quête d’un exotisme fantasmé de ses années Impulse.
La dernière plage est la plus "New Thing" des trois : Pharoah alterne entre fulgurances free et exposés lyriques des thèmes dans une suite composée de trois mouvements.
"Aum" se rapproche plus de ce qu'il pouvait alors jouer avec le groupe de John Coltrane en 1966, même si c'est à l'alto qu'il officie ici. Le court solo complètement free de Sonny Sharrock ouvre les portes aux deux thèmes suivants ("Venus" et "Capricorn Rising"), où Pharoah reprend son ténor. Les passages où il fait l'inventaire de son saxophone mettent idéalement en valeur les moments de lyrisme exacerbé. A moins que ce ne soit l'inverse...
Au final ? "Tauhid" constitue non seulement une excellente introduction à la musique de Pharoah, mais il peut aussi servir de tremplin à une initiation au free jazz, dont il constitue une œuvre majeure.
P.S. : Je ne peux que conseiller aux amateurs de "Tauhid" d’écouter la session que Pharoah enregistrera quelques mois plus tard avec Albert Ayler [disponible sur le coffret "Holy Ghost"]. "Venus / Upper and Lower Egypt" reprend en effet les thèmes immortalisés sur cet album. Une rencontre au sommet.
1. Upper Egypt and Lower Egypt (16:16)
2. Japan (3:24)
3. Medley: (14:47)
a. Aum
b. Venus
c. Capricorn Rising
Enregistré le 15 novembre 1966, au studio de Rudy Van Gelder.
Pharoah Sanders - tenor saxophone, alto saxophone, piccolo, voice
Sonny Sharrock - guitar
Dave Burrell - piano
Henry Grimes - bass
Roger Blank - drums
Nat Bettis - percussion
"Tauhid" est un album important de la discographie de Pharoah Sanders. C'est son premier LP publié sur Impulse et il laisse entrevoir le style qu’il développera après la mort de Coltrane. C’est aussi un de ses meilleurs.
Pharoah propose sur "Tauhid" une musique étonnamment accessible (toute proportion gardée bien sûr…), surtout comparé à ce qu’il jouait alors au sein du groupe de Coltrane. Son jeu est ici globalement moins free, plus mélodique.
"Upper Egypt and Lower Egypt" est composé de différents mouvements.
"Upper Egypt" est une longue plage modale jouée sur un tempo libre en Mi bémol mineur. Le piano expose un thème d'une grande simplicité. Sonny Sharrock profite de la liberté rythmique pour peindre le paysage harmonique de subtiles variations avant de céder la place au différents solistes qui assurent la transition entre les deux mouvements (Henry Grimes à l'archet, Pharoah qui chante dans sa flûte puis Roger Blank aux baguettes).
Pharoah initie sur "Lower Egypt" une formule qu'il reprendra souvent : la section rythmique joue un rythme hypnotique qu'elle fait tourner en boucle. Ce n'est que lorsque la tension est à son paroxysme que Pharoah fend l'espace sonore de notes fulgurantes. L’intensité de son jeu est telle que l’effet produit est tout simplement saisissant.
Pharoah se permet le luxe de ne faire son entrée au saxophone qu'à 12:18.
La fin du titre montre un autre aspect que Pharoah ne cessera de développer dans sa musique (largement absent de ce type de jazz alors) : le chant. Fait assez rare pour être souligné : sa voix opère ici à la perfection car Pharoah ne force pas. Le contraste avec la ferveur de son saxophone nous permet d'atterrir en douceur.
Le titre "Japan", le plus léger de l’album, est aussi le moins réussi. Il faudra le talent de Leon Thomas pour que la sauce prenne vraiment sur ce type de composition : la voix de Pharoah évoque plus celle d'un mec bourré que d'un chanteur asiatique. Mais là encore, les influences extra occidentales annoncent sa quête d’un exotisme fantasmé de ses années Impulse.
La dernière plage est la plus "New Thing" des trois : Pharoah alterne entre fulgurances free et exposés lyriques des thèmes dans une suite composée de trois mouvements.
"Aum" se rapproche plus de ce qu'il pouvait alors jouer avec le groupe de John Coltrane en 1966, même si c'est à l'alto qu'il officie ici. Le court solo complètement free de Sonny Sharrock ouvre les portes aux deux thèmes suivants ("Venus" et "Capricorn Rising"), où Pharoah reprend son ténor. Les passages où il fait l'inventaire de son saxophone mettent idéalement en valeur les moments de lyrisme exacerbé. A moins que ce ne soit l'inverse...
Au final ? "Tauhid" constitue non seulement une excellente introduction à la musique de Pharoah, mais il peut aussi servir de tremplin à une initiation au free jazz, dont il constitue une œuvre majeure.
P.S. : Je ne peux que conseiller aux amateurs de "Tauhid" d’écouter la session que Pharoah enregistrera quelques mois plus tard avec Albert Ayler [disponible sur le coffret "Holy Ghost"]. "Venus / Upper and Lower Egypt" reprend en effet les thèmes immortalisés sur cet album. Une rencontre au sommet.
Dernière édition par Ayler le 07.09.13 2:32, édité 1 fois
Re: Tauhid (1966)
J'aime bien cet album.
Electric Thing- Messages : 2628
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 53
Localisation : Légèrement à gauche de Saturne !
Re: Tauhid (1966)
A lire : http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=29867
_________________
Ayler's Music
Re: Tauhid (1966)
La première plag est splendide: j'aime beaucoup la sérénité qui se dégage du 1er mouvement, le piano me fait penser au style d'Alice Coltrane. Le second mouvement est superbe aussi.
Japan est dispensable, mais j'aime le medley qui clôt le disque. Un album recommandé pour qui voudrait découvrir Pharoah Sanders.
Japan est dispensable, mais j'aime le medley qui clôt le disque. Un album recommandé pour qui voudrait découvrir Pharoah Sanders.
Re: Tauhid (1966)
Ayler a écrit:
P.S. : Je ne peux que conseiller aux amateurs de "Tauhid" d’écouter la session que Pharoah enregistrera quelques mois plus tard avec Albert Ayler [disponible sur le coffret "Holy Ghost"]. "Venus / Upper and Lower Egypt" reprend en effet les thèmes immortalisés sur cet album. Une rencontre au sommet.
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