Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
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Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
1. In A Silent Way / Shhh/Peaceful / It's About That Time (15:20)
2. Black Satin / What If / Agharta Prelude Dub (16:06)
3. Rated X / Billy Preston (14:34)
4. He Loved Him Madly (13:38)
« Le magnétophone ne s'arrête pas pendant les séances, il ne s'arrête jamais, sauf pour la réaudition. [...] Tout ce qui est fait dans le studio est enregistré, ainsi nous avons une fantastique collection de tout le travail du studio. Il ne manque rien. [...] J'extrais de que je veux et je le copie, puis l'original part aux archives, intouché. Ainsi, quiconque n'aime pas ce que j'ai fait il y a vingt ans peut s'y rendre et le refaire. »
— Teo Macero, in Miles Davis de Ian Carr (1984)
Ce sont les techniques d'enregistrement de Miles de l'époque qui rendent ce projet possible, et il faut le dire, assez passionnant. Après quelques écoutes, je trouve en effet le projet de Bill Laswell assez abouti.
La plupart des extraits sont connus (même si certains passages étaient/sont entièrement inédits). Mais le mixage est parfois très différent, ce qui donne à la musique d'autres couleurs.
Globalement, Bill Laswell a suivi deux tendances :
- Présenter un mixage donnant à la musique une certaine modernité (sans la dénaturer) ;
- Rendre la musique plus accessible, moins extrème : "Rated X" est ainsi mixé de façon nettement moins radicale que sur "Get Up With It".
La première plage est une compilation de l'album "In A Silent Way" (lui même totalement remonté) qui fonctionne assez bien. On peut critiquer l'aspect (un peu) New Age du mixage, mais je trouve le premier solo de Miles remarquablement mis en valeur.
Le reste de l'album est centré sur les sessions postérieures à 1972.
"Get Up With It" est bien représenté : les plages 3 et 4 lui sont entièrement consacrées. Le montage de "He Loved Him Madly" est plus accessible que celui de l'album original, moins malsain, et plus centré sur les parties les moins abstraites. La longueur de la version de départ (créée à partir de différentes prises) est telle qu'on a pas le sentiment d'écouter une prise lourdement éditée.
Même s'il est plus présentable, "Ratex X" reste un morceau de fou furieux fascinant.
Le second morceau est très intéressant. Outre un mixage plus worl music de "Black Satin", il nous permet d'entendre "What If", un inédit de Miles où la guitare de John McLaughlin est tout à fait identifiable. L'ambiance est très proche de "On The Corner".
Le "Agharta Prelude Dub" a depuis perdu de sa nouveauté : on retrouve depuis ce titre sur le coffret "On The Corner" sous le nom de "Turnaround/U-Turnaround".
1. In A Silent Way / Shhh/Peaceful / It's About That Time (15:20)
2. Black Satin / What If / Agharta Prelude Dub (16:06)
3. Rated X / Billy Preston (14:34)
4. He Loved Him Madly (13:38)
« Le magnétophone ne s'arrête pas pendant les séances, il ne s'arrête jamais, sauf pour la réaudition. [...] Tout ce qui est fait dans le studio est enregistré, ainsi nous avons une fantastique collection de tout le travail du studio. Il ne manque rien. [...] J'extrais de que je veux et je le copie, puis l'original part aux archives, intouché. Ainsi, quiconque n'aime pas ce que j'ai fait il y a vingt ans peut s'y rendre et le refaire. »
— Teo Macero, in Miles Davis de Ian Carr (1984)
Ce sont les techniques d'enregistrement de Miles de l'époque qui rendent ce projet possible, et il faut le dire, assez passionnant. Après quelques écoutes, je trouve en effet le projet de Bill Laswell assez abouti.
La plupart des extraits sont connus (même si certains passages étaient/sont entièrement inédits). Mais le mixage est parfois très différent, ce qui donne à la musique d'autres couleurs.
Globalement, Bill Laswell a suivi deux tendances :
- Présenter un mixage donnant à la musique une certaine modernité (sans la dénaturer) ;
- Rendre la musique plus accessible, moins extrème : "Rated X" est ainsi mixé de façon nettement moins radicale que sur "Get Up With It".
La première plage est une compilation de l'album "In A Silent Way" (lui même totalement remonté) qui fonctionne assez bien. On peut critiquer l'aspect (un peu) New Age du mixage, mais je trouve le premier solo de Miles remarquablement mis en valeur.
Le reste de l'album est centré sur les sessions postérieures à 1972.
"Get Up With It" est bien représenté : les plages 3 et 4 lui sont entièrement consacrées. Le montage de "He Loved Him Madly" est plus accessible que celui de l'album original, moins malsain, et plus centré sur les parties les moins abstraites. La longueur de la version de départ (créée à partir de différentes prises) est telle qu'on a pas le sentiment d'écouter une prise lourdement éditée.
Même s'il est plus présentable, "Ratex X" reste un morceau de fou furieux fascinant.
Le second morceau est très intéressant. Outre un mixage plus worl music de "Black Satin", il nous permet d'entendre "What If", un inédit de Miles où la guitare de John McLaughlin est tout à fait identifiable. L'ambiance est très proche de "On The Corner".
Le "Agharta Prelude Dub" a depuis perdu de sa nouveauté : on retrouve depuis ce titre sur le coffret "On The Corner" sous le nom de "Turnaround/U-Turnaround".
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Ayler's Music
Re: Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
- Une courte interview de Bill Laswell concernant son projet :
Zappez l'introduction : le commentateur raconte n'importe quoi.
- Un extrait d'un article signé Arnaud L. :
When I was putting Panthalassa together, I was trying to imagine how people with a jazz and classical music background would have tried to make sense of this music. And I don’t think they got it. It was too new for them. [5]
Ce qui est intéressant, encore une fois, c’est de porter un regard avec trente ans de recul sur cette musique, et en utilisant sa sensibilité moderne, de montrer à quel point l’œuvre est en avance, ou plutôt à quel point elle a pu être incomprise.
Miles’s music was dealing with repetitive rhythms and repetitive bass lines, the same things that you would hear being developed at the time in rock and funk and R&B and reggae, and the same thing that you hear today in drum and bass and techno. You have to approach that kind of music with more of a rock sensibility [6]
Bill Laswell s’est lui même fixé des contraintes en piochant dans sa réserve personnelle pour utiliser les mêmes outils que Teo Macero trente ans auparavant. Cette limitation en termes de moyens est très intéressante car elle est révélatrice du parti pris de l’artiste. Il ne s’agit pas de digérer l’œuvre du trompettiste pour en sortir un ersatz de musique moderne, à la mode, avec la caution Miles Davis, mais bel et bien de réinterpréter un matériau qui reste intact, en partant des limites de la précédente interprétation (une sensibilité jazz qui a pu fausser le travail) pour proposer une alternative crédible et intéressante musicalement.
One of my prime objectives was to remix and reconstruct Miles’s music from a non-jazz perspective. [7]
Le résultat de ce travail de reconstruction se nomme Panthalassa. En référence à l’océan permier, entourant le continent unique, la Pangée. Pangaea, comme le titre du dernier album paru avant la retraite de cinq ans de Miles Davis. Panthalassa prend donc la suite directe de la période électrique de Miles Davis, après plus de vingt ans d’absence.
De fait, aborder le jazz électrique par le disque de Bill Laswell n’est pas si étrange que cela, dans la mesure ou de toute manière les disques de cette période sont avant tout le fruit des interprétations de Teo Macero : il n’est pas saugrenu d’y substituer la sensibilité d’un producteur moderne, car le fond reste inchangé. D’une œuvre décalée (le jazz électrique), on passe à une œuvre hors du temps, qui constitue une excellente porte d’entrée vers cet univers sonore.
Source : http://www.artelio.org/art.php3?id_article=1225
- Un entretien :
…remixing a remix. [laughs] Yeah, but a lot of it isn’t related to Miles so much. I'd say 80% has very little to do with Miles. It has everything to do with remix culture. I did quite a long piece of unreleased stuff from On The Corner just for the heads—for people that were really into that album. The piece is based on the energy and the concepts that were being developed with On The Corner which to me was already a very revolutionary record—very important. I just tried to extend that energy and experimentation myself with a 16 minute piece of outtakes which should be viable for people interested in that world of Miles Davis. Beyond that, the rest of it is people interpreting whatever tape they were given the way they would interpret whatever tape they were given, which has very little to do with Miles Davis.
Was this project your idea?
Oh no, no, no. I would have done a whole remix album of just On The Corner. I would put out one a week indefinitely. There's so much music from that. Musically, I'm happy with the piece I did. The rest of it? I don't know what it is. I don't know what it has to do with Miles Davis. It's probably trying to get more contemporary DJ-related whatever people involved in it to attract attention to another audience. There'll be people that buy it because they see the name of whoever and will buy it without knowing the difference between Miles Davis and Louis Armstrong. So maybe it's positive. It helps the work and the label to push the thing. It's all good. But it's loops and sampling. And there's no spirit of Miles in it. It's not the same thing. I tried to retain the spirit of Miles in my thing because that's whose record I thought it was.
Have you defined what the spirit of Miles is in your own mind?
No, I don't define the spirit of anybody or anything. I just try to move to action and that's what I did with Panthalassa and the tapes I work on. I'm not able to explain or clarify, but intuitively, I knew Miles. I know that music and I was there when it came out and that was very important to me. It made me, so I'm trying to remake it in my own way.
Source : http://www.artelio.org/spip.php?article1225
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Ayler's Music
Re: Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
Très planant, méditatif, groovy,… Je l'aime beaucoup.
Re: Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
Il existe aussi un CD de remix,… de ces remix !
Tu l'a écouté Ayler ?
Re: Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
Commentaire sur Amazon.com :
"In 1998 Bill Laswell went into the vaults and remixed Miles Davis's revolutionary electric music of the '70s, giving more emphasis to the bass lines and rhythm tracks, highlighting the connection between Miles and hip-hop culture. Though a sacrilege to some, Laswell's Panthalassa showed a sensitivity and understanding of the original music. This disc, a remixing of the Laswell remixes, is considerably more distant from Miles and his sound. Various DJs speed up, slow down, and add drum machine tracks to the material. In some cases--particularly two versions of "Rated X," one by Doc Scott, the other by Jamie Myerson--Miles is nowhere to be found. On "In a Silent Way," remixed by DJ Cam, at least his trumpet line appears, albeit over slowly thudding electronic drums. Laswell's "On the Corner (Subterranean Channel Mix)" does the least tampering and consequently has the most Milesian flavor of them all. Over all, a mixed bag (pun intended) and primarily of interest to those new to Miles."
Wally Shoup
"In 1998 Bill Laswell went into the vaults and remixed Miles Davis's revolutionary electric music of the '70s, giving more emphasis to the bass lines and rhythm tracks, highlighting the connection between Miles and hip-hop culture. Though a sacrilege to some, Laswell's Panthalassa showed a sensitivity and understanding of the original music. This disc, a remixing of the Laswell remixes, is considerably more distant from Miles and his sound. Various DJs speed up, slow down, and add drum machine tracks to the material. In some cases--particularly two versions of "Rated X," one by Doc Scott, the other by Jamie Myerson--Miles is nowhere to be found. On "In a Silent Way," remixed by DJ Cam, at least his trumpet line appears, albeit over slowly thudding electronic drums. Laswell's "On the Corner (Subterranean Channel Mix)" does the least tampering and consequently has the most Milesian flavor of them all. Over all, a mixed bag (pun intended) and primarily of interest to those new to Miles."
Wally Shoup
Re: Panthalassa: The Music Of Miles Davis 1969-1974 (1998)
Je l'ai écouté pour la première fois cette semaine, le son est plus moderne mais la qualité des mixages de Bill nous font découvrir Miles et sa musique sous un autre angle et je trouve que c'est une belle réussite. L'album est bien goupillé.
Merci Ayler pour la chronique qui colle très bien au projet.
Sinon je possède "Invisible Design II" paru sur le label de John Zorn Tzadik, c'est expérimental, assez particulier, il y a une réel recherche sur le son, en tout cas intéressant pour ceux qui aiment la cuisine du mixage.
Parisino
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