Miles Davis At Fillmore (1971) [Concerts des 17-20 juin 1970]
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Miles Davis At Fillmore (1971) [Concerts des 17-20 juin 1970]
Miles Davis At Fillmore (1971) [Concerts des 17-20 juin 1970]
Disque 1
Wednesday Miles
Thursday Miles
Disque 2
Friday Miles
Saturday Miles
Personnel :
Miles Davis - Trompette ;
Steve Grossman - Saxophone soprano ;
Chick Corea - Fender Rhodes (piano électrique) ;
Keith Jarrett - Orgue ;
Dave Holland - Contrebasse et basse électrique ;
Jack DeJohnette - Batterie ;
Airto Moreira - Percussions.
Certaines rééditions CD présentent les titres suivants :
CD 1
1. Wednesday Miles: Directions
2. Wednesday Miles: Bitches Brew
3. Wednesday Miles: The Mask
4. Wednesday Miles: It's About That Time
5. Wednesday Miles: Bitches Brew/The Theme
6. Thursday Miles: Directions
7. Thursday Miles: The Mask
8. Thursday Miles: It's About That Time
CD 2
1. Friday Miles: It's About That Time
2. Friday Miles: I Fall In Love Too Easily
3. Friday Miles: Sanctuary
4. Friday Miles: Bitches Brew/TheTheme
5. Saturday Miles: It's About That Time
6. Saturday Miles: I Fall In Love Too Easily
7. Saturday Miles: Sanctuary
8. Saturday Miles: Bitches Brew
9. Saturday Miles: Willie Nelson/The Theme
L'année 1970 est certainement l'une des plus importantes de la carrière de Miles, tant d'un point de vue strictement musical que dans son rapport au public.
Les ventes de "Bitches Brew" dépassent largement le cercle des amateurs de jazz... auxquels Miles ne se limite plus en se produisant aux deux Fillmore. Ses rapports avec Bill Graham étaient d'ailleurs semble-t-il pour le moins houleux.
"Miles Davis At Fillmore" est un montage des performances des 17, 18, 19 et 20 juin 1970 au Fillmore West. Le travail d'édition de Miles et Teo Macero donne à ce Live une dimension particulière : les deux hommes ont sélectionné les moments qu'il estimaient les meilleurs, sans souci de créer l'illusion d'un concert unique comme c'est le cas sur la plupart des Lives. On retrouve ainsi le thème de "Bitches Brew" plusieurs fois... ce qui serait impensable sur un Live classique.
Si on se limite au matériel officiel, ce Live se situe entre le concert du 10 avril 1970 ("Black Beauty") et le concert donné à l'île de Wight le 29 août 1970 (le DVD "Miles Electric : A Different Kind Of Blue"), voire l'excellent concert donné à Tanglewood le 18 août avec le même groupe (librement en écoute).
Le personnel du groupe de Miles évolue selon les dates : si la présence d'Airto Moreira est désormais acquise (une nouveauté pour ce qui est du Live), le "Miles Davis At Fillmore" est le premier enregistrement officiel du groupe avec Keith Jarrett, dont l'orgue se confronte au piano électrique de Chick Corea. Deux claviers... et toujours pas de guitariste, malgré l'importance que la guitare prend en studio chez Miles - surtout en 1970. Mais c'est aussi le dernier Live avec Steve Grossman, bientôt remplacé par Gary Bartz.
Selon Ian Carr, Miles était particulièrement satisfait de cet album... même si ce dernier regrette dans son autobiographie que sa promotion se soit faite au détriment de celle de "Jack Johnson" lorsqu'ils sortiront en 1971. A l’écoute des deux albums, il est étonnant que Columbia ait pu se tromper de cheval à ce point : "Jack Johnson" est autrement plus abordable que ce Live !
Car "Miles Davis At Fillmore" est un album difficile, présentant une musique sans la moindre concession. Le problème soulevé par "Black Beauty" n'est pas réglé ici, malgré la présence de Keith Jarrett : dès que Miles ne joue plus, les musiciens partent de façon trop systématique dans des improvisations free expérimentales où le groove est réduit à néant par la suppression de la pulsation. On peut créditer les musiciens de Miles d'une énergie incroyable... mais aussi regretter un usage sans doute abusif de la saturation : celle-ci est telle qu'il est par moment impossible de distinguer l'orgue du piano, sauf à savoir que Corea est à droite du panoramique et Jarrett à gauche. L'usage de l'echoplex et de la wah wah n'est pas toujours heureux. Je trouve aussi que Dave Holland est de moins en moins à sa place dans le groupe : excellent improvisateur, il est assez raide rythmiquement, et sera avantageusement remplacé quelques mois plus tard par Michael Henderson, qui lui exécutera des lignes de basse répétitives avec un réel plaisir. On notera toutefois que les deux performances précitées du mois d'août témoignent d'une amélioration à ce niveau.
Pour autant, même si le groupe manque par moments de cohérence, "Miles Davis At Fillmore" reste un album très intéressant car Miles y est au sommet de sa forme en tant qu'instrumentiste. Dès qu'il pose ses lèvres sur sa trompette, le groupe retrouve une ligne directrice (et le groove) et donne à Miles le tremplin dont il a besoin pour délivrer des solos tous plus intenses les uns que les autres.
Disque 1
Wednesday Miles
Thursday Miles
Disque 2
Friday Miles
Saturday Miles
Personnel :
Miles Davis - Trompette ;
Steve Grossman - Saxophone soprano ;
Chick Corea - Fender Rhodes (piano électrique) ;
Keith Jarrett - Orgue ;
Dave Holland - Contrebasse et basse électrique ;
Jack DeJohnette - Batterie ;
Airto Moreira - Percussions.
Certaines rééditions CD présentent les titres suivants :
CD 1
1. Wednesday Miles: Directions
2. Wednesday Miles: Bitches Brew
3. Wednesday Miles: The Mask
4. Wednesday Miles: It's About That Time
5. Wednesday Miles: Bitches Brew/The Theme
6. Thursday Miles: Directions
7. Thursday Miles: The Mask
8. Thursday Miles: It's About That Time
CD 2
1. Friday Miles: It's About That Time
2. Friday Miles: I Fall In Love Too Easily
3. Friday Miles: Sanctuary
4. Friday Miles: Bitches Brew/TheTheme
5. Saturday Miles: It's About That Time
6. Saturday Miles: I Fall In Love Too Easily
7. Saturday Miles: Sanctuary
8. Saturday Miles: Bitches Brew
9. Saturday Miles: Willie Nelson/The Theme
L'année 1970 est certainement l'une des plus importantes de la carrière de Miles, tant d'un point de vue strictement musical que dans son rapport au public.
Les ventes de "Bitches Brew" dépassent largement le cercle des amateurs de jazz... auxquels Miles ne se limite plus en se produisant aux deux Fillmore. Ses rapports avec Bill Graham étaient d'ailleurs semble-t-il pour le moins houleux.
"Miles Davis At Fillmore" est un montage des performances des 17, 18, 19 et 20 juin 1970 au Fillmore West. Le travail d'édition de Miles et Teo Macero donne à ce Live une dimension particulière : les deux hommes ont sélectionné les moments qu'il estimaient les meilleurs, sans souci de créer l'illusion d'un concert unique comme c'est le cas sur la plupart des Lives. On retrouve ainsi le thème de "Bitches Brew" plusieurs fois... ce qui serait impensable sur un Live classique.
Si on se limite au matériel officiel, ce Live se situe entre le concert du 10 avril 1970 ("Black Beauty") et le concert donné à l'île de Wight le 29 août 1970 (le DVD "Miles Electric : A Different Kind Of Blue"), voire l'excellent concert donné à Tanglewood le 18 août avec le même groupe (librement en écoute).
Le personnel du groupe de Miles évolue selon les dates : si la présence d'Airto Moreira est désormais acquise (une nouveauté pour ce qui est du Live), le "Miles Davis At Fillmore" est le premier enregistrement officiel du groupe avec Keith Jarrett, dont l'orgue se confronte au piano électrique de Chick Corea. Deux claviers... et toujours pas de guitariste, malgré l'importance que la guitare prend en studio chez Miles - surtout en 1970. Mais c'est aussi le dernier Live avec Steve Grossman, bientôt remplacé par Gary Bartz.
Selon Ian Carr, Miles était particulièrement satisfait de cet album... même si ce dernier regrette dans son autobiographie que sa promotion se soit faite au détriment de celle de "Jack Johnson" lorsqu'ils sortiront en 1971. A l’écoute des deux albums, il est étonnant que Columbia ait pu se tromper de cheval à ce point : "Jack Johnson" est autrement plus abordable que ce Live !
Car "Miles Davis At Fillmore" est un album difficile, présentant une musique sans la moindre concession. Le problème soulevé par "Black Beauty" n'est pas réglé ici, malgré la présence de Keith Jarrett : dès que Miles ne joue plus, les musiciens partent de façon trop systématique dans des improvisations free expérimentales où le groove est réduit à néant par la suppression de la pulsation. On peut créditer les musiciens de Miles d'une énergie incroyable... mais aussi regretter un usage sans doute abusif de la saturation : celle-ci est telle qu'il est par moment impossible de distinguer l'orgue du piano, sauf à savoir que Corea est à droite du panoramique et Jarrett à gauche. L'usage de l'echoplex et de la wah wah n'est pas toujours heureux. Je trouve aussi que Dave Holland est de moins en moins à sa place dans le groupe : excellent improvisateur, il est assez raide rythmiquement, et sera avantageusement remplacé quelques mois plus tard par Michael Henderson, qui lui exécutera des lignes de basse répétitives avec un réel plaisir. On notera toutefois que les deux performances précitées du mois d'août témoignent d'une amélioration à ce niveau.
Pour autant, même si le groupe manque par moments de cohérence, "Miles Davis At Fillmore" reste un album très intéressant car Miles y est au sommet de sa forme en tant qu'instrumentiste. Dès qu'il pose ses lèvres sur sa trompette, le groupe retrouve une ligne directrice (et le groove) et donne à Miles le tremplin dont il a besoin pour délivrer des solos tous plus intenses les uns que les autres.
Re: Miles Davis At Fillmore (1971) [Concerts des 17-20 juin 1970]
Acheté récemment. Bien dense, funky et voodoo. Ca me va !
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