"Michael Bloomfield" par Carlos Santana
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"Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Préface traduite (par votre serviteur) de la biographie "If You Love These Blues"
La première fois que j’ai vu Michael Bloomfield jouer de la guitare, c’était quand le Butterfield Blues Band est venu à San Francisco. J’étais encore à l’école des Missionnaires. Et ça a littéralement changé ma vie pour que je déclare : "C’est ce que je veux faire et être pour le restant de ma vie."
Je me suis dirigé comme un rayon laser sur la façon de phraser de Michael sur les deux premiers albums de Butterfield. Pendant un moment mon groupe jouait beaucoup leur musique. On jouait "Born In Chicago" - c’était dans notre répertoire. Un soir on a même ouvert un concert pour eux et on a joué toutes leurs chansons avant qu’ils ne les fassent à leur tour.
Ce groupe nous a vraiment marqué. Tout le matériel qu’on avait l’habitude de jouer, on l’a mis de côté et on a commencer à travailler autour de leurs titres. "Born In Chicago", c’était le grand classique. Les gens avait l’habitude de chanter "do-do-do-do, do ; do, do, do, do, do."
"Born In Chicago", les gens chantaient ça à l’école, donc inutile de dire que ce groupe fut très, très important.
La première fois que j’ai joué avec Michael, c’était pour une jam session au Fillmore West. J’étais juste un gars qui venait de Tijuana, et qui jouait de la guitare. C’était une Jam du dimanche après midi. Jerry Garcia (Grateful Dead) était là. Jack Casady (Jefferson Airplane) à la basse et Michael Bloomfield aux claviers.
J’ai vu la guitare de Mike. Un ami à moi demanda à Bill Graham (le patron des Fillmores East & West), "Ecoute, Bill, ce petit Mexicain qui vient de Tijuana aime BB King et Michael Bloomfield. Tu penses que tu pourrais le laisser jouer ?"
Bill répondit, "ce n’est pas moi le responsable. Va demander à Michael Bloomfield". Et mon ami alla lui demander. Michael me regarda et il regarda sa guitare et dit "vas-y mon gars, c’est ma guitare". Et ce que j’ai ressenti à ce moment, c’était comme si quelqu’un m’avait donné la clef et ouvert la grande porte pour moi. J’ai pris sa guitare, collé mon oreille pour m’assurer qu’elle était bien accordée, et quand tout le monde à dit ce qu’il avait à dire, ils m’ont laissé jouer. Bill Graham apprécia et me demanda : "Est-ce que tu aimerais ouvrir pour Howlin’ Wolf & Steve Miller ?"
Donc Michael ouvra la porte pour que je me retrouve dans le milieu où je suis aujourd’hui. C’était ma première connexion avec Michael Bloomfield. J’ai toujours cette guitare. C’est une Les Paul. Je l’ai vue sur pas mal de vieilles photos avec lui.
J’étais capable de vraiment respirer, jouer ce jour en face de Michael et les autres. Pour quelques raisons, quand on est jeune, on a cette attitude de faire vraiment tout ce qu’on veux. Et cela n’a rien à voir avec la compétition.
Un jour, on était au Fillmore, il était très embêté parce qu’il avait toujours un tas de gens autour de lui. Il était adoré comme le centre de la galaxie. Il me regarda avec un air du genre, "Mon dieu, j’aimerai juste partir d’ici et faire quelque chose d’autre".
Je me souviens de lui avoir dit un truc vraiment méchant, quelque chose de vraiment mauvais. Je lui ai demandé de me pardonner. On a réglé ça avant qu’il parte. Mais j’ai dit, "Mec, un de ces jours, je te dépasserai". J’étais comme un joueur, comme un bandit. Aussitôt que c’est sorti, je me suis sentit mal. J’étais gêné d’avoir dis ça à cet adorable personne. Il me regarda et me répondit "Oh, c’est okay, je le veux pour toi aussi, mec. Tu y arrivera. Un de ces jours, tu seras plus fort que moi, c’est okay mec, je le veux pour toi aussi".
Il avait la sagesse de dire, "je le veux pour toi et je sais que tu arriveras. Je t’encourage à le faire" ; ça blesse encore plus. Tout le monde m’a regarder genre "Mec, comment peux-tu dire un truc pareil à Michael", et je répondais, "Je sais".
Je l’ai vu cinq ou six ans après, il est venu à la fermeture du Fillmore. Je me suis excusé toute la nuit pour avoir dit ça. "Oh mon dieu, tu te souviens ? je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Oh, mec, je suis désolé" et il m’a répondu, "t’en fait pas avec ça mec. On le fait tous, mec. Je sais d’où ça vient. Ne t’en fait pas."
Il m’a donné une grande leçon. Il me la donné en face. Il m’a donné cette confidence intérieure, et une autre forme de sagesse - maintenant je n’ai plus besoin de le faire à personne. Je ne suis plus en compétition. Je pense que consciemment et inconsciemment il m'a inculqué ces valeurs, pas juste jouer de la guitare électrique.
On a un engagement, Michael et moi. Il m’a passé quelque chose et je dois le garder en faisant très attention parce que ce qu’il m’a laissé est que l’art de la musique est comme un pont entre la chair et l’esprit. Il à très bien fait cela. En regardant ce qu’il a pris ou ce qu’il a laissé. Tout cela n’a que peu d’importance.
Je suis béni d’avoir eu ces énormes professeurs et guides. Et Michael Bloomfield était un de ceux-là.
Carlos Santana
La première fois que j’ai vu Michael Bloomfield jouer de la guitare, c’était quand le Butterfield Blues Band est venu à San Francisco. J’étais encore à l’école des Missionnaires. Et ça a littéralement changé ma vie pour que je déclare : "C’est ce que je veux faire et être pour le restant de ma vie."
Je me suis dirigé comme un rayon laser sur la façon de phraser de Michael sur les deux premiers albums de Butterfield. Pendant un moment mon groupe jouait beaucoup leur musique. On jouait "Born In Chicago" - c’était dans notre répertoire. Un soir on a même ouvert un concert pour eux et on a joué toutes leurs chansons avant qu’ils ne les fassent à leur tour.
Ce groupe nous a vraiment marqué. Tout le matériel qu’on avait l’habitude de jouer, on l’a mis de côté et on a commencer à travailler autour de leurs titres. "Born In Chicago", c’était le grand classique. Les gens avait l’habitude de chanter "do-do-do-do, do ; do, do, do, do, do."
"Born In Chicago", les gens chantaient ça à l’école, donc inutile de dire que ce groupe fut très, très important.
La première fois que j’ai joué avec Michael, c’était pour une jam session au Fillmore West. J’étais juste un gars qui venait de Tijuana, et qui jouait de la guitare. C’était une Jam du dimanche après midi. Jerry Garcia (Grateful Dead) était là. Jack Casady (Jefferson Airplane) à la basse et Michael Bloomfield aux claviers.
J’ai vu la guitare de Mike. Un ami à moi demanda à Bill Graham (le patron des Fillmores East & West), "Ecoute, Bill, ce petit Mexicain qui vient de Tijuana aime BB King et Michael Bloomfield. Tu penses que tu pourrais le laisser jouer ?"
Bill répondit, "ce n’est pas moi le responsable. Va demander à Michael Bloomfield". Et mon ami alla lui demander. Michael me regarda et il regarda sa guitare et dit "vas-y mon gars, c’est ma guitare". Et ce que j’ai ressenti à ce moment, c’était comme si quelqu’un m’avait donné la clef et ouvert la grande porte pour moi. J’ai pris sa guitare, collé mon oreille pour m’assurer qu’elle était bien accordée, et quand tout le monde à dit ce qu’il avait à dire, ils m’ont laissé jouer. Bill Graham apprécia et me demanda : "Est-ce que tu aimerais ouvrir pour Howlin’ Wolf & Steve Miller ?"
Donc Michael ouvra la porte pour que je me retrouve dans le milieu où je suis aujourd’hui. C’était ma première connexion avec Michael Bloomfield. J’ai toujours cette guitare. C’est une Les Paul. Je l’ai vue sur pas mal de vieilles photos avec lui.
J’étais capable de vraiment respirer, jouer ce jour en face de Michael et les autres. Pour quelques raisons, quand on est jeune, on a cette attitude de faire vraiment tout ce qu’on veux. Et cela n’a rien à voir avec la compétition.
Un jour, on était au Fillmore, il était très embêté parce qu’il avait toujours un tas de gens autour de lui. Il était adoré comme le centre de la galaxie. Il me regarda avec un air du genre, "Mon dieu, j’aimerai juste partir d’ici et faire quelque chose d’autre".
Je me souviens de lui avoir dit un truc vraiment méchant, quelque chose de vraiment mauvais. Je lui ai demandé de me pardonner. On a réglé ça avant qu’il parte. Mais j’ai dit, "Mec, un de ces jours, je te dépasserai". J’étais comme un joueur, comme un bandit. Aussitôt que c’est sorti, je me suis sentit mal. J’étais gêné d’avoir dis ça à cet adorable personne. Il me regarda et me répondit "Oh, c’est okay, je le veux pour toi aussi, mec. Tu y arrivera. Un de ces jours, tu seras plus fort que moi, c’est okay mec, je le veux pour toi aussi".
Il avait la sagesse de dire, "je le veux pour toi et je sais que tu arriveras. Je t’encourage à le faire" ; ça blesse encore plus. Tout le monde m’a regarder genre "Mec, comment peux-tu dire un truc pareil à Michael", et je répondais, "Je sais".
Je l’ai vu cinq ou six ans après, il est venu à la fermeture du Fillmore. Je me suis excusé toute la nuit pour avoir dit ça. "Oh mon dieu, tu te souviens ? je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Oh, mec, je suis désolé" et il m’a répondu, "t’en fait pas avec ça mec. On le fait tous, mec. Je sais d’où ça vient. Ne t’en fait pas."
Il m’a donné une grande leçon. Il me la donné en face. Il m’a donné cette confidence intérieure, et une autre forme de sagesse - maintenant je n’ai plus besoin de le faire à personne. Je ne suis plus en compétition. Je pense que consciemment et inconsciemment il m'a inculqué ces valeurs, pas juste jouer de la guitare électrique.
On a un engagement, Michael et moi. Il m’a passé quelque chose et je dois le garder en faisant très attention parce que ce qu’il m’a laissé est que l’art de la musique est comme un pont entre la chair et l’esprit. Il à très bien fait cela. En regardant ce qu’il a pris ou ce qu’il a laissé. Tout cela n’a que peu d’importance.
Je suis béni d’avoir eu ces énormes professeurs et guides. Et Michael Bloomfield était un de ceux-là.
Carlos Santana
Dernière édition par Bloomers le 15.04.15 18:28, édité 3 fois
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Bloomers a écrit:
Santana : Je l’ai vu cinq ou six ans après, il est venu à la fermeture du Fillmore. Je me suis excusé toute la nuit pour avoir dit ça. "Oh mon dieu, tu te souviens ? je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Oh, mec, je suis désolé
Santana
"Closing Week Concerts"
Fillmore Auditorium, San Francisco, CA
July 4, 1971
Disc One
01. Bill Graham Intro/Incident At Neshabur (5:37)
02. Conquistador Rides Again (5:44)
03. You Just Don't Care (4:25)
04. Fried Neckbones (7:12)
05. Waiting (6:27)
06. Treat (9:36)
07. Gumbo (5:19)
08. Evil Ways (4:38)
09. Shades Of Time/Savor (8:39)
10. Jingo (5:15)
11. Persuasion (2:57)
Disc Two
01. Soul Sacrifice (4:38) >
02. Drums (7:23) >
03. Soul Sacrifice (4:28)
04. Batuka (4:06)
05. Jungle Strut (5:16)
06. In A Silent Way/It's About That Time (7:51)
07. Bill Graham Intro >
Jam >
Feel It Jam >
Jam 2 >
Jam 3 > I've Been Working (44:22)
08. KSFX Aircheck (0:32)
Disc Three
01. Stage Changes (3:00)
02. Stage Interview with Musicians (8:52)
03. Jam 4: Rock Me Baby >
My Man >
Rock Me Baby >
My Baby (15:52)
04. Tuning/Stage Changes (6:29)
05. I Found A Love (9:42)
06. Jame 5: Flute & Guitar jam (9:31)
07. KSFX Aircheck (0:18)
08. Roll Over Beethoven >
Whole Lotta Shakin' >
Johnny B. Goode (6:13)
09. My Angel >
Sh'Boom >
Blue Moon >
My Angel >
Baby (5:58)
10. Final Jam II (3:35)
11. Goodbye From Bill Graham & Final Jam - Conclusion (3:41)
Musiciens :
Van Morrison, Lydia Pierce, Linda Tillery : Vocals
Mike Bloomfield, Sam Andrew, John Cippolina, Carlos Santana : Guitar
Vince Guaraldi : Organ
Jack Casady : Bass
George Hunter, George Marsh, Bernard Purdie : Drums
Tower Of Power : Horns
Santana : Band & Percussions
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Impossible de le trouver en téléchargement valide apres de longues heures de recherche :'(
MiniDz- Messages : 5
Date d'inscription : 19/03/2013
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
MiniDz a écrit:Impossible de le trouver en téléchargement valide apres de longues heures de recherche :'(
tu cherches la performance avec Mike ou tous les concerts ?
Bloomers- Messages : 2749
Date d'inscription : 15/04/2008
Age : 49
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Il me semble qu'elles étaient passés l'année dernière... je vais essayer de le retrouver et voir si le lien marche toujours
T'as les Jams là en une seule piste :
https://american-music.forum-actif.eu/t1958-163-the-last-fillmore-west-jam-va-06-mai-2012?highlight=fillmore
T'as les Jams là en une seule piste :
https://american-music.forum-actif.eu/t1958-163-the-last-fillmore-west-jam-va-06-mai-2012?highlight=fillmore
Dernière édition par Tiger le 20.03.13 23:23, édité 1 fois (Raison : Trouvé !)
Tiger- Messages : 2058
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 27
Localisation : 77
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Magnifique interview on sent le respect et la gratitude de Santana, quand a l'influence du blues sur la musique de Santana c'est vraiment clair pour les débuts.
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Ah ! Vous etes vraiment super les gars !
Bloomers pour te repondre c'est l'enregistrement de ce 4 juillet 71 ! Et oui vraiment enorme cet interview ! Je suis tout nouveau sur le forum je parcoure le site de temps en temps en ecoutant de jolis sons et je ne m'en lasse pas ! C'est vraiment une petite mine d'or , étant très jeune mon seul moyen de vivre ces choses est mon mp3 !
Bloomers pour te repondre c'est l'enregistrement de ce 4 juillet 71 ! Et oui vraiment enorme cet interview ! Je suis tout nouveau sur le forum je parcoure le site de temps en temps en ecoutant de jolis sons et je ne m'en lasse pas ! C'est vraiment une petite mine d'or , étant très jeune mon seul moyen de vivre ces choses est mon mp3 !
MiniDz- Messages : 5
Date d'inscription : 19/03/2013
Re: "Michael Bloomfield" par Carlos Santana
Et merci Tiger je me suis empréssé d'en profiter avant de te remercier ! Le lien marche j'ai reussi a choper un fichier audio
MiniDz- Messages : 5
Date d'inscription : 19/03/2013
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