Big Joe Williams : Don't Your Plums Look Mellow Hanging On Your Tree (1974)

par Ayler 29.09.08 21:52

Big Joe Williams : Don't Your Plums Look Mellow Hanging On Your Tree (ABC Bluesway, 1974)

Big Joe Williams : Don't Your Plums Look Mellow Hanging On Your Tree (1974) Plums4bd8

Face 1

1. Don't your plums look mellow hanging on your tree
2. Working on the levy (Night & day)
3. Things gonna come my way
4. Mad mad blues
5. Southern whistle blow

Face 2

1. This old London town
2. Baby please don't go
3. Franklin street blues
4. She won't do right
5. Going down home
6. Sugar hill

edblues a écrit:Il y a des jours comme ça où on peut être verni. On fouille dans les bacs d'une foire aux disques, et on tombe sur ce LP de Big Joe Williams. On regarde la pochette, en parfaite adéquation avec le titre (une belle plongée dans un décolleté pigeonnant, 1 an avant "EC was here" de Clapton) et on sourit. Mais on peut passer à côté de sa chance et reposer le disque en se disant que des Big Joe, on en a déjà quelques dizaines et qu'on a fini par faire le tour. A-t-on vraiment besoin d'une version supplémentaire de "Baby please don't go"? On comment alors là une grave erreur en passant à côté d'un des tout meilleurs disques, non pas seulement de Big Joe Williams, mais de blues tout court. Voire de musique tout court.

Décrit par Gérard Herzhaft dans son Encyclopédie du blues comme "une lutte pleine de fureur entre Big Joe et une section rythmique dans une ambiance apocalyptique absolumentd évastatrice" (diantre!) le disque est exactement ça (si si!!). Il a la particularité de présenter le grand bluesman électrifié, enregistré au studio Fame de Muscle Shoals (Alabama) avec un batteur (Roger Allen) et un bassiste (Jerry Bridges) qui donnent ce qu'ils ont tout au fond de leurs tripes pour suivre Big Joe, lequel se fait un malin plaisir de se dépasser pour les mettre à l'épreuve. Il rugit son blues, martèle sa guitare comme rarement. Impossible de rester insensible à tant de force et d'énergie. Le blues, la vie, à l'état brut, et un modèle dont saura par exemple se souvenir le producteur Robert Palmer lorsqu'il fera enregistrer à RL Burnside son album "Too bad Jim" au début des années 90.

Le hic, c'est que cet album n'est pas dispo en CD et que, selon Gérard Herzhaft qui a consacré un article au label Bluesway dans un récent numéro de la revue Soul Bag, il est très incertain de voir ce catalogue réédité en CD dans le futur proche. Alors, j'ai voulu écrire rapidement une petite chronique à propos de ce joyau, pour ne pas que vous passiez à côté dans l'éventualité d'un jour de chance, dans une foire aux disques.